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Si j'avais su, je ne l'aurais pas cru ! En même temps, tout ce trajet pour rien...
- "Allez, maintenant au boulot !" Il ne serait pas dit que je m'étais déplacée en vain. J'attrapai avec énergie ma débroussailleuse.
J'aimais écouter les oisillons qui sifflaient pendant que je jardinais... mais je ne me rendais toujours pas compte de pourquoi j'étais venue ici ! Cela fait bien longtemps que je n'étais pas venue dans mon jardin. La faute, peut-être, d'une vie trépidante et pleine d'occupations.
Mais ce petit coin de verdure, envahi d'herbes folles et de ronces, méritait un bon nettoyage. Ensuite, il sera plaisant d'y passer mes week-ends...
Qui plus est , sur le forum FoE, un message hermétique, expédié par Tupperware, nouveau joueur sur Tartria, nouveau serveur dentesque, de la toute nouvelle mise à jour 1.102.4865, offrait 100 000 diamants au 1er qui arriverait à créer un jardin anglais au beau milieu de la forêt de Darney. Coup de bol, c'est exactement là que se trouvait mon jardinet !
Hop ! Allez, au travail ! Plein d'entrain et de bonne résolution, j'empoignai ma débroussailleuse (qui est moins légère à soulever qu'un biniou, avouons-le), et entrepris de retirer à ces herbes envahissantes toute velléité d'expansion. Dès le moteur allumé, j'assistais à un envol de vanneaux. Fini le doux chant des oiseaux, bonjour la pétarade assourdissante du concert à deux temps. Les herbes et autres adventices volaient en tous sens, moins haut pourtant que les oiseaux et mes pensées qui se dirigeaient toujours vers le même zénith.
Fredonnant "Salade de fruits, jolie, jolie, jolie !!" et aussi "Bunkertor 7" je travaillais d’arrache-pied, et aussi d'arrache-ronces. Deux heures durant, suant sang et eau, j'arrachai, taillai, découpai, trucidai, déboisai ! ça avançait plutôt bien ! Soudain, mon portable vibra (dans ma poche). Je retirai gants et chapeau, saisis le bidule et vis sur l'écran un message de mon ami Carlos, qui disait :
- "Acuerdate del Alcazar, nunca te voy a olvidar"... (Souviens toi de l'Alcazar, je ne t'oublierai jamais) ah oui, comment oublier ?
Mais que veut-il dire par là ? Il doit être en pleine décrue de cuve. Il s'est probablement encore enivré au Uxmal-Okrânn (qui porte bien son nom, si l'on sait le prononcer correctement) et a joué à Pong toute la nuit !! Résultat, au réveil, il est nébuleux !
Pourtant cela faisait écho en moi... et dans tous les sens du terme. Quel séjour inoubliable, les jardins, les senteurs et la poésie de Carlos. Nos promenades et la découverte de la gastronomie ibérique à même son corps... un régal. Il fallait pourtant que je reprenne le travail. Cette fois-ci je chantonnais, "dans la forêt, hè hè de Darney lai lai lai lai!"
J'arrêtai le moteur de la débroussailleuse. Et si... ! oui ! je pourrais lui demander de me rejoindre ici. Nous jardinerions ensemble, et ce soir, nous pourrions pique-niquer, puis dormir à la belle étoile. Ce serait... oh ! A cette pensée, mon cœur fit boum, et non pong. Je m'empressai de lui répondre.
- "... Mi corazon (mon coeur), je suis bien seule ici et aussi trempée que l'acier de Tolède, j'ai l'impression d'avoir dansée mille sévillanes. Le chantier est énorme, rejoins-moi pour que nous débroussaillions de concert. Le vent ici, ne fait pas tourner les moulins, comme il ne suffit plus à me rafraîchir. Viens vite, dès que tu le pourras et si tu le veux, je retrouverai ainsi mon Don Quichotte et toi... ton Rossinante..." J'allai me désaltérer un peu, il faisait si chaud dans cette forêt de Darney, si chaud aujourd'hui, tant et si bien que cela me rappelait certaines nuits au pied des alcazares... Et voilà que je sifflotai "l'homme de la Mancha" en me dirigeant vers la glacière...
Quelques minutes plus tard, j'entendais un petit "BIIIIIP" dans ma poche : Carlos m'avait répondu ! Il me disait : "Mi querida (ma bien aimée), es-tu sûre de ce que tu me racontes ? Ne serait-ce pas une belle arnaque bien montée ?" Je n'en étais pas du tout certaine. "Je te rejoins au plus vite mi amor (mon amour) !" YOUPI ! Il venait ! Je me voyais déjà dormir à la belle étoile près de lui...
Sauf que la nuit tombait sans faire de bruit dans le vacarme de ma débroussailleuse et les stridulences stridantes et sifflantes et saisissantes des grillons délogés. Je réalisai, alors que l'ombre gagnait la clairière, que je n'avais pas emporté de lampe torche, ni balisé le terrain de petits cailloux blancs telle la Petite Poucette. Faisant le point, ma situation était vraiment peu enviable. Isolée dans cette forêt touffue et sans panier repas. Repartir à l'aveuglette ? bon, j'étais armée, c'était déjà ça... passer la nuit sur place ?
GRRRRRRRRRROOOOOOOOAAAAAARRRRRRRRR !.....
Le grognement se rapproche rapidement ! La masse poilue qui se jette sur moi a des dents brillantes et une haleine fétide ! Mais ce regard de fauve !!!! ce poil de torse si doux !!!!!!! Carlos ????? Carlos est Un .... un.... un.... wendig........
biiiiip..... biiiiiip..... biiiiiip ...... fait le téléphone .....
- "Hola (Salut) Caroline ! C'est Carlos ! Je t'attends près de la maison.... Où es-tu ?" La créature maléfique qui était devant moi n'était donc pas Carlos... Mais qui cela pouvait bien être ?
Comme une échappatoire à ma peur, c'est à ce moment là, que mon esprit se mit à divaguer .. pourquoi n'avais-je pas investi dans ce matériel "c'est comme si c'était fait" .. Je n'en serais sans doute pas là, à cette heure-ci !
La bête s'approchait de moi, elle grognait... Prise de panique, je poussai un cri strident à en écorcher une bonne dizaine d'oreilles. Tout à coup, le monstre jeta son masque et un "DEVINE C'EST QUI ?" me fit tomber dans les vapes... Plusieurs minutes plus tard, je me réveillai et la bête démasquée se penchait sur moi... C'était ce cher tonton Gaston que je n'avais pas revu depuis si longtemps. Salaud comme j'étais, je lui fis remarquer que l'on ne dit pas "Devine c'est qui ?" mais bien "Devine qui c'est ?" et que sa blague était loin d'être drôle ; preuve : je suis tombée dans les pommes. Plus tard, nous rejoignions la maison avec la lampe torche de Gaston pour dîner avec Carlos.
A la vue de mon soupirant, se languissant près de sa voiture, un peu décoiffé, un peu chiffonné et très inquiet, mon cœur fondit. Je me tournai vivement vers Tonton Gaston, et lui dis d'un ton sans réplique : "Bon ben, c'était sympa de venir me voir, mais tu devrais rentrer avant la nuit noire. Ciao, passe le bonjour à tata, et n'oublie pas ta lampe-torche !!"
Alors que mon tonton ronchonnant s'éloignait dans un nuage pétaradant et dans sa vieille guimbarde d'avant-guerre, je m'approchai de Carlos. Nous étions enfin seuls...
Seuls.... Seuls.... cet adjectif si qualificatif m'angoissait.... Et tournait tournait dans ma tête, cette image de court métrage, j'étais la belle et lui la bête.... et la bête était bien sauvage.... cette sensation allait croissant telle une fonction de niveau 2 et de dérivée positive.... Bizarre comme ce sont les pires souvenirs de nos profs de maths qui resurgissent dans les moments de peur intense.... Alors que je caressais les poils si doux du torse de Carlos, je frissonnais.
- "On va dîner ?" me proposa Carlos. J'étais partante et nous allions casser la croûte. Nous avons mangé dehors mais avons décidé de rentrer car la chaleur n'était plus tellement présente... Après ce bon repas, nous avons regardé un bon film puis nous sommes sortis dehors pour une balade de minuit puis est venu le moment de dormir à la belle étoile.
Il sortit du coffre de sa voiture une lampe de poche, un plaid, deux matelas fins, une dizaine de torches anti-moustiques et une bouteille de sa fameuse tequila. Nous nous installâmes dans le jardin. Il alluma les bougies pendant que je déroulais les matelas. C'est alors que...
- "Tu savais que les moustiques tuent plus de 700.000 personnes chaque années ?" Moi qui m'attendait à quelque chose de mieux, je lui répondit : "Ah, c'est intéressant !". Puis, j'entendit enfin ce que je voulais entendre :
- "Allez, maintenant au boulot !" Il ne serait pas dit que je m'étais déplacée en vain. J'attrapai avec énergie ma débroussailleuse.
J'aimais écouter les oisillons qui sifflaient pendant que je jardinais... mais je ne me rendais toujours pas compte de pourquoi j'étais venue ici ! Cela fait bien longtemps que je n'étais pas venue dans mon jardin. La faute, peut-être, d'une vie trépidante et pleine d'occupations.
Mais ce petit coin de verdure, envahi d'herbes folles et de ronces, méritait un bon nettoyage. Ensuite, il sera plaisant d'y passer mes week-ends...
Qui plus est , sur le forum FoE, un message hermétique, expédié par Tupperware, nouveau joueur sur Tartria, nouveau serveur dentesque, de la toute nouvelle mise à jour 1.102.4865, offrait 100 000 diamants au 1er qui arriverait à créer un jardin anglais au beau milieu de la forêt de Darney. Coup de bol, c'est exactement là que se trouvait mon jardinet !
Hop ! Allez, au travail ! Plein d'entrain et de bonne résolution, j'empoignai ma débroussailleuse (qui est moins légère à soulever qu'un biniou, avouons-le), et entrepris de retirer à ces herbes envahissantes toute velléité d'expansion. Dès le moteur allumé, j'assistais à un envol de vanneaux. Fini le doux chant des oiseaux, bonjour la pétarade assourdissante du concert à deux temps. Les herbes et autres adventices volaient en tous sens, moins haut pourtant que les oiseaux et mes pensées qui se dirigeaient toujours vers le même zénith.
Fredonnant "Salade de fruits, jolie, jolie, jolie !!" et aussi "Bunkertor 7" je travaillais d’arrache-pied, et aussi d'arrache-ronces. Deux heures durant, suant sang et eau, j'arrachai, taillai, découpai, trucidai, déboisai ! ça avançait plutôt bien ! Soudain, mon portable vibra (dans ma poche). Je retirai gants et chapeau, saisis le bidule et vis sur l'écran un message de mon ami Carlos, qui disait :
- "Acuerdate del Alcazar, nunca te voy a olvidar"... (Souviens toi de l'Alcazar, je ne t'oublierai jamais) ah oui, comment oublier ?
Mais que veut-il dire par là ? Il doit être en pleine décrue de cuve. Il s'est probablement encore enivré au Uxmal-Okrânn (qui porte bien son nom, si l'on sait le prononcer correctement) et a joué à Pong toute la nuit !! Résultat, au réveil, il est nébuleux !
Pourtant cela faisait écho en moi... et dans tous les sens du terme. Quel séjour inoubliable, les jardins, les senteurs et la poésie de Carlos. Nos promenades et la découverte de la gastronomie ibérique à même son corps... un régal. Il fallait pourtant que je reprenne le travail. Cette fois-ci je chantonnais, "dans la forêt, hè hè de Darney lai lai lai lai!"
J'arrêtai le moteur de la débroussailleuse. Et si... ! oui ! je pourrais lui demander de me rejoindre ici. Nous jardinerions ensemble, et ce soir, nous pourrions pique-niquer, puis dormir à la belle étoile. Ce serait... oh ! A cette pensée, mon cœur fit boum, et non pong. Je m'empressai de lui répondre.
- "... Mi corazon (mon coeur), je suis bien seule ici et aussi trempée que l'acier de Tolède, j'ai l'impression d'avoir dansée mille sévillanes. Le chantier est énorme, rejoins-moi pour que nous débroussaillions de concert. Le vent ici, ne fait pas tourner les moulins, comme il ne suffit plus à me rafraîchir. Viens vite, dès que tu le pourras et si tu le veux, je retrouverai ainsi mon Don Quichotte et toi... ton Rossinante..." J'allai me désaltérer un peu, il faisait si chaud dans cette forêt de Darney, si chaud aujourd'hui, tant et si bien que cela me rappelait certaines nuits au pied des alcazares... Et voilà que je sifflotai "l'homme de la Mancha" en me dirigeant vers la glacière...
Quelques minutes plus tard, j'entendais un petit "BIIIIIP" dans ma poche : Carlos m'avait répondu ! Il me disait : "Mi querida (ma bien aimée), es-tu sûre de ce que tu me racontes ? Ne serait-ce pas une belle arnaque bien montée ?" Je n'en étais pas du tout certaine. "Je te rejoins au plus vite mi amor (mon amour) !" YOUPI ! Il venait ! Je me voyais déjà dormir à la belle étoile près de lui...
Sauf que la nuit tombait sans faire de bruit dans le vacarme de ma débroussailleuse et les stridulences stridantes et sifflantes et saisissantes des grillons délogés. Je réalisai, alors que l'ombre gagnait la clairière, que je n'avais pas emporté de lampe torche, ni balisé le terrain de petits cailloux blancs telle la Petite Poucette. Faisant le point, ma situation était vraiment peu enviable. Isolée dans cette forêt touffue et sans panier repas. Repartir à l'aveuglette ? bon, j'étais armée, c'était déjà ça... passer la nuit sur place ?
GRRRRRRRRRROOOOOOOOAAAAAARRRRRRRRR !.....
Le grognement se rapproche rapidement ! La masse poilue qui se jette sur moi a des dents brillantes et une haleine fétide ! Mais ce regard de fauve !!!! ce poil de torse si doux !!!!!!! Carlos ????? Carlos est Un .... un.... un.... wendig........
biiiiip..... biiiiiip..... biiiiiip ...... fait le téléphone .....
- "Hola (Salut) Caroline ! C'est Carlos ! Je t'attends près de la maison.... Où es-tu ?" La créature maléfique qui était devant moi n'était donc pas Carlos... Mais qui cela pouvait bien être ?
Comme une échappatoire à ma peur, c'est à ce moment là, que mon esprit se mit à divaguer .. pourquoi n'avais-je pas investi dans ce matériel "c'est comme si c'était fait" .. Je n'en serais sans doute pas là, à cette heure-ci !
La bête s'approchait de moi, elle grognait... Prise de panique, je poussai un cri strident à en écorcher une bonne dizaine d'oreilles. Tout à coup, le monstre jeta son masque et un "DEVINE C'EST QUI ?" me fit tomber dans les vapes... Plusieurs minutes plus tard, je me réveillai et la bête démasquée se penchait sur moi... C'était ce cher tonton Gaston que je n'avais pas revu depuis si longtemps. Salaud comme j'étais, je lui fis remarquer que l'on ne dit pas "Devine c'est qui ?" mais bien "Devine qui c'est ?" et que sa blague était loin d'être drôle ; preuve : je suis tombée dans les pommes. Plus tard, nous rejoignions la maison avec la lampe torche de Gaston pour dîner avec Carlos.
A la vue de mon soupirant, se languissant près de sa voiture, un peu décoiffé, un peu chiffonné et très inquiet, mon cœur fondit. Je me tournai vivement vers Tonton Gaston, et lui dis d'un ton sans réplique : "Bon ben, c'était sympa de venir me voir, mais tu devrais rentrer avant la nuit noire. Ciao, passe le bonjour à tata, et n'oublie pas ta lampe-torche !!"
Alors que mon tonton ronchonnant s'éloignait dans un nuage pétaradant et dans sa vieille guimbarde d'avant-guerre, je m'approchai de Carlos. Nous étions enfin seuls...
Seuls.... Seuls.... cet adjectif si qualificatif m'angoissait.... Et tournait tournait dans ma tête, cette image de court métrage, j'étais la belle et lui la bête.... et la bête était bien sauvage.... cette sensation allait croissant telle une fonction de niveau 2 et de dérivée positive.... Bizarre comme ce sont les pires souvenirs de nos profs de maths qui resurgissent dans les moments de peur intense.... Alors que je caressais les poils si doux du torse de Carlos, je frissonnais.
- "On va dîner ?" me proposa Carlos. J'étais partante et nous allions casser la croûte. Nous avons mangé dehors mais avons décidé de rentrer car la chaleur n'était plus tellement présente... Après ce bon repas, nous avons regardé un bon film puis nous sommes sortis dehors pour une balade de minuit puis est venu le moment de dormir à la belle étoile.
Il sortit du coffre de sa voiture une lampe de poche, un plaid, deux matelas fins, une dizaine de torches anti-moustiques et une bouteille de sa fameuse tequila. Nous nous installâmes dans le jardin. Il alluma les bougies pendant que je déroulais les matelas. C'est alors que...
- "Tu savais que les moustiques tuent plus de 700.000 personnes chaque années ?" Moi qui m'attendait à quelque chose de mieux, je lui répondit : "Ah, c'est intéressant !". Puis, j'entendit enfin ce que je voulais entendre :