Petit passage à Toulouse, le temps d'un WE... visite et ressenti... il y aurait encore tant et tant à dire et encore tant et tant à voir... pas eu le temps.... je reviendrai un jour...
Pour tous ceux qui sont de cette jolie région....petit hommage
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Toulouse by night, paillettes et rires comme pour se cacher vide d'âme...Toulouse by night, by songe... mais quel songe dans la nuit digitale autre qu'une consommation de masse, des regards trop brillants sous le maquillage, des rires trop aigus dopés de boissons énergétiques ou de pilules d'oubli, dopés branchés comme enchaînés de passions névrotiques collectives... Toulouse se vide dans la nuit sous ses vieilles pierres, dans l'ombre de ses poètes et se fait silence là où se chuchotaient promesses, où se déclamaient poèmes... et se taisent les sirènes criardes des bateaux-mouches sur la Garonne et se taisent les touristes anonymes...Qui sait encore voir...? Qui se souvient des couleurs délicates de la Garonne...? Impressionnistes aux regards d'enfants, émerveillement des couleurs...joie de présence sur les flots d'eau...glissement des nuages...
L'eau qui frissonne par crainte d'industrie, de nuages cachés et de silence violé par les sirènes... Garonne qui rougit par peur de crime de pollution... Garonne qui charrie toute la vigueur d'une terre, des montagnes à la mer, rouge comme le sang des arènes, comme la vie, comme le vin qui donne des couleurs à la vie.... Qui se souvient de ses moulins flottants...? Chez certains résonne encore la phrase célèbre de Mac Mahon : « Que d'eau, que d'eau !!! » mais savent-ils encore que Garonne en était la coupable ? Qui se souvient de l'apaisement d'être par soi et non de groupe, d’apprendre l'Amour depuis son cœur et non par feuilleton loftérisé... quand baiser était un mot délicat comme une libellule... baiser volé...qui se souvient d'aimer dans la Ciutat Mondina avec son centre en forme de cœur lorsque souffle le vent d'autan...vent du diable...?
La Garonne coule, coule sur l'ombre de son passé de morts anonymes d'une Commune avortée, réprimée, révolte illusoire contre République des nantis, la Garonne coule et se souvient d'oubli de ceux qui eurent la folie de croire en idéaux, drapeau rouge sur barricades avant le pas de l'armée, avant l'ordre établi, Français tuant d'autres Français... mais silence n'est pas dans les livres d'histoire... Les idéaux changent pour certains, sont maintenant ceux des portables couleur et des look soldés dans le silence des nuits... La Garonne coule des larmes passées, loin des pavés...où se déroulent labyrinthes, se dissimulent cryptes et momies...en promenades où on peut croiser par surprise ce Bon Sauvage gardant armé de sa massue, la rue de l'Homme armé...
Les poètes sommeillent doucement de ce qui ne peut mourir... la pureté d'un songe. Goudouli et les Jeux Floraux... Guilhem Molinier et ses Leys d'Amour... ils sommeillent hors d'appel des vivants... l'espoir est mince... moins de poèmes, moins de regards...
Oh Toulouse si belle et délicate revêtue de ton corail, au milieu de tes violettes... Toulouse et ces mots d'amour et ces secrets chuchotés tout bas... de Garonne et de nuage... Toulouse et ses derniers troubadours... Nougaro et son jazz qui flirte avec le tango de Carlos Garden, héritiers fragiles du Bel Canto du Capitole... Terzieff et sa poésie se mettant à l'écoute du monde...
Suivre les flots jusqu'au plus profond du cœur... loin sous les pavés... loin des regards, là où la lumière coule doucement et scintille sous des arbres immortels comme couleur d'amour... lumière douce et flot de nuages, anges qui passent avec poètes et mutineries de fées, vague et souffle avec dans le songe un beau rire d'innocence, une voix chuchotée, cassée de ne plus pourvoir éclore...
Premières lueurs d'un nouveau jour, premières couleurs, premières promesses, aube du monde, or et rose avec sourires pour le rêve de vivre... pour un « je t'aime » chuchoté....