Entrée - campagne - course - Lubéron - poursuivre - assiette - plateau - traversin - miel - compassion - compagne - pagne
Moi, petit animal verdâtre, inspirant le respect pour les uns, le dégoût pour les autres, la crainte ou l'amusement des plus jeunes, je repensais à ce qui m'est arrivé par une chaude journée d'été.
Ayant voler au soleil tous ses rayons, je suis à la recherche d'une âme en peine qui aurais besoin d'un peu de chaleur et de réconfort, après tout je ne vais pas garder pour moi seul ce que j’ai dérobé à l'astre du jour, toi, laisse moi te faire profiter de la chaleur de cette histoire pour qu'elle réchauffe ton cœur de glace.
Je n'oublierai jamais le jour où j'ai posé la patte dans l'entrée de cette ravissante maison de campagne .
Cette journée avais pourtant mal débuté, à la lueur du jour qui commençait à poindre, une ombre menaçante me guettais.....je la voyais tournoyer au dessus de ma tête.....la peur au ventre, j'étais bien incapable de l'identifier.
J'avais peur, j'allais lui servir de repas, je le savais ..... je le ressentais jusqu'au bout de ma queue.
Je peinais à déglutir, mes pas vibraient sous moi, l'ombre planante se grandissais, obscurcissant de ses ailes la source de lumière de l'aube.
Je n'avais plus le choix, il fallait que je lui échappe, mais où fuir ? trop tard.....son cri transperçant fendis le silence, c'est alors que pétrifié de peur je sentis ses serres acérées me contenir, nulle échappatoire pour moi .....j'allais lui servir de vulgaire casse croûte.
Je me mis à crier de toute mes forces face à la blessure que cet agresseur m'infligeais, j'eu bon crier, hurler, seule ma propre voix se faisait écho à mon calvaire, personne ne me portais secours, j'étais seul avec lui, sous ses pattes, meurtris par ses griffes de grand prédateur.
Ma queue dans son étreinte, le moment fatidique approchais, son bec tranchant et recroquevillé grand ouvert......j'étais sans issue......ou presque......après tout ne suis je pas un animal autotomique ? capable de me mutiler moi même, ayant la force d’abandonner une partie de ce que je suis pour survivre ?
Il le faut....c'est la seule façon pour moi de lui échapper, je du donc prendre l'atroce décision de rompre avec moi même, de laisser entre ses affreuses griffes ce qu'il voulais de moi.....cessant de crier je suis resté immobile un instant ...
Crac' fit le bruit de ma queue lorsqu' entre ses griffes je lui offrit ce morceau de moi pour qu'il continue son jeu.
C'est alors que commença ma course,je couru à perdre haleine, à bout de souffle, je dévalais les pentes des massifs du Lubéron, terrorisé à l'idée que cet animal acrimonieux continue de me poursuivre.
C'est éreinté et suffocant que j'ai posé cette première patte dans l'entrée de la ravissante maison de campagne.
Reprenant mon souffle, je me mis à explorer certains recoins de la maison, toujours avec beaucoup de prudence.
Je me sentais si laid et si diminué sans ce morceau de moi, comment pourrais t'on encore m'aimer ? comment retrouver le respect des autres et le respect de moi même ? comment survivre sans être celui que j'étais avant de croiser la route de ce rapace .....
Face à moi, je ne l'avais pas vue, dissimulée à mes yeux, à cause d'énormes piles d’assiettes entassées sur un plateau de bois, une autre ombre me scrutais.
Lorsque mes yeux rencontrèrent son sourire, mon cœur se serra en moi, aussi brisé fut il par ce monstre de plumes, je pouvais sentir l'effet réparateur et chaleureux de ces petites quenottes blanches que je fixais à présent.
La nuque baignant dans le douillet cocon d'un traversin de plumes, cette petite fille aux yeux bleus me regardais, ses cheveux sentaient le miel et l'abricot, son regard empli de compassion me pénétra l’âme.
Une toute petite enfant que je n'effrayais pas, elle ne voyais pas ce qui à mes yeux à moi étais la plus grande honte, la perte de ma queue, une toute petite fille qui me chuchota à l'oreille :" ne t'en fais pas petit lézard avec moi tu es en sécurité, je vais demander à maman si je peux t'adopter".
Depuis ce jour, moi l'affreux Lézard écorché vif, j'ai la chance de vivre avec la plus douce des compagnes, grâce à sa douceur j'ai même commencé à me reconstruire, ma queue si précieuse dans notre monde animal à commencé à repoussé.
Alors dis toi cher ami que, même lorsque tu te sens l'être le plus repoussant du monde, il arrive à la vie de te sourire, de t'envelopper dans un pagne de tendresse.
Lune - dune - brume - écume - agrume - abasourdi- ébahi - attendri - repenti - ralenti