• Événement Anniversaire 2024

    Joyeux anniversaire ! Notre équipe de scientifiques vous attend pour repartir à l'aventure dans notre nouvelle édition de l'évènement d'anniversaire !

    L'événement débute le 2 Avril et se poursuivra jusqu'au 23 ! Pour plus de détails, vous pouvez cliquer ici !
  • Événement Avril 2024 - Cot Cot Codeccc

    Forgiennes et Forgiens,
    Il est l'heure de participer à notre tout nouvel événement forum : Cot Cot Codeccc !
    Pour en savoir plus, vous pouvez cliquer ici.
  • Mise à jour 1.281

    La mise à jour 1.281 aura lieu le mercredi 24 avril ! Comme d'habitude, il y aura une courte interruption des serveurs pendant la mise à jour et nous vous prions de nous excuser pour ce petit désagrément.
    Pour une description détaillée des changements à venir, veuillez cliquer ici.

Au plaisir des yeux...

Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

Lyuba

Conquistador
Non, le temps ne passe pas. Il arrive qu’il disparaisse, pour mieux réapparaître là où on ne l’attend pas, le temps se replie sur lui-même, puis se détend jusqu’à la transparence, plus loin d’une chose, trop près d’une autre, limpide comme une méduse, le temps avance comme ça, contracté, déplié, invisible, urtican.
La faille - Isabelle Sorente


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Lyuba

Conquistador
J'ai réussi lorsque, las de mes incessantes batailles, les barrières que je croyais insurmontables portaient en elles les traces de mon obstination. J'ai réussi, le jour où j'ai compris que quoi que je fisse, je ne serai jamais parfait. J'ai réussi, en comprenant que l'essentiel n'était pas toujours dans le but, mais dans le chemin parcouru et dans les rencontres. J'ai réussi, en voyant que certaines de ces rencontres étaient essentielles à ma vie mais pas nécessairement dans ma vie. J'ai réussi, lorsqu'en voulant apprendre aux autres, j'en ai finalement plus appris sur moi. J'ai réussi, lorsque j'ai compris que ma fragilité était ma plus grande force, et ma force, peut être aussi, ma plus grande fragilité. J'ai réussi, lorsque j'ai saisi l'instant magique où mes certitudes se sont affaissées pour laisser place au doute, serein et accessible. On m'a souvent dit que la réussite est l'envers de l'échec, et pourtant, j'ai tant appris de mes échecs. La réussite n'est pas un rêve de gloire assouvi par l'ambition vaniteuse de notre pauvre humanité, mais peut être seulement ces petites histoires de la vie qui chaque jour, concourent à nous réaliser en nous confrontant. La réussite et l'échec, seraient comme toutes choses en ce monde, confondus et unis, soumis à l'équilibre parfait de l'univers, et n'auraient d'autres dessein, que de façonner lentement ce que nous fûmes, ce que nous sommes, ce que nous serons, encore et toujours...
Christophe Comte
 

Lyuba

Conquistador
Ni vous sans moi, ni moi sans vous
Lai de Marie de France

D’els dous fu il tut altresi
Cume del chievrefueil esteit
Ki a la coldre se perneit :
Quant il s’i est laciez e pris
E tut en tur le fust s’est mis,
Ensemble poeent bien durer ;
Mes ki puis les vuelt desevrer,
La coldre muert hastivement
E li chievrefueilz ensement.
‘Bele amie, si est de nus :
Ne vus senz mei ne jeo senz vus!’


*D’eux deux il était ainsi
Comme du chèvre-feuille était
Qui au coudrier se prenait.
Quand il s’est enlacé et pris
Et tout autour le fût s’est mis,
Ensemble peuvent bien durer.
Mais qui les veut ensuite désunir
Le coudrier meurt bien vite
Et le chèvre-feuille avec lui.
« Belle amie ainsi est de nous
Ni vous sans moi, ni moi sans vous. »


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Lyuba

Conquistador
Un livre, une découverte, une re-découverte pour d'autres .. oublions les préjugés et la bien-pensance, arrêtons-nous à la valeur littéraire de cet écrivain :
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Gérard Macé se concentre sur la valeur littéraire de Sade, un aspect souvent négligé par ceux qui, depuis leur perchoir, se précipitent pour moraliser à son sujet. "Sade s’aventure sur les territoires des ethnographes et des anthropologues, dont il est le précurseur en héritier des Lumières."*1
"Le titre du livre, Je vous offre le néant, est tiré de "Français, encore un effort si vous voulez être républicains". Ce néant, présent partout dans l’œuvre de Sade et créé par l’absence de Dieu, est le moteur de toute son œuvre, ce qui à la fois autorise et oblige chaque personnage sadien à agir comme quelqu’un de libre, obligé d’exprimer justement cette liberté, souvent en transgressant les différentes morales de l’époque. Au sujet de l’absence de Dieu, les liens entre Sade et Nietzsche sont omniprésents dans le livre, que ce soit l’absence de Dieu ou le refus de la moralité chrétienne, mais ils ne sont jamais explicitement mentionnés par Macé, à part le jeu de mots sur le titre d’un des livres les plus importants de Nietzsche : « Le monde de Sade est humain, trop humain si l’on veut, mais quand bien même on réprouverait son imagination, on ne peut nier que son auteur, lucide entre tous, met en scène une humanité entièrement responsable. »"*2

*1 : Gérard Macé
*2 : Andrew Hurley
 

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Lyuba

Conquistador
Sagesse
La terre dans sa sagesse
S’est inclinée
Pour qu’enfin
Les rivières et les fleuves
Apprennent à couler

extrait de Frédérique Bernard - Prix de poésie libre 2018


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Le fleuve Lena (Russie), qui court sur près de 4400 km est le plus long au monde. Son Delta est aussi une réserve sauvage et protégée la plus vaste de Russie. C'est un sanctuaire pour de nombreuses espèces de la faune et flore sibérienne. image NASA et USG.
 

Lyuba

Conquistador
Nous sommes aujourd'hui plus d'un milliard d'êtres humains à être confinés. Et je me dis que peut-être, dans cinquante ou cent ans, on retrouvera dans le renfoncement d'un fauteuil, sous les lattes d'un plancher, dans le double fond d'une valise, un cahier d'écolier où s'alignent des mots, maladroits et fragiles. Qui sait de quels secrets ils auront été les dépositaires ?
Leïla Slimani - Le « Journal du confinement » 2020

d_JyFSV3gwAPOdljGs757OOxnF0GCoyz9rAFB1lws50cxGVklASdr2hwMYk4Ivv9j7hkz40ralygfiw1cxaq80-zboj1nogRDtspEUk3m_YA0heugLZUdSKT0gAoTB_P-KFcKd7EiWNjg0bII4L9tOKIM6ytSWvKkR9VOpEDwAXHQKk3fbmbMPpiv2PDDae20MDN0BK7sToCWBrY3PMynrj28ZkbSFn_XezaYKtkfQKoAHAXB9QReXjqHWCY-fFAFZFEokzQ2SGml8wWfF-H7fI7IcGUbLL2N5zqVcKu
 

BlackKwolph

Biologiste
Un poète très local, aveyronnais, François Fabié : les genêts

Les genêts, doucement balancés par la brise,
Sur les vastes plateaux font une houle d'or ;
Et tandis que le pâtre à leur ombre s'endort,
Son troupeau va broutant cette fleur qui le grise ;

(...)
Certes, j'aime les prés où chantent les grillons,
Et la vigne pendue aux flancs de la colline,
Et les champs de bleuets sur qui le blé s'incline,
Comme sur des yeux bleus tombent des cheveux blonds.

Mais je préfère aux prés fleuris, aux grasses plaines,
Aux coteaux où la vigne étend ses pampres verts,
Les sauvages sommets de genêts recouverts,
Qui font au vent d'été de si fauves haleines.

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Lyuba

Conquistador
Ses regards le lendemain, quand il revit madame de Rênal, étaient singuliers ; il l’observait comme un ennemi avec lequel il va falloir se battre. Ces regards si différents de ceux de la veille, firent perdre la tête à madame de Rênal : elle avait été bonne pour lui, et il paraissait fâché. Elle ne pouvait détacher ses regards des siens.

La présence de madame de Derville permettait à Julien de moins parler et de s’occuper davantage de ce qu’il avait dans la tête. Son unique affaire, toute cette journée, fut de se fortifier par la lecture du livre inspiré qui retrempait son âme.

Il abrégea beaucoup les leçons des enfants, et ensuite, quand la présence de madame de Rênal vint le rappeler tout à fait aux soins de sa gloire, il décida qu’il fallait absolument qu’elle permît ce soir-là que sa main restât dans la sienne.

Le soleil en baissant, et rapprochant le moment décisif, fit battre le cœur de Julien d’une façon singulière. La nuit vint. Il observa avec une joie qui lui ôta un poids immense de dessus la poitrine, qu’elle serait fort obscure. Le ciel chargé de gros nuages, promenés par un vent très chaud, semblait annoncer une tempête. Les deux amies se promenèrent fort tard. Tout ce qu’elles faisaient ce soir-là semblait singulier à Julien. Elles jouissaient de ce temps, qui, pour certaines âmes délicates, semble augmenter le plaisir d’aimer ;

On s’assit enfin, madame de Rênal à côté de Julien, et madame Derville près de son amie. Préoccupé de ce qu’il allait tenter, Julien ne trouvait rien à dire. La conversation languissait.

Serai-je aussi tremblant et malheureux au premier duel qui me viendra ? se dit Julien, car il avait trop de méfiance et de lui et des autres, pour ne pas voir l’état de son âme.

Dans sa mortelle angoisse, tous les dangers lui eussent semblé préférables. Que de fois ne désira-t-il pas voir survenir à madame de Rênal quelque affait qui l’obligeât de rentrer à la maison et de quitter le jardin ! La violence que Julien était obligé de se faire, était trop forte pour que sa voix ne fût pas profondément altérée ; bientôt la voix de madame de Rênal devint tremblante aussi, mais Julien ne s’en aperçut point. L’affreux combat que le devoir livrait à la timidité était trop pénible, pour qu’il fût en état de rien observer hors lui-même. Neuf heures trois quarts venaient de sonner à l’horloge du château, sans qu’il eût encore rien osé. Julien, indigné de sa lâcheté, se dit : Au moment précis où dix heures sonneront, j’exécuterai ce que, pendant toute la journée, je me suis promis de faire ce soir, ou je monterai chez moi me brûler la cervelle.

Après un dernier moment d’attente et d’anxiété, pendant lequel l’excès de l’émotion mettait Julien comme hors de lui, dix heures sonnèrent à l’horloge qui était au-dessus de sa tête. Chaque coup de cette cloche fatale retentissait dans sa poitrine, et y causait comme un mouvement physique.

Enfin, comme le dernier coup de dix heures retentissait encore, il étendit la main, et prit celle de madame de Rênal, qui la retira aussitôt. Julien, sans trop savoir ce qu’il faisait, la saisit de nouveau. Quoique bien ému lui-même, il fut frappé de la froideur glaciale de la main qu’il prenait ; il la serrait avec une force convulsive ; on fit un dernier effort pour la lui ôter, mais enfin cette main lui resta.

Son âme fut inondée de bonheur, non qu’il aimât madame de Rênal, mais un affreux supplice venait de cesser. Pour que madame Derville ne s’aperçût de rien, il se crut obligé de parler ; sa voix alors était éclatante et forte.

Extrait Le Rouge et le Noir de Stendhal


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Karo Trass
Hésitation, 2020
 

Riff44

Cueilleur
Lorsque viendra le printemps,
si je suis déjà mort,
les fleurs fleuriront de la même manière
et les arbres ne seront pas moins verts
qu’au printemps passé.
La réalité n’a pas besoin de moi.

J’éprouve une joie énorme
à la pensée que ma mort n’a aucune importance.

Si je savais que demain je dois mourir
et que le printemps est pour après-demain,
je serais content de ce qu’il soit pour après-demain.
Si c’est là son temps, quand viendrait-il sinon
en son temps ?
J’aime que tout soit réel et que tout soit précis ;
et je l’aime parce qu’il en serait ainsi, même
si je ne l’aimais pas.
C’est pourquoi, si je meurs sur-le-champ, je meurs content,
parce que tout est réel et tout est précis.

On peut, si l’on veut, prier en latin sur mon cercueil.
On peut, si l’on veut, danser et chanter tout autour.
Je n’ai pas de préférences pour un temps où je ne pourrai plus avoir de préférences.
Ce qui sera, quand cela sera, c’est cela qui sera ce qui est.

Fernando Pessoa
 

Lyuba

Conquistador
Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
Arthur RIMBAUD

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Par les soirs bleus d'été : Pascal Baudot
 

DeletedUser

Guest
Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
Arthur RIMBAUD

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Par les soirs bleus d'été : Pascal Baudot
C'est la toute première poésie que j'ai apprise ! :-)
 

Lyuba

Conquistador
C'est la toute première poésie que j'ai apprise ! :-)
C'était plutôt Jacques Prévert, pour ma part. je te partage celui qui m'a énormément marquée

Le cancre
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.
Jacques Prévert
 

Akel30000

Laborantin
Le sourire ajoute de la valeur à ton visage
l'amour ajoute de la valeur à ton cœur
Le respect ajoute de la valeur à ton attitude
Et le amis ajoute de la valeur à ta vie
Merci
 

Lyuba

Conquistador
La Constellation

Aucun mot n'est trop grand trop fou quand c'est pour elle

Je lui songe une robe en nuages filés

Et je rendrai jaloux les anges de ses ailes

De ses bijoux les hirondelles

Sur la terre les fleurs se croiront exilées


Je tresserai mes vers de verre et de verveine

Je tisserai ma rime au métier de la fée

Et trouvère du vent je verserai la vaine

Avoine verte de mes veines

Pour récolter la strophe et t'offrir ce trophée


Le poème grandit m'entraîne et tourbillonne

Ce Saint-Laurent pressent le Niagara voisin

Les cloches des noyés dans ses eaux carillonnent

Comme un petit d'une lionne

Il m'arrache à la terre aux patients raisins


Voici le ciel pays de la louange énorme

C'est de tes belles mains que neige la clarté

Etoile mon étoile aux doigts de chloroforme

Comment veux-tu que je m'endorme

Tout me ramène à toi qui m'en semble écarter


Et parlant de tes mains comment se peut-il faire

Que je n'en ai rien dit moi qui les aime tant

Tes mains que tant de fois les miennes réchauffèrent

Du froid qu'il fait dans notre enfer

Primevères du coeur promesses du printemps


Tes merveilleuses mains à qui d'autres rêvèrent

Téméraires blancheurs oiseaux de paradis

Et que jalousement mes longs baisers révèrent

Automne été printemps hiver

Tes mains que j'aime tant que je n'en ai rien dit


Le secret de ces mains au-delà de notre âge

Mènera les amants qui parleront de nous

Mais qu'est un beau soleil à qui n'a vu l'orage

Sans le désert qu'est le mirage

On sait un pays grand lorsqu'il est à genoux

[...]

Louis Aragon


Et pour tous ceux qui n'ont pas trouvé leur Elsa, il reste Persée et ses perséides, demain soir

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Lyuba

Conquistador
Extraits de Tout le bleu du ciel - Mélissa Da Costa
(Petiteannonce.fr : Émile, 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple. Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois jours plus tard, avec le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme, qui a pour seul bagage un sac à dos, un grand chapeau noir, et aucune explication sur sa présence. Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naît, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile.)



..

"-Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.

- Ce qu'il veut dire, c'est que...?

Il hésite. Il a peur de passer pour un idiot.

"Ce qui veut dire que ce voyage qu'on fait toi et moi, c'est avant tout un voyage intérieur... Une introspection"


..
"Il semble être un garçon curieux, c’est bien… Pourtant il a l’air de n’avoir encore rien appris.

–Il est instituteur !

–La vraie connaissance ne se mesure pas aux diplômes, Joanne. Ni au nombre de livres qu’on a ingurgités d’ailleurs. Montre-lui les étoiles, les plantes qui naissent et qui meurent, la beauté d’un coucher de soleil. Fais-lui sentir les lilas et écouter les relents de la mer."


..



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Lyuba

Conquistador
"On ne fait pas un homme en dressant un mouton sur ses pattes arrière. Mais en assignant cette position à tout un troupeau de moutons, on peut faire une foule humaine."

Zuleika dobson / une histoire d'amour à oxford - Max Beerbohm

Attirante, séduisante, fascinante… la jeune Zuleika Dobson l’est sans aucune limite. Prestidigitatrice de renommée mondiale, elle parle comme un écrivain fin de siècle et traîne, en vraie femme fatale, autant de bagages que de prétendants. Lorsqu’elle peut enfin rendre visite à son grand-père, recteur d’Oxford, tous les étudiants tombent inévitablement à ses pieds. Malheureusement pour eux, elle ne pourra aimer qu’un homme totalement imperméable à ses charmes… Si bien que tous décident — par dandysme, par amour ou encore par bêtise —, en une macabre contagion, de mourir pour elle.

Histoire d’amour, de suicide collectif et de régates nautiques, cette fantaisie raffinée, magnifiquement écrite, emporte la rigide Oxford et ses acteurs — jeunes hommes transis d’amour, fantômes en colère, dieux calculateurs et statues inquiètes — dans un tourbillon d’extravagances.

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BlackKwolph

Biologiste
L’albatros
Charles Baudelaire
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Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
 

Lyuba

Conquistador
L’albatros
Charles Baudelaire
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Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
C'est mon premier poème de Baudelaire. Je me souviens aussi parfaitement l'émotion, quand il a fallu en faire une l'analyse de texte et retranscrire la symbolique. Merci, je ne peux mettre qu'un seul pouce levé.
 

Lyuba

Conquistador
à lire ou à découvrir au Théâtre de la cité Internationale en janvier 2021 (si pas de déprogrammation additionnelle)

"Il faut me croire. De là où je vous parle, les mensonges et les faux-semblants ne servent à rien. Quand je regarde le fond de la mer, je vois des hommes et des femmes nager avec des dugongs et des cœlacanthes, je vois des rêves accrochés aux algues et des bébés dormir au creux des bénitiers. De là où je vous parle, ce pays ressemble à une poussière incandescente et je sais qu'il suffira d'un rien pour qu'il s'embrase."
..
"L'histoire d'un pays qui brille de mille feux et que tout le monde peut rejoindre. Il y a des mots pour ça : eldorado, mirage, paradis, chimère, utopie, Lampedusa. C'est l'histoire de ces bateaux qu'on appelle ici kwassas kwassas, ailleurs barque ou pirogue ou navire (…). C'est l'histoire de ces êtres humains qui se retrouvent sur ces bateaux et on leur a donné de ces noms à ces gens-là, depuis la nuit des temps : esclaves, engagés, pestiférés, bagnards, rapatriés, Juifs, boat people, réfugiés, sans-papiers, clandestins."

Tropique de la violence de Nathacha Appanah


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Mise en scène : Alexandre Zeff
 
Dernière édition :
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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