Furia m'emboîte le pas, nous faisons le tour du ranch, plein de souvenirs me reviennent en tête.. Ils avaient posé des panneaux solaire pour les longues journées d'été, afin de relayer la chaudière à bois. J'aurais peut être de l'eau chaude dans le cumulus ? Cette idée, d'un peu de confort, me donne le sourire, et j'abrége la ronde, malgré la tension palpable de Furia. Nous retournons vers l'auberge, bien qu'elle traîne des pattes.
Je m'engouffre dans le hall et me dirige droit vers la cuisine. Le filet d'eau, que je fais couler dans l'évier est, après quelques minutes, à la température idéale. "Merci Frank et Anne, le développement durable a vraiment du bon".. Je file à l'étage, je ne ressens aucun rôdeur dans les parages, Bruce et brindille ne sont point en danger, enfin je ne le soupçonne pas.
J'entre dans la salle de bain familiale, tout y est encore bien rangé, ça ne donne pas l'idée d'un départ en catastrophe de Frank et sa famille. Je fais couler l'eau chaude sous la douche, afin de réchauffer l'atmosphère, très vite la vapeur envahit la pièce et la buée recouvre le miroir.. J'enlève doucement mes vêtements et me glisse avec un plaisir retrouvé sous l'eau, la laissant couler longuement sur mon corps meurtri par la route, enfin j’attrape un savon pour me shampouiner.. Une pause douceur dans ce monde de brutes ! c'est ça aussi la vie ! on survit et si on reste sur la première marche de la pyramide de Maslow, et que l'on n'a plus d'aspiration, d'envie, d'espoir, on redevient des primitifs..
Sortant de la douche, j'enfile rapidement des vêtements chauds, que j'ai trouvé en faisant un crochet dans la chambre d'Anne.. Je suis prête à descendre dans la réserve, cette pièce cachée regorgeait, en son temps de toutes sortes de conserves maison, de viande séchée.. J'espère bien y trouver mon bonheur, pour régaler mes acolytes et faire le plein de provisions pour la suite du voyage..