La Naissance d'une guerrière

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Préambule
Cette narration relate des faits lointains à une époque ou les dragons côtoyaient les hommes dans le domaine d'Arvahall . D'aucun dise que ce récit appartient à l'imaginaire, noble lecteur vous qui lisez ce propos n'ayez point cure de ces contradicteurs. L'histoire n'est point fiction et cette dernière perpétuée à travers les âges ne s'est enrichie qu'a l’insu de quelques omissions travesties par quelques conteurs non pas pour ternir la légende mais bien au contraire pour perpétuer cette dernière.

-----------------La Naissance d'une Guerrière--------------------------

Il y a bien bien bien longtemps dans une contrée lointaine, mon initiation druidique ayant pris fin auprès de mon maitre Merlin je pris la route pour découvrir à mon tour le monde. Deux Druides fussent ils Maitre et disciple dans une même cité ne pouvait à cette époque se concevoir. Aussi arpentant les campagnes, traversant les rivières, escaladant les monts après bien des lunes je fus à l'orée du domaine d'Arvahall.

Pour le profane,cela mérite explications, un Druide est un personnage omnipotent et omniscient de la société celtique, au point qu’il est à la fois Ministre du culte, Philosophe, Gardien du Savoir et de la Sagesse, Historien, Juriste et aussi Conseiller militaire du Roi et de la Classe guerrière. Il est en premier lieu l’intermédiaire entre les Dieux et les Hommes. Cette petite précision faite, mais Ô combien indispensable, revenons à mon propos.

 

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Episode 2

Ma mére Béatrix Kiddo, m'a mis au monde sur le champ de bataille contre les Barbares venus du l'Est. Elle me posa sur le corps mourant de son frére et continua le combat avec mon pére John Mac Clane et ses hommes. A leur retour, mon oncle était mort mais avait réussi à transpercer le corps de celui qui voulait me voler. Mon pére me souleva dans ses bras en direction du soleil... Un long cri sorti de sa gorge et il pivota sur lui même, me montrant aux survivants et aux défunts. Mon fréle corps était couvert du sang de ma mére, du sang de mon oncle et de celui du Barbare. Il essuya mon visage de sa main, posa ses lévres sur mon front et me dit :
- ton nom sera Eve !
Ma mére s'avança avec difficulté vers nous et nous serra dans ses bras. Les guerriers de notre clan poussérent des cris de joie et scandérent trois fois mon nom en levant leurs armes vers les cieux.

Naitre en plein combat est un signe des Dieux, Béatrix ! dit le chamane. Elle aura un grand destin !!!

 

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En ce temps là, les contrées du domaine d'Arvahall étaient le lieux d'affrontements sanglants entre clans et hordes de barbares qui écumaient la région. Il n'était point rare d'entendre au détour d'un bois des cris pour ne pas dire des hurlements ou de voir s'élever dans le ciel des fumées noirâtres .

Je l'appris à mes dépends, les moribonds écumaient la région pillant et brûlant les villages se trouvant sur leur passage. Ceci me permis par ailleurs de mettre en application les préceptes de mon maitre et de passer expert en matière de dissimulation. Je domptais la nature, cette dernière bienfaisante me permanentait de me dissimuler dans ses profondes entrailles, devenant tantôt chêne, mousse ou genet.

Mais ne nous égarons pas et revenons au propos .

Après avoir marché bien des lieues sans pour autant savoir exactement où je me trouvé, je fus alerté par des bruits d'épées et des cris que je pourrais qualifier de sauvage. Une bataille avait lieu à quelques encablures de l'endroit ou je me trouvais. Ma première réaction fut de disparaitre dans la forêt salvatrice. Cependant ne percevant aucune menace directe je décidais après un laps de temps de me risquer à la lisière du bois.

Devant moi une multitude de corps enchevêtrés s'offrait à ma vue. Cette vision me remplie d'effroi. Qu'elle barbarie!! quelles raisons avaient poussé les hommes à s'entretuer ainsi ?

Mes yeux se portèrent vers le milieu de la clairière. Un groupe d'hommes formait un cercle en scandant des mots qui ne purent arriver à mes oreilles de manière audible. En son centre une forme minuscule dépassait de temps à autres des têtes sans que je puisse pour autant deviner ce que cela représenté. La seule chose que je me souvienne et qui attira ma curiosité, réside dans le fait que chaque fois que cette forme dépassée les têtes, des cris s'élevaient.


Teve, rêve, lève ou ève--- tel fut les sons qui parvinrent à mes oreilles sans que je puisse pour autant en discerner et en comprendre le sens.

 

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Episode 4


Ma mére qui avait combattu depuis le matin et m'avait mis au monde quelques heures plus tôt s'effondra devant mon pére... Elle était livide et ses vêtements, déchirés par les coups de lames des Barbares, couverts de sang. Le chamane se pencha immédiatement sur elle et commença ses incantations.

- John, il faut rentrer au village ! Je ne peut rien faire pour elle ici !

Il me donna au chamane et pris ma mére dans ses bras puissants en disant à ses hommes :

- Regardez si nous avons des survivants et ramenez les au village ! Occupez vous de nos morts. Quand aux Barbares achevez les et laissez les sur place !!!

Quand j'arrivais au village cela faisait plus de neuf heures que j'étais venue au monde... Je n'avais ni mangé, ni bu... Les seules choses que je connaissais de la vie étaient cette odeur bizarre... mélange de sueur et de sang... Et ces cris, ces hurlements, les bruits des armes qui s'entrechoquent et pénétrent les chairs... On me pris, on me lava et habilla. Une mére me donna le sein pour me nourrir...

Depuis le matin, malgré le froid, la bataille et la faim, je n'avais pas poussé un seul cri...

 

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Le groupe était parti laissant derrière eux des corps agonisants. On pouvait entendre des râles monter des quatre coins de la clairière sans que l'on puisse dire avec précision d'où ces derniers provenaient. Quel spectacle désolant. Pourquoi tant de cruauté ? Cette contrée naguère si paisible était transformée en véritable champ de ruines. Gageons que cette vague de barbares ne serait point la seule et que bien d'autres étaient encore à prévoir.

Je détournais le regard et repris ma route en enjambant ça et là des corps.

Au détour du chemin je tombais nez à nez sur un jeune guerrier. Ce dernier fut aussi surpris que moi. Les premiers instants de stupeur passés ce dernier me toisa et dégaina son épée. Il devait sans nul doute se demander qui j'étais, n'ayant point l'habitude de croiser sur son chemin un druide.

- Qui est tu ? me demanda t'il
- Je suis Al le Druide et je viens d'une contrée lointaine fut ma seule réponse

Mon apparence éveillée en lui à la fois curiosité et méfiance, ne ressemblant en rien aux hommes qui gisaient çà et là sur le champ de bataille. il me demanda:

- Que viens tu faire étranger et tes habits ne sont point commun par ici !
sans attendre ma réponse il enchaina
-Mon chef va vouloir te poser des questions viens avec moi au village,
il n'est pas loin d'ici tu pourra reprendre ta route sans grand détour.

Plus nous avancions, plus je me disais que ce jeune guerrier avait une conception tout à fait particulière des distances. En effet après avoir franchi un ruisseau, traverser un bosquet, nous arrivâmes sur un surplomb. De là une lande herbue et sommes toute giboyeuse s'offrait à nous. Mon observation fut de courte durée puisque le jeune guerrier leva le bras et dit :

- le village se trouve derrière cette colline.
Selon ses dires précédents je pourrais à l'issue reprendre ma route.... le point d'achoppement de ses propos en revanche résidait dans le "sans détour".

Le soleil décliné quand j’aperçus enfin les premières maisons. Il nous fallut encore franchir le bras d'un ruisseau avant d'entrer dans le village. Le jeune guerrier se dirigea immédiatement vers une maison situé un peu à l'écart, poussa la porte et m'invita à le suivre.

Au centre de la pièce sur ce que je qualifierai d'une couche, une femme était étendue. Ses vêtements ou du moins ce qu'il en resté étaient maculés de sang. A ses côtés un hommes se tenait debout, levant les bras, paumes tournées vers le ciel comme pour supplier une puissance divine. Ses gestes étaient entrecoupés ça et là d'onomatopées qui pour le commun des mortels assistant à la scène ne voulait surement pas dire grand chose.

Dans le fond de la hutte un groupe d'hommes et de femmes assistaient sans broncher à ce drôle de rituel. Mon arrivée avait juste eu pour effet de me toiser quelques instants puis sans mot dire de reporter tout leur attention vers l'homme qui occupait le centre de la pièce.

Mes yeux acclimatés à la pénombre qui régnait dans la pièce percevais distinctement maintenant les frémissements des ailettes nasales de la malheureuse. Mon corps tout entier entrait en communion avec cette femme étendue, sentant peu à peu la vie l'abandonner.
Je me disait en moi même que l'espèce de chamane récitant ses litanies ni changerait pas grand chose en poursuivant de la sorte.

Je me souviens que mon maitre Merlin durant mon initiation m'avait enseigné comment interrompre le processus machiavélique de la mort . Ce dernier m'avait stipuler par ailleurs que ce n'étais point chose aisée et que le combat que je devrai livrer si un jour pareille situation se présentée serait exténuant et pas forcément couronné de succès. Cependant une chose était sure à cet instant précis, plus les heures passaient plus les chances d'inverser le processus devenaient de plus en plus minces. La vie concédée du terrain et dame la mort se rapprochée inexorablement pour le plus grand malheur de cette pauvre femme qui gisait là.

 

[eve69]

Episode 6


Je dormais paisiblement les poings fermés dans mon berceau en osier tressé, la mère qui m'avait donné le sein était assise à mes cotés et fredonnait une chanson mélancolique en nourrissant son jeune enfant. J'étais le premier enfant de mes parents mais ça je ne le savais pas encore... Mes chances de survie étaient minces, vu les conditions de ma naissance. Mon père avait dit au chamane, si elle a survécu à cette bataille à peine née, elle survivra. Le cas de ma mère l'inquiétait davantage, continuer à se battre aprés m'avoir mis au monde était une folie ! Mais la femme du Chef n'était pas femme à se réfugier derriére une excuse pour échapper à un combat. Membre du Détachement International des Vipères Assassines, elle se devait de montrer l'exemple aux autres femmes du Clan des Deux Pins et manier une épée, même juste aprés un accouchement, était une chose naturelle pour elle. Son épée, comme les autres armes de nos guerriers, avait été forgé par Hattori Hanzoun, ancien esclave libéré lors d'un combat contre des ennemis du Clan venus par la mer. Il avait décidé de rester et sa grande connaissance des métaux et du feu avait fait de lui un des hommes les plus important du Clan. Ses armes, d'une qualité exceptionelle, étaient d'une grande aide dans cette région retirée, riches en ressources naturelles et convoitée par de nombreux autres peuples.

Hattori venait de l'Est, l'Est lointain, d'une grande ile qui n'était connu par personne ici. En ce moment, il était enfermé dans sa hutte d'où l'on pouvait entendre le martélement régulier d'une masse sur du métal. Il me forgeait une épée comme il en forgeait une pour chaque enfant dés sa naissance.

Mon pére regardait ma mère souffrir en silence... Elle était tellement affaiblie qu'elle ne serrait plus la main de son mari. Il se leva, regarda le chamane poursuivre ses incantations, et vint me regarder dormir. Un large sourire illuminat son visage recouvert d'une barbe courte. Il fit un signe de tête à ma nourrice et se dirigea vers la porte d'entrée.

Il regarda longuement le Druide, ses yeux fouillérent son regard à la recherche de son ame.

- Je l'ai trouvé dans la clairiére où nous avons combattu, John ! Je ne sais pas si il est ami ou ennemi.

Mon pére regarda encore l'homme habillé d'étrange vétements...

- qui est tu ? et que veut tu ?

 

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Les yeux de l'homme me dévisageaient et autant dire que pour les questions posées, réponses je me devais.

Je suis Al le Druide je viens d'une contrée lointaine appelée Brocéliande et je ne veux rien de particulier. Ton guerrier ma demandé de venir me voilà. Ma route étant cependant encore longue je ne puis longtemps m'attarder.

J'avais sorti cela d'une traite en soutenant le regard de l'homme en face de moi. En scrutant son visage je percevais un mélange de colère et de tristesse. Les traits de ce dernier me parurent soudain sympathiques et sans savoir pourquoi une force intérieure me poussait à lui venir en aide. Les mots sortirent de ma bouche sans que je n'y prenne garde

-La femme étendue sur la couche est-elle la tienne ?

La réponse ne se fit pas attendre. Cette dernière claqua comme un coup de fouet

- c'est ma femme et elle est entrain de mourir! pourquoi veux tu savoir cela ?
- si tu veux je peux t'aider! mais le temps est compté ! lui répondis je

Un silence de plomb s’abattit soudain, l'homme me dévisageait pensant sans doute par sa seule observation être renseigné sur l'étendue de mes pouvoirs.

- Comment pourrait tu m'aider alors que mon chamane est impuissant !!
à l’évocation de son nom ce dernier se rapprocha de moi arborant un air menaçant.

- ne prend point ombrage de mes propos chamane, je connais l'étendue de tes pouvoirs mais ces derniers ne peuvent rien pour sauver cette pauvre femme et encore moins contre moi

le chamane pointa le doigts vers moi et "éructa" une sorte d'incantation venant de son tréfonds.

Ce petit jeu d'intimidation pouvait durer longtemps, or si il y a bien une chose que je n'avais point c'était justement du temps. Aussi fallait-il que la situation tourne rapidement en ma faveur, pour cela je me devais sur le champ de donner un échantillon de l'étendue de mes pouvoirs. Joignant le geste à la parole je levais mon bras d'un geste lent et précis et me mis à déclamer à haute voix,

-Que le souffle du vent entre et berce ce lieu !

Une brise légère s'engouffra par la porte entrouverte, tournoya dans la maison et s’enroula autour de moi tel un cercle protecteur.

Le groupe d'hommes dés l'entrée de la brise c'était reculé portant instantanément la main sur le pommeau de leur épée. Il me fallait faire vite je percevais déjà les râles annonciateurs d'une fin imminente chez la jeune femme. Je profitais de la stupéfaction ambiante pour me rapprocher de la couche. Ramenant les deux mains devant moi je poursuivais mon office

- Que l'esprit du vent prenne possession de ce corps, que la pureté de l'eau source de vie le traverse, que le soleil beigne de sa lumière et réchauffe ce corps meurtrie..

Une lueur bleuâtre, comme un voile protecteur épousée maintenant le corps de la malheureuse,mes mains fendaient l'air, mes doigts tendus délivrés des ondes qui faisaient tressauter son corps. Je livrai un combat inégal contre cette force redoutable et occulte, dame la mort. Toute mon énergie était focalisée dessus je me devais de sortir vainqueur. Mon intervention avait contrecarré ses plans et dans cette joute, cette dernière me signifiée qu'elle n'était point prête à renoncer facilement à son butin.

Je n'avais cure de ses désirs, une seule chose n’importait, la vaincre.

Après de longues minutes, le souffle du vent s’amplifia, la partie venait de basculer . Sans pour autant être gagnée, les esprits étaient de mon côté. Il me fallait jouer mon vatout .

- Que l'esprit de mes ancêtres, force de vie, entre dans ce corps.... un bruit de tonnerre accompagné d'un puissant éclair fendit l'air.....Que par les quatre éléments, fasse que du sang et de l'eau jaillisse la vie....le corps de la femme se cambra comme frappé par une décharge... Respire la vie est en toi le corps retomba lourdement sur la couche..........après quelques secondes interminables....... la femme se mit à tousser...... la vie reprenait ses droits.
La paume de ma main vint se poser sur son front, sa poitrine se soulevée à présent de manière ample et régulière, les profondes entailles qui zébrées sont corps finirent de se refermer et ses yeux s'ouvrirent au monde.

Tel le phénix, cette femme venait de renaitre de ses cendres. Fourbu, je venais de reléguer dame la mort dans les profondices. Nul doute qu'un jour cette dernière voudrait sa revanche.

 

[eve69]

Episode 8


Mon père serra ma mère dans ses bras qui se blotti tout contre lui. Elle reprenait rapidement des forces et son visage reprenait une couleur normale malgré une respiration encore difficile. Il la reposa sur sa couche et se leva, faisant face à tout le monde.

- Chamane ?
- Oui John ?
- Hier et aujourd'hui tu as su nous donner le courage et la force de nous battre contre les Barbares venus en nombre ! Tu as su nous montrer les bons endroits pour lancer nos attaques.
- Oui John !
- Pour cela je te remercie et le Clan te remercie, cria-t-il en levant son épée vers le plafond de la maison.
Tous les guerriers présents, valides ou pas, se levérent et crièrent :
- Nous te remercions ! Que les Dieux te protégent comme tu nous a protégé !!!

Mon pére pris le chamane dans ses bras pour lui faire une accolade :

- Sans toi, nous ne serions pas là maintenant. Ce que tu as fais pour le Clan, le Clan ne l'oubliera jamais. Je ne l'oublierai jamais.

Il se retourna et fit un pas vers le sauveur de sa femme mais ne pu en faire un deuxième...

-OUIIIIIIINNNNNNNNNNNNN !!!!!!! je venais de pousser mon premier cri !

Mon pére fit un demi tour et trois grandes enjambées vers mon berceau. J'étais en train de gigoter dans mes langes comme impatiente de découvrir le monde. Il se saisi de mon petit corps et retourna voir Al

- Al de Brocéliande, je te présente Eve du Clan des Deux Pins. Tu viens de sauver sa mère d'une mort certaine. Je te remercie en mon nom et au nom des miens. Nous avons une loi dans notre Clan. Une vie pour une vie. Tu en as sauvé une donc je t'en dois une. Je te propose le gite et le couvertpour le temps que tu voudra ! Acceptes tu ?

Je regardais Al.... Je ne comprenais pas ce que mon pére disait, mais je voulais que Al reste...

 

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J'avais su dés le premier regard que John avait une intelligence de situation peu commune, maniant l'art du compromis, il avait rapidement compris que mon intervention salvatrice sur son épouse risquée de semer trouble et désarroi chez le chamane du clan. Cette situation si elle n'était pas désamorcée entrainerai une guerre intestine dont personne ne sortirai vainqueur et surtout pas l'unité du clan. Le fait de remercier en premier le chamane lui attribuant les succès des combats contre les barbares permettrait de dissiper les rancœurs. Si j’adhérai à la première partie de son propos en revanche la seconde moitié était beaucoup plus confuse à mes yeux.

Que voulait-il dire par Une vie pour une vie.... tu en as sauvé une donc je t'en dois une ?

Cette interrogation tournée en boucle dans ma tête sans pour autant en percevoir une once de solution.

L'enfant qu'il m'avait littéralement mis dans les bras , se prénommée Eve . Cet enfant aussi frêle soit-elle dégageait un magnétisme peu commun. Ses yeux me fixaient intensément essayant par je ne sais quel biais de m'arracher mon consentement.

Tout druide se devait de se choisir un élève et de lui transmettre à son tour son savoir. Certes, cette enfant pourrait le moment venu apprendre l'art du combat par ses pères, néanmoins maitriser certains pouvoirs seraient une plus valus indéniable dans cette région suscitant tant de convoitises.

Comme pour me signifier qu'il était temps de sortir de mes songes, la petite main d'Eve saisi une mèche de ma chevelure et la tira. John, son père esclaffa et dit

- Al, Eve t'a déjà adopté....entre tes préceptes et ceux de notre chamane cette enfant jouira d'une excellente éducation qui lui permettra un jour de régner sur le clan et de veiller à sa destinée.

Prenant mon silence pour une acceptation, sans attendre ma réponse, il me repris l'enfant des bras et se dirigea vers la couche reportant toute son attention sur son épouse.

En quelques heures ma vie avait basculé qu'elle ironie ! moi qui avait rêvé de parcourir le monde, mon destin se retrouvait désormais étroitement lié pour ne pas dire scellé à une enfant et un clan.

 

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Episode 10


Un an plus tard...

Je commençais à marcher et à prononcer quelques mots. Dés que je réussissais à échapper à la vigilance de mes parents, j'essayais maladroitement de courir jusqu'à la maison d'Al le Druide. Parfois j'y arrivais et je frappais avec mes petites mains sur la porte fermée.

- la ? la ? Je n'arrivais pas encore à dire son nom correctement et il ne m'entendait jamais, trop occupé avec ses vieux grimoires, ses parchemins, ses herbes et autres occupations dont il avait le secret.

A chaque fois un membre du Clan me ramenait chez moi et le plus souvent ma mère me grondait gentiment. Dés que je disait : mama, son regard qui se voulait noir se transformait en regard plein d'amour, elle me posait au sol en me mettant une petite claque sur les fesses.

Mais aujourd'hui, je suis allongée sur mon petit lit à coté de celui de mes parents... Je regarde l'épée qu'Hattori m'as forgé. Elle est fixée au mur au dessus de mon lit... Je ne sais pas encore qu'elle est à moi mais à chaque fois que je m'endors ou que je me réveille, je la regarde... Elle est belle... J'aime bien la voir doucement scintiller quand les flammes de la cheminée ou un rayon de soleil se reflete dessus... J'ai envie de la toucher mais elle est trop haut, alors je la regarde briller de cette lumière douce et étrange... Elle semble vouloir me dire quelque chose que je ne comprends pas... Elle brille et je la regarde briller... Sa lumière s'étends autour de moi, m'enveloppe totalement et me voilà transportée au dessus de mon lit... au dessus de ma maison... au dessus de mon village... je flotte dans l'air et je découvre ce monde que je ne connais pas ! Je vole comme un nuage au dessus de l'immense prairie parcourue par un troupeau de daim... je survole la forêt... je frole des oies sauvages qui migrent et je pique vers le sol... vers la rivière dans laquelle je plonge... je vois tous ces poissons qui s'écartent brusquement à mon passage ! Je ris ! Je suis heureuse ! Je remonte à la verticale vers le soleil... Je suis haut ! Trés haut !!! Et je m'immobilise... je vois le village ! il est tellement petit ! Je tends mon doigt vers lui et je m'aperçois que mon doigt le cache ! J'écarte mon doigt, je le remet devant le village... Ca me provoque un fou rire...

Mon pére s'approche de mon lit, il me regarde comme on regarde ceux que l'on aime le plus au monde :

- elle dors, elle doit réver !

Ma mére lui réponds qu'elle n'a jamais entendue un enfant rire autant, surtout dans son sommeil !

- Je suis certain que notre fille est le bien le plus précieux du Clan ! Veilles sur elle, Al m'a demandé de passer le voir.
- Qu'est ce qu'il te veut ?
- Je ne sais pas, Béatrix !

Mon pére sorti de la maison et referma doucement la porte.

Je me réveillai, j'étais inquiéte :
- la ? la ?

 

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Cela faisait un an que je vivais au sein du village, j'avais été totalement accepté comme si j'avais toujours fait partie du clan. Je résidais dans une demeure prés du ruisseau à l'orée du village, là je passais le plus clair de mon temps à étudier. Ma petite Ève avait bien grandi, sa petite frimousse et son caractère espiègle me faisaient souvent sourire. Il n'était point rare que je l’aperçoive faussant compagnie à ses parents, longer les maisons et venir tambouriner à ma porte. Pour l'heure, sa place n'était point ici dans cette maison où chaque fois que je les sollicitais les esprits venaient élire domicile.

Depuis quelques mois, j'étais tourmenté. Les runes avaient parlé, une terrible épreuve nous attendait. Pour l'heure j'avais bien du mal à en cerner les tenants et aboutissants mais une chose était sure cela ne présager rien de bon.

Avant d'alerter John je voulais être sûr, aussi avais-je dépêché un émissaire auprès de Merlin pour bénéficier de son avis éclairé. Cela faisait plusieurs jours que ce dernier avait pris la route et son retour été imminent il reviendrait je l'espère avec les réponses à mes nombreuses interrogations.

Tout avait commencé lors de l'éclipse de lune, la journée, j'avais comme à l'accoutumée vaqué à mes occupations. Puis la fatigue venant je m'étais endormis.
Des visions sordides étaient venues troubler la quiétude de mon sommeil, je voyais.. le feu côtoyer le ciel et l'eau sans aucune logique........je voyais une ombre planait puis quelques instants après disparaitre..... J'entendais des hurlements puis le silence...Ce silence oppressant qui n'augure rien de bon : "le calme avant la tempête" .

Tout cela m'avait réveillé en sursaut.

J'avais consulté les runes afin de me rassurer, mais ces dernières n'avaient fait que me plonger en encore plus dans le doute. Aux premières lueurs de l'aube j'étais partis au cœur de la forêt à la rencontre des Elfes. Ces derniers,divinités mineures de la nature et de la fertilité, bien souvent à mes côtés n'avaient fait que confirmer mes craintes......Quelque chose se préparait... mais quoi ?

A mon retour je trouvais le Chaman assis sur notre banc l'air préoccupé..

- AL !!.. je t'attendais, il faut que je t'entretienne d'un sujet de la plus haute importance

Une estime réciproque, puis une amitié s'était forgée peu à peu entre nous, il n'était point rare que nous dissertions sur tel ou tel sujet sans pour autant nous enflammer. J’aimai ces échanges, homme de conviction, issu d'une grande ligné, il avait cultivé son savoir au fil du temps. C'était pour moi un allié précieux.

Al, mes ancêtres m'ont parlé, le clan est en grand danger..

Son air était grave, qu'avait-il vu dans ses visions ?

J'avais assisté à quelques-unes de ses séances où il rentrait en communion avec l'esprit de ses ancêtres, passant de l'état de transe à la catalepsie, il finissait par ne faire qu'un avec eux.

-Entrons, nous serons mieux à l’intérieur pour parler lui dis-je

Je lui désignai un siège, il refusa, immobile au centre de la pièce, il commença !

- Al , ils m'ont parlé
- Que t'ont-ils dit !

Fermant les yeux, levant le doigt, il déclama !

Dans les entrailles de la terre, ils se sont trouvés
Par leurs sangs mêlés un pacte fut scellé
De cette union est née la pestilence!!
Seule la mort sera une délivrance
D'un jet de gravier
Naitra une cité
Du néant ou de la prospérité
Elle saura nous guider

j'étais abasourdi c'était donc vrai.........

 

[eve69]

Episode 12


Je me mis debout sur mon lit... j'avais peur et je ne savais pas pourquoi... Des larmes coulèrent sur mes joues et je criais :

-papa ! papa pati la !!!

Ma mére vint me voir, me prit dans ses bras, essaya de me consoler en ne comprenant pas ce qu'il m'arrivait. Elle me serra contre sa poitrine et fredonna cette chanson mélancolique qui me calmait quand j'étais angoissée. Je posai ma main sur sa joue et essayais maladroitement de chanter comme elle. Son rire fut contagieux, et quelques minutes plus tard, enfin apaisée, elle me laissa jouer avec les autres enfants du Clan. J'étais la plus petite et Yorua, le fils du forgeron, nous surveillait. Comme à mon habitude je jouais seule dans mon coin et de temps en temps je jetais un oeil sur lui, sur ma maison et celle de Al... Le village était calme ce matin, chacun occupé à ses taches quotidiennes. La cheminée de la forge crachait une longue colonne de fumée noire dans le ciel gris parcouru par un vol d'oiseaux. J'aurais voulu les rejoindre et voler à leur côté comme je l'avais fait une fois ! Mais autre chose m'attirait aujourd'hui... Une force étrange m'appelait hors du village et je devrais ruser pour y aller sans que personne ne me vois. Deux enfants se disputaient, une fille nommée Vanda frappait un garçon avec un baton et Yorua vint les séparer, tous les enfants les regardaient. J'en profitais pour partir de la place du village et je me dirigeais vers la sortie. Personne ne fit attention à moi et je pu franchir la porte sans difficultés.

Je me dirigeais vers la forêt. Pourquoi ? je ne savais pas ou plutôt si, je le savais ! Je devais y aller !!!

Je marchais rapidement sur le chemin de pierres qui parfois me faisaient trébucher mais je continuais de me diriger vers ce lieu que je ne connaissais pas encore. J'arrivais à l'orée de la forêt dont j'aimais tant l'odeur et les bruits. Chaque fois que j'y allais avec mes parents, c'était un vrai moment de bonheur pour moi ! Je passais entre les arbres dont les feuilles me frolaient en une douce caresse, des oiseaux chantaient dans leurs branches, des mouvements dans les buissons indiquaient la présence d'un animal, je continuais d'avancer quand je la vis pour la premiere fois. Elle me fixa de ses yeux verts, ce qui fit arrêter immediatement ma marche. Je la regardais et me dirigeais vers elle. Elle était belle et j'avais envie de la caresser, de passer mes doigts dans ses poils noirs qui luisaient sous les rayons du soleil passant au travers du feuillage. Elle ne bougeat pas quand je commençais à la caresser. Son poil était dur et elle me donna un grand coup de langue sur le visage ce qui provoqua un rire de ma part. Deux louveteaux approchèrent et se mirent à me sentir et à poser leurs pattes sur moi. Je m'assis et je commençais à jouer avec eux. La louve s'écarta et se coucha à quelques pas de nous, nous surveillant de son regard perçant, attentive au moindre de nos gestes. Je jouais avec eux comme je n'avais jamais joué avec aucun des enfants de mon Clan. Je riai comme je ne l'avais jamais fait, les louveteaux sautaient sur moi et me mordillaient, je faisais la même chose qu'eux. Soudain la louve poussa un bref jappement et nous nous arrêtames de jouer. Elle se leva et se dirigea vers l'endroit qui m'appellait. Nous nous mirent en marche et quelques instants plus tard j'arrivais dans cette clairière que j'avais vu quand je volais dans les cieux.

Il y avait un petit rocher qui m'attirait plus particuliérement, un rocher qui semblait m'appeler, un rocher au milieu de la clairiére. Je filais vers lui le plus rapidement que mes petites jambes le permettait et je grimpais dessus. Je me retournais, espérant que les louveteaux jouent encore avec moi, mais j'étais seule. La louve et ses petits avaient disparus... Le vent ne faisait plus bouger les feuilles des arbres, aucun chant d'oiseaux, aucun cri d'animal venait troubler la quiétude de ce lieu... Tout était silencieux et immobile comme figé dans le temps....

J'étais grande, vétue d'un kimono blanc bordé de noir. Mon épée à la main semblait si légère que le moindre mouvement de mon poignet ou de mon bras la faisait bouger avec une telle rapidité qu'il m'était difficile de la controler. Je la pointai vers le soleil et je m'élevais dans les airs ! Je la pointai d'un coté et je pivotais sur moi telle une toupie... Je sautai, courrai, mon épée à la main déchirant l'air à la recherche de je ne sais quoi... J'étais heureuse et essouflée, fatiguée de ces incroyable acrobatie que je pouvais faire... Un loup hurla et je m'immobilisais...
C'était elle, qui me regardait avec impatience et jeta un bref coup d'oeil derrière elle, puis fila dans des buissons sombres. Elle était seule et j'étais toujours sur mon petit rocher.

- Elle est là !!!

C'était la voix d'un membre du Clan qui couru vers moi et me prit dans ses bras.

-Elle va bien !!!

J'entendis des bruits de nombreux pas courant vers nous. Mon pére suivi de Al arrivérent en premier, suivis par de nombreux villageois. Je tendis les bras vers mon pére :

- papa !!!

J'aurais voulu lui raconter tout ce que j'avais fait mais je ne connaissais pas encore les mots pour lui dire. Alors je me contentais d'agiter ma main de tout coté mimant une épée que je maniais... Puis, rejetant la tête en arriére, je poussais un long hurlement...

Un hurlement de loup....

 

[DeletedUser6175]

Le cri elle est la !!! nous fis presser le pas en direction de la clairière.

Il n'avait fallu que quelques minutes pour que ma petite Eve échappe à la surveillance Yorua, le fils du forgeron et se volatilise. Avec John nous avions fouillé les abords du village sans succès . Alors que nous nous enfoncions dans la forêt, j'avais entendu distinctement le hurlement de zéra la louve. Cette dernière avait sa tanière dans une grotte située non loin de là. Si pour ma part je savais qu'Eve ne risquée rien à s'aventurer dans la forêt je voyais bien aux traits du visage de John qu'il n'en était point de même.

Cependant, une question accaparée mon esprit, Eve avait-elle croisée zéra et avait-elle eu peur ? Je ne pouvais pas décemment interrompre les recherches et aller "questionner" la louve , je remettais donc cette entreprise à plus tard.

Eve était là, je la fixais longuement dans les bras de son père elle n'arrêtait pas de gesticuler et de rejeter sa tête en arrière en imitant le cri de zéra. J'avais la réponse à ma question!

-Elle n'a rien mes amis !! Eve va bien!! en disant cela, John rassura les villageois qui reprirent le chemin du village. John se rapprocha de moi et me dit :

-Al depuis quelques temps,Eve se comporte bizarrement!! elle doit être malade

-Non John Eve n'a rien, ramène là à la maison et viens me voir, il est temps que je t'entretienne de choses très importantes !

Sur le chemin du retour je fis un crochet par la maison du chaman pour lui demander de me rejoindre.
-tu es la ?
- Oui Al entre !
-Bonjour à toi mon ami allons chez moi, john ne va pas tarder

Quelques minutes plus tard nous étions attablés devant une pinte d'hydromel en attendant la venue de john.

- John est au courant !
- non pas encore et j'avoue que je ne sais point trop comment lui révéler cela ! L"émissaire que j'avais envoyé auprès de Merlin est revenu avec la réponse .
-Et alors !!
- Merlin est catégorique, un grand danger nous guette. Il ne peut prédire quand, mais une chose est sure la menace est bien réelle tes ancêtres tout comme les runes ont dit vrai !

-haa! et pour Eve ?
- Cette petite à un don!! cependant nous allons devoir l'éloigner d'ici. Malgré ses facultés elle est encore bien trop jeune pour rivaliser avec cette menace !
- Il faut que tu partes avec elle Al, moi je reste pour aider les guerriers à combattre. Enseigne à Eve tout ce que nous savons, car elle en aura besoin.

Je savais que les paroles du chaman étaient sages, mais je ne pouvais me résoudre à abandonner le village. Je devais faire quelque chose pour les aider . Oui mais quoi. Que pouvait-je bien faire pour lutter contre ce fléau?

Quelques coups tapés à la porte me tirèrent de ma réflexion

-Entre john et assied toi, veux tu une pinte d'hydromel ?
-Oui merci Al...bien qu'avez-vous à me dire de si urgent? Je vous trouve bien étrange tous les deux ces temps-ci !
-john l'heure est grave ! ce que nous allons te dire est insensé pourtant tu dois nous croire.....

 

[eve69]

Episode 14


quand mon pére ouvrit la porte de notre maison, ma mére couru vers nous et me pris dans ses bras.

- elle va me rendre folle à disparaitre comme ça ! dit elle à mon pére
- Al demande à me voir, il parait inquiet depuis quelques temps... je n'aime pas ça ! je reviens dés que je peux, Béatrix

Ma mère me serrai fort contre elle, elle embrassa John, puis retourna vers la table et me posa dessus. Elle me parlait fort, elle était en colère ! je le voyais à ses yeux et à son doigt pointé vers moi... je n'aimais pas quand elle était comme ca et j'essayais de lui expliquer pourquoi j'étais allé dans la forêt. Mais les paroles d'une enfant d'un an sont incompréhensible même pour une mère !

- et ne me réponds pas !

Elle m'amena dans mon berceau et borda si fermement mon drap que je ne pouvais plus bouger... j'étais triste d'avoir mis ma mére dans cet état là... mais quand la force m'avait appelé, j'avais obéi à son appel. Je n'avais pas sommeil et je regardais le plafond au dessus de mon lit. Entre les planches dépassait parfois un brin de paille... je n'avais jamais monté l'escalier et je ne savais pas ce qu'il y avait au dessus... de la paille ? pour un cheval ? il y a un cheval au dessus de mon lit ? l'idée me fit rire et mon regard se posa sur mon épée. Bien qu'aucune lumière ne se posait directement sur elle, le scintillement était toujours là... c'était mon épée ! et avec elle je vais vite ! je vais haut ! quand est ce que je pourrai enfin la prendre ? il faudrait que j'aille sur le petit rocher dans la clairière ? et la louve ? elle serait toujours là ? je pourrais m'amuser avec ses petits ? elle gronde ses petits quand ils font des betises ? et est ce que les petits peuvent...

On frappa à la porte, j'entends les pas de mére aller jusqu'à la porte et l'ouvrir.

- Paï Meï ??? Mais que fait tu ici ?

Elle répondit dans une langue que je n'avais jamais entendu... Elles s'assirent à la table et commencérent à parler à voix basse. parfois l'une d'elle haussait le ton. De l'inquiétude, de la colére emmanait de leur conversation. Parfois un long silence s'installait... lourd et pesant... puis la discussion reprennait de plus belle. Ma mére se leva et continua de parler en marchant de long en large, sa voix était séche. Celle de Pai Mei devins suppliante, elle répétait souvent les même mots... je regardais une mouche voler au dessus de mon lit quand elle passa devant mon épée... elle avait changé de couleur ! Son scintillement brillant comme la lumière du soleil était devenu plus sombre... ca me fit pousser un gloussement de rire ! une lumière sombre... je la regardais mieux et je vis des éclats rougeoyants...

La porte s'ouvrit brutalement et mon pére entra dans la maison

- Béatrix ? il faut que je te dise...

il s'arrêta net... il avait reconnu Paï Meï et savait que cela ne présageait rien de bon...

- John ? Paï Meï est venue me chercher, ils ont besoin de moi à Antika, j'en ai pour au moins trois lunes avant mon retour. Je n'ai pas d'autre choix ! Si je n'y vais pas, le Clan pourra en subir les conséquences...

Un silence de plomb s'installa dans la maison... même la mouche avait cessé son vol...

 

[DeletedUser6175]

John, depuis quelque temps le chaman et moi sommes en proie a des visions. Tout indique qu'un grand malheur se prépare.
J'ai dépêché un messager auprès de mon maitre Merlin afin que ce dernier puisse corroborer nos dires. Le résultat est sans appel. Merlin confirme nos prédictions!

- mais quelles sont ces prédictions Al
- j'y viens, j'y viens, cependant il faut que tu comprennes une chose ce que tu va attendre n'a rien de rationnel, tout ce que tu as pu voir n'est que broutille, comparée à ce que nous allons vivre!!

- mais par pitié Al! viens-en aux faits..
- Voilà ...

Le chaman à parler il y a quelque temps à ses ancêtres, moi-même j'ai discuté avec les elfes après avoir interrogé les runes; Il en ressort ceci:
Dans les entrailles de la terre, ils se sont trouvés
Par leurs sangs mêlés un pacte fut scellé
De cette union est née la pestilence!!
Seule la mort sera une délivrance
D'un jet de gravier
Naitra une cité
Du néant ou de la prospérité
Elle saura nous guider

-ceci est parfaitement clair

- parle pour toi! car moi je n'y comprends strictement rien. Que veut-tu dires par là ?
-John un déluge de feu et de sang va détruire notre village !
- Qui oserait s'attaquer à nous ? Nous sommes des guerriers valeureux nous repousserons ces mécréants
- que nenni John que nenni . Ces mécréants comme tu les appelles est un peuple du nord ayant passé un pacte avec le démon. Ils viennent pour réduire le village à l'esclavage, prendre nos femmes et nos enfants et tuer nos valeureux guerriers ..
-Mais c'est impossible !! Quel pacte ont-ils passé
-le plus sournois qui existe, ils se sont alliés avec un.....dragon
-UN DRAGON!!!!.. mais il n'y a aucun dragon dans cette contrée, aussi loin que je me souvienne c'est une légende les dragons
-Non John les dragons ne sont point une légende. Jadis ils cohabitaient avec les hommes, menant une existence paisible, on pouvait apercevoir leur vol majestueux de temps à autre, cependant certains les ont traqués espérant se couvrir de gloire pour de tels actes. Éphémère fut la leur, les dragons en représailles menèrent des combats, détruisant tout sur leur passage. Pour faire taire ces représailles des pactes furent initiés avec la branche la plus dure de cette dynastie....
-Mais nous n'avons jamais combattu ni tué un dragon! Pourquoi ces derniers voudraient-ils se venger ?

- Non c'est vrai, cependant les hordes sauvages que vous avez combattues et exterminées lors de mon arrivée, elles, ont initié un pacte !
-c 'est ahurissant ce que vous me dites. Que devons nous faire sauver le clan ?.. Rassurez moi nous pouvons nous prémunir et vaincre ?

Ma réponse se fit attendre je voulais peser chacun de mes mots afin de ne pas noircir le tableau déjà particulièrement sombre et surtout éviter de donner de faux espoirs à John.

-Il existe bien une personne qui pourra les vaincre comme cela est relater dans la vision, cependant cette personne en l'état actuel ne peut s'opposer à eux...
-Pourquoi Al et qui est cette personne? Crois-moi je peux la convaincre de nous aider !

Je voyais John trépignant sur sa chaise n'attendant qu'un seul nom de moi pour aller quérir cette personne et lui demander séance tenante de l'aider. Je reconnaissais bien là John, faisant passer les intérêts du clan avant les siens. Il aurait remué ciel et terre pour trouver cette personne.

-Non John inutile de courir les contrées à la recherche de cette personne, cela ne servirait à rien, car elle habite ici!
-ICI !!
-oui John....cette personne c'est Eve
-Eve, mais ce n'est qu'une enfant!
- je sais John je sais mais plus pour longtemps, aussi pour l'heure devons-nous la mettre en lieu sur. Nous avons réfléchi avec le chaman et nous sommes tombés d'accord sur un point. Il faut éloigner Eve le plus rapidement possible!
- Mais où irez-vous?
- Loin très loin afin d'éviter qu'ils ne la trouvent

John était décontenancé, je le voyais bien à son visage.

John ne comprenait plus rien. Cette contrée jadis si paisible allait ressembler à l'enfer et son seul salut résidé en la personne d'une enfant . Comment Eve si jeune, si vulnérable pouvait elle incarner l'espoir? Par quel miracle pouvait-elle vaincre?

- que nous faut-il faire alors ? dit-il afin de rompre le silence pesant qui s'était installé.

le chaman à son tour prit la parole. Il expliqua à John durant de longues minutes que pour le bien d'Eve et du clan je devais partir avec elle. L'initier aux techniques ancestrales et développer les dons que cette enfant avait.

- Mais où irez-vous les contrées sont hostiles par ici, un druide et un enfant de cet âge seront une aubaine pour les bêtes qui peuplent les forêts;

j’étouffai un léger rire, des bêtes féroces...

-John je voyagerai sous bonne escorte, la plus sure et la plus puissante qui puisse exister.
-Mais alors Al si tu possèdes une telle escorte dit lui de se joindre à nous et combattons!
- l'escorte que je possède ne combat guère l’épée à la main John!
les membres de la meute de zera se joindront à nous pour assurer notre sécurité et les elfes se chargeront de faire diversion en cas de mauvaises rencontres
- la meutes de zera...les elfes...Mais qui sont-ils et où sont-ils?
-tout prés John, tout prés..zera est une louve, Eve la connait déjà et les Elfes vivent dans la forêt qui nous entoure.
-à vous entendre parler, je crois rêver ! Eve connait une louve ?
-Oui John elle était avec elle aujourd’hui lorsque nous la cherchions ?

John venait de prendre un coup de massue. Tout cela été trop pour lui en si peu de temps. Apprendre qu'un danger est imminent et menace le clan soit, apprendre que les dragons existaient passons, mais maintenant que sa fille jouait avec des loups là cela dépassé l'entendement.

je tirai John de sa torpeur..

-John, il faut également que tu me remettes l'épée d'Eve que je puisse la redonner à Hattori le forgeron. Il va devoir la retravailler avec des fragments de métaux rares que Merlin m'a fait parvenir.

Tout se bousculer dans la tête de John: Eve, les loups, les dragons, Merlin, l'épée...comment allait-il annoncer cela à sa femme ?
Il se leva, regarda tout à tour Merlin et le chaman et sortit sans un mot..

 

[eve69]

Episode 16


John tira une chaise et s'assit lourdement comme une masse... Il saisi la cruche et versa l'eau dans un gobelet en métal. Il ne savait plus quoi penser de la situation et n'avait aucune solution qui lui venait à l'esprit. Il bu d'un seul trait l'eau encore un peu fraiche et posa bruyamment le gobelet ouvragé sur la table.

- Où est Antika ? Que vas tu y faire ? Quel rapport avec le Clan ? dit il d'une voix forte où pointait la colère

Béatrix saisit les mains de son mari et d'une voix douce lui expliqua :

- Antika est une ville située dans la contrée d'où je venais quand tu m'a trouvé agonisante dans cette grotte. Tu te souviens ? Je voulais me défendre une dernière fois et tu as pansé mes plaies. Tu m'as emmené chez toi et ton Clan m'a accepté sans jamais me poser de question. Tu m'as pris pour femme et j'ai vécu auprés de toi les plus belles journées de ma vie. Ce que je ne t'ai pas dit, c'est que j'avais échoué dans ma tache. Mes compagnes et moi avions pour mission d'éliminer Murdo'ch, un druide qui marche dans le coté obscur de la vie. Mais le combat a tourné en sa faveur sans que l'on sache pourquoi. Maintenant nous le savons ! Il a signé un pacte maléfique avec des forces venues de l'enfer ! Il faut absolument l'arrêter avant qu'il ne réussisse à atteindre sa pleine force et la déchainer contre nous !

- Contre nous ? Mais pourquoi ? Le Clan n'a jamais entendu parler de lui !!!
- Nous ne le savons pas John ! C'est pourquoi je dois rejoindre Antika au plus vite ! Le Détachement International des Vipères Assassines a sonné le rassemblement de toutes les Vipéres et je dois y aller ! Je suis la seule à pouvoir m'approcher suffisamment de lui sans qu'il s'en aperçoive et ouvrir le chemin pour mes compagnes. Une rumeur dit qu'il cherche des plantes d'une rareté extrême, selon les textes elles sont nécessaires pour pactiser avec un dragon, John !!! Si il arrive à ses fins nous...
- Un dragon !!! dit John en criant et se levant de sa chaise. Il se mis à marcher et passant ses mains dans les cheveux poursuivit :
- Al et Chamane ont alors raison ! Il m'ont parlé tout à l'heure et ce que tu me dit confirme leurs craintes. Même Merlin dit qu'une menace plane sur notre Clan ! Mais pourquoi ???
- Si ils le disent tous, il faut agir immédiatement ! Je dois quitter le Clan et partir le plus tôt possible John ! Tu m'as sauvé la vie et le Clan a toujours pris soin de moi ! Je ne peut pas les abandonner et ne rien faire !
- Al dit qu'il sait qui pourra nous sauver...
- Qui est ce ?
- C'est Eve, notre fille !
- Eve ? mais elle a à peine un an !!!! Comment une enfant d'un an pourrait vaincre un dragon ???
- Al veut partir avec elle ! Il veut l'élever et lui apprendre à combattre le dragon !!! Vous allez partir toutes les deux !!!
- John ! Si Al te demande ça...
- Eve était avec une louve cet aprés midi ! Et ils vont partir ensemble !!!

Beatrix devint blême... Paï Meï qui n'avait pas ouvert la bouche depuis l'entrée de John se leva et s'approcha de lui.

- Avec une louve ? Elle était comment ?
- Je ne sais pas ! Mais je connais son nom ! Elle s'appelle Zera !
- Zera est ici ? Et elle a choisi Eve ? Notre liseuse de rêve disait vrai alors....
- La liseuse de rêve ? Mais c'est quoi ça ??? Je deviens fou !!!

Ma mère pris un sac en cuir, le rempli de mes vêtements et s'approcha de mon berceau. Je me tenais debout, les mains posées sur le rebord et la regardais fixement...

- moi pati la ?
- Oui, tu vas partir avec Al et Zera. Ils veilleront sur toi et t'apprendront tout ce que tu doit savoir ! Apprends tout !

Elle me sera contre elle et m'embrassa longuement, elle retira un médaillon de son cou et me le fixa autour du mien :
- Il te protégera !

- John ? Emmènes là de suite chez Al. Je vais partir cette nuit.
- Il veut son épée aussi, Hattori doit la retravailler avec des métaux que Merlin lui a donné.

L'épée fixée au dessus de mon lit attira mon regard. Je tendis la main vers elle... Ma mère me porta jusqu'à ce qu'elle soit à ma portée et sans la moindre difficulté je la saisi dans ma main et la portais devant mes yeux... Un léger sourire illuminait mon visage. Je la tenais pour la premiere fois !

- Comment peut elle tenir une arme aussi lourde ??? dit John
- John ? il faut que je te dise autre chose... Eve n'est pas t...
- Non ! Ca suffit pour aujourd'hui !!! Je ne veux plus rien savoir !!! Je l'emmène chez Al !!!

Ma mère m'embrassa une dernière fois et me donna à mon pére.

Il ouvrit la porte et sorti sans un mot... Ses yeux étaient embrumées par une profonde tristesse... Sa femme partait pour plusieurs lunes et il ne savait pas si elle reviendrait vivante... Il confiait sa fille à Al... Quand les reverrait il ?

Il traversa le village, me portant dans ses bras, j'avais un sac sur le dos et mon épée à la main...

 

[DeletedUser6175]

Depuis que John était parti, une idée accaparée mes pensées. Je ne pouvais pas laisser le clan et surtout John sans une présence rassurante à leurs côtés. Je serai plus tranquille de le savoir entouré!
Aussi avais-je décidé sitôt son départ d'aller voir les elfes et de leur demander de veiller sur le clan. Si les membres du clan pour une raison quelconque devaient se réfugier en plein cœur de la forêt cela deviendrait un atout non négligeable. La meute avait également contribué à sa façon a en installant une garde rapprochée pour John et le clan. Zera m'avait dépêché son frère et deux autres loups vigoureux qui seraient d'excellents gardiens.

Encore fallait-il faire admettre cela à John. Les loups n'étaient pas par définition des animaux que les membres du clan aimaient voir déambuler dans le village. Se retrouver en tête à tête avec des loups à longueur de journée pouvait déstabiliser plus d'un homme, surtout que pour bon nombre, côtoyer les loups tenait plus de la sorcellerie que du rationnel.
Aussi, je ne me faisais guère d'illusions sur la réaction de John et des membres du clan...

John poussa la porte, entra avec Ève dans les bras et se figea à la vue des trois loups.
- entre John, entre...
John avait les traits figés, tous les sens en alerte, il ne savait pas s'il devait avancer, reculer, poser Ève...ou déguerpir. Il embrassait du regard la chaumière fixant les loups prêts à combattre pour protéger Ève.
Cette dernière avait remarqué la présence des loups et gesticulée dans les bras de son père afin de se libérer de son étreinte.
-John! ce sont des amis, rassures-toi.
- des amis!... non mais tu plaisantes Al!
-Pose Ève et vient t'assoir, nous devons parler!
- Parler!!
Avec d'infinis précautions il déposa Eve à côté du lui sans quitter du regard les loups.

Ève profita d'un instant de relâchement de l'étreinte de son père pour lui fausser compagnie. Elle se précipita en marmonnant des mots vers le plus véloce d'entre eux. John n'eut pas le temps de réagir que cette dernière était déjà à quelques centimètres de la gueule de ce qu'il considérait comme l'un des plus dangereux prédateurs. Son visage reflétait la terreur. Ève sa fille, un minuscule bébé fourré ses doigts dans l'imposant pelage, son visage a porté des crocs affutés tel le fil de son épée. Le loup pour toute réponse gratifia Eve d'un coup de langue sur son visage ce qui lui déclencha un fou rire.

John ne savait que dire. Cette journée qui avait pourtant si bien commencée se prolongée en calvaire mettant ses nerfs à rudes épreuves. Jamais, dans ses rêves tourmentés il n'avait-eu à faire face à pareil situation. Comble de l'ironie son instinct lui disait que cela n’était que le début.

Ève était littéralement couché sur l'animal, son visage à peine distinct était plongé dans le pelage du loup. Cette dernière s'était endormis et l'imposant animal comme pour lui offrir une couche confortable était couchée sur le flanc.

- John ne t'inquiète pas, elle ne court aucun danger. Avant de partir, je dois te présenter quelques amis...
- je ne sais pas pourquoi Al mais je doute que tes amis correspondent à ma définition. Et puis nous n'allons pas laisser Ève ici seule avec ces trois loups!
-Elle ne craint rien avec eux, ils veilleront sur elle et puis nous ne serons de retour très vite
- mais où veux-tu aller à cette heure tardive ? la nuit est en train de tomber!
- à quelques lieux d'ici nous avons rendez-vous.
-Rendez-vous ! Mais avec qui ?
-viens fut la seule réponse que je lui donnai.

-Nous revenons dans un moment veillez sur elle!
John ne savait que faire . Il regardait tour à tour les loups et Eve paisiblement endormie ... c'était de la folie, il rêvait...il n'allait pas lui aussi se mettre à parler avec des loups.
Comme si ces derniers avaient saisi son tourment l'un d'eux s'approcha de lui...John n’osait pas bougé... le loup se mit à pousser un hurlement, quelques secondes après ont gratté à la porte.

J'avais depuis quelques minutes noté le changement d'attitude des loups, Zera ne devait pas être loin. J'ouvris la porte et cette dernière entra, frôla la cuise de John comme pour le saluer et se dirigea vers Eve. Elle la regarda, puis rassuré revient vers John et se coucha à ses pieds.

Nous pouvons partir maintenant lui dis-je .
John se leva mécaniquement, enjamba zéra qui ne bougea pas et se dirigea résigné vers la sortie. L'un des loup nous emboita le pas et nous sortîmes.

Après quelques pas je fis demi-tour.
- un instant John, je ne veux pas que si Ève se réveille, elle puisse jouer avec son épée.
je rentrai dans la maison, et rangeais l'épée en lieu sur.

- Allons-y John, nous allons être en retard.
Nous prime le sentier à l’arrière de la maison et nous nous dirigeâmes vers la forêt.

John marché à mes côtés en silence, tournant la tête de temps à autre pour s'assurer que le loup n'allait pas lui sauter dessus.
-John appelle le! autant te familiariser avec sa présence
- Me familiariser, l'appeler !! mais pourquoi veux tu que je fasse cela.
- John les trois loups que tu as vus resteront avec toi et te protègeront en mon absence. Autant que tu t'habitues à leur présence.
-Quoi!!!
- Tu t'y feras John tu t'y feras, vous allez devenir les meilleurs amis. Appelle-le !
- Mais comment veux-tu que j'appelle ce loup !
- Ce loup s'appelle Zhor, tu baptiseras les deux autres comme bon te semble. Appelle le John, appelle le!
- heu zzz...zor.viens
- en quelques secondes le loup fut à ses côtés frôlant sa cuisse à chaque enjambée.
-tu sais John tu peux le caresser, ce dernier sera content de voir que tu t’intéresses à lui !

John hésita longuement, freinant sa main et posa timidement cette dernière sur la tête de l'animal.
Zhor apprécia le geste et lécha la main de John qui la retira prestement.
- Bien, très bien, il t'a déjà adopté. Laisse ta main sur sa tête, il a besoin de ton contact. Vous ne devez faire qu'un.

Nous nous rapprochions de l'orée de la forêt, je devinais malgré la pénombre la masse noirâtre et imposante qui se détachait au loin.

-Al!
-oui John
- qui allons nous voir ?
- les elfes John, les elfes!

 

[eve69]

Episode 18


Zera s'approcha de moi et me réveilla en mordillant mon bras. Quand je la vis, je lui sautai au cou et la serrais tout contre moi. Elle m'amena prés de la cheminée et s'allongea de toute sa longueur devant. Les autres loups se placérent devant la porte et la fenêtre. Comme un louveteau, je m'allongeai contre son ventre et je commençais à me rendormir tout doucement. Je me retournais et me retrouvais face à ses mamelles, je posais mes mains autour d'une et instinctivement je la portais à ma bouche. Mes mains appuyaient dessus l'une aprés l'autre, et le lait commença à couler dans ma bouche, ma gorge et mon estomac. Une douce torpeur s'empara de moi et je sombrais dans un profond sommeil. Je continuai à téter sa mamelle et boire son lait... Il inondait mon estomac... mon ventre... ma poitrine... il coulait dans mes veines, s'emparant de mes jambes et mes bras... il était dans tout mon corps et une explosion dans mon jeune cerveau me raidit un bref moment... je fut comme aspirée et mon esprit sorti de mon corps et s'engouffra dans la mamelle, parcouru le corps de la louve et se fixa sur son systéme nerveux... Nos esprits fusionnaient et ne faisaient plus qu'un...

Nous étions dans la forêt ! Elle regarda des brins d'herbes écrasés, quelques poils sur une branche, et huma l'odeur de notre cible... nous suivons la piste d'un animal avec une facilité déconcertante... nous nous déplaçons en silence faisant attention où nous mettons nos pas... Personne ne doit savoir que nous sommes là... au bout de quelques minutes d'une rapide poursuite, notre cible est enfin en vue ! Un lièvre aux poils roux ronge une racine et ne se doute de rien. Nous nous déplaçons pour être dans le sens du vent et nous sautons sur l'animal en le mordant au cou pour l'immobiliser... J'ai tout compris... je sais me déplacer en silence sans être vue, suivre une piste et surprendre une cible ! Nous relachons le lièvre qui file vers son terrier. Et nous recommençons encore et encore, choisissant à chaque fois un animal différent, chassant en plaine, en montagne ou dans les marécages... J'enregistre tout son savoir...

Puis nous filons vers une montagne que nous escaladons jusqu'au sommet... je la suis avec difficulté dans la nuit noire... Elle arrive au sommet et me regarde... je la regarde... Elle est si belle ! Son corps se détache parfaitement sur le cercle parfait de la pleine lune. Je m'immobilise pour l'observer. Elle pousse alors un long hurlement. Le silence s'installe tout autour de nous... aucun son ne vient de nulle part... Elle redescends vers moi et je comprends que je dois faire la même chose qu'elle... Lorsque j'arrive enfin au sommet, je me retourne vers elle... Jambes écartées et bras en l'air les poings fermés... Je pousse mon cri de louve... Il dure longtemps... trés longtemps...

Et puis un, puis deux, puis trois, une dizaine, des dizaines, des centaines de loups de répondent ! Je les comprends ! Ils me souhaitent la bienvenue et je suis l'une d'eux maintenant !!! Et Zera est la Mére ! Elle est la Mére des Loups et je suis sa fille...

Mon esprit semble exploser une nouvelle fois... refaisant le chemin en sens inverse, quittant le corps de Zera pour replonger dans mon corps.

Je pose une main sur le ventre de Zera, blottie tout contre elle, je dors...

 

[DeletedUser6175]

Nous arrivions à l'orée de la forêt. La lune s'était drapée de ses plus beaux atours et renvoyées une lueur diffuse au travers des arbres majestueux. Nous entrâmes dans le bois et nous fûmes littéralement absorbés par la pénombre. Les rayons de lune avaient en ce lieu bien du mal à percer et nous avancions moins rapidement car je savais qu'il fallait un temps à John afin qu'il s'acclimate à la pénombre aussi avais je ralentis le pas.
John de son côté guidé par le loup prenait de plus en plus d'assurance aussi quelques minutes plus tard nous allongeâmes le pas.

- Al c'est encore loin où nous allons?
- Non John cela ne sera plus très long maintenant

Nous avions contourné la grotte de zera désertée et nous nous enfoncions maintenant plus profondément encore dans cette forêt. Le chemin avait cédé la place à un layon bordé de branches et de fougères épaisses qui ralentissait notre progression.

Entre les branches j'apercu le monticule rocheux, point de rendez-vous explicitement donné par Archos.

- Al il n'y a personne ici ?

j'esquissai un sourire, John, concentré sur sa marche dans le sous-bois ne s'était point aperçu que depuis quelque temps de nombreuses présences suivaient notre progression. Les elfes étaient bien là, partout autour de nous ne faisant qu'un avec la végétation.

- patience John, patience ils arrivent, cela ne sera plus très long maintenant !

John essayé de scruter à travers les arbres pour essayer d’apercevoir les elfes. Zhor, jusque-là tranquille se manifesta . Les elfes arrivaient. En une fraction de seconde, sorti de nulle part tel un feu d'artifice féérique les elfes firent leur apparition. Sortant des arbres, des fougères et de nulle part ces derniers nous honorés de leur présence. John ne disait mot, se contentant de tourner la tête en écarquillant les yeux afin de ne rien perdre du spectacle qui s'offrait à lui.

Archos apparut sur le côté du rocher et vint à notre rencontre.

- Je te souhaite le bonsoir Archos
- À toi aussi Al, je vois que tu as amené l'ami dont tu m'as parlé!
- oui Archos c'est John et zor que je ne te présente pas tu le connais suffisamment.
John impressionné se contenta de balbutier un timide bonsoir.

J'avais demandé à Archos de réunir le conseil des sages et de présenter ma requête. Cette dernière devait permettre au clan de se réfugier en cas de besoin chez les elfes loin du tumulte des combats. Cette solution offrait un refuge au clan évitant ainsi un massacre. Car l'issue des combats était d'avance inscrite. John ne le savait point encore mais rien ne pressé je devais d'abord connaitre la réponse du conseil.

- Archos je dois partir dans quelques jours, je vais éloigner Eve d'ici; Peux tu en mon absence veiller sur le clan?
-bien sur comme tu me l'as demandé Al, j'ai informé le conseil tu sais pourquoi ? je ne pouvais prendre la décision seul. Les sages ont accepté de lui permettre d'utiliser un seul passage pour lui et son clan. Seul John en connaîtra le chemin et l'entrée il devra en cas de besoin guider son clan jusque-là.

-heu...Guider mon clan, mais comment veux-tu que je guide mon clan jusqu'ici ! je suis complètement perdu . Nous avons tellement tourné dans cette forêt que je ne sais point où se trouve le village et encore moins où nous sommes!
- Si John tu ne le sais pas encore mais ton esprit lui le sait et guidera tes pas sans que tu t'en rendes compte.
- John dit Archos je vais maintenant te montrer le passage
- le passage !!!

Archos comme je l'avais vu maintes fois avança jusqu'au monticule rocheux et prononça la phrase
mera inaltera sumbium (mère nourricière offre nous refuge)

Le rocher pivota et s'effaça faisant apparaitre une sorte de tunnel végétal. Malgré la pénombre une lueur blanchâtre pointait tout au bout. Des lucioles éclairaient le tunnel, diffusant une lumière bleutée. Nous nous engageâmes dans ce dernier au fur et à mesure que nous avancions la lumière devenait plus intense. La pénombre avait laissé place à la lumière du jour . Quelques minutes après nous débouchâmes sur une imposante clairière. Tout au fond se trouvaient une cascade dont l'eau jaillissait de nulle part et retombait en un bruit mélodieux sur les rochers en contrebas.
John écarquillé les yeux . L'endroit était paradisiaque . Bouche bée il se contentait de suivre nos pas reportant toute son attention sur ce qui l'entourait.

-Mais ou sommes !!! c'est sublime comme endroit, jamais je n'ai vue pareille merveille.

La clairière était parsemée d'arbres aux feuilles alternes et ailées. Ils étaient d'une hauteur moyenne à cime ronde. Ces derniers reforgés de fruits surprenant par leurs formes particulières et leurs peaux à l'aspect cireux.
-Vous pourrez manger ces fruits dit Arthos .
Joignant le geste à la parole il prit un fruit dans ses mains et le coupa en deux. Ce dernier avait la forme d'une étoile à cinq branches. Il tendit une moitié à John qui hésita un moment puis le porta à sa bouche. De couleur jaune, le fruit avait une chair ferme et croquante d'un goût acidulé agréablement frais.
Il y a aussi des tubercules un peu plus loin sous ses arbres, cuits ils seront un excellent accompagnement au gibier et poissons qui foisonnent.
Ne prenait que ce que vous avez besoin. Dame nature est généreuse inutile de constituer des réserves.

John n'en revenait pas autour de lui se trouvait l'endroit que n'importe quel chef de clan aurait rêvé pour son peuple.Devinant ses pensées Arthos lui dit:
- Tu est ici en ami, nous t’accueillons toi et ton clan comme comme si vous étiez des nôtres, cependant vous ne pouvais y séjourner plus que de raison.
John avait parfaitement compris l'avertissement déguisé, convoiter cette contrée signifié tout perdre. Intelligent il rassura immédiatement Arthos.
- Je te remercie toi et ton peuple de nous permettre de partager ce lieu si le besoin s'en faisait sentir. Sois certain que je ne l’oubliai pas.

- Tu es sûr que je saurai retrouver le chemin Arthos
- les yeux fermés John les yeux fermés...
- Et pour accéder au tunnel !
- La formule est gravée au plus profond de toi
- Ha! si tu le dis...
- tu vas pouvoir le vérifier par toi-même John, car il est temps de repartir conduit-nous au village lui dis-je.
Inconsciemment John remonta la clairière arriva jusqu'à une souche, récita à voix basse la formule et s'engouffra dans le tunnel.
- à bientôt Arthos et encore un grand merci pour tout, je te serais redevable éternellement.
- je n'en doute pas, je n'en doute pas. Fais bon voyage Al et reviens nous vite. Tu n'es pas encore parti que tu nous manques déjà
- je reviendrai dés que possible mon ami, à bientôt !

Sur le chemin du retour John en tête éclairé notre progression. Ce dernier voulait être certain de pouvoir revenir jusqu'ici sans encombre
- John !
- oui Al
- dès les premières attaques, ne livre point combat et vient te réfugier toi et ton clan
- mais pourquoi Al... nous pouvons leurs infliger de lourdes pertes;
- non John, les seules pertes seront celles de ton peuple et de ton village..crois moi.
- ha et pourquoi ?
- un déluge de feu s'abattra sur le village le réduisant à néant. Tu ne pourras pas lutter contre ce dernier....du moins pas encore. Le temps est ton ami John laisse faire le temps.
- Les hordes repartiront rapidement si elles ne trouvent âmes qui vivent aux villages mais elles reviendront. Cependant ce jour-là nous serons avec toi.
- Je suivrai ton conseil Al et je conduirai le clan dans la forêt
- c'est une sage décision John

Comme je l'avais prédit le chemin de retour se passa sans encombre, alors que nous étions non loin de l'entrée du village un hurlement de loup déchira la quiétude de la nuit. Zhor s'immobilisa et pointa son regard sur John ....

 

[eve69]

Episode 20


John regarda autour de lui... Ce hurlement de loup lui avait glacé le sang et il s'était figé dans une posture défensive, la main sur le pommeau de son épée, prêt à la sortir de son fourreau. Son regard fut attiré pas Zhor, il remuait la queue et une sorte de sourire déformait sa gueule entrouverte. Il s'assit et poussa lui ausi un long hurlement, puis revint vers John, attendant de reprendre la route.

- Al ? C'est quoi tous ces hurlements de loups ?
- Reprenons notre route, John ! Le temps presse...

Ils arrivérent bientôt dans la clairière du village. Le Clan des Deux Pins avait été fondé il y a bien longtemps par ses ancêtres, venus d'Armorique. Ils avaient conquis ces terres aprés de longues batailles qui avaient été victorieuses grâce au premier Chamane du Clan.

Il se dépêcha de franchir l'entrée du village et vit tous les hommes du Clan réunis sur la place, armes à la main. Les maisons avaient les portes et les fenêtres closes, protégeant les femmes et les enfants. Seules quelques guerrières étaient dans le groupe prêt à défendre le Clan.

- Al ? Prépares Eve, je reviens la chercher et je te la ramènes dans une heure. Je vais leur parler.

- Chamane vous donnera les détails. Beatrix est partie et si les Dieux la protégent, elle reviendra dans 3 lunes. Eve doit partir aussi. Je ne sais pas quand elle reviendra... Préparez vos sacs pour que l'on puisse partir à la premiere alerte. Soyez prêt ! Mais avant sont départ, je dois l'emmener auprés de Grand Men-Hir.
- Mais on ne va pas abandonner le village sans combattre, dit un des hommes
- Ecoutes Chamane et poses lui des questions si tu en as. Il te dira, il vous dira tout !

John n'avait même pas remarqué que Zhor le suivait comme son ombre et qu'il était à ses pieds. Il posa sa main sur l'encolure du loup et parti au pas de course vers la maison de Al. Il poussa la porte et me vit réveillée, l'attendant. Quand il entra je me dirigeai vers lui et me mettant entre lui et Zhor, je regardai Al...

- Allez y mais faites vite ! dit Al. Il nous regardait avec fierté. Apparemment tout se déroulait comme il le voulait.

Mon père, Zhor et moi nous marchons vers le haut promontoire au pied duquel le village est bati. Je vois enfin de prés la pierre qui a été érigé par les premiers hommes du Clan. Je serre la main de mon pére plus fort et nous marchons jusqu'à Grand Men-Hir. Il est si grand que trois hommes montant l'un sur l'autre n'atteindraient pas son sommet. Il était si gros qu'il fallait six hommes bras tendus pour en faire le tour.

- Grand Men-Hir !
- Eve ? tu parles ? tu sais dire Grand Men-Hir ?
- Grand Men-Hir, je répétais en pointant mon doigt vers lui.

Il me sourit et s'assoie dans l'herbe humide, me tends la main pour que je le rejoigne. Zhor s'installe prés de nous et son attention est capté, comme la mienne, par l'histoire que me raconte mon pére. Elle lui a été transmise par son père qui la tenait du sien. Et ainsi de suite jusqu'aux premiers hommes du Clan. Poussés par la famine et décimés par les maladies, les premiers hommes avaient quittés leur village à la recherche d'une terre accueillante. Ils étaient arrivés ici mais furent attaqué par une horde de Barbares. Les morts furent nombreux mais les survivants batirent le Clan des Deux Pins. Chamane les avaient emmenés avec lui et ils étaient toujours là, au centre de la place du village. Il me raconta leur débuts difficiles et l(histoire du Clan jusqu'à nos jours.

Il se leva et se tourna vers Grand Men-Hir, je l'imitai et écartai mes bras, main ouverte et paume tournée vers notre pierre sacrée. Il psalmodiais une prière dans la langue de ses pères. j'essayais de faire pareil et à notre grande surprise les mots exacts sortirent de ma bouche...
Nous avançons et posons nos mains sur Grand Men-Hir, nous posons le frond contre la pierre... Elle n'est pas froide comme on pourrait le croire... Une douce chaleur semble émaner d'elle et se répandre dans nos corps...

- prends sa force, Eve ! Prends sa force ! dit il en se penchant vers moi. Il me saisit entre ses mains, me souléve et me brandit en l'air. La pleine lune éclaire son visage et j'y lis de l'inquiétude, de la tristesse... je tends mes mains vers lui... Il me serre contre lui... j'aime quand il me prends dans ses bras puissants et qu'il me serre contre lui... J'attends son baiser sur ma joue... Les picotements de sa barbe sur mon visage... Mais ils arrivent aprés un long regard, nos yeux plongés dans ceux de l'autre, chacun essayant de comprendre ce qui va arriver...

Il me porte dans ses bras et lentement, comme pour prolonger ces derniers instants passés ensemble, nous rentrons au village escorté par Zhor... Quelques hommes montent la garde et s'écartent sans un mot pour nous laisser passer...

L'aube va bientôt se lever quand Al ouvre la porte. Il nous attendait...