DeletedUser49654
Guest
PELLY CROSSING
Il ne se souvenait plus combien de jours de marche le séparaient de Pelly Crossing. Cela faisait dix-huit mois. - 32°, seul son souffle brisait le bleu glacé de ce silence, ce souffle qui décidément ne souhaitait pas l’abandonner. Il avançait sans peine même attelé à un traîneau de fortune, il avançait toujours. Il ne se souciait pas de ses narines collées par le froid ni des glaçons qui alourdissaient sa barbe. Il marchait depuis des jours déjà sur la rivière gelée. Cette rivière qui avait été son guide pour fuir la noirceur de son monde. Une moitié d’inexistence l’avait conduit jusqu’ici.
Il s’arrêta brusquement, il restait peu de temps avant que la nuit s’abatte. Des déplacements rapides, des gestes précis et calculés firent jaillir quelques flammes. Un hurlement au loin, annonçait le début de la chasse pour ses plus proches voisins. Pendant que lui arrachait de ses dents la chaire d’un morceau de saumon. Chaque jour depuis dix-huit mois ce sale poisson l’avait empêcher d’accomplir son dessein. Il lui fallait maintenant trouvé le sommeil, encore une fois le froid risquait de le tuer mais ça n’était jamais arrivé. A l’approche de la civilisation, il replongeait dans sa vie d’avant. Cette vie de mensonges et de déceptions qui l’avait poussé jusqu’à l’irréparable. Mais il voulait que se soit beau, qu’une balle de glace lui transperce le cœur au milieu d’une fôret du Yukon. Et deux hivers n’avaient pas suffit à cette balle pour atteindre le cœur. Les danses vertes dans le ciel eurent raison de son insomnie.
Ce matin, il pensait à son père, il allait avoir quatre-vingt-dix ans dans un mois et il voulait… lui raconter. C’est pour cela qu’il faisait marche arrière. Lui parler des loups, et entendre ses conseils sur comment communiquer avec eux alors qu’il n’en a jamais vu. Et prendre note pour lui faire plaisir. Les premières lignes électriques lui apparurent au loin. Malgré lui, il pressa le pas. Il atteignit la route mais il fut surpris, elle n’avait pas été dégagée. Il avançait dans la ville et les voitures, même les façades des maisons avaient disparus sous la neige. Pas un bruit, il ne rencontra personne. Arrivé au cœur de la ville, il fit un tour complet sur lui-même. En regardant chaque maisons, ne cessant de tourner, son visage laissa échapper pour une fois une expression… de stupeur.
Lui qui avait fuit les gens, il s’entendit crier :
- Où êtes-vous ? Il y a quelqu’un ?
Il ne se souvenait plus combien de jours de marche le séparaient de Pelly Crossing. Cela faisait dix-huit mois. - 32°, seul son souffle brisait le bleu glacé de ce silence, ce souffle qui décidément ne souhaitait pas l’abandonner. Il avançait sans peine même attelé à un traîneau de fortune, il avançait toujours. Il ne se souciait pas de ses narines collées par le froid ni des glaçons qui alourdissaient sa barbe. Il marchait depuis des jours déjà sur la rivière gelée. Cette rivière qui avait été son guide pour fuir la noirceur de son monde. Une moitié d’inexistence l’avait conduit jusqu’ici.
Il s’arrêta brusquement, il restait peu de temps avant que la nuit s’abatte. Des déplacements rapides, des gestes précis et calculés firent jaillir quelques flammes. Un hurlement au loin, annonçait le début de la chasse pour ses plus proches voisins. Pendant que lui arrachait de ses dents la chaire d’un morceau de saumon. Chaque jour depuis dix-huit mois ce sale poisson l’avait empêcher d’accomplir son dessein. Il lui fallait maintenant trouvé le sommeil, encore une fois le froid risquait de le tuer mais ça n’était jamais arrivé. A l’approche de la civilisation, il replongeait dans sa vie d’avant. Cette vie de mensonges et de déceptions qui l’avait poussé jusqu’à l’irréparable. Mais il voulait que se soit beau, qu’une balle de glace lui transperce le cœur au milieu d’une fôret du Yukon. Et deux hivers n’avaient pas suffit à cette balle pour atteindre le cœur. Les danses vertes dans le ciel eurent raison de son insomnie.
Ce matin, il pensait à son père, il allait avoir quatre-vingt-dix ans dans un mois et il voulait… lui raconter. C’est pour cela qu’il faisait marche arrière. Lui parler des loups, et entendre ses conseils sur comment communiquer avec eux alors qu’il n’en a jamais vu. Et prendre note pour lui faire plaisir. Les premières lignes électriques lui apparurent au loin. Malgré lui, il pressa le pas. Il atteignit la route mais il fut surpris, elle n’avait pas été dégagée. Il avançait dans la ville et les voitures, même les façades des maisons avaient disparus sous la neige. Pas un bruit, il ne rencontra personne. Arrivé au cœur de la ville, il fit un tour complet sur lui-même. En regardant chaque maisons, ne cessant de tourner, son visage laissa échapper pour une fois une expression… de stupeur.
Lui qui avait fuit les gens, il s’entendit crier :
- Où êtes-vous ? Il y a quelqu’un ?