J'ai poussé la porte de toutes mes forces, la neige s'était entassée comme un mur devant elle, j'ai vu la tempête se répandre de toutes ses forces sur la forêt et s'approcher vers nous. Ça n'avait pas l'air bien, mais j'avais besoin de bois pour chauffer, même Inga ma chienne ne voulait pas sortir.
Ça fait très longtemps que j'ai dit au revoir à la civilisation, hmmm ... La civilisation? Des individus qui agissent systématiquement côte à côte dans le même tact pour réaliser des idéaux qui ne sont pas les leurs ... ... c’était une fois.
J'ai glissé ma main au-dessus de mon front, comme si je pouvais en débarrasser mes pensées, je sortais et j'attelais Inga devant le traîneau, mais pour ça j'ai dû enlever mes gants. Le froid coupait tel un couteau dans ma peau et mes doigts devenaient raides. Non seulement il était difficile de mettre les sangles, mais en plus Inga devenait folle, elle gigotait dans tous les sens. J'ai crié "ARRÊTE", mais le vent a emporté ma voix. Je me demandais ce qui rendait la chienne si nerveuse, la tempête? ... ..Non, nous avions connu de nombreuses tempêtes, il devait y avoir autre chose, mais quoi ...?
Je marchais péniblement dans la neige et Inga tirait le traîneau et trottait à côté de moi. C'était très calme dans l'immense forêt, chaque son était coupé et mourait dans l'air enneigé. - Un lourd, doux silence. On aurait cru être entouré de duvet, mais le cisaillement du froid me signifiait autre chose.
Les flocons de neige descendaient légèrement et silencieusement comme des fantômes prudents. Au début très petit, puis plus grand et plus grand. Un ciel gris et lourd s'étalait sur la forêt. Les branches des arbres s’affaissaient sous le poids de la neige et de la glace comme écrasée par ce ciel trop lourd.
Flocons de neige si léger, gracieux, dansant... Des beaux cristaux de glace…
... tous beaux… mais tous deux si puissants dans la masse, puissants et inflexibles jusqu'à la perdition.
Tellement perdue dans mes pensées que nous sommes arrivés là où je voulais ramasser du bois. C'était une entreprise difficile, la neige était dense, lourde et régulière, elle remplissait les creux, lisait les bords acérés et tranchants ... Par où vais-je commencer à chercher?
J'ai soulagé Inga du traîneau
Elle courut immédiatement pour s'arrêter au même moment tout d'un coup avec un fort aboiement
Inga commença à gratter, sa queue remuant nerveusement d'avant en arrière. Je me suis approchée d'elle à l’endroit où la chienne avait commencé à creuser, une main sortait.
Je me dépêchais de sortir la bêche pliante de mon sac à dos et je me mis à dégager le corps, puis m’arrêtai, «pourquoi devrais-je pelleter un mort? Il était clair que cet homme n'était plus vivant. " Néanmoins, j'ai retiré mon gant et je sentis sur son artère carotide, un pouls, très faible, mais il était là, ce foutu pouls, pourquoi était-il là ? Zut que dois-je faire, l'emmener avec moi et essayer de le sauver ou le laisser ici, je n'avais pas assez à manger pour moi-même, alors pour deux….. Je le retournai avec précaution sur le dos, ce qui n'était pas si facile, ses vêtements étaient lourds, raidis par le gel.
Je pouvais à peine distinguer son visage recouvert pas ses cheveux et sa barbe maculés de boue et de glace, ses lèvres étaient déformées et craquelées par le froid, ses yeux fermés. Il avait sur le nez des engelures épaisses qui donnaient au nez une expression particulière.
Sa peau était couverte de plaies ouvertes. Ce n’était pas beau à voir. J'ai senti comme les larmes de la colère remplissaient mes yeux, pourquoi est-ce arrivé à moi, j'ai vécu seul en paix pendant trente ans et j'étais libre et maintenant ça. Ce type ne pouvait-il pas choisir un autre endroit pour mourir, pourquoi dans ma forêt?
J'ai donné un coup de pied à un arbre avec force et colère, le résultat a été une averse de neige, ce qui a été très dégrisant, alors je suis allé chercher le traîneau, malgré les nombreuses contradictions en moi. Je me suis dit, il va mourir de toute façon, il n'a aucune chance, mais je ne pouvais pas le laisser ici, je n'aurais jamais pu dormir. Alors j'ai tiré le mort- vivant sur mon traîneau, ce qui n'était pas si facile.
Puis j'ai entendu Inga geindre et au même moment une lumière brillante et éblouissante et apparue dans le ciel. Peu de temps après, un énorme bruit a retenti