C’est pas tout à fait ça, quand même… en 1878, on a corrigé l’orthographe de plein de mots qui ne s’écrivaient plus comme on les prononçait : on a donc transformé « collége » en « collège », « avénement » en « avènement », « siége » en « siège », etc. Et… on a laissé de côté (oublié ?) « événement », en fait.
Il faut éviter de répandre l’idée qu’on modifie l’orthographe des mots parce que les gens écrivent mal et que ça nivèle par le bas… on modifie parce que la langue évolue et sa graphie aussi doit donc suivre : sinon on écrirait encore en latin (dont l’orthographe a évolué entre les premiers textes et le latin médiéval) tout en prononçant en français…
(D’ailleurs, je pourrais montrer des copies de mes élèves : si on voulais niveler par le bas, l’orthographe serait encore plus incohérente qu’elle ne l’est aujourd’hui et on se contenterait pas de changer le sens d’un petit accent pour coller à la prononciation ou de supprimer un bête trait d’union parce que le caractère de mot composé n’est plus perçu dans la langue… ^^ )
Il est vrai qu’en syllabe ouverte, on a généralement une voyelle fermée, mais l’e muet a tendance à disparaitre quand ça ne gêne pas la prononciation, ce qui crée des syllabes fermées, avec pour conséquence qu’on entend donc une voyelle ouverte (on ne prononce plus /é-vé-ne-ment/ mais /é-vèn-ment/).
Sur ce, je ferme la parenthèse linguistique.
Je ne répands pas l'idée que l'on modifie l'orthographe des mots parce que les gens écrivent mal et que ça nivelle par le bas. Je dis que certaines fois (et événement en est un exemple), c'est le cas.
Il y a une différence entre une évolution sociétale et une faute individuelle (et une somme d'individus n'est qu'une somme d'individus). Il faut aussi arrêter de répandre l'idée que la langue doit s'adapter à la façon de parler, sans plus de précision, car beaucoup se confortent dans leurs fautes en disant que c'est à la langue de s'adapter aux erreurs
individuelles, ce qui est bien sûr complètement faux.
Quand il y a des changements de masse, comme le "r" roulé qui a disparu de Paris (il y a 2 siècle, je crois), il s'agit d'un fait de groupe et non d'une faute individuelle.
Il faut aussi bien comprendre qu'il y a autant de prononciations différentes du français qu'il y a de région et que l'on ne peut pas changer quelque chose juste parce qu'une région change dans sa façon de parler, si le "e" atone (à ne pas confondre avec le "e" muet) a tendance à disparaître dans certaines régions, ce n'est pas le cas dans toutes les régions, alors, on va supprimer le "e" atone partout, juste parce que quelques-uns ne l'utilisent plus? Non, il faut que ce soit plus répandu que ça. Exemple : de plus en plus de français disent "brin", au lieu de "brun" (et même, ils disent de plus en plus marron au lieu de brun, un effet de mode), donc, nous, les francophones hors de France devrions tous dire "brin" ou marron à la place de brun?
Et s'il n'y avait pas de règles (qui, bien sûr!, peuvent évoluer, mais suite à une réflexion de gens compétents, et non suite au souhait de gens préférant changer une règle plutôt que de l'apprendre), nous ne serions évidemment plus au latin, mais nous ne serions plus nulle part du tout, le français n'aurait jamais été une langue internationale et nous parlerions toujours wallon en Belgique! ^^
Sur ce, à mon tour de fermer la parenthèse linguistique.
Justement, au temps pour toi alors !
(Il n'y a aucune polémique, les expressions "autant pour moi" et "au temps pour moi" sont employées dans des situations bien différentes, pour synthétiser l'une est quantitative et l'autre une injonction)
J'aurais bien répondu à cela, mais je viens jsute d'écrire que je fermais la parenthèse linguistique, donc, je n'en parle plus... ^^
(Mais ça n'aurait pas été pour te contredire, juste apporter une précision.)