DeletedUser39610
Guest
Bonjour,
Pour mon premier texte posté dans cette section, je vous met la première nouvelle que j'ai achevé, il y a quelques années déjà. Je l'ai réécrite a plusieurs reprises mais elle date malgré tout
Elle fait tout de même 4 page, donc vous êtes prévenu ça peut faire un peu long^^
Bonne lecture et n'hésitez-pas à me donner vos avis et vos pistes d'amélioration !
Les chasseurs
Chapitre 1
C'est un petit village Alpin, pourvu d’à peine vingt maisons. Les habitants sont surtout des paysans, descendant des hommes venus à la demande des moines chartreux plusieurs siècles auparavant pour une raison encore obscure. Ces moines vivaient dans une abbaye plus basse dans la vallée et avaient trouvés ici le calme qu'ils désiraient… jusqu’à un terrible glissement de terrain le siècle dernier. En effet ce village est encastré dans les montagnes culminant à 1500 mètres et, à la suite d’une mystérieuse secousse, presque tout le bas de la vallée avait été rasé. Cela n’avait pas amélioré l’accès au reste du monde, qui, depuis prenaient 2 jours de marches jusqu’au village le plus proche au lieu d’un. Fiacres, calèches et chariots ne montent jamais ici et les seules nouvelles sont données une fois pendant la belle saison et une autre après la fonte des neiges. Cinq ou six enfants vivent ici mais guère plus. Le seul avantage qu'il ont est de ne pas craindre la peste qui, elle-même, se refuse à monter si haut pour un si petit village.
Le paysage est, à n’en pas douter, enchanteur avec une forêt clairsemée à l’Ouest, une autre, plus sombre et menaçante à l’Ouest, et de très haut pic dont certains sont encore couvert de blancs pendant les lourds mois de l‘été entourent la vallée. Oui, c’est vraiment un paysage de contes, mais personne n’a jamais dit qu’il devait être heureux.
Un jour, l'hiver touchant à sa fin, une ombre noire vînt contraster avec le sol encore givré. C’était tout juste l’aube et les enfants du village le virent les premiers. Enfin un étranger ! Le dernier venu, devait remonter à l'année dernière au bas mot ! Personne ne venait jamais après tout ! Surexcités, ils pointèrent tous le doigt vers le Sud-Est et l'imposante montagne, sans réaliser qu'ils pointaient une direction dont il était impossible de venir, ils hurlèrent à l'intention du village « Un novél ! ». Tout joyeux d’un évènement quelconque en ce lieu si désolé. Mais ce qui échappa aux enfants n'échappa pas aux parents. L'homme venait du Sud-Ouest, direction qui menait au Roc d'Enfer, le Mont Maudit, et à la forêt la Bête. La Bête des Chartreux. « Un loup » affirmait les hommes bien que nul n'est jamais pu la décrire. « Immense, démesurée même ! De longs poils drus et un regard qui vous piègent ! Elle vous tuera sans raisons si elle vous voit ! ». Cette version était la seule connue et renforçait la peur de cette inconnue. Or l'homme venait de là. Impossible d'imaginer quoi que ce soit de raisonnable après avoir simplement émis cette idée, certes probablement saugrenus à tête reposée. Quel qu’il soit, cet homme avait un pas décidé qui prouvait clairement sa volonté de venir dans ce village et nulle part ailleurs. L'homme montait le versant Est. Il lui faudrait au moins deux heures pour arriver au village. Les enfants furent rentrés et chacun s'arrangea pour voir sans être vus la rue principale, et accessoirement la seule, lorsque l'homme passerait. Il ne restait plus qu'à attendre.
Pourtant, seulement une heure plus tard tout le monde sursaute. Un silence de mort s'est établi sur le village et même la faune sauvage semble avoir compris que le silence est de rigueur en ce moment. Un pas lourd, ferme est le seul bruit qui trouble ce silence. Caché tant bien que mal, chacun porte son attention sur l'homme qui avance impudemment dans la rue sans se soucier du silence inhabituel. Son manège est le suivant, il regarde une maison, fixe tout d'abord les personnes le regardant comme s’il pouvait les voir malgré les rideaux, regarde les poutres apparentes puis la porte et enfin avec un air d'exaspération recommence avec la suivante. Une fois certains qu'il ne regarde plus leur maison avec insistance chaque personne l'observe enfin de près. Chemise, pantalon, veste, tout cela semblait dater d’un siècle aujourd’hui oublié et avait la particularité de se fondre dans le décor, il était difficile d’y assimiler une couleur bien précise en fait. Il était même difficile de bien distinguer ces vêtements qui semblait disparaitre sitôt qu’on n’y prêtait plus une attention extrême. Il portait également une cape noire de jais, qui elle semblait intacte, ce qui jurait ô combien avec le reste de son attirail.
Soudain le manège de l'homme prend fin, il fixe un instant de plus l'une des maisons. Il se précipite d'un pas vif. Il ouvre alors la porte à la volée et la claque fortement derrière lui. Ce claquement résonne pendant une interminable minute dans la montagne puis le silence retombe.
Chapitre 2
Un vieil homme l’observe, nullement surpris de cette arrivée inopportune. Au contraire il semble même l’attendre… Une arbalète à la main. Le carreau placé dessus ne semble d’ailleurs pas consistant, il est d’un rouge sang et tremble presque. Malgré la tension qui semble s’abattre immédiatement sur cette maison c’est avec une voix des plus calme que l’étranger entame la conversation.
"- Je savais bien qu’elle était là, mais de là à ce que tu me l’offre sur un plateau, tu ne fais pas honneur à tes ancêtres vieil homme.
-Je ne cherche pas à dissimuler mais à effacer définitivement, retorque t-il d’une voix sans appel.
-Je vois c’est donc au-delà de l’inconscience…, une lueur amusée danse dans ses yeux, tout ça n’est qu’un jeu, son jeu, et il prendra fin quand IL le voudra.
Le vielle homme pointe l’arbalète dans un geste déterminé, le carreau semble tremblé d’excitation
-Fais le malin, tu ne pourras pas m’atteindre sans recevoir un coup de ton arme fétiche, ce serait plutôt ironique non ?
-Oh oui très… Mais donc, je suis censé me faire tuer par moi-même ? Soit tu n’as aucune idée de ce que tu tiens, soit tu ne n’as aucune idée de son fonctionnement, dans tous les cas tu ne m’arrêteras pas, achève-t-il sur un ton lourd de conséquence.
Aussitôt, il commence à avancer calmement vers l’homme qui le tient en joue.
-Thézard pauvre fou ! A peine ces mots prononcé, il vise et tire en plein cœur, le carreau transperce l’homme à l’endroit voulu, le traverse et vient se ficher dans le mur ! La maison tremble alors sur ses fondations, mais Thézard reste inébranlable, seule sa figure change, pour s’orner d’un terrible sourire.
-Je te l’avais dit."
Et sur ces mots, il attrape l’arbalète, le carreau fiché dans le mur réapparait à sa place, et il tire à son tour. Mais cette fois, le carreau s’arrête sur le vieillard, et semble l’aspirer, finalement l’homme retombe inerte et le carreau, qui semblait noircir reprit sa couleur rougeâtre
Thézard poussa un soupir exaspéré.
- Décidément tu ne seras jamais rassasié hein ?
A la sortie du village il se laissa aller. Il sourit d’abord, de la peur et du silence que provoquait ses pas puis éclata d’un rire sombre, songeant que dans d’autres circonstances ils auraient fait de merveilleuses proies.
Chapitre 3
Il finit par arrivée, longeant la forêt jusqu’à un champ de ruine duquel dépassait juste une petite chapelle. Il regardait sans cesse son arbalète murmurant à un moment « venator-animarum, tu m'as manqué chasseuses d'âmes ». Mélange de bois et d'obsidienne elle est fragile. C'est la première idée qui vient à l'esprit en voyant cette arme. Pourtant elle semble entourer d’une aura d’effroi. Et ce mystérieux carreau n’est pas fait pour abaisser cette peur.
Une fois l'arme rangée il se dirige d'un pas pressé vers ce qui fût l'abbaye des Chartreux. C'est une construction classique, mesurant 196 pieds sur 360. Cette bâtisse était la raison de tout, les villageois n’étant que des pions. Mais aujourd’hui, pour son plus grand plaisir il ne voyait que ruine à perte de vue… ou presque car un minuscule bâtiment tenait toujours debout. Il part vers le coin Nord-Est, l'endroit le moins en ruine. S’il y a une chance d’en trouver un c'est sûrement là. Ce lieu est étrangement plus épargné que le reste. C’est-à-dire que le mur d'enceinte tient encore à peu près debout jusqu'à sa moitié. Finalement il aperçoit une silhouette qui, contrairement à sa précédente rencontre, ne l’a pas repéré. Il évite calmement les décombres et se dirige vers lui. L’homme est habillé d’une simple robe et ne semble pas armé « erreur de débutant Elias, murmure t’il. » Pas assez bas visiblement, car le Elias en question se retourne et voit avec un déplaisir manifeste qui s’avance vers lui.
"-Tu est revenu. Une simple constatation, mais qui semblait sonnait tel un glas pour le village.
-Tu est à ce point ravi de me voir ? Rétorque t'il amusé.
-Plus que tu ne peux l’imaginer, répond Elias en tentant en vain d’adopter le même ton.
-J’en suis tellement heureux ça rend les choses plus simples tu sais
-Tu arrives trop tard, ou alors trop tôt, l’interrompit-il
-Comment ? Je dois arriver à un moment précis maintenant ?
-Trop tard car ton loup à déjà tout fait à ta place, trop tôt car il n’est pas près de revenir avant un bout de temps, ricane t’il
-Ce n'est pas un loup tu le sais.
-Peu m'importe ce que c’est, c’est une engeance maléfique ! Et toi aussi !
-Ah tu n’as pas changé, toujours à chercher un mal pour te convaincre que tu es le bien, je te l’ai déjà dit autrefois, il n’y a ni bien ni mal. Il y a juste ceux qui veulent l’ordre et ceux qui veulent le chaos, et à ce titre nous voulons la même chose.
-C’est là que tu te trompes, je veux l’ordre, j’ai fait naître ce village
-Effectivement, dans le but de servir d’appât !
-Et j’ai construit ce bastion qui malgré tout tient et tiendra toujours ! Continue-t-il sans tenir compte de l’interruption.
Thézard jette un œil vers la maigre maisonnette au centre,
-Oh oui évidemment tu t’es relevé de tes cendres… Ma présence en ces lieux montre bien l’efficacité de ces restes. De plus… Il ne reste que toi, à chaque fois vous êtes moins nombreux et aujourd’hui Elias, tu pourras dire avec fierté être tombé le dernier. Mais c’est tout ce que tu auras !
-Ah ! jette-t-il avec dédain, tu n’as pas idée de tout ce "
Il ne finit jamais sa phrase, Thézard ne souhaitait en aucun cas jouer trop longtemps avec un jouet cassé, le coup était parti, sans bruit. Il s’effondra, haine et mépris encore en bouche. Comme avec le vieillard, le carreau semble aspirer Elias, son ombre, sa vie, son âme et c’est un corps inerte qui tombe au sol. Et comme avant, un long tremblement se fait sentir.
-C’est vrai, dit-il s’adressant au silence, je n’ai pas idée de la sottise qui l’habites, en agissant dès que tu m’as vu tu aurais eu une chance après tout.
Il contempla une dernière fois ces ruines, comme pour se convaincre qu’elle ne lui ferait plus jamais obstacle. Et en effet, le dernier bâtiment s’écroule sous ses yeux, dépourvu de toute volonté pour l’entretenir. Puis Thézard semble s'adresser à la montagne, « Où te caches tu désormais ? »
Un grondement sourd lui répond, peu importe qui le pousse, ce n’est pas naturel. Thézard sourit, « c'est regrettable de ta part de me défier »., puis se remit en route.
Chapitre 4
La première partie de la marche, dura plus d'une heure. La montée était encore faible et Thézard avait tout le temps de se préparer à sa confrontation. Il regarda « le monstre » ainsi que les habitants surnommait cet arbre mort enraciné dans une pierre depuis plus d'un demi-siècle. Il fallait reconnaître que dans l'imagination fertile de ces faibles d'esprit de paysans cela ressemblait à un monstre diabolique figé dans le bois et la pierre. Il tourna autour et la regarda calmement. Songeant qu’il allait devoir se tuer lui-même… Et qu’en plus il y survivrait ! Maudite journée. La forêt était extrêmement touffue, mais on entendait peu les bruits habituels de la forêt. Tout en marchant vers le lac de Petetoz, il avait l'impression de remonter le temps, « c'est ce que je dois faire, songea-t-il, remonter le temps, faire en sorte que ces évènements ne se soit jamais produit ». Il réfléchissait encore à tout cela lorsqu'il butta contre un mur quasiment vertical. Il leva les yeux et vit le flanc de Chavasse. Il l'avait déjà grimpé. Mais ils étaient encore deux à l’époque. Il finit par achever l’escalade.
Le lac était entouré par la forêt, et celle-ci était encore plus épaisse qu'ailleurs. Le lac était entouré par quelques marécages. Au sud, Une montagne dominait tout le reste, au Nord une pente presque verticale. Ce lac était impénétrable pour la plupart des gens et de toutes manière, dépourvue d’intérêts car de richesses. Dans le champ de vision de Thézard il y avait trois choses en ligne, en partant du plus lointain, la montagne, le lac et la Bête, qui le fixait.
Elle faisait presque la taille d'un ours. Ses yeux était d'un vert sombre, ses griffes était anormalement grandes, même pour sa taille. Plus de 5 centimètre. Son pelage et sa tête était cependant sans appel ceux d’un lynx. « Une bonne raison de plus de mépriser ces hommes, se dit-il, comment voir un loup dans une bête pareil ? »
Il s’efforce de s’approcher discrètement mais, ne le quittant pas du regard Elle lui fait comprendre que vouloir être discret est peine perdue. Plus il s’approche plus le carreau rouge devient brillant, sentant qu’il retrouve l’essence qu’il lui manque. La Bête attend pourtant qu’il soit a moins de 30 pieds d’Elle pour prendre la parole :
"-Tu auras mis du temps pour venir, tu es là pour moi ou pour le lac ? Sa voix est froide, mortelle.
-Les deux j’imagine, ça va dépendre de ton comportement, répond Thézard sur un ton qui se veut plus froid encore, si tant est que c’est possible.
-Alors je vais te décevoir mon pauvre, Ta chasse est vraiment trop ennuyeuse, finalement briser le lien qui nous unissait était la meilleure action de ces minables. D’ailleurs j’ai cru comprendre que tu avais fini mes restes il y a peu ?
-En effet, encore une preuve que tu ne peux rien faire seule petite.
-Ou juste que je sais mieux jouer avec mes proies que toi, tu es un piètre chasseur Thézard et tu vas désormais ne plus rien pouvoir faire.
-Ah ? et par quel miracle vas-tu arriver à ce stade ? ricane t’il. De toute manière tu es une partie de moi, tu ne peux rien me faire sans le regretter amèrement.
-Tu verras ! lâche-t-Elle en s’élançant."
Le premier coup part mais est trop prévisible, surtout pour quelqu’un qui connait le tireur depuis des siècles. Elle l’évite et continue sa course pendant que le carreau se perd sur un arbre et semble aspirer de la même manière qu’avant, la vie d’une malheureuse araignée qui passait par là. Elle se jette sur lui tandis que le carreau revient enfin en place, le coup part, et toute l’agilité du monde ne lui aurait pas permis d’éviter un coup porté à quelques pas alors qu’Elle était dans les airs. Le carreau la projette dans au loin en aspirant encore une fois une vie. Mais cette fois, les tremblements sont bien plus redoutables et une énorme secousse traverse toute la vallée. De plus la lynx est, Elle, aspirée tout entière dans le carreau, si bien qu’il ne reste aucune trace d’elle. Thézard reste immobile et silencieux quelques instants, écoutant chuter les pierres, contrecoup de la secousse précédente, et il se rend compte qu’il ne pourra plus jamais jouer avec ce village, qui vient de se faire ravager par ces éboulements.
Il ramasse alors le carreau qui est maintenant transparent, a peine le prend-il en main qu’il se dissout. Ses yeux n’ont plus rien d’humain, ou plutôt ils sont trop humains, les pires motivations humaines existantes, réuni dans cet homme, chasseur d’âme et joueur de vie. « C’est finalement mieux ainsi » dit-il d’une voix caverneuse. Sur ces mots il sort un autre carreau de sa cape celui-ci est d’un noir extrêmement profond, comme la cape… et comme les 4 autres. Il le met dans l’arbalète et tire vers la surface du lac. Un énorme loup en émerge dans un torrent de noirceur tandis que le carreau, légèrement moins sombre, retourne à sa place sur l’arbalète.
-Voilà, ça c’est un loup, vous voyez la différence ?
Mais il n’y a personne pour lui répondre.
FIN
PS : S'il y a bien une chose dont je ne suis jamais satisfait c'est (entre autres) bien mes titres donc si vous avez de meilleures idées je suis preneur
Pour mon premier texte posté dans cette section, je vous met la première nouvelle que j'ai achevé, il y a quelques années déjà. Je l'ai réécrite a plusieurs reprises mais elle date malgré tout
Elle fait tout de même 4 page, donc vous êtes prévenu ça peut faire un peu long^^
Bonne lecture et n'hésitez-pas à me donner vos avis et vos pistes d'amélioration !
Les chasseurs
Chapitre 1
C'est un petit village Alpin, pourvu d’à peine vingt maisons. Les habitants sont surtout des paysans, descendant des hommes venus à la demande des moines chartreux plusieurs siècles auparavant pour une raison encore obscure. Ces moines vivaient dans une abbaye plus basse dans la vallée et avaient trouvés ici le calme qu'ils désiraient… jusqu’à un terrible glissement de terrain le siècle dernier. En effet ce village est encastré dans les montagnes culminant à 1500 mètres et, à la suite d’une mystérieuse secousse, presque tout le bas de la vallée avait été rasé. Cela n’avait pas amélioré l’accès au reste du monde, qui, depuis prenaient 2 jours de marches jusqu’au village le plus proche au lieu d’un. Fiacres, calèches et chariots ne montent jamais ici et les seules nouvelles sont données une fois pendant la belle saison et une autre après la fonte des neiges. Cinq ou six enfants vivent ici mais guère plus. Le seul avantage qu'il ont est de ne pas craindre la peste qui, elle-même, se refuse à monter si haut pour un si petit village.
Le paysage est, à n’en pas douter, enchanteur avec une forêt clairsemée à l’Ouest, une autre, plus sombre et menaçante à l’Ouest, et de très haut pic dont certains sont encore couvert de blancs pendant les lourds mois de l‘été entourent la vallée. Oui, c’est vraiment un paysage de contes, mais personne n’a jamais dit qu’il devait être heureux.
Un jour, l'hiver touchant à sa fin, une ombre noire vînt contraster avec le sol encore givré. C’était tout juste l’aube et les enfants du village le virent les premiers. Enfin un étranger ! Le dernier venu, devait remonter à l'année dernière au bas mot ! Personne ne venait jamais après tout ! Surexcités, ils pointèrent tous le doigt vers le Sud-Est et l'imposante montagne, sans réaliser qu'ils pointaient une direction dont il était impossible de venir, ils hurlèrent à l'intention du village « Un novél ! ». Tout joyeux d’un évènement quelconque en ce lieu si désolé. Mais ce qui échappa aux enfants n'échappa pas aux parents. L'homme venait du Sud-Ouest, direction qui menait au Roc d'Enfer, le Mont Maudit, et à la forêt la Bête. La Bête des Chartreux. « Un loup » affirmait les hommes bien que nul n'est jamais pu la décrire. « Immense, démesurée même ! De longs poils drus et un regard qui vous piègent ! Elle vous tuera sans raisons si elle vous voit ! ». Cette version était la seule connue et renforçait la peur de cette inconnue. Or l'homme venait de là. Impossible d'imaginer quoi que ce soit de raisonnable après avoir simplement émis cette idée, certes probablement saugrenus à tête reposée. Quel qu’il soit, cet homme avait un pas décidé qui prouvait clairement sa volonté de venir dans ce village et nulle part ailleurs. L'homme montait le versant Est. Il lui faudrait au moins deux heures pour arriver au village. Les enfants furent rentrés et chacun s'arrangea pour voir sans être vus la rue principale, et accessoirement la seule, lorsque l'homme passerait. Il ne restait plus qu'à attendre.
Pourtant, seulement une heure plus tard tout le monde sursaute. Un silence de mort s'est établi sur le village et même la faune sauvage semble avoir compris que le silence est de rigueur en ce moment. Un pas lourd, ferme est le seul bruit qui trouble ce silence. Caché tant bien que mal, chacun porte son attention sur l'homme qui avance impudemment dans la rue sans se soucier du silence inhabituel. Son manège est le suivant, il regarde une maison, fixe tout d'abord les personnes le regardant comme s’il pouvait les voir malgré les rideaux, regarde les poutres apparentes puis la porte et enfin avec un air d'exaspération recommence avec la suivante. Une fois certains qu'il ne regarde plus leur maison avec insistance chaque personne l'observe enfin de près. Chemise, pantalon, veste, tout cela semblait dater d’un siècle aujourd’hui oublié et avait la particularité de se fondre dans le décor, il était difficile d’y assimiler une couleur bien précise en fait. Il était même difficile de bien distinguer ces vêtements qui semblait disparaitre sitôt qu’on n’y prêtait plus une attention extrême. Il portait également une cape noire de jais, qui elle semblait intacte, ce qui jurait ô combien avec le reste de son attirail.
Soudain le manège de l'homme prend fin, il fixe un instant de plus l'une des maisons. Il se précipite d'un pas vif. Il ouvre alors la porte à la volée et la claque fortement derrière lui. Ce claquement résonne pendant une interminable minute dans la montagne puis le silence retombe.
Chapitre 2
Un vieil homme l’observe, nullement surpris de cette arrivée inopportune. Au contraire il semble même l’attendre… Une arbalète à la main. Le carreau placé dessus ne semble d’ailleurs pas consistant, il est d’un rouge sang et tremble presque. Malgré la tension qui semble s’abattre immédiatement sur cette maison c’est avec une voix des plus calme que l’étranger entame la conversation.
"- Je savais bien qu’elle était là, mais de là à ce que tu me l’offre sur un plateau, tu ne fais pas honneur à tes ancêtres vieil homme.
-Je ne cherche pas à dissimuler mais à effacer définitivement, retorque t-il d’une voix sans appel.
-Je vois c’est donc au-delà de l’inconscience…, une lueur amusée danse dans ses yeux, tout ça n’est qu’un jeu, son jeu, et il prendra fin quand IL le voudra.
Le vielle homme pointe l’arbalète dans un geste déterminé, le carreau semble tremblé d’excitation
-Fais le malin, tu ne pourras pas m’atteindre sans recevoir un coup de ton arme fétiche, ce serait plutôt ironique non ?
-Oh oui très… Mais donc, je suis censé me faire tuer par moi-même ? Soit tu n’as aucune idée de ce que tu tiens, soit tu ne n’as aucune idée de son fonctionnement, dans tous les cas tu ne m’arrêteras pas, achève-t-il sur un ton lourd de conséquence.
Aussitôt, il commence à avancer calmement vers l’homme qui le tient en joue.
-Thézard pauvre fou ! A peine ces mots prononcé, il vise et tire en plein cœur, le carreau transperce l’homme à l’endroit voulu, le traverse et vient se ficher dans le mur ! La maison tremble alors sur ses fondations, mais Thézard reste inébranlable, seule sa figure change, pour s’orner d’un terrible sourire.
-Je te l’avais dit."
Et sur ces mots, il attrape l’arbalète, le carreau fiché dans le mur réapparait à sa place, et il tire à son tour. Mais cette fois, le carreau s’arrête sur le vieillard, et semble l’aspirer, finalement l’homme retombe inerte et le carreau, qui semblait noircir reprit sa couleur rougeâtre
Thézard poussa un soupir exaspéré.
- Décidément tu ne seras jamais rassasié hein ?
A la sortie du village il se laissa aller. Il sourit d’abord, de la peur et du silence que provoquait ses pas puis éclata d’un rire sombre, songeant que dans d’autres circonstances ils auraient fait de merveilleuses proies.
Chapitre 3
Il finit par arrivée, longeant la forêt jusqu’à un champ de ruine duquel dépassait juste une petite chapelle. Il regardait sans cesse son arbalète murmurant à un moment « venator-animarum, tu m'as manqué chasseuses d'âmes ». Mélange de bois et d'obsidienne elle est fragile. C'est la première idée qui vient à l'esprit en voyant cette arme. Pourtant elle semble entourer d’une aura d’effroi. Et ce mystérieux carreau n’est pas fait pour abaisser cette peur.
Une fois l'arme rangée il se dirige d'un pas pressé vers ce qui fût l'abbaye des Chartreux. C'est une construction classique, mesurant 196 pieds sur 360. Cette bâtisse était la raison de tout, les villageois n’étant que des pions. Mais aujourd’hui, pour son plus grand plaisir il ne voyait que ruine à perte de vue… ou presque car un minuscule bâtiment tenait toujours debout. Il part vers le coin Nord-Est, l'endroit le moins en ruine. S’il y a une chance d’en trouver un c'est sûrement là. Ce lieu est étrangement plus épargné que le reste. C’est-à-dire que le mur d'enceinte tient encore à peu près debout jusqu'à sa moitié. Finalement il aperçoit une silhouette qui, contrairement à sa précédente rencontre, ne l’a pas repéré. Il évite calmement les décombres et se dirige vers lui. L’homme est habillé d’une simple robe et ne semble pas armé « erreur de débutant Elias, murmure t’il. » Pas assez bas visiblement, car le Elias en question se retourne et voit avec un déplaisir manifeste qui s’avance vers lui.
"-Tu est revenu. Une simple constatation, mais qui semblait sonnait tel un glas pour le village.
-Tu est à ce point ravi de me voir ? Rétorque t'il amusé.
-Plus que tu ne peux l’imaginer, répond Elias en tentant en vain d’adopter le même ton.
-J’en suis tellement heureux ça rend les choses plus simples tu sais
-Tu arrives trop tard, ou alors trop tôt, l’interrompit-il
-Comment ? Je dois arriver à un moment précis maintenant ?
-Trop tard car ton loup à déjà tout fait à ta place, trop tôt car il n’est pas près de revenir avant un bout de temps, ricane t’il
-Ce n'est pas un loup tu le sais.
-Peu m'importe ce que c’est, c’est une engeance maléfique ! Et toi aussi !
-Ah tu n’as pas changé, toujours à chercher un mal pour te convaincre que tu es le bien, je te l’ai déjà dit autrefois, il n’y a ni bien ni mal. Il y a juste ceux qui veulent l’ordre et ceux qui veulent le chaos, et à ce titre nous voulons la même chose.
-C’est là que tu te trompes, je veux l’ordre, j’ai fait naître ce village
-Effectivement, dans le but de servir d’appât !
-Et j’ai construit ce bastion qui malgré tout tient et tiendra toujours ! Continue-t-il sans tenir compte de l’interruption.
Thézard jette un œil vers la maigre maisonnette au centre,
-Oh oui évidemment tu t’es relevé de tes cendres… Ma présence en ces lieux montre bien l’efficacité de ces restes. De plus… Il ne reste que toi, à chaque fois vous êtes moins nombreux et aujourd’hui Elias, tu pourras dire avec fierté être tombé le dernier. Mais c’est tout ce que tu auras !
-Ah ! jette-t-il avec dédain, tu n’as pas idée de tout ce "
Il ne finit jamais sa phrase, Thézard ne souhaitait en aucun cas jouer trop longtemps avec un jouet cassé, le coup était parti, sans bruit. Il s’effondra, haine et mépris encore en bouche. Comme avec le vieillard, le carreau semble aspirer Elias, son ombre, sa vie, son âme et c’est un corps inerte qui tombe au sol. Et comme avant, un long tremblement se fait sentir.
-C’est vrai, dit-il s’adressant au silence, je n’ai pas idée de la sottise qui l’habites, en agissant dès que tu m’as vu tu aurais eu une chance après tout.
Il contempla une dernière fois ces ruines, comme pour se convaincre qu’elle ne lui ferait plus jamais obstacle. Et en effet, le dernier bâtiment s’écroule sous ses yeux, dépourvu de toute volonté pour l’entretenir. Puis Thézard semble s'adresser à la montagne, « Où te caches tu désormais ? »
Un grondement sourd lui répond, peu importe qui le pousse, ce n’est pas naturel. Thézard sourit, « c'est regrettable de ta part de me défier »., puis se remit en route.
Chapitre 4
La première partie de la marche, dura plus d'une heure. La montée était encore faible et Thézard avait tout le temps de se préparer à sa confrontation. Il regarda « le monstre » ainsi que les habitants surnommait cet arbre mort enraciné dans une pierre depuis plus d'un demi-siècle. Il fallait reconnaître que dans l'imagination fertile de ces faibles d'esprit de paysans cela ressemblait à un monstre diabolique figé dans le bois et la pierre. Il tourna autour et la regarda calmement. Songeant qu’il allait devoir se tuer lui-même… Et qu’en plus il y survivrait ! Maudite journée. La forêt était extrêmement touffue, mais on entendait peu les bruits habituels de la forêt. Tout en marchant vers le lac de Petetoz, il avait l'impression de remonter le temps, « c'est ce que je dois faire, songea-t-il, remonter le temps, faire en sorte que ces évènements ne se soit jamais produit ». Il réfléchissait encore à tout cela lorsqu'il butta contre un mur quasiment vertical. Il leva les yeux et vit le flanc de Chavasse. Il l'avait déjà grimpé. Mais ils étaient encore deux à l’époque. Il finit par achever l’escalade.
Le lac était entouré par la forêt, et celle-ci était encore plus épaisse qu'ailleurs. Le lac était entouré par quelques marécages. Au sud, Une montagne dominait tout le reste, au Nord une pente presque verticale. Ce lac était impénétrable pour la plupart des gens et de toutes manière, dépourvue d’intérêts car de richesses. Dans le champ de vision de Thézard il y avait trois choses en ligne, en partant du plus lointain, la montagne, le lac et la Bête, qui le fixait.
Elle faisait presque la taille d'un ours. Ses yeux était d'un vert sombre, ses griffes était anormalement grandes, même pour sa taille. Plus de 5 centimètre. Son pelage et sa tête était cependant sans appel ceux d’un lynx. « Une bonne raison de plus de mépriser ces hommes, se dit-il, comment voir un loup dans une bête pareil ? »
Il s’efforce de s’approcher discrètement mais, ne le quittant pas du regard Elle lui fait comprendre que vouloir être discret est peine perdue. Plus il s’approche plus le carreau rouge devient brillant, sentant qu’il retrouve l’essence qu’il lui manque. La Bête attend pourtant qu’il soit a moins de 30 pieds d’Elle pour prendre la parole :
"-Tu auras mis du temps pour venir, tu es là pour moi ou pour le lac ? Sa voix est froide, mortelle.
-Les deux j’imagine, ça va dépendre de ton comportement, répond Thézard sur un ton qui se veut plus froid encore, si tant est que c’est possible.
-Alors je vais te décevoir mon pauvre, Ta chasse est vraiment trop ennuyeuse, finalement briser le lien qui nous unissait était la meilleure action de ces minables. D’ailleurs j’ai cru comprendre que tu avais fini mes restes il y a peu ?
-En effet, encore une preuve que tu ne peux rien faire seule petite.
-Ou juste que je sais mieux jouer avec mes proies que toi, tu es un piètre chasseur Thézard et tu vas désormais ne plus rien pouvoir faire.
-Ah ? et par quel miracle vas-tu arriver à ce stade ? ricane t’il. De toute manière tu es une partie de moi, tu ne peux rien me faire sans le regretter amèrement.
-Tu verras ! lâche-t-Elle en s’élançant."
Le premier coup part mais est trop prévisible, surtout pour quelqu’un qui connait le tireur depuis des siècles. Elle l’évite et continue sa course pendant que le carreau se perd sur un arbre et semble aspirer de la même manière qu’avant, la vie d’une malheureuse araignée qui passait par là. Elle se jette sur lui tandis que le carreau revient enfin en place, le coup part, et toute l’agilité du monde ne lui aurait pas permis d’éviter un coup porté à quelques pas alors qu’Elle était dans les airs. Le carreau la projette dans au loin en aspirant encore une fois une vie. Mais cette fois, les tremblements sont bien plus redoutables et une énorme secousse traverse toute la vallée. De plus la lynx est, Elle, aspirée tout entière dans le carreau, si bien qu’il ne reste aucune trace d’elle. Thézard reste immobile et silencieux quelques instants, écoutant chuter les pierres, contrecoup de la secousse précédente, et il se rend compte qu’il ne pourra plus jamais jouer avec ce village, qui vient de se faire ravager par ces éboulements.
Il ramasse alors le carreau qui est maintenant transparent, a peine le prend-il en main qu’il se dissout. Ses yeux n’ont plus rien d’humain, ou plutôt ils sont trop humains, les pires motivations humaines existantes, réuni dans cet homme, chasseur d’âme et joueur de vie. « C’est finalement mieux ainsi » dit-il d’une voix caverneuse. Sur ces mots il sort un autre carreau de sa cape celui-ci est d’un noir extrêmement profond, comme la cape… et comme les 4 autres. Il le met dans l’arbalète et tire vers la surface du lac. Un énorme loup en émerge dans un torrent de noirceur tandis que le carreau, légèrement moins sombre, retourne à sa place sur l’arbalète.
-Voilà, ça c’est un loup, vous voyez la différence ?
Mais il n’y a personne pour lui répondre.
FIN
PS : S'il y a bien une chose dont je ne suis jamais satisfait c'est (entre autres) bien mes titres donc si vous avez de meilleures idées je suis preneur
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