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[Jeu] D'un titre à un autre

  • Auteur de la discussion DeletedUser51867
  • Date de début

Florn

Force de frappe
NOUS dormirons ensemble

- Louis Aragon -

Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble

C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble

Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble.


 

Lyuba

Conquistador
All of me - Tout de moi


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Lyuba

Conquistador
Les taches jaunes

Seul, le coude dans la plume,
J'ai froissé jusqu'au matin
Les feuillets d'un gros volume
Plein de grec et de latin ;

Car nulle étroite pantoufle
Ne traîne au pied de mon lit,
Et mon chevet n'a qu'un souffle
Sous ma lampe qui pâlit.

Cependant des meurtrissures
Marbrent mon corps, que n'a pas
Tatoué de ses morsures
Un vampire aux blancs appas.

S'il faut croire un conte sombre,
Les morts aimés autrefois
Nous marquent ainsi, dans l'ombre,
Du sceau de leurs baisers froids.

À leurs places, dans nos couches,
Ils s'allongent sous les draps,
Et signent avec leurs bouches
Leur visite sur nos bras.

Seule, une de mes aimées,
Dans son lit noirâtre et frais,
Dort les paupières fermées
Pour ne les rouvrir jamais.

— Soulevant de ta main frêle
Le couvercle du cercueil,
Est-ce toi, dis ! Pauvre belle,

Théophile Gautier - Poésies diverses (1838-1845)
 

Florn

Force de frappe

Le REBELLE

- C. Baudelaire -

Un ange furieux fond du ciel comme un aigle,
Du mécréant saisit à plein poing les cheveux,
Et dit, le secouant : " Tu connaîtras la règle !
(Car je suis ton bon Ange, entends-tu ?) Je le veux !

Sache qu'il faut aimer, sans faire la grimace,
Le pauvre, le méchant, le tortu, l'hébété,
Pour que tu puisses faire, à Jésus, quand il passe,
Un tapis triomphal avec ta charité.

Tel est l'Amour ! Avant que ton coeur ne se blase,
A la gloire de Dieu rallume ton extase ;
C'est la Volupté vraie aux durables appas !"

Et l'Ange, châtiant autant, ma foi ! qu'il aime,
De ses poings de géant torture l'anathème ;
Mais le damné répond toujours : " Je ne veux pas !"
 

Lyuba

Conquistador
Le cri de l'âme


Quand le souffle divin qui flotte sur le monde
S'arrête sur mon âme ouverte au moindre vent,
Et la fait tout à coup frissonner comme une onde
Où le cygne s'abat dans un cercle mouvant !

Quand mon regard se plonge au rayonnant abîme,
Où luisent ces trésors du riche firmament,
Ces perles de la nuit que son souffle ranime,
Des sentiers du Seigneur innombrable ornement !

Quand d'un ciel de printemps l'aurore qui ruisselle
Se brise et rejaillit en gerbes de chaleur,
Que chaque atome d'air roule son étincelle,
Et que tout sous mes pas devient lumière ou fleur !

Quand tout chante ou gazouille, ou roucoule ou bourdonne,
Que d'immortalité tout semble se nourrir,
Et que l'homme, ébloui de cet air qui rayonne,
Croit qu'un jour si vivant ne pourra plus mourir !

Quand je roule en mon sein mille pensers sublimes,
Et que mon faible esprit, ne pouvant les porter,
S'arrête en frissonnant sur les derniers abîmes,
Et, faute d'un appui, va s'y précipiter !

Quand, dans le ciel d'amour où mon âme est ravie,
Je presse sur mon cœur un fantôme adoré,
Et que je cherche en vain des paroles de vie
Pour l'embraser du feu dont je suis dévoré !

Quand je sens qu'un soupir de mon âme oppressée
Pourrait créer un monde en son brûlant essor,
Que ma vie userait le temps, que ma pensée
En remplissant le ciel déborderait encor !

Jéhova ! Jéhova ! ton nom seul me soulage !
Il est le seul écho qui réponde à mon cœur !
Ou plutôt ces élans, ces transports, sans langage,
Sont eux-mêmes un écho de ta propre grandeur !

Tu ne dors pas souvent dans mon sein, nom sublime !
Tu ne dors pas souvent sur mes lèvres de feu :
Mais chaque impression t'y trouve et t'y ranime,
Et le cri de mon âme est toujours toi, mon Dieu !

Alphonse de Lamartine - Harmonies poétiques et religieuses (1830).
 
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