Bon alors, je n'ai pas de visuel mais un doigt d'honneur pourrait faire l'affaire. Sinon, voici le texte
Ce qui est pris n'est plus à prendre...
Je m'empiffre. Écrevisses, foie gras, pintade truffée et fondant au chocolat et sa crème safranée...Je crois que je n'ai jamais autant mangé de ma vie ! J'ai également commandé le vin le plus cher de la carte sur les conseils avisés du sommelier, même si pour moi, cela reste du jus de raisin un peu trop fermenté. S'il y a bien un jour où je peux et dois me faire plaisir, c'est celui-là. A bien des égards, cette soirée est vraiment distrayante mais le plus drôle c'est surtout de voir Guillaume peu à peu se décomposer en imaginant la note qu'il devra payer à la fin du repas. Pour faire honneur à l'événement, j'ai sorti la grosse artillerie : robe rouge moulante, talons aiguilles, porte-jarretelles. Histoire de bien le faire saliver en pensant au dessert...En (parfait) gentleman, Guillaume a pris soin de m'offrir un bouquet de roses en arrivant au restaurant. J'arbore à mon doigt la magnifique bague sertie de diamants que je lui ai suggéré d'acheter il y a une semaine, pour fêter comme il se doit nos trois ans de relations. Nous nous sommes rencontrés le jour de la Saint-Valentin lors d'une petite fête entre amis. Depuis, cette date revêt une importance symbolique pour nous. Je fais tourner la bague autour de mon annulaire. Et je souris en me disant que pour certains, la profondeur des sentiments se mesure en nombre de carats. Mon bijou a coûté 2000 euros. Guillaume a bien des défauts mais il sait être généreux quand il le faut.
Nous avons passé une bonne partie du repas à discuter de nos ambitions professionnelles. Enfin surtout des siennes. Au moment du café, j'ai pris mon sac à main, je me suis levée et j'ai marché en direction du comptoir où un jeune serveur encaissait d'autres clients. Je me suis approchée de lui et je l'ai embrassée goulûment sans prévenir. Le serveur a semblé apprécier. Guillaume, lui, a failli tomber de sa chaise. Je suis sortie du restaurant le sourire aux lèvres et j'ai envoyé un texto à Guillaume avant d'entrer dans la station de métro la plus proche : « Merci pour cette dernière Saint-Valentin. Je me suis vraiment régalée. La prochaine fois, prends garde de déconnecter ta boîte mail quand tu écris un message enflammé à ton amante du moment. Tu ne m'en voudras pas de t'avoir fait acheter cette jolie bague. Dis-toi que c'est le prix de ta trahison. J'en tirerai sûrement assez pour m'offrir ces vacances en Grèce dont nous avions si souvent parlées. Hélène »