Skyshow Anakin
Comte
Bien le bonjour en ce premier jour de septembre 
J'espère que vous avez bien profité de vos vacances et que vous êtes en forme pour attaquer la rentrée, la reprise du boulot
Pour notre concours "quand la plume, rencontre le fusain" nous avions au départ 7 équipes.
Nous avons, 3 mois après, 4 participations validées, 2 abandons et 1 équipe disparue dans un monde parallèle ou autre!
Il vous reste donc plus qu'à départager les 4 équipes en course
J'espère que vous avez bien profité de vos vacances et que vous êtes en forme pour attaquer la rentrée, la reprise du boulot
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Il vous reste donc plus qu'à départager les 4 équipes en course
Pour voter, dans un commentaire à ce fil :
- attribuez une note entre 1 et 5 pour la partie "plume".
- attribuez une note entre 1 et 5 pour la partie "fusain".
- vous pouvez voter pour les 4 équipes.
- vous ne pouvez voter qu'une seule fois par équipe (si vous éditez votre message, je prendrai en compte le 1er message).
- vous devez attribuer une note pour les 2 participations par équipe.
- vous pouvez donner votre ressenti : une seule règle, rester courtois, que votre critique soit positive ou négative!
- vous avez jusqu'au samedi 21 septembre pour voter.
- il est interdit aux participants de dévoiler leur identité pendant toute la durée du vote.
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Format de vos votes :
- Equipe 1 : Plume : XX pts / Fusain : XX pts
- Equipe 2 : Plume : XX pts / Fusain : XX pts
- Equipe 3 : Plume : XX pts / Fusain : XX pts
- Equipe 4 : Plume : XX pts / Fusain : XX pts
- vous pouvez ensuite laisser vos commentaires.
- Equipe 1 : Plume : XX pts / Fusain : XX pts
- Equipe 2 : Plume : XX pts / Fusain : XX pts
- Equipe 3 : Plume : XX pts / Fusain : XX pts
- Equipe 4 : Plume : XX pts / Fusain : XX pts
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- BONNE CHANCE A NOS 8 PARTICIPANTS -
Les coups qu’il encaissait à la barre du Slice of Life l’apaisaient. Il l’avait bien mérité. Laura se renforçait. Il n’avait pas peur, son choix était raisonné, rationnel, froid, comme toujours.
Les dernières heures avaient été éprouvantes physiquement. Après s’être débarrassé de ce taré de Saxon, il avait foncé à l’hôpital, débranché sa soeur, chargé le bateau et pris sa dernière décision.
Il savait qu’il ne pourrait jamais plus réapparaître près de Miami, peut-être même sur le territoire américain. Mais peu importait finalement, il avait fait du bon boulot là-bas. Il eut une pensée pour Hannah et Harrison. Il savait qu’ils avaient atteint l’Argentine. Un sourire fugace erra sur ses lèvres.
Plus aucune trace, le corps de Debra filant dans le Gulf Stream, plus aucun membre de ses anciennes familles, plus de téléphone, plus rien. Il s’était entretenu avec son père, une dernière fois. Dernière tranche de vie. Le néant houleux de l’océan en furie. Il était en paix.
…
Le silence se fit, brutalement, sans prévenir, sur un océan plat. L’oeil du cyclone. Les 500 ch du Century 2900 CC rugissaient inopportunément dans cet espace creux au sein de l’enfer. Il fonçait droit vers une petite île. Moteur immédiatement coupé, le silence fut parfait, une suspension du temps, un moment de répit. Et le bateau s’approcha délicatement de la plage de sable blanc. Il prit une profonde respiration. Sous un ciel noir de cataclysme, il sauta dans l’eau tiède et transparente.
Il respirait enfin librement.
Quand un étrange ronronnement mécanique, lancinant et sinusoïdal, le remit sous tension. Pourtant, il était seul sur cette petite plage lumineuse. Le ronronnement se fit plus distinct. Il attendait désormais. Aucune inquiétude chez lui. Une simple attente.
Soudain, une lumière bleutée intense, vibrante, vivante..... Le ronronnement devenait assourdissant.
Juste sous ses yeux, à quelques mètres à peine, il assista à la matérialisation impossible d’une cabine de police londonienne d’avant le Brexit. Impossible. Inimaginable. Incongrue.
…
Paisiblement, il s’avança, un sourire léonardien sur ses lèvres desséchées. Et la porte s’ouvrit sans même un effort. Pas de mirage, aucune hallucination : il entrait, depuis une plage déserte, dans une cabine de police anglaise des années 50. La lumière était douce et le ronronnement léger. Le volume intérieur insoupçonné le surprit un peu. C’était bien plus grand que Grand Central Terminal ! Etrange pour une Police Phone Box d’1m2. Des coursives, des escaliers, des mezzanines...
Attiré par la colonne centrale, il gravit les quelques marches et se trouva nez à nez avec une jeune femme souriante et virevoltante, nullement effrayée.
- « prendez-vous un thé, cher voyageur ?
- plutôt un jus d’orange sanguine, s’il-vous-plaît. »
Elle appuya sur 3 boutons, au hasard lui sembla-t-il, poussa une manette et, dans un chuintement, un monte-plat s’ouvrit et délivra le jus d’orange ainsi qu’une théière et une tasse en Wedgwood bleu royal, accompagnés de scones, crème fouettée et confiture de framboises. La jeune femme était extatique, et même … agréablement surprise !
- « comment tout cela est-il possible ?
Il avait pensé à voix haute et, dans un rire frais, son hôtesse répondit simplement :
- C’est le Tardis, voyons ! TOUT est possible !
- Qui êtes-vous donc ?
- Oh mille pardons, je manque à tous mes devoirs. Mais me réincarner chamboule toujours tout. Me présenter, oui me présenter... sans vous inquiéter.... (et là, il sourit franchement.)...Voyons, voyons, un miroir... ma voix semble féminine cette fois-ci.... voici... Oui. Ah ! Je suis donc une femme. Pas mal ! Bien bien bien....
- Et donc, vous êtes ?
- Oh oui, à nouveau mille pardons, je suis le Docteur. (sourire espiègle et révérence)
- le « Docteur » ?
Il était sur ses gardes, le dernier « docteur » à qui il avait eu à faire était un dangereux psychopathe...
- Oui, le Docteur.. Docteur Who comme me nomment mes amis... et ennemis aussi quand j’y pense.
Son esprit s’égarait à nouveau.
- D’où venez-vous ? Quel est ce …. truc ?
Un vaste mouvement de son bras droit balaya l’espace. La gauche tenant le grand verre de jus d’orange, qui était délicieux, parfumé, acidulé, parfaitement à son goût.
- Mon vaisseau, je vous l’ai dit. Le Tardis ! Je l’ai construit, il y a plus de 900 ans, sur Gallifrey.
- Vous êtes un alien !!!!!!!!
- Allons, cher voyageur, je suis un Seigneur du Temps ! Ai-je la tête d’un alien ?
Elle tournoyait sur elle-même en souriant gaiement.
- Et que faites-vous au milieu de l’océan, en pleine tempête, dans cette cabine ?
L’échange était courtois, il était en sécurité, protégé. Et ne ressentait plus aucune urgence.
- Je protège les faibles, je poursuis les détraqueurs de toutes sortes, je soigne, je répare. J’assume mon rôle de Docteur.... Diable, où est donc passé mon tournevis sonique... sans lui, je ne suis rien.
.. elle se mit à fureter ici et là, en vrac, sans aucune apparence de cohérence, en marmonnant et en chantonnant tout à la fois...
…
L’observant attentivement, et bien que persuadé d’avoir face à lui une folle, douce et agréable à regarder, mais totalement folle, il lui proposa son aide. Jaillissant comme un diable de sa boîte, de sous le « tableau de commande » du Tardis, elle s’arrêta net.... un étrange tournevis scintillant à la main.
- Votre aide... mais oui... votre aide... j’ai besoin d’aide.... seriez-vous prêt à voyager dans le temps, l’espace, l’infiniment grand, l’étrangement petit, vers l’infini et au-delà.. ah ah ahhhhhhhh ! Prêt à poursuivre les pires criminels des plus lointaines galaxies ? N’aurez-vous aucune crainte ?
- Ma vie ici est... tombée à l’eau, définitivement. Plus personne ne m’attend.
Son esprit s’était remis à fonctionner à grande vitesse... les pires criminels de la Galaxie. Il n’aurait pu rêver mieux. Qui poursuivrait un justicier aux confins de la Galaxie ? Les corps jetés dans l’espace ne seraient jamais retrouvés...
- Votre Tardis dispose-t-il d’un espace où je pourrai me retirer lorsque bon me semble ? Un espace carrelé, frais, que je pourrai équiper à mon goût ? Pourrai-je disposer d’autant de film plastique que bon me semblera ?
Le Docteur avait sursauté. Choquée, elle arborait un air de dégoût.
- du plastique ? DU PLASTIQUE ? …. Il n’en est pas question ! Le plastique détruit votre planète ! Jamais !.... En revanche, un film étirable à base de fécule de maïs, ça oui ! Sans aucun souci. Le Tardis pense à la sauvegarde de l’univers. Il a pour mission de le dépolluer de toute menace nocive.
- parfait ! Un film étirable à base de fécule de maïs me convient parfaitement.
Reprenant ses sautillements frénétiques, le Docteur l’enlaça sans prévenir. Il savait se modérer, mais là, il faillit avoir un mouvement de recul. Heureusement, le Docteur était déjà repartie en riant, agitant son tournevis sonique en tous sens. Elle fit brusquement volte-face.
- J’y pense... comment dois-je vous nommer ?
Un sourire qui aurait paru inquiétant à tout autre que le Docteur joua sur son visage.
- Appelez-moi le Passager Sombre.
Il avait enfin rencontré son destin.
Les dernières heures avaient été éprouvantes physiquement. Après s’être débarrassé de ce taré de Saxon, il avait foncé à l’hôpital, débranché sa soeur, chargé le bateau et pris sa dernière décision.
Il savait qu’il ne pourrait jamais plus réapparaître près de Miami, peut-être même sur le territoire américain. Mais peu importait finalement, il avait fait du bon boulot là-bas. Il eut une pensée pour Hannah et Harrison. Il savait qu’ils avaient atteint l’Argentine. Un sourire fugace erra sur ses lèvres.
Plus aucune trace, le corps de Debra filant dans le Gulf Stream, plus aucun membre de ses anciennes familles, plus de téléphone, plus rien. Il s’était entretenu avec son père, une dernière fois. Dernière tranche de vie. Le néant houleux de l’océan en furie. Il était en paix.
…
Le silence se fit, brutalement, sans prévenir, sur un océan plat. L’oeil du cyclone. Les 500 ch du Century 2900 CC rugissaient inopportunément dans cet espace creux au sein de l’enfer. Il fonçait droit vers une petite île. Moteur immédiatement coupé, le silence fut parfait, une suspension du temps, un moment de répit. Et le bateau s’approcha délicatement de la plage de sable blanc. Il prit une profonde respiration. Sous un ciel noir de cataclysme, il sauta dans l’eau tiède et transparente.
Il respirait enfin librement.
Quand un étrange ronronnement mécanique, lancinant et sinusoïdal, le remit sous tension. Pourtant, il était seul sur cette petite plage lumineuse. Le ronronnement se fit plus distinct. Il attendait désormais. Aucune inquiétude chez lui. Une simple attente.
Soudain, une lumière bleutée intense, vibrante, vivante..... Le ronronnement devenait assourdissant.
Juste sous ses yeux, à quelques mètres à peine, il assista à la matérialisation impossible d’une cabine de police londonienne d’avant le Brexit. Impossible. Inimaginable. Incongrue.
…
Paisiblement, il s’avança, un sourire léonardien sur ses lèvres desséchées. Et la porte s’ouvrit sans même un effort. Pas de mirage, aucune hallucination : il entrait, depuis une plage déserte, dans une cabine de police anglaise des années 50. La lumière était douce et le ronronnement léger. Le volume intérieur insoupçonné le surprit un peu. C’était bien plus grand que Grand Central Terminal ! Etrange pour une Police Phone Box d’1m2. Des coursives, des escaliers, des mezzanines...
Attiré par la colonne centrale, il gravit les quelques marches et se trouva nez à nez avec une jeune femme souriante et virevoltante, nullement effrayée.
- « prendez-vous un thé, cher voyageur ?
- plutôt un jus d’orange sanguine, s’il-vous-plaît. »
Elle appuya sur 3 boutons, au hasard lui sembla-t-il, poussa une manette et, dans un chuintement, un monte-plat s’ouvrit et délivra le jus d’orange ainsi qu’une théière et une tasse en Wedgwood bleu royal, accompagnés de scones, crème fouettée et confiture de framboises. La jeune femme était extatique, et même … agréablement surprise !
- « comment tout cela est-il possible ?
Il avait pensé à voix haute et, dans un rire frais, son hôtesse répondit simplement :
- C’est le Tardis, voyons ! TOUT est possible !
- Qui êtes-vous donc ?
- Oh mille pardons, je manque à tous mes devoirs. Mais me réincarner chamboule toujours tout. Me présenter, oui me présenter... sans vous inquiéter.... (et là, il sourit franchement.)...Voyons, voyons, un miroir... ma voix semble féminine cette fois-ci.... voici... Oui. Ah ! Je suis donc une femme. Pas mal ! Bien bien bien....
- Et donc, vous êtes ?
- Oh oui, à nouveau mille pardons, je suis le Docteur. (sourire espiègle et révérence)
- le « Docteur » ?
Il était sur ses gardes, le dernier « docteur » à qui il avait eu à faire était un dangereux psychopathe...
- Oui, le Docteur.. Docteur Who comme me nomment mes amis... et ennemis aussi quand j’y pense.
Son esprit s’égarait à nouveau.
- D’où venez-vous ? Quel est ce …. truc ?
Un vaste mouvement de son bras droit balaya l’espace. La gauche tenant le grand verre de jus d’orange, qui était délicieux, parfumé, acidulé, parfaitement à son goût.
- Mon vaisseau, je vous l’ai dit. Le Tardis ! Je l’ai construit, il y a plus de 900 ans, sur Gallifrey.
- Vous êtes un alien !!!!!!!!
- Allons, cher voyageur, je suis un Seigneur du Temps ! Ai-je la tête d’un alien ?
Elle tournoyait sur elle-même en souriant gaiement.
- Et que faites-vous au milieu de l’océan, en pleine tempête, dans cette cabine ?
L’échange était courtois, il était en sécurité, protégé. Et ne ressentait plus aucune urgence.
- Je protège les faibles, je poursuis les détraqueurs de toutes sortes, je soigne, je répare. J’assume mon rôle de Docteur.... Diable, où est donc passé mon tournevis sonique... sans lui, je ne suis rien.
.. elle se mit à fureter ici et là, en vrac, sans aucune apparence de cohérence, en marmonnant et en chantonnant tout à la fois...
…
L’observant attentivement, et bien que persuadé d’avoir face à lui une folle, douce et agréable à regarder, mais totalement folle, il lui proposa son aide. Jaillissant comme un diable de sa boîte, de sous le « tableau de commande » du Tardis, elle s’arrêta net.... un étrange tournevis scintillant à la main.
- Votre aide... mais oui... votre aide... j’ai besoin d’aide.... seriez-vous prêt à voyager dans le temps, l’espace, l’infiniment grand, l’étrangement petit, vers l’infini et au-delà.. ah ah ahhhhhhhh ! Prêt à poursuivre les pires criminels des plus lointaines galaxies ? N’aurez-vous aucune crainte ?
- Ma vie ici est... tombée à l’eau, définitivement. Plus personne ne m’attend.
Son esprit s’était remis à fonctionner à grande vitesse... les pires criminels de la Galaxie. Il n’aurait pu rêver mieux. Qui poursuivrait un justicier aux confins de la Galaxie ? Les corps jetés dans l’espace ne seraient jamais retrouvés...
- Votre Tardis dispose-t-il d’un espace où je pourrai me retirer lorsque bon me semble ? Un espace carrelé, frais, que je pourrai équiper à mon goût ? Pourrai-je disposer d’autant de film plastique que bon me semblera ?
Le Docteur avait sursauté. Choquée, elle arborait un air de dégoût.
- du plastique ? DU PLASTIQUE ? …. Il n’en est pas question ! Le plastique détruit votre planète ! Jamais !.... En revanche, un film étirable à base de fécule de maïs, ça oui ! Sans aucun souci. Le Tardis pense à la sauvegarde de l’univers. Il a pour mission de le dépolluer de toute menace nocive.
- parfait ! Un film étirable à base de fécule de maïs me convient parfaitement.
Reprenant ses sautillements frénétiques, le Docteur l’enlaça sans prévenir. Il savait se modérer, mais là, il faillit avoir un mouvement de recul. Heureusement, le Docteur était déjà repartie en riant, agitant son tournevis sonique en tous sens. Elle fit brusquement volte-face.
- J’y pense... comment dois-je vous nommer ?
Un sourire qui aurait paru inquiétant à tout autre que le Docteur joua sur son visage.
- Appelez-moi le Passager Sombre.
Il avait enfin rencontré son destin.
Mon texte commence à 1h49 du film ; la scène est la suivante : Gabriel et John se tiennent au bord de la piscine. Dans le film, John donne un coup de poing Gabriel, dit "La douleur : tu t'y habitueras" et s'en va.
Voila la version revisitée : le point de vue est du personnage de Constantine.
"J'agrippe son cou et le pousse en arrière. Il perd l’équilibre et nous tombons dans la piscine. Mes doigts continuent de serrer, il se débat mais je tiens bon.
Il essaie désespérément de se dégager, et émet un grand cri inarticulé entremêlé de bulles. Il tente de me frapper à la tête, mais l’eau ralentit ses mouvements.
Je le sens faiblir, puis il cesse de se débattre.
Et soudain nous passons de l’autre côté.
La fournaise est accablante. L’air brûlant me transperce les poumons, une quinte de toux me plie en deux tandis qu’il se relève, chancelant, et reste ébahi devant le spectacle que je connais si bien.
Je profite de cet instant d'inattention pour le frapper à la mâchoire. Mes jointures me font mal. Il encaisse plutôt bien et riposte en m’envoyant bouler.
Je me redresse, vacillant, mais il m’envoie un coup de pied dans l’abdomen, un autre à la poitrine. Un nouvel accès de toux me prend, je crache mes poumons durant une bonne minute.
Je roule sur moi même pour m’éloigner de lui.
Je me relève péniblement, et le voit contempler, immobile et fasciné, ce qui l’entoure. Son expression est indéchiffrable, il semble dérouté. Comprend-il ce qui lui arrive ?
Une joie féroce m’envahit, balaie tout. La colère et la frustration resurgissent, je me dirige vers lui et le frappe encore.
“La douleur, Gabriel, et la peur. Tu vas apprendre à les connaître, crois-moi !”
Soudain, Satan apparaît derrière le dos de Gabriel. Il lui broie l’épaule et lui dit d’un ton sarcastique :
“Tiens ! Mon cher frère ! Bienvenue chez moi, c’est gentil de me rendre visite…”
Gabriel se dégage vivement “Non ! Tu ne…” il reste un moment silencieux, et comprend la situation en un instant. Une foule d’expressions traversent son visage, stupéfaction, colère et résignation.
“Laisse moi partir ! crache-t-il enfin. Je n’ai rien à faire ici... Tu ne peux pas me retenir !
- Et comment ! Tu vas rester ici un bon moment, petit comploteur… Tu voulais déchaîner l'enfer sur Terre ? Eh bien, ajoute-t-il en écartant les bras, tu y es ! Quant à toi, dit-il en se tournant vers moi, tu peux repartir et…
- Attends ! grondé-je, Isabel, tu avais promis… Libère son âme !”
Satan lève les yeux au ciel en soupirant bruyamment.
- Ah oui, c’est vrai, j’avais promis… Hum...” Et il claque des doigts en grimaçant. “Voilà ! C’est fait.”
Ah, c’est aussi simple que ça ?
“Tu as intérêt, crapule, sinon je reviendrai te botter le cul !
- C’est ce que nous verrons ! En attendant...”
Il m’assène du plat de la paume un formidable coup sur la poitrine, et je me sens tiré en arrière.
Une vague me submerge, je reviens à la réalité dans la piscine. Durant quelques interminables secondes, je me sens paniquer.
Et puis ma chaussure rencontre le sol, un coup de pied me pousse vers le haut.
Une main agrippe mon bras et Angela me tire hors de l’eau. Je me hisse sur le bord en toussant.
“John ! ça va ? Que s’est-il passé là-bas ?
J’inspire l’air à grandes goulées.
"JOHN !" insiste-t-elle.
- ça va, dis-je enfin. C’est fini, Isabel est sauvée…
Elle reste silencieuse un moment, puis reprend :
“Oui… je le sens, vous savez…”
Ensuite, on y raccroche la fin du film, John confie l'épée à Angela, puis ils se quittent.
Nous avons donc le moment clé du final qui est modifié : au lieu de laisser Gabriel en vie, ce qui obligera celui-ci à vivre une vie humaine, (avec la faim, le froid, la fatigue et toutes ses joyeusetés) John l'expédie ad patres, et fait d'une pierre deux coups en se débarrassant de son ennemi et en sauvant l'âme d'une innocente.
Voila la version revisitée : le point de vue est du personnage de Constantine.
"J'agrippe son cou et le pousse en arrière. Il perd l’équilibre et nous tombons dans la piscine. Mes doigts continuent de serrer, il se débat mais je tiens bon.
Il essaie désespérément de se dégager, et émet un grand cri inarticulé entremêlé de bulles. Il tente de me frapper à la tête, mais l’eau ralentit ses mouvements.
Je le sens faiblir, puis il cesse de se débattre.
Et soudain nous passons de l’autre côté.
La fournaise est accablante. L’air brûlant me transperce les poumons, une quinte de toux me plie en deux tandis qu’il se relève, chancelant, et reste ébahi devant le spectacle que je connais si bien.
Je profite de cet instant d'inattention pour le frapper à la mâchoire. Mes jointures me font mal. Il encaisse plutôt bien et riposte en m’envoyant bouler.
Je me redresse, vacillant, mais il m’envoie un coup de pied dans l’abdomen, un autre à la poitrine. Un nouvel accès de toux me prend, je crache mes poumons durant une bonne minute.
Je roule sur moi même pour m’éloigner de lui.
Je me relève péniblement, et le voit contempler, immobile et fasciné, ce qui l’entoure. Son expression est indéchiffrable, il semble dérouté. Comprend-il ce qui lui arrive ?
Une joie féroce m’envahit, balaie tout. La colère et la frustration resurgissent, je me dirige vers lui et le frappe encore.
“La douleur, Gabriel, et la peur. Tu vas apprendre à les connaître, crois-moi !”
Soudain, Satan apparaît derrière le dos de Gabriel. Il lui broie l’épaule et lui dit d’un ton sarcastique :
“Tiens ! Mon cher frère ! Bienvenue chez moi, c’est gentil de me rendre visite…”
Gabriel se dégage vivement “Non ! Tu ne…” il reste un moment silencieux, et comprend la situation en un instant. Une foule d’expressions traversent son visage, stupéfaction, colère et résignation.
“Laisse moi partir ! crache-t-il enfin. Je n’ai rien à faire ici... Tu ne peux pas me retenir !
- Et comment ! Tu vas rester ici un bon moment, petit comploteur… Tu voulais déchaîner l'enfer sur Terre ? Eh bien, ajoute-t-il en écartant les bras, tu y es ! Quant à toi, dit-il en se tournant vers moi, tu peux repartir et…
- Attends ! grondé-je, Isabel, tu avais promis… Libère son âme !”
Satan lève les yeux au ciel en soupirant bruyamment.
- Ah oui, c’est vrai, j’avais promis… Hum...” Et il claque des doigts en grimaçant. “Voilà ! C’est fait.”
Ah, c’est aussi simple que ça ?
“Tu as intérêt, crapule, sinon je reviendrai te botter le cul !
- C’est ce que nous verrons ! En attendant...”
Il m’assène du plat de la paume un formidable coup sur la poitrine, et je me sens tiré en arrière.
Une vague me submerge, je reviens à la réalité dans la piscine. Durant quelques interminables secondes, je me sens paniquer.
Et puis ma chaussure rencontre le sol, un coup de pied me pousse vers le haut.
Une main agrippe mon bras et Angela me tire hors de l’eau. Je me hisse sur le bord en toussant.
“John ! ça va ? Que s’est-il passé là-bas ?
J’inspire l’air à grandes goulées.
"JOHN !" insiste-t-elle.
- ça va, dis-je enfin. C’est fini, Isabel est sauvée…
Elle reste silencieuse un moment, puis reprend :
“Oui… je le sens, vous savez…”
Ensuite, on y raccroche la fin du film, John confie l'épée à Angela, puis ils se quittent.
Nous avons donc le moment clé du final qui est modifié : au lieu de laisser Gabriel en vie, ce qui obligera celui-ci à vivre une vie humaine, (avec la faim, le froid, la fatigue et toutes ses joyeusetés) John l'expédie ad patres, et fait d'une pierre deux coups en se débarrassant de son ennemi et en sauvant l'âme d'une innocente.
« Quand un peuple est assis sur quelque chose que l'on convoite, c'est tellement plus facile d’en faire un ennemi » \\Jake Sully-
Quaritch regardait, incrédule, les deux flèches empoisonnées plantées dans sa poitrine. Elles avaient traversé sans peine le maillage complexe du textile opérationnel qu'il portait. Un rictus amer lui vint à la pensée que cette foutue protection, conçue pour arrêter même les tirs en rafales des fusils d'assaut, ne valait rien face à deux pauvres bouts de bois. En vain, il tenta de s'extirper de son robot de combat, cloué à son siège par la douleur. Elle irradiait par vagues tandis que le poison saturait son sang; ses membres inférieurs ne lui répondaient déjà plus. Il savait que sa vie n'était plus qu'une question de secondes. Le temps de compter jusqu'à 60, peut-être 90 tout au plus avant le blocage définitif de sa fonction respiratoire. Comme il l’assénait à chaque nouvelle recrue, aucun antidote pour contrer le puissant neuroleptique dont chaque flèche Na’vi était enduite. Du moins, officiellement... car secrètement, Quaritch avait fait mener des recherches pour élaborer un contrepoison de première génération. Il ne manquait pas, à chaque sortie, d'emporter une dose du liquide expérimental qu'on lui avait fourni. Fébrilement, il sortit l'ampoule de son étui sécurisé. Il lui fallait encore casser l'embout pour se l'injecter en plein coeur. Mais il contrôlait de moins en moins bien ses mouvements. Une contraction nerveuse incontrôlable traversa ses doigts engourdis. L'ampoule lui échappa, il la vit avec horreur se briser au sol. Il voulut jurer mais ne put produire qu'une sorte de borborygme, sa langue enflée lui refusant le langage. De toute façon, cela n'avait plus d'importance... Il allait crever seul, comme un chien à cause de ces sauvages imbéciles. Et crever pour crever, ils allaient payer ces moins que rien ! Dans un ultime effort de volonté, il fit coulisser son écran de contrôle personnel. Laborieusement, il entra un numéro d'autorisation. Sa vue se brouillait, il dut s’y reprendre à deux fois. Une voix atone lui demanda de saisir une série de codes d'authentification, confirma la séquence puis attendit qu'il valide. Le voyant clignotait distinctement, pourtant Quaritch ne le voyait plus. Il ne put terminer son geste. Sa main, paralysée, retomba lourdement sur l'écran. A travers le voile opaque qui lui obstruait la vision, il perçut malgré tout l'ombre du Nantang qu’il pensait mort. Sa dernière pensée fut interrompue par l'obturation totale de ses poumons. Il sombra, la bouche ouverte sur un hurlement qui ne sortirait jamais. Il ne vit pas la gueule béante de la féroce créature se refermer sur lui. Il n'entendit pas non plus ses os se briser. Juste à côté de son doigt maintenant inerte, la touche de validation clignotait toujours. Rageusement, le Nantang piétinait le cadavre du colonel. Un puissant coup de patte secoua le bras raidi, déplaçant d'un coup le doigt sur le voyant clignotant. Si la bête avait su... Depuis l'écran, la voix annonça: « Séquence validée. Début du compte à rebours ».
Au quartier général, on savait désormais que la bataille était perdue. Nul n'avait envisagé que les autochtones puissent avoir raison de toute une flotte de vaisseaux surarmés. Entre le désarroi des uns et l'agitation des autres, la tension se lisait sur tous les visages. Aussi, au milieu de ce tohu-bohu, personne ne prêta attention au décompte inexpliqué apparu sur tous les écrans du central opérations. Le lendemain, les Na’vis investissaient la base et sommaient tous les colons de quitter les lieux sans délai pour n'y plus jamais revenir. Pandora allait enfin pouvoir panser ses plaies, retrouver la paix et pleurer l’Arbre Sacré que les hommes avaient bombardé. La base, elle, ne fut pas démantelée. Utilisée à des fins cupides, on pouvait à présent, la mettre au service de la planète dans son ensemble. Les Na’vis confièrent son fonctionnement à Max et au groupe d'humains choisis pour rester sur Pandora. Au pied des mythiques montagnes flottantes, Jake abandonnait à l’Arbre des Ames sa condition humaine pour adopter définitivement celle des Na’vis. Sous le regard d’Eywa, il serait maintenant de ceux du Peuple. Un autre regard le couvait passionnément. Blottie tout contre lui, Neytiri avait l'éclat du coeur, celui de son amour. Un grésillement indistinct mit fin à cette profonde quiétude.
Jake n'avait pas posé pieds à terre que Neytiri se précipitait vers lui. Mais l'expression de son compagnon la coupa net dans son élan. Dans ses yeux, il lut une supplication muette; tendrement, il posa son front contre le sien et, emprisonnant ses mains, il lui demanda où se trouvait sa mère. A la Tsahik consternée, il expliqua ce qui devait arriver. Elle ne comprenait pas pourquoi Eywa les avait préservés des marcheurs de rêves si c'était pour leur ôter son souffle ensuite. De tous les clans engagés dans la bataille, nombreux parmi ceux du Peuple avaient péri pour la liberté. Les survivants s'étaient regroupés autour de l’Arbre des Ames. C'est de là que la Tsahik prit la parole, exhortant chacun à la suivre pour n'être qu'un avec Eywa. Puis elle psalmodia une lente mélopée d'une seule note, profonde, grave, comme une vibration qui s'accordait avec l'énergie qui pulsait à travers l’Arbre des Ames. Tous les Na’vis reprirent la note sacrée, la ponctuant d'un balancement léger, comme s'ils ployaient sous le vent. En symbiose parfaite avec un Divin dont ils formaient à la fois les maillons et le Tout. Cette fusion que même la mort ne pouvait entamer stupéfia Jake. Alors que les dernières minutes du compte à rebours s’égrenaient, à son tour, il s'abandonna à la mélopée. Un bien-être indicible l'envahit. Tout autour, les bruits s'étaient tus; plus aucun chant d'oiseau, une chape de silence enveloppait Pandora.
Les Na’vis écoutaient le silence. Ils le guettaient mais rien... Pas d'explosions apocalyptiques, pas d'éléments déchaînés, pas même un bruit de fin du monde. Il n'y eut rien d'autre qu'un simple frémissement. Juste une sorte d'ondulation qui parcourait le sol comme les ondes circulaires que provoque une pierre frappant l'eau. Et un silence de cathédrale. Jake se prit à espérer. La Tsahik laissa passer un long moment avant de conclure qu’Eywa était sans doute intervenue une nouvelle fois. Jake, lui, voulait croire que les bombes ne s'étaient tout bonnement pas déclenchées. Depuis le central opérations, Max lui annonça pourtant le contraire. Lui aussi s'attendait à vivre l'enfer; d'autant plus qu’il avait sous les yeux la concentration d'énergie phénoménale que relâchaient les bombes à chaque répétition. Et cette ondulation qui se propageait à intervalles réguliers sur tout Pandora. Il était presque rasséréné en coupant la communication avec Jake. Mais alors qu'il mettait le cartographe tridimensionnel hors tension, Max remarqua un détail qui lui parut insignifiant. Peut-être même que c'était la fatigue qui lui donnait l'impression qu’autour des bombes inertielles, les ondulations s’opacifiaient.
Depuis sa renaissance, Jake vivait comme un cadeau plus précieux que tout de se réveiller aux côtés de la femme qu'il aimait. Et ce nouveau jour n'y faisait pas exception. Ce bouleversement des sens eût été impensable il y a encore quelques mois. Tout à son bonheur, il en savourait chaque seconde, éperdument amoureux de Neytiri, éperdument reconnaissant envers cette destinée qui l'avait conduit jusqu'à elle. Mais ce matin... quelque chose n'allait pas. Toujours cette absence oppressante de bruits où même le murmure du vent n'avait plus sa place. Toujours cette ondulation qui déformait le sol avant de disparaître. Après avoir allumé son transmetteur, Jake tenta d'établir le contact avec Max... sans succès. Surpris, il renouvela sa tentative... seul le silence lui répondît. Après plusieurs essais infructueux, il s'interrogeait sur l'utilité d'aller sur place vérifier que tout allait bien lorsque un froissement d'ailes retentit. Dans le silence environnant, ce fut comme le grondement de mille tonnerres. Remis de leur frayeur, les Na’vis virent un Ikran s'écraser lourdement, projetant son pilote au sol. La Tsahik reconnut un Na’vi du clan des rivages. Péniblement, il se releva et, parvenu devant elle, essaya de parler. En vain. Quelque chose l’avait terrorisé. Ses yeux exorbités étaient plus explicites que les mots. Ses cheveux portaient les traces d'une poussière étrange qui semblait avoir pénétré dans son nez et dans sa bouche. On lui apporta de l'eau qu'il but à longs traits. Enfin, il retrouva l'usage de sa voix:
La Tsahik se connecta à l’Arbre des Ames. Puis, levant les mains en coupe, elle modula de ses lèvres une note si cristalline que les longues fibres de lumière entrèrent en résonance, se renvoyant de l’une à l'autre l'écho de ce son magique. Dans ses mains, un coffret se matérialisa. Elle en sortit la pierre et reprit:
En prenant de la hauteur, Jake et Neytiri purent mesurer toute l'étendue du drame qui se jouait. En bas, à perte de vue, on ne voyait qu'une cendre grisâtre et épaisse. Ça et là, on distinguait des parcelles de végétation que la poussière grignotait inexorablement. Il n'y avait plus aucun reliefs. Et où que l'on dirige le regard, aucun signe d'eau. Incapable de la trouver, Jake s'en remit à Toruk, qui prit la direction du rivage le plus proche. Mais d'eau, il n'y en avait plus trace. L'océan avait reflué, comme si une main géante avait retiré une bonde invisible. Devant eux, le plancher marin à nu. Derrière eux, la couche de cendres qui gagnait du terrain. Il fallait impérativement de l'eau. Jake fit prendre de l'altitude à Toruk, dans l'espoir d'apercevoir le reflet tant espéré. Toruk monta si haut que le froid commençait à rigidifier ses plumes. Mais de cette hauteur, Jake discerna enfin au loin l'éclat argenté qu'il cherchait. Talonnant vigoureusement l'oiseau, il amorça sa descente en une accélération de plus en plus puissante. Bientôt, l'éclat argenté devint mince ruban. Jake se demandait comment tout un vaste océan pouvait se résumer à cette étendue d'eau ridicule lorsqu'il comprit. Devant lui, une faille béante zébrait le plancher océanique. L'eau s’y écoulait et s'ils tardaient trop, il n'en resterait plus une goutte ! Plus ils s'en approchaient, plus Jake voyait à quelle vitesse l'eau s'amenuisait. Pesant de tout son poids sur Toruk, il lui imprima une violente accélération mais une fois à la verticale de l'eau, ce fut pour voir la fissure sur le point d’avaler le dernier filet d'eau. Devant, la mort noire progressait vers eux, telle un cheval au galop. Derrière, la mort noire les poursuivait, du même galop. La faille semblait être le point de jonction de ces deux marées fatales. C'était la dernière respiration de Pandora. Dans un geste fou, Jake se saisit du cristal d'eau et plongea tête la première dans le vide. Il entendit Neytiri hurler; Toruk, privé trop brutalement de son pilote et lancé à pleine vitesse, se mit à tournoyer, hors de contrôle, entamant une vrille mortelle. Jake tombait, les bras tendus devant lui, crispés sur le cristal d'eau. Il suffisait d'une seule goutte d'eau. Le sol se rapprochait si vite qu'il se vit écartelé sur les arrêtes acérées qui bordaient la faille. Il ferma les yeux, pensa intensément à Neytiri et s'étonna de ne pas voir sa vie défiler devant lui. Les yeux toujours clos, il perçut le choc de l’artefact disloquant la roche. Coupant la trajectoire du filet d'eau, les dernières gouttes ricochèrent, éclaboussant enfin le cristal. Instantanément, Jake se sentit violemment aspiré par le tourbillon. Souffle coupé, il ouvrit les yeux. Il traversait toutes les nuances d'un bleu qui ondoyait en tons extraordinaires. Tournant, la tête, il vit derrière lui Toruk, toujours en vrille avec sur son dos Neytiri, qui s'était évanouie.
Lorsqu'il reprit ses esprits, Jake eut l'impression qu'un camion lui avait roulé dessus. A côté de lui, le cristal d'eau renvoyait la lumière d'un nouveau soleil. En le ramassant, il aperçut, non loin, Toruk qui lissait tant bien que mal ses ailes. L'oiseau lui lança une œillade noire; Jake rit, ce qui lui valut une œillade encore plus noire. Toruk lui tiendrait sûrement longtemps rigueur du bordel de son plumage. Jake réalisa soudain qu'il ne voyait pas Neytiri. Envahi par la peur panique de l'avoir perdue, il sentit le sol se dérober sous lui tandis que pour la seconde fois, il avait la sensation qu'un camion lui roulait encore dessus. Mais cette fois, le camion était bleu et avait de grands yeux rieurs. Un soulagement sans nom succéda à la panique qui l'avait submergé. Neytiri se sentait bien, heureuse comme jamais d'être avec lui. Les deux amoureux restèrent enlacés un long moment avant de laisser leurs regards embrasser le paysage environnant. Mais pouvait-on seulement parler de paysage ? Autour d'eux, dans toutes les directions, s'étalait une terre sableuse vide de végétation. Rien n'indiquait non plus une quelconque activité ou le moindre signe de vie. Un peu décontenancé, Jake décida de parcourir les environs, laissant Neytiri explorer de son côté. N'ayant rien découvert qui rompe l'uniformité monotone des lieux, il songeait que l'aide de Toruk faciliterait l'exploration quand il vit Neytiri accourir vers lui. Elle tenait quelque chose qui paraissait l'intriguer au plus haut point. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, elle lui montra ce qu'elle tenait. Une sorte de plaque métallique. Assurément, ce n'était pas naturel. Jake prit la plaque. Elle était cabossée, rouillée même mais c'était la preuve indubitable d'une présence intelligente. Distraitement, il retourna la plaque et manqua de s’étrangler, au comble de la stupéfaction.
Jake sut qu'il avait été témoin du pouvoir d’Eywa. Mais comme le peuple des premiers âges, il eut la sagesse de reconnaître qu'un tel pouvoir, utilisé à mauvais escient, mettrait à mal la trame de l'univers lui-même. Admirant une dernière fois la pureté du cristal d'eau, il le replaça avec soin dans le coffret. Sur Pandora, c'est l’Arbre des Ames qui en était le gardien. Ici sur Terre, la première Tsahik de ce nouveau monde fit de Toruk le nouveau gardien. Dans les hauteurs inaccessibles où il irait nicher, ce qu'il devait protéger serait hors d'atteinte de toute convoitise.
Jake l'attira tout contre lui, mains contre mains, coeur contre coeur.
Quaritch regardait, incrédule, les deux flèches empoisonnées plantées dans sa poitrine. Elles avaient traversé sans peine le maillage complexe du textile opérationnel qu'il portait. Un rictus amer lui vint à la pensée que cette foutue protection, conçue pour arrêter même les tirs en rafales des fusils d'assaut, ne valait rien face à deux pauvres bouts de bois. En vain, il tenta de s'extirper de son robot de combat, cloué à son siège par la douleur. Elle irradiait par vagues tandis que le poison saturait son sang; ses membres inférieurs ne lui répondaient déjà plus. Il savait que sa vie n'était plus qu'une question de secondes. Le temps de compter jusqu'à 60, peut-être 90 tout au plus avant le blocage définitif de sa fonction respiratoire. Comme il l’assénait à chaque nouvelle recrue, aucun antidote pour contrer le puissant neuroleptique dont chaque flèche Na’vi était enduite. Du moins, officiellement... car secrètement, Quaritch avait fait mener des recherches pour élaborer un contrepoison de première génération. Il ne manquait pas, à chaque sortie, d'emporter une dose du liquide expérimental qu'on lui avait fourni. Fébrilement, il sortit l'ampoule de son étui sécurisé. Il lui fallait encore casser l'embout pour se l'injecter en plein coeur. Mais il contrôlait de moins en moins bien ses mouvements. Une contraction nerveuse incontrôlable traversa ses doigts engourdis. L'ampoule lui échappa, il la vit avec horreur se briser au sol. Il voulut jurer mais ne put produire qu'une sorte de borborygme, sa langue enflée lui refusant le langage. De toute façon, cela n'avait plus d'importance... Il allait crever seul, comme un chien à cause de ces sauvages imbéciles. Et crever pour crever, ils allaient payer ces moins que rien ! Dans un ultime effort de volonté, il fit coulisser son écran de contrôle personnel. Laborieusement, il entra un numéro d'autorisation. Sa vue se brouillait, il dut s’y reprendre à deux fois. Une voix atone lui demanda de saisir une série de codes d'authentification, confirma la séquence puis attendit qu'il valide. Le voyant clignotait distinctement, pourtant Quaritch ne le voyait plus. Il ne put terminer son geste. Sa main, paralysée, retomba lourdement sur l'écran. A travers le voile opaque qui lui obstruait la vision, il perçut malgré tout l'ombre du Nantang qu’il pensait mort. Sa dernière pensée fut interrompue par l'obturation totale de ses poumons. Il sombra, la bouche ouverte sur un hurlement qui ne sortirait jamais. Il ne vit pas la gueule béante de la féroce créature se refermer sur lui. Il n'entendit pas non plus ses os se briser. Juste à côté de son doigt maintenant inerte, la touche de validation clignotait toujours. Rageusement, le Nantang piétinait le cadavre du colonel. Un puissant coup de patte secoua le bras raidi, déplaçant d'un coup le doigt sur le voyant clignotant. Si la bête avait su... Depuis l'écran, la voix annonça: « Séquence validée. Début du compte à rebours ».
Au quartier général, on savait désormais que la bataille était perdue. Nul n'avait envisagé que les autochtones puissent avoir raison de toute une flotte de vaisseaux surarmés. Entre le désarroi des uns et l'agitation des autres, la tension se lisait sur tous les visages. Aussi, au milieu de ce tohu-bohu, personne ne prêta attention au décompte inexpliqué apparu sur tous les écrans du central opérations. Le lendemain, les Na’vis investissaient la base et sommaient tous les colons de quitter les lieux sans délai pour n'y plus jamais revenir. Pandora allait enfin pouvoir panser ses plaies, retrouver la paix et pleurer l’Arbre Sacré que les hommes avaient bombardé. La base, elle, ne fut pas démantelée. Utilisée à des fins cupides, on pouvait à présent, la mettre au service de la planète dans son ensemble. Les Na’vis confièrent son fonctionnement à Max et au groupe d'humains choisis pour rester sur Pandora. Au pied des mythiques montagnes flottantes, Jake abandonnait à l’Arbre des Ames sa condition humaine pour adopter définitivement celle des Na’vis. Sous le regard d’Eywa, il serait maintenant de ceux du Peuple. Un autre regard le couvait passionnément. Blottie tout contre lui, Neytiri avait l'éclat du coeur, celui de son amour. Un grésillement indistinct mit fin à cette profonde quiétude.
- « Jake... nous av... prob...
- Max, c'est toi ? Je te reçois très mal.
- Je dis que Jake ! On a un putain de problème ! articula Max. Il y a un décompte ici... sur chaque écran de contrôle. On ne s'en était pas aperçu et on ne savait pas à quoi il pouvait bien correspondre... jusqu'à l'activation de la cartographie tridimensionnelle.
- Un compte à rebours tu dis ? Tu sais d'où ça vient ?
- Oui, initié depuis l'extérieur de la base et si ce qu'on voit sur le mapping est correct, tout désigne le colonel Quaritch. Ecoute, il vaudrait mieux que tu viennes Jake...
- Alors lui... même mort, il nous les broie ! lâcha Jake d'un ton rageur. »
- « Le décompte dit quoi Max ? demanda Jake.
- 2 heures et 40 minutes...
- Merd... !! Comment fait-on pour l'arrêter ?
- On ne l'arrête pas Jake. C'est un compte à rebours d'armement. Pour le stopper, il me faudrait une authentification transmise par l'état-major... sur Terre ! A l'évidence, Quaritch voulait s'assurer que rien ne viendrait contrecarrer son dessein. »
- « Comme tu le sais, le plus important gisement d’unobtanium se trouve juste sous l’Arbre Sacré. As-tu remarqué les points rouges qui ceinturent le site ? C'est en les voyant que j'ai fait le rapprochement avec le décompte. Quaritch est mort il y a un peu moins de trois jours. Les seuls explosifs qui nécessitent un tel décompte, ce sont...
- ... les bombes inertielles à répétition, termina Jake. Il était livide. On s'en est servi quand j'étais au Venezuela... un vrai carnage. Les seules bombes dont la charge dépend de la source d'énergie la plus proche. Elles emmagasinent l'énergie jusqu'à la déflagration initiale qui se répète jusqu'à épuisement de la ressource. Max, le spectre énergétique de l’unobtanium dépasse de très loin tout ce qu'on connaît et ce gisement est gigantesque. Ces bombes vont faire un trou de plusieurs centaines de kilomètres !
- Pas exactement... répondît doucement Max. Au premier abord, c'est aussi ce que j'ai cru mais c'est bien plus compliqué... La source d'énergie la plus proche Jake... Sais-tu ce qui sépare la surface de la première couche d’unobtanium ? »
- « Mon dieu... Je dois prévenir les Na’vis. »
Jake n'avait pas posé pieds à terre que Neytiri se précipitait vers lui. Mais l'expression de son compagnon la coupa net dans son élan. Dans ses yeux, il lut une supplication muette; tendrement, il posa son front contre le sien et, emprisonnant ses mains, il lui demanda où se trouvait sa mère. A la Tsahik consternée, il expliqua ce qui devait arriver. Elle ne comprenait pas pourquoi Eywa les avait préservés des marcheurs de rêves si c'était pour leur ôter son souffle ensuite. De tous les clans engagés dans la bataille, nombreux parmi ceux du Peuple avaient péri pour la liberté. Les survivants s'étaient regroupés autour de l’Arbre des Ames. C'est de là que la Tsahik prit la parole, exhortant chacun à la suivre pour n'être qu'un avec Eywa. Puis elle psalmodia une lente mélopée d'une seule note, profonde, grave, comme une vibration qui s'accordait avec l'énergie qui pulsait à travers l’Arbre des Ames. Tous les Na’vis reprirent la note sacrée, la ponctuant d'un balancement léger, comme s'ils ployaient sous le vent. En symbiose parfaite avec un Divin dont ils formaient à la fois les maillons et le Tout. Cette fusion que même la mort ne pouvait entamer stupéfia Jake. Alors que les dernières minutes du compte à rebours s’égrenaient, à son tour, il s'abandonna à la mélopée. Un bien-être indicible l'envahit. Tout autour, les bruits s'étaient tus; plus aucun chant d'oiseau, une chape de silence enveloppait Pandora.
Les Na’vis écoutaient le silence. Ils le guettaient mais rien... Pas d'explosions apocalyptiques, pas d'éléments déchaînés, pas même un bruit de fin du monde. Il n'y eut rien d'autre qu'un simple frémissement. Juste une sorte d'ondulation qui parcourait le sol comme les ondes circulaires que provoque une pierre frappant l'eau. Et un silence de cathédrale. Jake se prit à espérer. La Tsahik laissa passer un long moment avant de conclure qu’Eywa était sans doute intervenue une nouvelle fois. Jake, lui, voulait croire que les bombes ne s'étaient tout bonnement pas déclenchées. Depuis le central opérations, Max lui annonça pourtant le contraire. Lui aussi s'attendait à vivre l'enfer; d'autant plus qu’il avait sous les yeux la concentration d'énergie phénoménale que relâchaient les bombes à chaque répétition. Et cette ondulation qui se propageait à intervalles réguliers sur tout Pandora. Il était presque rasséréné en coupant la communication avec Jake. Mais alors qu'il mettait le cartographe tridimensionnel hors tension, Max remarqua un détail qui lui parut insignifiant. Peut-être même que c'était la fatigue qui lui donnait l'impression qu’autour des bombes inertielles, les ondulations s’opacifiaient.
Depuis sa renaissance, Jake vivait comme un cadeau plus précieux que tout de se réveiller aux côtés de la femme qu'il aimait. Et ce nouveau jour n'y faisait pas exception. Ce bouleversement des sens eût été impensable il y a encore quelques mois. Tout à son bonheur, il en savourait chaque seconde, éperdument amoureux de Neytiri, éperdument reconnaissant envers cette destinée qui l'avait conduit jusqu'à elle. Mais ce matin... quelque chose n'allait pas. Toujours cette absence oppressante de bruits où même le murmure du vent n'avait plus sa place. Toujours cette ondulation qui déformait le sol avant de disparaître. Après avoir allumé son transmetteur, Jake tenta d'établir le contact avec Max... sans succès. Surpris, il renouvela sa tentative... seul le silence lui répondît. Après plusieurs essais infructueux, il s'interrogeait sur l'utilité d'aller sur place vérifier que tout allait bien lorsque un froissement d'ailes retentit. Dans le silence environnant, ce fut comme le grondement de mille tonnerres. Remis de leur frayeur, les Na’vis virent un Ikran s'écraser lourdement, projetant son pilote au sol. La Tsahik reconnut un Na’vi du clan des rivages. Péniblement, il se releva et, parvenu devant elle, essaya de parler. En vain. Quelque chose l’avait terrorisé. Ses yeux exorbités étaient plus explicites que les mots. Ses cheveux portaient les traces d'une poussière étrange qui semblait avoir pénétré dans son nez et dans sa bouche. On lui apporta de l'eau qu'il but à longs traits. Enfin, il retrouva l'usage de sa voix:
- « Tsahik ! Les montagnes... Les montagnes flottantes tombent du ciel ! Leurs cascades se tarissent ! J'arrive des rivages Tsahik... L'eau a disparu ! A la place, j'ai vu la poussière manger nos falaises ! Elle se répand partout et elle avance en recouvrant tout ce qu'elle touche ! Il ne reste rien après son passage... Rien qu'une couche aussi sombre que la nuit ! J'ai pris mon Ikran pour te prévenir... Du ciel, je la voyais tout engloutir derrière moi... Je l'ai vue Tsahik... Je l'ai vue manger nos chevaux, nos arbres, nos maison et même... - sa voix se brisa - ... et même mes enfants adorés ! »
- « Mais qu'est-ce qui se passe Tsahik ? questionna Jake, à brûle-pourpoint.
- Enfant... Ce qui arrive est le miroir d’événements que seules les Tsahiks connaissent et se transmettent de l’une à l'autre. Ils relatent un passé encore plus lointain que les premiers âges dont ceux du Peuple sont les héritiers. Je vais te conter leur histoire... »
La Tsahik se connecta à l’Arbre des Ames. Puis, levant les mains en coupe, elle modula de ses lèvres une note si cristalline que les longues fibres de lumière entrèrent en résonance, se renvoyant de l’une à l'autre l'écho de ce son magique. Dans ses mains, un coffret se matérialisa. Elle en sortit la pierre et reprit:
- « Jake Sully, Eywa a gravé sur nos visages les constellations de nos origines. C'est sur toi qu'elle a envoyé le signe. Ouvre ton esprit au cristal d'eau; tu dois sauver l'héritage des Omaticayas. Prends ma fille avec toi et partez ! L'esprit de Toruk te guidera.
- Viens avec nous, supplia Neytiri, en larmes.
- Non ma fille... Je me dois de rester pour conduire ceux du Peuple hors d'atteinte du néant. Ensemble, nous retrouverons la voie d’Eywa. Tu es la nouvelle Tsahik Neytiri. Partout où brillera Eywa, je serai là, près de toi... Allez ! Partez maintenant ! Il n'est plus temps ! Je sens la mort noire toute proche ! »
En prenant de la hauteur, Jake et Neytiri purent mesurer toute l'étendue du drame qui se jouait. En bas, à perte de vue, on ne voyait qu'une cendre grisâtre et épaisse. Ça et là, on distinguait des parcelles de végétation que la poussière grignotait inexorablement. Il n'y avait plus aucun reliefs. Et où que l'on dirige le regard, aucun signe d'eau. Incapable de la trouver, Jake s'en remit à Toruk, qui prit la direction du rivage le plus proche. Mais d'eau, il n'y en avait plus trace. L'océan avait reflué, comme si une main géante avait retiré une bonde invisible. Devant eux, le plancher marin à nu. Derrière eux, la couche de cendres qui gagnait du terrain. Il fallait impérativement de l'eau. Jake fit prendre de l'altitude à Toruk, dans l'espoir d'apercevoir le reflet tant espéré. Toruk monta si haut que le froid commençait à rigidifier ses plumes. Mais de cette hauteur, Jake discerna enfin au loin l'éclat argenté qu'il cherchait. Talonnant vigoureusement l'oiseau, il amorça sa descente en une accélération de plus en plus puissante. Bientôt, l'éclat argenté devint mince ruban. Jake se demandait comment tout un vaste océan pouvait se résumer à cette étendue d'eau ridicule lorsqu'il comprit. Devant lui, une faille béante zébrait le plancher océanique. L'eau s’y écoulait et s'ils tardaient trop, il n'en resterait plus une goutte ! Plus ils s'en approchaient, plus Jake voyait à quelle vitesse l'eau s'amenuisait. Pesant de tout son poids sur Toruk, il lui imprima une violente accélération mais une fois à la verticale de l'eau, ce fut pour voir la fissure sur le point d’avaler le dernier filet d'eau. Devant, la mort noire progressait vers eux, telle un cheval au galop. Derrière, la mort noire les poursuivait, du même galop. La faille semblait être le point de jonction de ces deux marées fatales. C'était la dernière respiration de Pandora. Dans un geste fou, Jake se saisit du cristal d'eau et plongea tête la première dans le vide. Il entendit Neytiri hurler; Toruk, privé trop brutalement de son pilote et lancé à pleine vitesse, se mit à tournoyer, hors de contrôle, entamant une vrille mortelle. Jake tombait, les bras tendus devant lui, crispés sur le cristal d'eau. Il suffisait d'une seule goutte d'eau. Le sol se rapprochait si vite qu'il se vit écartelé sur les arrêtes acérées qui bordaient la faille. Il ferma les yeux, pensa intensément à Neytiri et s'étonna de ne pas voir sa vie défiler devant lui. Les yeux toujours clos, il perçut le choc de l’artefact disloquant la roche. Coupant la trajectoire du filet d'eau, les dernières gouttes ricochèrent, éclaboussant enfin le cristal. Instantanément, Jake se sentit violemment aspiré par le tourbillon. Souffle coupé, il ouvrit les yeux. Il traversait toutes les nuances d'un bleu qui ondoyait en tons extraordinaires. Tournant, la tête, il vit derrière lui Toruk, toujours en vrille avec sur son dos Neytiri, qui s'était évanouie.
Lorsqu'il reprit ses esprits, Jake eut l'impression qu'un camion lui avait roulé dessus. A côté de lui, le cristal d'eau renvoyait la lumière d'un nouveau soleil. En le ramassant, il aperçut, non loin, Toruk qui lissait tant bien que mal ses ailes. L'oiseau lui lança une œillade noire; Jake rit, ce qui lui valut une œillade encore plus noire. Toruk lui tiendrait sûrement longtemps rigueur du bordel de son plumage. Jake réalisa soudain qu'il ne voyait pas Neytiri. Envahi par la peur panique de l'avoir perdue, il sentit le sol se dérober sous lui tandis que pour la seconde fois, il avait la sensation qu'un camion lui roulait encore dessus. Mais cette fois, le camion était bleu et avait de grands yeux rieurs. Un soulagement sans nom succéda à la panique qui l'avait submergé. Neytiri se sentait bien, heureuse comme jamais d'être avec lui. Les deux amoureux restèrent enlacés un long moment avant de laisser leurs regards embrasser le paysage environnant. Mais pouvait-on seulement parler de paysage ? Autour d'eux, dans toutes les directions, s'étalait une terre sableuse vide de végétation. Rien n'indiquait non plus une quelconque activité ou le moindre signe de vie. Un peu décontenancé, Jake décida de parcourir les environs, laissant Neytiri explorer de son côté. N'ayant rien découvert qui rompe l'uniformité monotone des lieux, il songeait que l'aide de Toruk faciliterait l'exploration quand il vit Neytiri accourir vers lui. Elle tenait quelque chose qui paraissait l'intriguer au plus haut point. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, elle lui montra ce qu'elle tenait. Une sorte de plaque métallique. Assurément, ce n'était pas naturel. Jake prit la plaque. Elle était cabossée, rouillée même mais c'était la preuve indubitable d'une présence intelligente. Distraitement, il retourna la plaque et manqua de s’étrangler, au comble de la stupéfaction.
- « Où as-tu trouvé cette plaque Neytiri ?
- Près de la dune, là-bas; elle dépassait du sol... C'est une découverte importante tu penses ?
- C'est plus que ça mon amour. Parce que les chiffres de cette plaque disent que, soit la Californie existe sur d'autres planètes, soit nous sommes... Au moins, on a la certitude de savoir où on est..., ajouta t-il, mais qu'est-ce que ça signifie ? Viens Neytiri, on va voler un peu ! »
Jake sut qu'il avait été témoin du pouvoir d’Eywa. Mais comme le peuple des premiers âges, il eut la sagesse de reconnaître qu'un tel pouvoir, utilisé à mauvais escient, mettrait à mal la trame de l'univers lui-même. Admirant une dernière fois la pureté du cristal d'eau, il le replaça avec soin dans le coffret. Sur Pandora, c'est l’Arbre des Ames qui en était le gardien. Ici sur Terre, la première Tsahik de ce nouveau monde fit de Toruk le nouveau gardien. Dans les hauteurs inaccessibles où il irait nicher, ce qu'il devait protéger serait hors d'atteinte de toute convoitise.
Jake l'attira tout contre lui, mains contre mains, coeur contre coeur.
- « Pour toi et moi, ce sera toujours " la Boite de Pandora" et qui sait mon amour ? Qui sait si son nom ne traversera pas les siècles ? »
- « Je te vois » Eywa.
Avatar – une autre fin
Jake avait réussi à fédérer une dizaine de clans Na’vis, aidé par l’exploit qu’il avait accompli en apprivoisant Toruk, et par la confiance retrouvée que les Omaticayas avaient placé en lui. Il était déterminé à investir Hell’s gate et à chasser les humains de la RDA hors de Pandora. Mais le colonel Quaritch avait découvert les mouvements de troupes Na’vis grâce aux images satellites. Il avait rassemblé ses forces aériennes et terrestres pour mener une offensive décisive. Les éclaireurs Na’vis repérèrent l’escadre d’aéronefs accompagnant la colonne d’infanterie et de walkers se dirigeant vers l’Arbre des Ames. Quaritch voulait le détruire afin de démoraliser les autochtones. Les chefs de clans tinrent un conseil de guerre au cours duquel Jake exposa son plan d’action. Il fut décidé que la bataille se jouerait dans les montagnes Hallelujah, propices à l’interception.
***
- Ceux-qui-viennent-du-ciel ! Ils arrivent dans leurs machines volantes ! Annonça l’éclaireur.
Quelques instants plus tard, un bourdonnement puissant envahit les airs. La nuée d’aéronefs approchait, escortant la navette Valkyrie qui devait bombarder l’arbre. L’escadron s’apprêtait à se faufiler entre deux rangées de falaises flottantes. Au-dessous d’eux, dans la forêt, les troupes terrestres progressaient lentement, les sens en alerte, prêtes à déchaîner le feu de leurs blasters contre les autochtones et la faune locale. A l’abri de leurs regards, cachés derrière les imposants massifs rocheux en lévitation, une cinquantaine de Na’vis chevauchant leurs ikrans attendaient en silence que le premier appareil du groupe aérien atteigne la partie la plus étroite du défilé. C’est là que devait avoir lieu l’embuscade. Si les Na’vis escomptaient sur l’effet de surprise, ils savaient que leur avantage serait de courte durée et que leur attaque éclair devait atteindre son objectif.
Tsu’tey était posté au sommet de l’un des pitons géants, guettant l’avancée des troupes de la RDA. Il leva enfin le bras, les ikrans prirent leur envol. Sur le dos de sa monture, il prit la tête de la première vague, qui devait fixer l’ennemi et attirer son attention. Ils plongèrent au raz des parois pour prendre de la vitesse, puis se faufilèrent dans une faille entre deux édifices rocheux, slalomant parmi les lianes. Quelques instants plus tard, ils jaillissaient sur l’aile droite du convoi, juste au-dessus des aéronefs.
- Natifs à deux heures ! Hurla l’un des pilotes aux ordres de la RDA.
Avant qu’il eut le temps de manœuvrer, la monture de Tsu’tey plongea sur son co-équipier de droite, agrippant son rotor arrière pour envoyer la machine se fracasser contre la falaise.
- Mayday Mayday ! Beugla le pilote en panique alors que l’ikran de Neytiri venait de se poser sur son engin.
La créature fracassa le pare-brise et enfourna son museau à l’intérieur de l’habitable. Alors qu’une morsure à la gorge achevait l’humain, la Na’vi décocha une flèche dans le sternum du pilote de l’aéronef de derrière.
- A tous les appareils : rompez la formation et engagez le combat. Abattez-moi ces salopards ! Cria le colonel Quaritch à bord d’un C-21 Dragon lourdement armé, sa plateforme de commandement.
Les tirs de rockets fusèrent vers les Na’vis. Ceux-ci se dispersèrent comme une volée de moineaux et plongèrent vers les lianes pendantes entre les falaises volantes pour échapper aux projectiles. Trois d’entre eux n’y parvinrent pas, le premier fut fauché par un tir de mitrailleuse, les deux autres, projetés par le souffle de l’explosion sur une paroi rocheuse, tombèrent de leur monture.
- On décroche, Jake, à toi de jouer ! dit Tsu’tey au micro fixé à son cou. Jake avait équipé les chefs des groupes d’assaut des quelques radios récupérées aux humains.
L’avatar de l’humain décolla avec son groupe de chasseurs volants. Ils prirent de l’altitude puis survolèrent l’arrière de l’escadrille jusqu’à se placer au-dessus de la navette Valkyrie. Ils lâchèrent de lourds rochers qu’ils avaient emportés, et dont la taille, à l’échelle humaine, faisait des bombes de fortune efficaces. Sur la moitié des projectiles atteignit leur cible, causant de sérieuses avaries et mettant l’un des moteurs en feu. Les rochers qui avaient chuté dans les frondaisons, endommagèrent quelques walkers de l’expédition au sol.
La navette était vulnérable et commençait à perdre de l’altitude, son escorte était moins dense grâce au premier raid. C’est alors que Jake et ses coéquipiers plongèrent dans la mêlée. Le Marine, une mitrailleuse lourde à la main, fournissait un tir de couverture avec quelques archers émérites, tandis que d’autres Na’vis agrippaient des aéronefs Scorpions avec leur monture pour les envoyer s’écraser contre la navette. L’un d’eux atteignit le moteur encore valide, et le lourd aéronef piqua vers la forêt. Furieux, le colonel Quaritch ordonna aux Scorpions restant de concentrer leurs tirs sur Jake et sa monture orange. Il manœuvra lui-même avec le C-21 pour poursuivre le leader de la résistance.
Pendant ce temps, Neytiri peinait à semer de ses poursuivants en slalomant dans un labyrinthe de lianes et de rochers flottants. Trois scorpions les talonnaient et les arrosaient généreusement de tirs de rockets et de mitrailleuses. Quand un bloc flottant plus massif l’avait temporairement protégée de ses adversaires, elle réussit à se débarrasser de l’un d’eux avec une flèche bien placée mais se retrouva soudain prise en tenaille par les deux autres. Sorti de nulle part, Tsu’tey plongea derrière elle, et tua le pilote d’une flèche, lui laissant le temps de sceller le sort de l’autre adversaire. Hélas, avant de tomber, celui-ci eut le temps de tirer une rafale qui cribla de balles le guerrier et sa monture. Le corps du chef Omaticaya tomba inexorablement vers les frondaisons, il n’entendit pas Neytiri qui hurlait sa tristesse et sa rage.
Au sol, un groupe de Na’vis tenta une charge de cavalerie contre le détachement de walkers et de troupes d’infanteries, mais elle dût battre rapidement en retraite devant le déluge de feu qui faucha plus d’un Na’vi. La chute de la navette leur offrit une nouvelle opportunité en semant le chaos dans les lignes d’humains. Eywa, la déesse de la Nature, sembla elle-même prendre part au combat en déversant la fureur de la faune locale contre les troupes de la RDA. Norman pu finalement donner de bonnes nouvelles à Jake.
Mais désormais, c’était le Marine qui se trouvait en grand danger. Quaritch était obnubilé par l’annihilation du traître. Il déchaînait toute la puissance de feu de son aéronef pour éliminer son ennemi, qui n’avait plus de munition. La situation devenait désespérée, sans compter qu’un Scorpion rejoignait le C-21. Cette machine était curieusement peinte en bleu Na’vi, piloté par une Trudy qui stabilisa son engin légèrement au-dessus de l’aéronef de Quaritch et... lui lâcha une rafale de tir.
- Oups ! gloussa-t-elle, une lueur espiègle dans ses yeux. T’es pas le seul à être armé, connard !
Furieux, le colonel retourna son appareil pour déchaîner toute la puissance de feu sur la renégate. Elle tenta d’esquiver les multiples tirs de mitrailleuses et de rocket, mais l’un de ses rotors fut touché et son appareil, hors de contrôle, commença à tourner chaotiquement en perdant de l’altitude. Mais le répit qu’elle avait offert à Jake lui permit d’agir.
Il sauta sur le toit du C-21 et amorça une grenade qu’il avait gardée sur lui. Il rampa aussi vite qu’il pouvait sur la carlingue et cherchait à atteindre un des réacteurs qui ne résisterait pas à son projectile explosif. Quaritch entendit des bruits en provenance de son toit et devina la menace. Il se lança dans des manœuvres brusques pour faire choir l’intrus. Jake roula sur le côté mais parvint à se rattraper juste à temps. L’appareil commençant à se retourner de l’autre côté, Jake tenta le tout pour le tout. Il courut sur la carlingue, sauta en bout de course et lança la grenade en plein vol avant de chuter dans le vide. Il fut rejoint par le Toruk qui le récupéra en plein vol. La grenade atteignit sa cible, le réacteur explosa. Déstabilisé, le C-21 fit une embardée et percuta une falaise flottante.
Le vaisseau de commandement neutralisé, la flotte adverse perdit toute cohésion. Les guerriers Na’vis chevauchant leur ikran reprirent l’assaut, aidés par une meute d’Ikrans sauvages qu’Eywa semblait leur avoir envoyé en renfort. Les aéronefs restant furent neutralisés en peu de temps. Tout semblait terminé.
Cependant, au sol, l’irascible colonel avait survécu au crash de son appareil. Il héla quelques hommes et deux walker encore en état de se battre et pris la tête de la petite troupe. Il lui restait une carte à jouer. Une escouade de reconnaissance avait réussi à pister le caisson laboratoire mobile où se trouvait le corps humain de Jake. A défaut de détruire l’Arbre des Ames, s’il rompait la connexion entre l’humain et son avatar, ces singes bleus allaient au moins perdre leur leader.
Quelques Na’vis étaient chargés de protéger le caisson métallique sans savoir ce qu’il contenait. Ils eurent les plus grandes peines à résister aux hommes du colonel équipés de walkers. L’un des humanoïdes bleu parvint à quitter les lieux en quête de renforts, tandis que ses camarades tombaient sous l’assaut des forces humaines et cybernétiques. Les derniers défenseurs morts, les hommes de Quaritch firent feu sur le caisson. Un incendie se déclara à l’intérieur, les voyants rouges clignotèrent de toute part, et Jake perdit le contrôle de son avatar qui s’effondra sous les yeux stupéfaits des Na’vis.
Une volée de flèches interrompit le peloton funeste. Neytiri arrivait à la rescousse avec deux autres guerriers Na’vis. Il ne restait plus que les deux walkers armés de leur lame de combat, Quaritch roulait ses muscles cybernétiques en anticipation du combat à venir.
- Couvrez-moi ! beugla-t-il à son co-équipier, avant de se ruer sur le caisson pour le rouer de coups de poings mécaniques.
Neytiri ne perdit pas de temps. Elle épingla le pilote du second walker d’une flèche précise, sortit sa dague et se jeta sur le walker du colonel. Ce dernier pivota brusquement sa machine et utilisa l’un des bras mécaniques pour repousser la guerrière. Elle retomba sur ses pieds et bondit de côté pour éviter le poing cybernétique qui s’abattit violemment au sol. Dans son élan, elle frappa le pare-brise de sa dague. La lame resta fichée dans la paroi de verre blindé, Neytiri bondit en arrière pour esquiver le coup de couteau que lui envoya le bras du walker. Le colonel lâcha un rire sadique et se rua sur la malheureuse.
Elle roula sur le côté et saisit l’une des mitrailleuses lourdes restées au sol. Elle ne savait pas se servir d’une telle arme, mais sa stature suffit amplement à la manier comme une massue, et elle brisa la vitre de l’habitacle du walker. L’air de Pandora, toxique pour les humains, envahit l’espace vital du colonel. Quaritch repoussa une nouvelle fois la guerrière, expulsa les restes du pare-brise et mis son masque de respiration individuel. La Na’vi fondit sur sa proie mais fut interceptée par l’un des bras métalliques. Le colonel tenait sa cible. Il l’approcha de lui tout en ramenant l’autre bras équipé de la lame, dans l’intention de lui trancher la gorge.
A l’intérieur du labo, le corps humain de Jake avait repris conscience, ses fonctions vitales menacées par l’infiltration de l’atmosphère pandorienne par les brèches. Il dégringola de son sarcophage, et rampa désespérément vers un masque d’oxygène. Se jambes le trahissait une fois de plus, et la force de ses bras n’allaient plus lui suffire pour atteindre le salut avant les 4 minutes que mettraient l’air de Pandora à le tuer. Ses mains rencontrèrent alors un métal qu’elles reconnurent tout de suite : les roues de son fauteuil roulant. D’instinct, il se hissa dans son siège familier et constata qu’un masque était accroché à son dossier et qu’un blaster reposait sur son accoudoir. Norman ! Le caisson du chercheur chétif était vide et il avait dû quitter le labo en hâte, sans oublier de laisser à son collègue de quoi assurer sa survie en cas de réveil prématuré. Ah ces scientifiques, ils pensaient à tout !
Par la fenêtre endommagée, il aperçut le profil du walker de Quarith expulser son pare-brise, attraper Neytiri et s’apprêter à occire l’amour de sa vie. Sans plus réfléchir, il s’équipa de son masque, pivota son fauteuil vers la porte, saisit le blaster et visa l’habitacle du colonel balafré. Le walker s’effondra, dépourvu de pilote, la captive se libéra de son étreinte.
- Je te vois, lui dit-il, pivotant son fauteuil devant elle en un dérapage crâneur d’adolescent.
- Je te vois, répondit-elle, intriguée et charmée par le corps humain de son bien-aimé qu’elle découvrait pour la première fois.
Ils se sourirent un long moment, puis Jake retourna vers le laboratoire. Une fois entré dans le bloc métallique, il se saisit d’un extincteur et éteignit les quelques flammes qui dansaient près du caisson. Celui-ci était quelque peu endommagé mais fonctionnait encore.
- J’espère qu’il tiendra suffisamment longtemps, pensa Jake.
***
La bataille était terminée. Mais les pertes étaient lourdes des deux côtés. Jake et Ney’tiri retrouvèrent Tsu’tey au pied d’un arbre, s’accrochant à ses derniers battements de cœur, auprès de son ikran sans vie. Le fier guerrier, la voix faible, demanda à Jake de s’approcher.
- Je vais rejoindre Eywa, commença-t-il. Neytiri et d’autres rescapés de la tribu Omaticaya l’entouraient, laissant libre cours à leurs larmes.
- Tu vas t’en sortir, on peut te soigner, assura vivement Jake.
- Non, il est ... trop tard, répondit Tsu’tey dans une grimace, la souffrance disputant ses dernières bribes de conscience.
« Tu seras le nouveau chef des Omaticayas, reprit-il.
- C’est un trop grand honneur, répondit Jake. Et je ne suis pas digne,
- Tu es le Toruk Makto. Tu guideras mon peuple avec sagesse, mon frère.
Jake resta sans voix. C’était la première fois que Tsu’tey l’appelait ainsi, et l’émotion enfla son cœur et obtura sa gorge.
- Je... te vois... dit Tsu’tey une dernière fois, avant que ses yeux perdît leur étincelle. Son esprit vagabonderait désormais avec la déesse.
***
« 24 août 2154. Cette entrée sera la dernière de mon journal. Les Na’vis ont vaincu les forces militaires humaines déployées par la firme RDA. La base De Hell’s Gate a été investie par les autochtones. Quelques humains choisis ont été autorisés à rester sur Pandora et à interagir pacifiquement avec ce peuple. La plupart ont commencé à apprendre leur langue. Les échanges qui en résulteront permettront à chacun de mieux se connaître. Les autres humains ont été regroupés. Ils sont pour l’instant gardés prisonniers en attendant que des négociations soient ouvertes entre les deux civilisations, afin d’éviter une riposte militaire immédiate et brutale de la RDA. Ceci est la dernière entrée de mon journal. Quoi qu’il se passe ce soir, je ne reviendrais plus ici. Si je réussis, je continuerai à guider la tribu des Omaticayas qui a placé sa confiance en moi, je pourrais devenir un ambassadeur pour mon nouveau peuple. Je considérerai ce jour comme mon nouveau jour de naissance. Si j’échoue... Le clan désignera un nouveau chef. L’avenir sera difficile car la firme et la civilisation humaine ne renonceront pas si facilement aux ressources de Pandora tant qu’elles n’auront pas trouvé de solution à leur crise énergétique. Et je crains la cupidité de mes anciens camarades. Je ne sais pas si nous trouverons un compromis satisfaisant pour les deux peuples mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce compromis arrive. C’était Jake Sully, en direct de Pandora, over. »
***
Au cœur de la forêt pandorienne, on entendait une douce mélopée. Celle-ci provenait du secteur de l’Arbre des Ames. Des centaines de Na’vis y étaient rassemblés, assis en cercles concentriques autour de celui-ci, leur tresse connectée au réseau végétal. Les mouvements lents, coordonnés et harmonieux de leur danse se conjuguaient à leur chant rituel, créant une atmosphère mystique profonde. Au milieu de la scène, dans la lumière violette des branches tombantes et les créatures bioluminescentes, sur un autel mêlant roche et racines, se trouvaient les deux corps de Jake. La chamane Na’vi dirigeait la cérémonie. A son signal, Neytiri retira le masque respiratoire du corps humain et se pencha sur son visage. Après avoir tendrement embrassé les yeux clos de celui-ci, elle se déplaça et posa délicatement sa main sur la joue de l’avatar. Emprunte d’un mélange de crainte et d’espoir, elle guetta le miracle. Les paupières du visage bleu s’ouvrirent, révélant ses pupilles vertes, offrant à sa bien-aimée son premier regard.
Jake avait réussi à fédérer une dizaine de clans Na’vis, aidé par l’exploit qu’il avait accompli en apprivoisant Toruk, et par la confiance retrouvée que les Omaticayas avaient placé en lui. Il était déterminé à investir Hell’s gate et à chasser les humains de la RDA hors de Pandora. Mais le colonel Quaritch avait découvert les mouvements de troupes Na’vis grâce aux images satellites. Il avait rassemblé ses forces aériennes et terrestres pour mener une offensive décisive. Les éclaireurs Na’vis repérèrent l’escadre d’aéronefs accompagnant la colonne d’infanterie et de walkers se dirigeant vers l’Arbre des Ames. Quaritch voulait le détruire afin de démoraliser les autochtones. Les chefs de clans tinrent un conseil de guerre au cours duquel Jake exposa son plan d’action. Il fut décidé que la bataille se jouerait dans les montagnes Hallelujah, propices à l’interception.
***
- Ceux-qui-viennent-du-ciel ! Ils arrivent dans leurs machines volantes ! Annonça l’éclaireur.
Quelques instants plus tard, un bourdonnement puissant envahit les airs. La nuée d’aéronefs approchait, escortant la navette Valkyrie qui devait bombarder l’arbre. L’escadron s’apprêtait à se faufiler entre deux rangées de falaises flottantes. Au-dessous d’eux, dans la forêt, les troupes terrestres progressaient lentement, les sens en alerte, prêtes à déchaîner le feu de leurs blasters contre les autochtones et la faune locale. A l’abri de leurs regards, cachés derrière les imposants massifs rocheux en lévitation, une cinquantaine de Na’vis chevauchant leurs ikrans attendaient en silence que le premier appareil du groupe aérien atteigne la partie la plus étroite du défilé. C’est là que devait avoir lieu l’embuscade. Si les Na’vis escomptaient sur l’effet de surprise, ils savaient que leur avantage serait de courte durée et que leur attaque éclair devait atteindre son objectif.
Tsu’tey était posté au sommet de l’un des pitons géants, guettant l’avancée des troupes de la RDA. Il leva enfin le bras, les ikrans prirent leur envol. Sur le dos de sa monture, il prit la tête de la première vague, qui devait fixer l’ennemi et attirer son attention. Ils plongèrent au raz des parois pour prendre de la vitesse, puis se faufilèrent dans une faille entre deux édifices rocheux, slalomant parmi les lianes. Quelques instants plus tard, ils jaillissaient sur l’aile droite du convoi, juste au-dessus des aéronefs.
- Natifs à deux heures ! Hurla l’un des pilotes aux ordres de la RDA.
Avant qu’il eut le temps de manœuvrer, la monture de Tsu’tey plongea sur son co-équipier de droite, agrippant son rotor arrière pour envoyer la machine se fracasser contre la falaise.
- Mayday Mayday ! Beugla le pilote en panique alors que l’ikran de Neytiri venait de se poser sur son engin.
La créature fracassa le pare-brise et enfourna son museau à l’intérieur de l’habitable. Alors qu’une morsure à la gorge achevait l’humain, la Na’vi décocha une flèche dans le sternum du pilote de l’aéronef de derrière.
- A tous les appareils : rompez la formation et engagez le combat. Abattez-moi ces salopards ! Cria le colonel Quaritch à bord d’un C-21 Dragon lourdement armé, sa plateforme de commandement.
Les tirs de rockets fusèrent vers les Na’vis. Ceux-ci se dispersèrent comme une volée de moineaux et plongèrent vers les lianes pendantes entre les falaises volantes pour échapper aux projectiles. Trois d’entre eux n’y parvinrent pas, le premier fut fauché par un tir de mitrailleuse, les deux autres, projetés par le souffle de l’explosion sur une paroi rocheuse, tombèrent de leur monture.
- On décroche, Jake, à toi de jouer ! dit Tsu’tey au micro fixé à son cou. Jake avait équipé les chefs des groupes d’assaut des quelques radios récupérées aux humains.
L’avatar de l’humain décolla avec son groupe de chasseurs volants. Ils prirent de l’altitude puis survolèrent l’arrière de l’escadrille jusqu’à se placer au-dessus de la navette Valkyrie. Ils lâchèrent de lourds rochers qu’ils avaient emportés, et dont la taille, à l’échelle humaine, faisait des bombes de fortune efficaces. Sur la moitié des projectiles atteignit leur cible, causant de sérieuses avaries et mettant l’un des moteurs en feu. Les rochers qui avaient chuté dans les frondaisons, endommagèrent quelques walkers de l’expédition au sol.
La navette était vulnérable et commençait à perdre de l’altitude, son escorte était moins dense grâce au premier raid. C’est alors que Jake et ses coéquipiers plongèrent dans la mêlée. Le Marine, une mitrailleuse lourde à la main, fournissait un tir de couverture avec quelques archers émérites, tandis que d’autres Na’vis agrippaient des aéronefs Scorpions avec leur monture pour les envoyer s’écraser contre la navette. L’un d’eux atteignit le moteur encore valide, et le lourd aéronef piqua vers la forêt. Furieux, le colonel Quaritch ordonna aux Scorpions restant de concentrer leurs tirs sur Jake et sa monture orange. Il manœuvra lui-même avec le C-21 pour poursuivre le leader de la résistance.
Pendant ce temps, Neytiri peinait à semer de ses poursuivants en slalomant dans un labyrinthe de lianes et de rochers flottants. Trois scorpions les talonnaient et les arrosaient généreusement de tirs de rockets et de mitrailleuses. Quand un bloc flottant plus massif l’avait temporairement protégée de ses adversaires, elle réussit à se débarrasser de l’un d’eux avec une flèche bien placée mais se retrouva soudain prise en tenaille par les deux autres. Sorti de nulle part, Tsu’tey plongea derrière elle, et tua le pilote d’une flèche, lui laissant le temps de sceller le sort de l’autre adversaire. Hélas, avant de tomber, celui-ci eut le temps de tirer une rafale qui cribla de balles le guerrier et sa monture. Le corps du chef Omaticaya tomba inexorablement vers les frondaisons, il n’entendit pas Neytiri qui hurlait sa tristesse et sa rage.
Au sol, un groupe de Na’vis tenta une charge de cavalerie contre le détachement de walkers et de troupes d’infanteries, mais elle dût battre rapidement en retraite devant le déluge de feu qui faucha plus d’un Na’vi. La chute de la navette leur offrit une nouvelle opportunité en semant le chaos dans les lignes d’humains. Eywa, la déesse de la Nature, sembla elle-même prendre part au combat en déversant la fureur de la faune locale contre les troupes de la RDA. Norman pu finalement donner de bonnes nouvelles à Jake.
Mais désormais, c’était le Marine qui se trouvait en grand danger. Quaritch était obnubilé par l’annihilation du traître. Il déchaînait toute la puissance de feu de son aéronef pour éliminer son ennemi, qui n’avait plus de munition. La situation devenait désespérée, sans compter qu’un Scorpion rejoignait le C-21. Cette machine était curieusement peinte en bleu Na’vi, piloté par une Trudy qui stabilisa son engin légèrement au-dessus de l’aéronef de Quaritch et... lui lâcha une rafale de tir.
- Oups ! gloussa-t-elle, une lueur espiègle dans ses yeux. T’es pas le seul à être armé, connard !
Furieux, le colonel retourna son appareil pour déchaîner toute la puissance de feu sur la renégate. Elle tenta d’esquiver les multiples tirs de mitrailleuses et de rocket, mais l’un de ses rotors fut touché et son appareil, hors de contrôle, commença à tourner chaotiquement en perdant de l’altitude. Mais le répit qu’elle avait offert à Jake lui permit d’agir.
Il sauta sur le toit du C-21 et amorça une grenade qu’il avait gardée sur lui. Il rampa aussi vite qu’il pouvait sur la carlingue et cherchait à atteindre un des réacteurs qui ne résisterait pas à son projectile explosif. Quaritch entendit des bruits en provenance de son toit et devina la menace. Il se lança dans des manœuvres brusques pour faire choir l’intrus. Jake roula sur le côté mais parvint à se rattraper juste à temps. L’appareil commençant à se retourner de l’autre côté, Jake tenta le tout pour le tout. Il courut sur la carlingue, sauta en bout de course et lança la grenade en plein vol avant de chuter dans le vide. Il fut rejoint par le Toruk qui le récupéra en plein vol. La grenade atteignit sa cible, le réacteur explosa. Déstabilisé, le C-21 fit une embardée et percuta une falaise flottante.
Le vaisseau de commandement neutralisé, la flotte adverse perdit toute cohésion. Les guerriers Na’vis chevauchant leur ikran reprirent l’assaut, aidés par une meute d’Ikrans sauvages qu’Eywa semblait leur avoir envoyé en renfort. Les aéronefs restant furent neutralisés en peu de temps. Tout semblait terminé.
Cependant, au sol, l’irascible colonel avait survécu au crash de son appareil. Il héla quelques hommes et deux walker encore en état de se battre et pris la tête de la petite troupe. Il lui restait une carte à jouer. Une escouade de reconnaissance avait réussi à pister le caisson laboratoire mobile où se trouvait le corps humain de Jake. A défaut de détruire l’Arbre des Ames, s’il rompait la connexion entre l’humain et son avatar, ces singes bleus allaient au moins perdre leur leader.
Quelques Na’vis étaient chargés de protéger le caisson métallique sans savoir ce qu’il contenait. Ils eurent les plus grandes peines à résister aux hommes du colonel équipés de walkers. L’un des humanoïdes bleu parvint à quitter les lieux en quête de renforts, tandis que ses camarades tombaient sous l’assaut des forces humaines et cybernétiques. Les derniers défenseurs morts, les hommes de Quaritch firent feu sur le caisson. Un incendie se déclara à l’intérieur, les voyants rouges clignotèrent de toute part, et Jake perdit le contrôle de son avatar qui s’effondra sous les yeux stupéfaits des Na’vis.
Une volée de flèches interrompit le peloton funeste. Neytiri arrivait à la rescousse avec deux autres guerriers Na’vis. Il ne restait plus que les deux walkers armés de leur lame de combat, Quaritch roulait ses muscles cybernétiques en anticipation du combat à venir.
- Couvrez-moi ! beugla-t-il à son co-équipier, avant de se ruer sur le caisson pour le rouer de coups de poings mécaniques.
Neytiri ne perdit pas de temps. Elle épingla le pilote du second walker d’une flèche précise, sortit sa dague et se jeta sur le walker du colonel. Ce dernier pivota brusquement sa machine et utilisa l’un des bras mécaniques pour repousser la guerrière. Elle retomba sur ses pieds et bondit de côté pour éviter le poing cybernétique qui s’abattit violemment au sol. Dans son élan, elle frappa le pare-brise de sa dague. La lame resta fichée dans la paroi de verre blindé, Neytiri bondit en arrière pour esquiver le coup de couteau que lui envoya le bras du walker. Le colonel lâcha un rire sadique et se rua sur la malheureuse.
Elle roula sur le côté et saisit l’une des mitrailleuses lourdes restées au sol. Elle ne savait pas se servir d’une telle arme, mais sa stature suffit amplement à la manier comme une massue, et elle brisa la vitre de l’habitacle du walker. L’air de Pandora, toxique pour les humains, envahit l’espace vital du colonel. Quaritch repoussa une nouvelle fois la guerrière, expulsa les restes du pare-brise et mis son masque de respiration individuel. La Na’vi fondit sur sa proie mais fut interceptée par l’un des bras métalliques. Le colonel tenait sa cible. Il l’approcha de lui tout en ramenant l’autre bras équipé de la lame, dans l’intention de lui trancher la gorge.
A l’intérieur du labo, le corps humain de Jake avait repris conscience, ses fonctions vitales menacées par l’infiltration de l’atmosphère pandorienne par les brèches. Il dégringola de son sarcophage, et rampa désespérément vers un masque d’oxygène. Se jambes le trahissait une fois de plus, et la force de ses bras n’allaient plus lui suffire pour atteindre le salut avant les 4 minutes que mettraient l’air de Pandora à le tuer. Ses mains rencontrèrent alors un métal qu’elles reconnurent tout de suite : les roues de son fauteuil roulant. D’instinct, il se hissa dans son siège familier et constata qu’un masque était accroché à son dossier et qu’un blaster reposait sur son accoudoir. Norman ! Le caisson du chercheur chétif était vide et il avait dû quitter le labo en hâte, sans oublier de laisser à son collègue de quoi assurer sa survie en cas de réveil prématuré. Ah ces scientifiques, ils pensaient à tout !
Par la fenêtre endommagée, il aperçut le profil du walker de Quarith expulser son pare-brise, attraper Neytiri et s’apprêter à occire l’amour de sa vie. Sans plus réfléchir, il s’équipa de son masque, pivota son fauteuil vers la porte, saisit le blaster et visa l’habitacle du colonel balafré. Le walker s’effondra, dépourvu de pilote, la captive se libéra de son étreinte.
- Je te vois, lui dit-il, pivotant son fauteuil devant elle en un dérapage crâneur d’adolescent.
- Je te vois, répondit-elle, intriguée et charmée par le corps humain de son bien-aimé qu’elle découvrait pour la première fois.
Ils se sourirent un long moment, puis Jake retourna vers le laboratoire. Une fois entré dans le bloc métallique, il se saisit d’un extincteur et éteignit les quelques flammes qui dansaient près du caisson. Celui-ci était quelque peu endommagé mais fonctionnait encore.
- J’espère qu’il tiendra suffisamment longtemps, pensa Jake.
***
La bataille était terminée. Mais les pertes étaient lourdes des deux côtés. Jake et Ney’tiri retrouvèrent Tsu’tey au pied d’un arbre, s’accrochant à ses derniers battements de cœur, auprès de son ikran sans vie. Le fier guerrier, la voix faible, demanda à Jake de s’approcher.
- Je vais rejoindre Eywa, commença-t-il. Neytiri et d’autres rescapés de la tribu Omaticaya l’entouraient, laissant libre cours à leurs larmes.
- Tu vas t’en sortir, on peut te soigner, assura vivement Jake.
- Non, il est ... trop tard, répondit Tsu’tey dans une grimace, la souffrance disputant ses dernières bribes de conscience.
« Tu seras le nouveau chef des Omaticayas, reprit-il.
- C’est un trop grand honneur, répondit Jake. Et je ne suis pas digne,
- Tu es le Toruk Makto. Tu guideras mon peuple avec sagesse, mon frère.
Jake resta sans voix. C’était la première fois que Tsu’tey l’appelait ainsi, et l’émotion enfla son cœur et obtura sa gorge.
- Je... te vois... dit Tsu’tey une dernière fois, avant que ses yeux perdît leur étincelle. Son esprit vagabonderait désormais avec la déesse.
***
« 24 août 2154. Cette entrée sera la dernière de mon journal. Les Na’vis ont vaincu les forces militaires humaines déployées par la firme RDA. La base De Hell’s Gate a été investie par les autochtones. Quelques humains choisis ont été autorisés à rester sur Pandora et à interagir pacifiquement avec ce peuple. La plupart ont commencé à apprendre leur langue. Les échanges qui en résulteront permettront à chacun de mieux se connaître. Les autres humains ont été regroupés. Ils sont pour l’instant gardés prisonniers en attendant que des négociations soient ouvertes entre les deux civilisations, afin d’éviter une riposte militaire immédiate et brutale de la RDA. Ceci est la dernière entrée de mon journal. Quoi qu’il se passe ce soir, je ne reviendrais plus ici. Si je réussis, je continuerai à guider la tribu des Omaticayas qui a placé sa confiance en moi, je pourrais devenir un ambassadeur pour mon nouveau peuple. Je considérerai ce jour comme mon nouveau jour de naissance. Si j’échoue... Le clan désignera un nouveau chef. L’avenir sera difficile car la firme et la civilisation humaine ne renonceront pas si facilement aux ressources de Pandora tant qu’elles n’auront pas trouvé de solution à leur crise énergétique. Et je crains la cupidité de mes anciens camarades. Je ne sais pas si nous trouverons un compromis satisfaisant pour les deux peuples mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce compromis arrive. C’était Jake Sully, en direct de Pandora, over. »
***
Au cœur de la forêt pandorienne, on entendait une douce mélopée. Celle-ci provenait du secteur de l’Arbre des Ames. Des centaines de Na’vis y étaient rassemblés, assis en cercles concentriques autour de celui-ci, leur tresse connectée au réseau végétal. Les mouvements lents, coordonnés et harmonieux de leur danse se conjuguaient à leur chant rituel, créant une atmosphère mystique profonde. Au milieu de la scène, dans la lumière violette des branches tombantes et les créatures bioluminescentes, sur un autel mêlant roche et racines, se trouvaient les deux corps de Jake. La chamane Na’vi dirigeait la cérémonie. A son signal, Neytiri retira le masque respiratoire du corps humain et se pencha sur son visage. Après avoir tendrement embrassé les yeux clos de celui-ci, elle se déplaça et posa délicatement sa main sur la joue de l’avatar. Emprunte d’un mélange de crainte et d’espoir, elle guetta le miracle. Les paupières du visage bleu s’ouvrirent, révélant ses pupilles vertes, offrant à sa bien-aimée son premier regard.
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