• Événement Historique 2024

    Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passerait si des personnages historiques de différentes époques et origines pouvaient se rencontrer ? Dommage si c'est le cas, car nous ne savons pas non plus ! Mais ... c'est cette idée qui nous a inspiré pour créer l'Événement Historique !

    Notre événement historique se déroulera du 6 au 27 mai ! Pour plus de détails, vous pouvez cliquer ici !
  • Événement Mai 2024 - Le coup de crayon !

    Forgiennes et Forgiens,
    Il est l'heure de participer à notre tout nouvel événement forum : Le coup de crayon !
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La légende des Wraiths

  • Auteur de la discussion DeletedUser13377
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DeletedUser13377

Guest
tsss, s'il te plaît ne te plains pas de finir les cours :p :p moi j'en ai encore pour 2 ans !! D: (sadique :p ) ^^

héhé, ce n'est pas les cours que je vais regretter, mais ma vie étudiante qui était très active ... ou très arrosé :p

ahlala, la Quête d'Ewilan... le premier roman de style fantastique que j'ai lu, et qui est dans mon top 5 il côtoie les chroniques de krondor, harry potter, le Nom du Vent, Légende..... ouffissime ^^ mais j'ai adoré le pacte des marchombres aussi, plus que les mondes d'Ewilan mm..l'épée de vérité ?? je crois que j'en ai entendu parler par une pote, j'essayerai sûrement

Haaaa la quête d'Ewilan ... ces livres m'auront fait rêver plus d'une fois. Des personnages attachants, un univers magique, un style d'écriture inimitable ... comment réussir à ne pas s'en inspirer?

Et la signature a été entièrement créée par loup c'est ça l'inspiration

J'ai pu voir les signatures que fait Loup (la sienne, la tienne, celle de Jessica) et je les trouve vraiment superbe (et ma copine aussi ^^)
 

DeletedUser13377

Guest
Je n'en doute pas !! ;)
Avec grand plaisir !! :D
J'ai effectivement le premier tome du Secret de Ji chez moi, je le commencerais cet après-midi ! ;)

Peut être que devant un long texte, les hommes se découragent, alors que les femmes, curieuses le lisent avec grand plaisir jusqu'au bout ! ;) excepté pour toi Loup, mais il est vrai que tu es une créature mystérieuse... ;)

Le secret de Ji possède deux tome très passionnant si je me souvient bien. Ensuite viennent les Enfants de Ji et les Gardiens de Ji, mais ils m'ont moins plus.
Pour ce qui est de la parité hommes/femmes, je rectifie. J'ai réussi à trouver ce weekend quelques personnes de la gente masculine pour lire mon récit ^^ tu n'es plus seul Loup ;)
 

DeletedUser13377

Guest
Chapitre 15 - En territoire ennemi - partie 1


Un cheval ailé … que de questions étaient apparues en même temps que lui. Qui était-il ? Que faisait-il dans cette forêt? Comment pouvait-il communiquer avec moi ? Y a t-il d'autres chevaux ailés en ce monde ? Seules des hypothèses venaient combler le vide que laissait l'absence de réponse à son sujet. Celle qui revenait le plus souvent prétendait que les chevaux ailés avaient dû subsister quelque part. Loin de toute civilisation, loin des regards, sans attirer l'attention. Cette théorie impliquait qu'il y ait d'autre représentant de cette espèce. Mais après avoir questionné Meïllir à ce sujet, je n'avais eu aucune réponse, juste un sentiment d'embarras. Peut-être n'avait-il pas encore assez confiance en nous pour révéler cette information ou peut-être voulait-il protéger les derniers membres de son espèce, s'ils existaient. Peut-être qu'avec le temps, nous finirons par connaître le fin mot de cette histoire. En attendant, je n'étais sûr que d'une seule chose. Il avait un lien particulier et très fort, soit avec Lauvuelle, soit avec le cheval ailé qui l’accompagnait dans ma vision. Mais quel était ce lien ?

Nous nous dirigions au Sud-Ouest de la ville, Langel et moi. Après être entré au sein de la ville, nous nous étions directement mis en quête du marché. Ce dernier n'était pas difficile à trouver. Il suffisait de suivre l'imposant brouhaha qu'il produisait. Je n'avais jamais vu autant de personnes réunies au même endroit et avec autant d'origines différentes. Et le garde n'avait pas menti quand à la taille du marché de la capitale. Il était absolument immense, remplie de couleurs et de senteurs différentes, de produits divers et variés, de marchands pauvres ou fortunés, vendant nourritures, bijoux, vêtements, décorations ou armes, de gardes du corps ou de porteurs proposant leurs services.

Nous avions laissé nos compagnons à la recherche d'épices, conformément aux rôles qu'ils avaient. Ce ne fut pas facile de faire en sorte que Meïllir reste avec eux sans que je sois à ses côtés, mais la présence de Vascor et d'Erya, qui l'avaient soigné, aida à le convaincre. Langel avait insisté pour que je vienne avec lui. Il ne m'en expliqua la raison qu'après être sorti du marché et s'être assuré qu'il n'y avait aucune oreille indiscrète à proximité.

« Il nous faut rencontrer quelqu'un, dans la cité. Je sais où il habite, j'espère qu'il sera chez lui. C'est l'un des nôtres. Je pense qu'il peut nous aider. »

« Je comprends, mais pourquoi avoir insisté pour que cela soit moi qui t'accompagne ? »

« Tout d'abord, mon costume de Samahïn ne passe pas inaperçu. Si je me rendais seul voir notre contact, cela serait louche. En revanche, si j’accompagnais un riche marchand voulant voir quelqu'un, personne ne se poserait de question. Et si je t'ai choisi, c'est parce que je voulais t'épargner le fait de devoir à nouveau jouer au riche bourgeois, surtout dans ce marché. »

Sa remarque me fit tirer un léger sourire et d'un signe de la tête, je le remerciai pour sa compassion.

« Depuis combien de temps cet espion est-il ici ? »

« Évites de dire ce genre de mot. », me reprit-il. « Si tous les habitants ne sont ni soldats, ni gardes, ils ont tous la même haine envers nous. Et ils n'hésiteraient pas à prévenir les autorités si jamais ils nous découvraient. En ce qui concerne notre homme, cela fait cinq ans qu'il est là. »

« Mais comment fait-il pour vous envoyer des messages ? Avec la surveillance, il ne peut entrer et sortir à sa guise. »

« Je t'expliquerai lorsque nous serons sûr de pouvoir parler sans être écouter. »


Nous continuâmes notre route jusqu'à atteindre une bâtisse relativement modeste par rapport aux maisons que j'avais observées dans la cité. J'avais d'ailleurs été quelques peu surpris par l'architecture d'Astarule. Je m'étais attendu à ce que la capitale barbare soit plutôt rustique et mal entretenue, pauvre aussi bien en matière d'art, de culture ou de technologie, avec des maisons en bois et des toits en pailles. Mais il n'en était rien de tout cela. A la place, je voyais une cité vivante et joyeuse. Si la capitale manquait cruellement de jardins, elle compensait par de très nombreuses sculptures et des grandes places constituées de magnifiques dalles ornées artistiquement par des gravures en or, argent ou autre métal précieux. La plupart des maisons suivaient le même modèle. Elles étaient toutes construites avec une pierre de couleur brune et des toits en tuiles de terre cuite. Si la couleur principale des maisons variait du brun clair au marron foncé, on pouvait distinguer certains bâtiments importants par la présence de décorations en or sur leur façade ou par le nombre de sculptures et de statues à proximité. La maison devant laquelle nous nous étions arrêtés possédait les caractéristiques habituelles de la cité, mais elle était plus petite et semblait moins entretenue. De quoi faire croire qu'elle n'avait pas grand intérêt.

Langel frappa à la porte et attendit quelques secondes avant qu'un homme ouvre une petite trappe ne laissant voir que ses yeux.

« Qu'est ce que c'est ? », demanda t-il avec un accent très prononcé.

S'il avait été surpris de voir un Samahïn en face de lui, il n'en laissa rien paraître.

« La cité reprendra son envol », répondit Langel à voix basse.

Sûrement était-ce un code préétabli car la porte s'ouvrit rapidement. L'homme nous laissa entrer avant de nous conduire à une sorte de cave. Il portait des vêtements simples, traditionnelle de ceux que j'avais pu voir dans la cité. Lorsqu'il nous rejoignit, je pus le distinguer un peu mieux. Il était plus grand et mieux bâtis que moi, mais moins que la plupart des habitants Astarioths. Le teint halé, la peau marquée et des cheveux bruns grisonnant laissèrent à penser que cet homme n'était plus tout jeune. Il devait avoir au moins cinquante ans, mais les nombreuses cicatrices que je distinguais pouvait témoigner d'un passé de combat et de guerre. Lorsqu'il s’adressa à nous, tout, dans sa voix et sur son visage, montrait qu'il était furieux.

« Qui êtes-vous et que faites vous ici ? Ma mission n'est pas censée être interrompue ou dérangée ! », Nous invectiva t-il.

« Désolé Neshir, mais notre mission est beaucoup plus importante et requière ton aide. » répondit Langel en enlevant son masque de guerrier Samahïn.

« Langel ? Excuses-moi pour mes paroles mais tu ne devrais pas être ici. C'est extrêmement risqué. Tu es trop connu, et nombre de personnes ici vendraient père et mère pour ta tête, surtout après ce que tu as fait quand tu es parti la première fois. »

« Je le sais. Mais la situation actuelle nécessite de courir le risque. ». Langel se tourna vers moi. Il avait bien vu que j'avais tiqué sur la précédente phrase du dénommé Neshir, mais il fit semblant de ne rien voir. « Je te présente Neshir. Il est nos yeux et nos oreilles dans la cité. Mais c'est également un ami de longue date. »


Alors que Langel faisait l'accolade au dénommé Neshir, mon regard s'attarda sur une série d'instruments étranges dont certains ressemblaient aux appareils optiques utilisés par les différentes villes de Bordheom. Ils étaient néanmoins beaucoup plus petits que celui que j'avais aperçu lors de ma visite de la vigie. Je compris ainsi comment l'espion faisait pour transmettre des messages sans sortir de la ville. La transmission d'un signal lumineux suivant un code précis était un moyen efficace pour communiquer sans se faire repérer.

« Dis moi mon ami, quelle est cette situation dont tu parles ? », Demanda Neshir après nous avoir invité à nous installer plus confortablement. « Qui a t-il d'assez important pour risquer vos vie et la mienne ainsi que votre seule source d'information sur Astarule ? »

« Il est possible que nous ayons retrouvé la princesse Elia. »

Cette réponse fit blanchir le teint de Neshir. Il lui fallut quelques secondes pour se remettre et demander plus d'explications. Langel lui fit un bref résumé des événements des dernières semaines, insistant sur le retour du médaillon à Allarion et sur les nouvelles de sa fille. Il me présenta également comme celui qui avait sauvé Allarion et qui lui avait personnellement redonné espoir, ce qui me gêna et me fit plaisir à la fois. Lorsqu'il eut fini son récit, Neshir avait les mains sur la tête.

« C'est beaucoup d'informations d'un coup. », dit-il. « Mais au moins les nouvelles sont bonnes. », ajouta t-il. « Retrouver la petite Elia après tant d'années, c'est un rêve qui a longtemps été oublié. Et Elliana ? Tu n'en a pas parlé, mais avons-nous des nouvelles ? »

Un soupçon de tristesse passa sur le visage de Langel avant de laisser la place à une détermination sans pareil.

« On ignorons encore ce qu'elle a pu devenir, mais si Elia est vivante, tout me laisse à croire qu'Elliana l'est aussi, de l'autre coté de la mer. Et je vais les retrouver, toutes les deux. Je les ais déjà abandonné une fois. Je ne referais pas la même erreur. »

« Une fois pour toutes, cesse de t'en vouloir. Tu ne pouvais rien faire de plus ce jour-là. Lorsque nous sommes tombés dans cette embuscade, tu étais prêt à te sacrifier pour permettre à Elliana et à ta fille de fuir. Comme nous tous. Si tu n'avais pas agi de la sorte, elles auraient été faire prisonnière ou pire. Tu n'aurais pas pu combattre comme tu l'avais fait s'il fallait en plus que tu t'inquiète pour leur sécurité. Les laisser fuir et retenir l'ennemi était la seule chose à faire. »

« Mais je les ais abandonnées lorsque j'ai cessé de les rechercher. », Ajouta Langel sans en démordre.

« Bien au contraire. Et c'est ce que j'essaye de faire entrer dans ta tête de mule depuis des années. Elliana a voué sa vie à la défense d'Allarion et de ses valeurs. Si tu as du abandonner les recherches, c'était pour protéger Allarion et son peuple des barbares. En faisant cela, tu honorais la mémoire de notre Reine en poursuivant son œuvre. Et quelque fut son sort ce jour-là et où qu'elle soit maintenant, je suis sûr qu'elle serait fière de toi. Tout comme nous le sommes tous. »


Langel avait la tête basse, les coudes sur les genoux, les mains sur le visage. Le discours de son vieil ami l'avait complètement sonné. C'était sans nul doute la première fois que je voyais Langel faire étalage de ses sentiments de cette façon. Et il n'aurait jamais fait cela devant des personnes en qui il n'avait pas une confiance absolue, et cela me toucha profondément. Lorsqu'il releva la tête, il regarda droit dans les yeux, en redressant légèrement les sourcils … comme s'il attendait un commentaire de ma part sur les propos de Neshir. En réponse, ma tête fit un aller-retour de haut en bas. Un hochement qui valait toutes les paroles du monde, qui approuvait les phrases pleines de bon sens de son ami et surtout, qui montrait à Langel que je serais avec lui jusqu'au bout, que j'avais confiance en lui et qu'il pourrait compter sur moi. Une larme, une seule, coula sur sa joue. Un léger sourire apparut sur son visage. Un sourire qui, pour Neshir et moi, valait tout l'or du monde.

Langel mit quelques minutes à se remettre de ses émotions, mais lorsqu'il le fit, nous commençâmes à mettre au point un plan d'action.

« Il nous faut un bateau qui part pour le port du Bout du Monde le plus vite possible. Notre couverture ne durera pas indéfiniment. Et il faudra aussi un équipage. Nous sommes trop peu nombreux et pas assez qualifié pour diriger un bateau par nos propres moyens. »

« Attend un instant … tu as bien parlé du port du Bout du Monde ? Hier, dans la matinée, un bateau a prit le large dans cette direction avec des soldats, des chevaux et des vivres. Je m'étais renseigné au port et en soudoyant quelques personnes, j'ai pu obtenir leur destination mais ils n'ont pas pu me dire quel était l'objectif de cette expédition. Vu que je suis censé prévenir Allarion de tous mouvements de troupes, j'ai envoyé un message hier soir. Mais vous n'avez pas pu le recevoir vu que vous étiez déjà aux portes de la ville. »

« S'ils sont effectivement à la recherche d'Elia, alors nous arrivons trop tard. On ne pourra pas les rattraper. »

« N'en soit pas si sur. S'ils savent qu'Elia se trouve dans une auberge de l'autre coté de la mer, ils ne connaissent ni son nom, ni sa position. », Contredis-je Langel. « Cela pourrait leur prendre du temps. De plus, la mer peut se montrer capricieuse et leur faire perdre du temps avec un peu de chance. Si nous nous dépêchons de trouver une embarcation, on pourra peut-être les rattraper. »

« De toute façon, nous n'avons pas beaucoup d'autres choix. », approuva Langel. « Il faut tenter le coup. Neshir, il faut que tu nous trouves un bateau avec un équipage. J'ai amené de l'or avec moi. Prend ce qu'il te faut. ». Il lui tendit une sacoche bien remplie qui faisait tinter de nombreuses pièces à l'intérieur. « Nous allons rassembler les autres. Nous attendrons ton retour du coté des marchand d'épices. Il faudra faire vite. »

« Ne t'inquiètes pas, j'en fais mon affaire. Sortez en premier, il ne faut pas qu'on soit vu ensemble ici. Je vous rejoins dès que possible.»

Nous remontâmes de la cave et il nous fit sortir. Langel avait remis son masque de guerrier Samahïn et nous repartîmes vers le marché.

« Tu penses qu'il réussira à nous trouver un bateau ? », demandais-je à mon compagnon d'arme.

« Cela fait cinq ans qu'il vit ici, qu'il se fait des relations et qu'il tire certaines ficelles dans l'ombre. Au vu des enjeux, il ne reculera devant rien pour nous trouver un bateau, même s'il doit épuiser toutes les ressources dont il dispose. J'ai toute confiance en lui. »

Nous marchions dans une allée relativement large. Je m'assurai que personne ne pouvait nous entendre avant de lui poser la question.

« J’aimerais savoir. Qu'as tu fait de si terrible lorsque tu es parti d'ici la première fois ? »

Je le sentis hésiter. Il avait ralenti son allure et me regardai du coin de l’œil.

« Il y a une quinzaine d'années de cela, après plusieurs années de recherche infructueuse, j'ai été rappelé à la cité. », Lâcha t-il avec un soupir. « Je n'avais jamais fait le deuil de ma compagne et de ma fille. J'ai passé plus de deux ans à parcourir la cité, à manger des restes, à dormir dans la boue et à passer pour un mendiant. J'ai fait des choses ignobles pour obtenir des réponses qui n'étaient jamais les bonnes. Mais je n'avais qu'un seul but : retrouver les personnes qui m'étaient chères. Lorsque j'ai été rappelé à la cité, il y avait tellement de frustration en moi, tellement de rage et de colères, amplifiées par la tristesse, que je ne suis pas allé par quatre chemins pour sortir de la cité. ». Il eut du mal à terminer sa phrase. « Ce fut un bain de sang. J'ai dévoilé mon vrai visage à Astarule, je marchais au milieu des rues, l'arme à la main. Tous ceux qui ont essayé de m'arrêter sont morts ce jour-là. J'ai avancé sans me retourner une seule fois, balayant de mon arme tout ce qui se dressait devant moi. S'il y a bien une chose dans ma vie que je n'ai jamais réussi à me pardonner, c'est ce jour-là. »

S'il avait eu du mal à m'avouer tout cela, sa voix n'était pas emprunt de tristesse ou de colère. Juste de regrets. Les années ayant suivi ce jour avaient fait de lui un autre homme. Il fallait juste qu'il l'accepte.

« Vous semblez être très proche tout les deux. Depuis combien de temps vous connaissez-vous ? », Demandais-je pour changer de sujet.

« Je dirais … un peu plus de vingt ans. Il était l'un des membres de la garde royale à l'époque, et il fut aussi l'un des mes professeurs lorsque j'étais encore un apprenti. Nous avons souvent combattu ensemble durant la guerre contre les barbares et nous étions très proches au quotidien. Un peu comme Vascor et Lesage. Mais je ne l'avais pas revu depuis qu'il travaille ici. Et je dois bien avouer qu'il m'a manqué. »

Sa voix, cette fois, était empreinte de nostalgie. Les quelques heures passées dans cette vile et en compagnie de son vieil ami l'avait fait voyager de nombreuses années dans le passé. Et si le sentiment d'avoir abandonné ses proches était toujours présent, c'était maintenant l'espoir qui dominait son esprit. C'était quelque chose de nouveau pour lui, et lorsqu'il parlait et malgré son masque, je savais qu'il souriait.

Nous tardâmes à retrouver nos compagnons. Le marché était tellement immense et avec une telle foule que rechercher quelqu'un en particulier revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais nous finîmes par les apercevoir comme convenu près des marchands d'épices. Langel devant conserver son rôle de guerrier Samahïn, ce fut à moi de raconter discrètement la suite des événements et la rapidité avec laquelle il allait falloir agir. Lorsque Neshir nous rejoindra, il faudra se mettre en route pour le port le plus vite possible et embarquer de suite. En attendant, nous ne pouvions rien faire d'autre qu'attendre et continuer de jouer au marchand, en essayant d'être le plus naturel possible.
 

DeletedUser13377

Guest
Chapitre 15 - En territoire ennemi - partie 2


Alors que Vascor, entouré de Sheaba et Baurom, semblait en pleine négoce avec un vendeur d'épice dont les vêtements faisaient penser à un homme des déserts du sud, les autres membres du groupe s'étaient dispersés, visitant les étalages. Seul Lesage était resté à part pour s'occuper des chevaux. Merryl, suivit de son garde du corps Samahïn Langel, était parti observer bijoux et diverses parures tandis qu'Erya et moi, suivit de Meïllir, flânions dans les ruelles du marché. J'étais assez nerveux. Ce n'était pas évident de jouer un rôle déjà agaçant en soit, mais il fallait dans un même temps se frayer un chemin dans cette foule hirsute tout en rassurant Meïllir qui n'en menait par large face à tant de monde. La présence d'Erya était cependant d'un grand renfort. Au premier abord, je n'aurais jamais pensé cela, mais de toute évidence, la plupart des habitants d'Astarule n'avaient de barbare que le nom. S’ils ne faisaient guère attention à moi, ils usaient de toute la galanterie de ce monde devant Erya. Tous ou presque la saluaient, s'inclinaient, ôtaient leur couvre-chef, se bousculaient entre eux pour la laisser passer. J'étais très surpris de constater cela, mais il fallait dire qu'elle jouait son rôle à la perfection. Elle avançait avec la grâce et la noblesse d'une femme de marchand riche et influent. Et cela nous permettait d'avancer sans que Meïllir ne panique.

Nous marchions dans une allée où les gens vendaient essentiellement des objets locaux. Bijoux, vases, nourritures, vêtements, armes, livres … On trouvait de tout dans ce marché. Mais au fur et à mesure que nous avancions dans cette avenue, je voyais de plus en plus de représentations d'une créature. Elle possédait une paire de longues ailes couvertes d'écailles, une queue fourchue et tranchante, une gueule crachant le feu de l'enfer … De toute évidence, il ne pouvait s'agir que de dragons.

« Sais-tu pourquoi il y a tant de dragons représentés ici ? », demandais-je à voix basse à Erya.

« C'est normal, il s'agit de l'emblème de la cité. », me répondit-elle avec étonnement. « Tu l'ignorais ? »

« Je ne connais rien de cette ville. Lorsque j'ai échoué de ce coté-ci de la mer, je ne connaissais rien des Astarioths ou du peuple d'Allarion. Tout comme j'ignorais que les chevaux ailés et les dragons existaient vraiment. Pourquoi le dragon est-il leur symbole ? Sont-ils alliés avec ces créatures ?

« Pas que je sache. On raconte que lorsque les premières guerres éclatèrent entre les Astarioths et les cités de Bordheom, Ils auraient choisi de prendre l'image du dragon comme emblème à cause de notre allégeance envers les chevaux ailés. Ils ont du penser que deux peuples ennemis devaient avoir des emblèmes opposés. »

Nous nous trouvions à proximité d’étalages où livres et représentations de dragons y étaient entassés. Je m'approchais de certains tableaux montrant ces créatures ailées lorsque je sentis une vague de désapprobation dans l'esprit de Meïllir. Il était clair qu'il ne voyait pas d'un bon œil que je m'intéresse aux dragons, ses ennemis naturels. J'essayais de lui transmettre ce que je ressentais, à savoir juste de la curiosité. Lorsque je pris entre mes mains l'un des tableaux, le marchand, flairant un potentiel client, s'empressa de s'approcher.

« Haaa, vous avez le coup d’œil, vous. », me dit le marchand d'un ton mielleux, malgré un fort accent typique de son peuple. « Vous avez entre les mains l'un de mes tableaux les plus rares, datant de plusieurs milliers d'années. Il représente le plus exceptionnel dragon ayant vu le jour. »

« Racontez-moi donc cela mon brave », lui demandais-je en prenant la voix de marchand que je haïssais tant.


« Et bien, le dragon qui est dessiné sur cette peinture est Klistiath, le dragon d'or. Il aurait vécu il y a plusieurs milliers, voir même plus de dix milles ans pour certain. Selon la légende, il détenait une colossale fortune mais avait sans cesse peur de se la faire voler. Pour empêcher cela, il aurait fait fondre tout son or et se serait baigner dedans, afin qu'il puisse constamment déplacer ses richesses avec lui. Mais ce ne sont que des racontars sans fondement que personne ne pourra jamais vérifier. »

Je regardais attentivement le tableau. La peinture semblait très vielle, quelque peu décolorée à certains endroits. Mais je me doutais qu'elle avait du subir quelques retouches et restaurations au fil des siècles. Le dragon dessiné dessus était effectivement recouvert de la queue à la tête d'une couleur dorée. Il était représenté au-dessus d'une ville, démesurément grand et répandant flamme et destruction autour de lui.

« D'ailleurs, », continua le marchand. « Le symbole de la ville est inspiré de lui, pour montrer à tous la puissance et les richesses d'Astarule. »

Je sentais que Meïllir s'impatientait, qu'il n'approuvait pas que je discute avec un barbare … et encore moins pour parler de dragons. Je remerciais le vendeur, quelque peu déçu que je n'achète rien dans sa boutique lorsque tout à coup, je perçus chez le poulain un brusque changement dans ses sentiments. De la surprise, tout d'abord. Puis de l'excitation, un intérêt soudain, et surtout une envie incontrôlable qui le fit se cabrer. Il n'était pas encore bien grand mais suffisamment pour effrayer les passants ainsi que le marchand lorsqu'il se précipita sur les livres.

Alors que j'aurais voulu le réprimander dans son esprit, mes mots sortirent à voix haute.

« Et ben ? Tu commences par me reprocher de m’intéresser aux dragons et voilà que tu te précipite sur des bouquins qui parlent d'eux ? »

Je me rendis vite compte de mon erreur lorsque le marchand, qui se remettait de sa frayeur, et Erya, qui tentait de retenir le poulain, me regardèrent étrangement. L'une me faisait les gros yeux et l'autre regardait Meïllir et moi d'un air soupçonneux. Alors que je m'excusais auprès du vendeur, je compris ce qui avait fait réagir le cheval ailé en essayant tant bien que mal de ranger les livres qui étaient tombés. Je le sentis à travers le médaillon tout d'abord, puis cette sensation vibra dans tout mon corps.
Quelque chose dans ces livres portait la trace de la magie de Lauvuelle.

Je le repérai assez vite, même s'il n'avait rien d'exceptionnel. Hormis le fait qu'il semblait très anciens, il était comme les autres. Poussiéreux, un dragon dessiné dessus, un titre, « L'histoire des dragons » des plus banals. Cependant, il se différenciait des autres par un aspect invisible et imperceptible par le commun des mortels. Car j'aurais pu le jurer, c'était un livre ayant été marqué par la magie de Lauvuelle. Le marchand fut assez surpris lorsque je lui dis que je voulais acheter cet ouvrage, et son air soupçonneux ne fit que se renforcer. Il hésita mais lorsque qu'il vit ma bourse pleine d'or, il céda. Cela ne l’empêcha pas de nous suivre des yeux tout en rangeant son étalage.

« Qu'a t-il de spécial ce livre ? », me demanda Erya avec une certaine dose de reproche dans la voix. « Valait-il vraiment la peine de se faire remarquer ? »

« J’ignore s'il en vaut la peine, mais je suis sur qu'il a un rapport avec celle qui a créée le médaillon que je porte. », lui répondis-je en évitant de prononcer le nom de Lauvuelle ici.

Erya comprit tout de suite ce que je voulais dire et elle fit preuve d'intelligence en ne posant pas d'autre question. Ce genre de sujet ne pouvait être abordé qu'en de endroits sûrs.

« Il faut qu'on parte d'ici. », continuai-je en me retournant vers le marchand qui nous suivait toujours du regard. « J'ai un mauvais pressentiment. Rejoignons les autres en vitesse. »

Nous rejoignîmes Langel et Merryl en nous frayant un passage dans la foule. La tenue de Samahïn ne passait pas inaperçue dans le marché. Je fus heureux de constater que Neshir était déjà là.

« C'est bon, nous avons une embarcation. », commença Langel lorsque nous fûmes à leur hauteur. « Ce n'est pas un bateau de luxe, mais nous nous en contenterons. Il faut réunir les autres et on embarque sur l'heure. »

« Très bien. », lui répondis-je. « Mais il faut se dépêcher. J'ai le sentiment qu'on va avoir des ennuis. »

« Pourquoi dis-tu … ». Il s'interrompit en voyant le livre que je tenais. « Je vous ais demandé de vous fondre dans la masse et de ne pas vous faire remarqué, pas de faire des emplettes ! », dit-il agacé.

« Je t'expliquerais mais il le fallait. ». J'aperçus du coin de l’œil des gardes qui approchait guidés par le marchand soupçonneux. Ce dernier me pointa du doigt lorsqu'il m'aperçut. « On se retrouve sur le port, soyez prêt à embarquer et ne partez pas sans nous. Je vais les éloigner. En attendant, je te prie d’accepter toutes les excuses pour se que je vais faire, Langel. »

Avant qu'il n'ait eu le temps de comprendre ce que je voulais dire, il reçut un coup de poing dans la tempe qui le fit tomber à la renverse. Merryl, en bonne éclaireuse, avait déjà repéré les gardes qui convergeaient dans notre direction, et joua à la perfection son rôle de fille de marchand ayant besoin d'être protégé. J'avais imaginé ce scénario sans vraiment réfléchir, pensant que c'était une bonne idée de faire croire à nos poursuivants que nous n'avions aucun rapport avec un garde Samahïn et une jeune marchande. Il valait mieux que les gardes ne se précipitent qu'à nos trousses au lieu de poursuivre tout le groupe. J'espérais juste que Langel comprendrait cela et qu'il ne m'en voudrait pas trop. Sinon, le nombre de mes dents diminuerait sérieusement …

Nous courions, Erya, Meïllir et moi à travers le marché. La robe de la jeune femme n'était pas d'une grande aide, réduisant grandement sa vitesse. Cependant, dans le marché, la foule était notre meilleur allié. Si elle s'écartait en entendant le galop de Meïllir, elle gênait considérablement nos poursuivants. Je ne savais pas trop quoi chercher, quelles solutions nous pouvions envisager pour les semer. Si nous quittions le marché, nous serions vite rattrapés et ils étaient trop nombreux pour pouvoir les combattre. Mais si nous restions, ils finiraient par nous couper le chemin et le problème serait le même. Ce fut Meïllir qui nous sauva.

J'eus beaucoup de mal à comprendre ce qu'il se passa sur le moment. Nous courions à travers le marché, à bout de souffle et sans destination précise. Mal nous en pris car à force de tourner en rond, nous finîmes par être encerclés. Les marchands et les clients du marché s'étaient tous écartés autour de nous pour faire place à des soldats en armure. Alors que je m’apprêtais à rendre les armes, je sentis une vague de puissance. Cependant, elle ne déferlait pas en moi mais en Meïllir. Une forme de magie très différente de ce que je connaissais apparut et se concentra autour de nous. Elle fut libérée lorsque le jeune cheval ailé hennit de toutes ses forces. Pour une personne normal, ce fut comme si une onde silencieuse et invisible s'était propagée à travers le marché. Pour moi, ce fut assourdissant et aveuglant. L'onde de magie avait provoqué une explosion de lumière et de son qui me terrassa un court instant. Seul Erya, qui n'avait pas été affecté par ce mal, m'empêcha de m'affaisser sur le sol. Toujours sonné, elle me demanda quelque chose que je ne compris pas. Mais je fus assez conscient pour comprendre que les enfers se déchaînaient autour de moi.


Les gardes s'étaient arrêtés, comprenant bien que Meïllir avait fait quelque chose d'inhabituel pour un cheval. Un silence régnait en maître suite à la déflagration de magie. Silence qui fut brisé par un hennissement quelque part dans le marché. Puissant, furieux, répondant à l'appel de son cousin. Il fut peu après repris, d'abord à intervalle régulier puis sans discontinuer. Un hennissement long et sans fin repris par les dizaines, les centaines de chevaux présents dans les alentours. Il fut bientôt suivit par de terribles fracas. Les chevaux se mettaient à ruer et à se cabrer dans tout les sens, renversant des étalages, détruisant les marchandises, terrorisant les clients et les marchands, bousculant les gardes qui nous barraient la route. Deux d'entre eux, particulièrement calme par rapport à leurs congénères, vinrent jusqu'à nous. Malgré l'incompréhension qui se lisait sur nos visages et suivant la confiance et l'assurance de Meïllir, je montai sur le dos de l'un d'eux, suivit de près par Erya. Ils nous firent traverser le chaos qu'était devenu le marché sans inquiétude, les gardes étant trop occupés à tenter de calmer les chevaux … ou à fuir. Nous n'avions aucun contrôle sur eux. Mais à les voir suivre Meïllir, j'avais l'impression que ce dernier exerçait une sorte d'emprise, de domination magique sur ses congénères. J'ignorais comment, mais il semblait qu'il arrivait à maîtriser une forme de magie, certainement propre à son espèce. Ce poulain se révélait décidément être plein de surprise, et j'étais persuadé qu'il m'en réserverait beaucoup d'autres.

Nous sortîmes au galop du marché, Meïllir en tête. Si la couverture qu'il avait sur le dos, dissimulant sa vraie nature, le gênait pour avancer, il n'en montrait rien. Il courrait à toute allure dans les rues de la cité, comme s'il savait précisément où il devait aller. Du moins, je l'espérais. Je n'avais pas la moindre idée de la destination qu'il avait choisi, mais une chose était sûr, nous y allions aussi. Tout comme moi, Erya ne semblait pas comprendre grand chose à ce qui se déroulait en ce moment. Mais le dévouement et la fascination dont elle faisait preuve envers les chevaux ailés lui donnaient suffisamment de courage et de confiance pour suivre aveuglement Meïllir. Si nous eûmes droit à quelques instants de tranquillité, cela ne dura pas longtemps. Nous entendîmes tout d'abord des corps d'alarme qui résonnèrent dans la ville, puis des cris et des bruits de cavaliers, signifiant que nous étions repérés et à nouveau poursuivis. Cela ne déstabilisa pas pour autant notre guide qui continua de galoper dans les rues, esquivant les patrouilles Astarioths.

Au détour d'une ruelle, nous finîmes par apercevoir la mer ainsi que le port. Il était étrange de voir à quel point nous venions de passer de rues étroites à une immense esplanade faisant face à une eau fourmillant de bateaux. Ces derniers formaient un groupe très disparate, où navires petits et grands, colorés ou non, vieux ou neuf, tentaient de se frayer un chemin pour accoster ou pour quitter le port. Nous étions à peine arriver devant les premiers bateaux que déjà nos poursuivants sortaient des ruelles. Si je me demandais comment nous allions retrouver nos amis dans une pareil cohue, Meïllir, quand à lui, ne semblait ni troublé ni inquiet par cette perspective. Comme guidé par un sens qui n'était pas à ma portée, il filait vers un bateau en particulier. Déjà voilé, des rameurs prêts à sortir le bateau du port, de l'agitation sur le pont et des personnes avec des airs familiers, il s'agissait sans nul doute de l'embarcation trouvée par Neshir.

Lorsqu’ils nous virent arriver à toute vitesse poursuivit par une dizaine de garde à cheval et une douzaine de responsables de la sécurité du port à pied, ce fut le branle-bas de combat. Langel, Baurom et Merryl se précipitèrent à notre rencontre, arme aux poings. Sheaba, avec son arc, accompagné de Vascor et Lesage équipés d'arbalètes, étaient restés sur le pont pour nous couvrir. Pour pouvoir les rejoindre, il nous faudrait abandonner nos montures car la rampe d'embarquement actuellement en place ne nous permettait pas d'embarquer directement avec nos chevaux.
La confrontation serait alors inévitable …


A peine étions nous descendu de cheval qu'ils étaient sur nous. Pour éviter qu'il se fasse blesser dans la mêlée, j'avais enjoint Meïllir à monter directement à bord sans nous attendre. Sa petite taille de poulain le lui permettait facilement. Si certains Astarioths possédaient l'avantage qu'offraient leurs chevaux, cela fut de courte durée. La plupart furent fauchés par des projectiles tirés depuis le bateau tandis que les autres tombèrent sous les coups de la longue épée de Baurom. La cavalerie anéantie, les gardes du port hésitèrent à charger à leur tour. Mais lorsqu'ils virent des renforts sortir des ruelles, ils n'eurent plus le choix. Au moment où nous engageâmes le fer avec ces derniers, Langel se glissa à mes cotés.

« Que leur avez vous fait ? Ils n’ont pas l'air d'humeur joyeuse. », Me demanda t-il.

« Heu … comment te dire ? », lui répondis-je en déviant un coup de lance. « Je crois que nous avons en grande parti détruit leur marché. ».

Il me regarda entre deux assauts avec un mélange d'étonnement et d'admiration.

« A vous deux, vous avez réussi à détruire le plus grand marché de la région, la fierté des Astarioths? Je suis impressionné … et je te félicite car tu es officiellement devenu ennemi publique d'Astarule. »

Malgré la bataille qui se déroulait, je regardais Langel qui souriait. Plus que combattre et tuer des barbares, j'avais, sans vraiment le savoir, balayé l'un des principaux symboles de la puissance d'Astarule et il faudrait certainement de longs mois, voir des années avant que la force économique de la cité s'en relève. Langel ne pouvait que se réjouir de la tournure des événements, lui qui nourrissait une haine sans limite envers les Astarioths.

« En tous cas, j'espère que ton bouquin en valait la peine car il va nous falloir combattre pour pouvoir sortir du port. Et je n'oublie pas que je te dois un»

Le combat tourna cependant très vite à notre avantage. Entre Sheaba, Lesage et Vascor arrosant les alentours de flèches et de carreaux et Langel, Merryl, Baurom et moi qui écrasions les survivants, nos assaillants ne tardèrent pas à battre en retraite. Ce moment de répit nous permit de détacher le bateau retenu par les cordes d'amarrages, et d'embarquer rapidement. Le navire en question n'était pas très grand, bien moins que celui sur lequel j'avais embarqué au port du Bout du Monde, mais cela lui donnait l'avantage de la maniabilité, ce qui nous serait très utile si nous voulions sortir d'ici. Vascor, Lesage, Baurom et moi-même aidâmes l'équipage du bateau en nous plaçant sur les bancs de rame, afin de gagner en vitesse. Heureusement pour nous, le port était essentiellement constitué de navires marchands qui n'avaient pas la moindre idée de qui nous étions et qui s'en fichaient éperdument. La rapidité avec laquelle nous avions pu fuir et le manque d'organisation de nos adversaires nous permirent de nous faufiler dans le port et d'en sortir sans trop de soucis, malgré quelques tirs de flèches inoffensifs. Au vu du chaos que nous avions provoqué en ces lieux, il leur faudrait plusieurs heures avant qu'ils ne puissent envoyer des bateaux à nos trousses. D'ici là, j'espérai juste que nous serions le plus loin possible d'Astarule.

Lorsque nous fûmes hors de porté des flèches ennemies, Langel entreprit de faire l'inventaire des blessés avec le Capitaine, un certain Yoleth. Fort heureusement, il ne manquait personne à l'appel. Seul un membre d'équipage avait reçu un de ces projectiles dans le bras et était déjà entrain de se faire soigner par Erya. Les voiles avaient remplacé les rameurs, et nous filions à bon train. Je tenais toujours le livre que j'avais acheté sur le marché. L'histoire des dragons … en quoi cet ouvrage pouvait-il nous apporter quelque chose ? Qu’aurions-nous à gagner en s'intéressant aux dragons ? Et surtout, en quoi Lauvuelle était-elle liée à ce livre ? Lesage et Vascor, se glissèrent derrière moi.


« C'est … pour ce bouquin que tu as mis une droite à Langel, détruit un marché, renversé plusieurs centaines de marchands et d'Astarioths et mis la pagaille dans un port ? », commença le premier.

« Et que nous avons du combattre pour nous enfuir ? », renchéri le second.

« Enfin nous, on était à couvert entrain de tirer à l'arbalète, », corrigea Lesage. « Mais là n'est pas la question. On a failli mourir pour un bête livre sur les dragons. »

« Je veux bien mourir pour une noble cause … mais pas pour les dragons », Fit remarquer Vascor. « Ils puent, ils sont moches et ils bavent partout. »

« Comment pourrais tu savoir cela toi ? Et puis comment feraient-ils pour baver tout en crachant du feu ? »

« J'en sais rien, moi. Tu n'as qu'à aller leur demander ! »

Ce fut Baurom qui interrompit les deux inséparables qui étaient partis dans une joute verbale dont ils avaient le secret

« Silence, tous les deux. », gronda t-il. Il se tourna vers moi. « Pourquoi es-tu si intéressé par ce livre ? »

Le silence tomba sur le pont. Tout le monde me regardait, attendant une réponse extraordinaire que je ne pouvais leur fournir. Même les hommes d'équipage me fixaient des yeux.

« Je n'en sais rien. », finis-je par lâcher. « Je n'ai pas encore découvert pourquoi il est si important. J'ai juste, tout comme Meïllir, le sentiment que ce livre a quelque chose à voir avec Lauvuelle. Mais c'est très flou et je ne l'ai pas encore regardé avec attention. Je pourrais peut-être vous en dire un peu plus quand je l'aurais fait. »

Je pus facilement lire sur le visage de mes amis, le sentiment de frustration et de déception qui les envahissaient. Et je ne pouvais que partager leur état d'esprit car c'était moi qui les avais entraînés là-dedans sans me soucier des conséquences. Alors que chacun regagnait sa place auprès de Langel pour y recevoir des consignes, me laissant seul avec mon livre, le pouvoir de Lauvuelle se réveilla.

« Regardez ! »

Alors que la curiosité reprit le dessus sur mes compagnons, le médaillon pendu à mon cou se mit à briller de son habituelle couleur bleue. La lueur s'intensifia jusqu'à produire de petites étincelles qui vinrent recouvrir le livre, bien ancré dans mes mains. Comme s'il avait en fait une couverture, comme si l'apparence du livre n'était qu'une illusion, je le vis se métamorphoser.
Les coins abîmés se reformèrent.
Les couleurs délavés se ravivèrent.
De vieux, il passa à neuf.
Les formes changèrent, le dragon laissant place à un cheval ailé.
Les lettres se modifièrent.
L'histoire des dragons n'était plus.
Un nouveau nom s'était formé, que je prononçai à voix haute.
« La légende d'Allarion »
 

DeletedUser13377

Guest
Voici donc le chapitre 15 du livre "officiellement nommé" à partir de ce jour: "La légende d'Allarion"
J'espère que cela vous plaira et je vous souhaite une bonne lecture
 

DeletedUser15083

Guest
Superbe !! J'aime beaucoup cette suite !! J'ai hâte de connaître la suite, et encore une fois, bravo pour cette histoire !! ;)
 

DeletedUser15083

Guest
Crois moi, tant que tu continueras à écrire comme ça, tu l'entendras ! :)
 

DeletedUser13377

Guest
Et ben j'espère continuer à écrire des chapitres qui vous plairont :)
Le prochain chapitre en est environ à la moitié, mais je ne peux pas en révéler le nom, sinon cela serait un gros spoil ^^
 

DeletedUser13377

Guest
Cela fait maintenant déjà plus d'un an que l'histoire "La légende des Wraiths", devenu par la suite "La légende d'Allarion" apparaissait sur le forum de ma guilde, puis transférer ici sur cette merveilleuse section qu'est celle des récits. 60 000 milles mots plus tard sortait le quinzième chapitres, symbolisant la (probable) moitié de ce livre. Rien n'aurait était possible sans certains membres du jeu et sans les membres de ce forum qui ont su me donner à de nombreuses occasion conseils, soutiens et inspirations en lisant leurs propres œuvres.

Le chapitre 16 en est environ à la moitié, mais pour des raisons "d'alertes spoils", je n'en dévoilerai pas le titre. Si vous préférez une version pdf, je peux vous l'envoyer par mail.

Encore merci à vous qui faites vivre mon histoire :)

Votre romancier et dévoué serviteur,
Woogeek
 

DeletedUser15083

Guest
Je pense parler au nom de tous tes lecteurs en te disant que ton histoire a su "vivre" et se développer uniquement grâce à ton travail et ton acharnement. Si nous (étant une de tes lectrices, je me rentre dans le lot :p) avons pu te soutenir ou t'aider à certains moments, et bien tant mieux ! Mais nous attribuer le mérite d'avoir fait tout cela est très éxagéré ! (Selon moi bien sûr ;))

De mon côté, je ne te remercierais jamais assez pour m'avoir fait voyager à travers ton monde merveilleux ! Dlnc encore et toujours: Merci !!

J'ai, encore une fois, hâte de découvrir la suite de cette aventure !!

Encore merci, et à bientôt !! :D

PS: si certains lecteurs ne sont pas d'accords avec ce que j'ai dit, dites le hein !! ;)
 

DeletedUser13377

Guest
Merci à toi pour ces mots, mais si mon histoire a pu vivre c'est aussi grâce aux lecteurs, qui m'ont encouragé et qui, par leurs commentaires, m'ont donné envie de continuer ce récit. Et c'est maintenant avec grand plaisir que je vous offre mon monde, à toi et à ceux qui me lise :)
 

DeletedUser15083

Guest
Et nous ne te remercierons jamais assez pour ce beau cadeau ! J'abandonne ici ce débat, car je sais parfaitement je jamais je n'aurai le dernier mot ! ;) Je vais donc simplement savourer ma lecture, tout en patientant sagement jusqu'à l'arrivée de ce nouveau chapitre ! ;)
 

DeletedUser13377

Guest
Bonjour à vous,

Je vous prie de m'excuser pour le temps que je mets à écrire ce nouveau chapitre, mais c'est un peu compliquer en ce moment pour trouver des moments pour m'y consacrer. En effet, je rentre dans la période "fin de stade" avec soutenance et rapport à la clé tout en devant mettre les bouchées double au boulot. Qui plus est, ce chapitre (dont je ne peux toujours pas révéler le titre ;) ) est particulièrement difficile à écrire.
Encore désolé pour l'attente et à très bientôt :)
 

DeletedUser15083

Guest
Bonjour :)

De mon côté aucun problème, j'attendrai le temps qu'il faudra ! L'impatience commence à grandir et du coup, je vais très certainement beaucoup apprécier ce nouveau chapitre ! ;)
Bonne chance et à bientôt !;)
 

DeletedUser13377

Guest
Et ben j'espère que tu n'aura pas à attendre trop longtemps, et surtout j'espère que tu l'aimeras (car il est un peu différent des autres et particulièrement compliqué à écrire). Du coup, il sera plus long à finir ^^
Mais je bosse dessus dès que je peux ;)
 

DeletedUser15083

Guest
J'espère aussi !! ^^ Je n'en doute pas ! J'ai tellement hâte de le lire !! Pas de problème ;)
Ah, dans ce cas, je n'ai rien à redire... ;)
 

DeletedUser13377

Guest
Bonjour à tous,

Cela faisait longtemps que je n'avais pas écris ici. J'en suis désolé. Mais rassurez vous, je n'ai pas abandonné mon projet loin de là. C'est juste que, comme précédemment écris, j'ai été un peu beaucoup débordé. Et que le prochain chapitre est extrêmement complexe est long. Mais selon moi il devrait bientôt voir le voir et vous en aurez pour votre patience (sa longueur représente à lui seul 1/5 de ce que j'ai écris pour l'instant, soit plus de 20 page A4 ^^) S'il est aussi long, c'est parce que je n'ai pas eu le coeur de le scinder (vous le comprendrez en le lisant)
Enfin voilà, encore un peu de patience :)
Bon jeu à tous,

Votre romancier et dévoué,
Woogeek
 

DeletedUser13377

Guest
Bonsoir à tous.

Juste un petit message pour vous dire que le chapitre est enfin fini. Il ne me reste que la relecture et la correction orthographique. Vu la longueur du chapitre, il est probable que cela prenne encore un peu de temps mais je pense être en mesure le sortir dans le courant de la semaine prochaine.

Encore un peu de patience :)

Votre romancier et dévoué,
Woogeek
 

DeletedUser13377

Guest
La légende d'Allarion

Chapitre 16: Le récit de Lauvuelle - Partie I


« Moi, Lauvuelle d'Allarion, j'écris ces pages afin que la vérité perdure après ma mort, afin que les connaissances, s'érodant et s'effaçant au fil des siècles, renaissent de leurs cendres et afin que les générations suivantes ne fassent pas les mêmes erreurs que moi. Je ferais en sorte que seule une personne de ma lignée, guidée par l'héritage de mes pouvoirs, soit capable de lire cet ouvrage qui relate les causes et conséquences de cette terrible guerre opposant les chevaux ailés, symboles d'Allarion, et les dragons, assaillants avides et cupides. Si cette guerre est aussi atroce et dévastatrice dans les deux camps, il est encore plus terrible de constater que cette guerre du ciel est avant tout une guerre des hommes. ».


La crainte …
La tension …
L'angoisse …
Ces trois sentiments furent omniprésents durant la journée. Autant chez les hommes d'équipages que chez les membres de notre groupe. Nous avions passé de nombreuses heures à scruter l'horizon, cherchant la moindre forme pouvant ressembler à un navire Astarioth. Après les dégâts que nous avions causés lors de notre précédent passage dans la capitale, il aurait été logique qu'ils tentent de nous rattraper pour se venger. Mais il n'en fut rien et le soulagement avait maintenant pris place dans le cœur des personnes présentes sur la Perle d'Istermund. Istermund était une région très au Sud, remplis de zones désertique, connu pour leur sable de grande qualité et le verre qu'ils façonnent et dont le capitaine Yoleth et ses hommes étaient originaires.

La nuit était tombée. Afin de rester invisible aux yeux d'éventuels poursuivants, Langel et le capitaine avaient décidé qu'aucune lumière ne devait éclairer le pont. Le ciel couvert aidant, cela nous garantissait une nuit tranquille, sans crainte de se faire attaquer. J'étais descendu dans nos quartiers pendant que mes compagnons finissaient de préparer le bateau pour la nuit. Toute la journée, j'avais attendu avec impatience le moment où je pourrais étudier de plus près ce livre qui s'était métamorphosé sous mes yeux. « La légende d'Allarion » … il ne pouvait plus s'agir de simples coïncidences. Appelons cela la providence, la volonté de Lauvuelle ou la magie, il était clair que j'avais plus qu'un simple rôle à jouer et que les destinées d'Allarion et de la mienne étaient étroitement liées.

J'avais pris le livre en main. Sa couverture souple irradiait à présent de la magie de Lauvuelle. S'il était difficile de juger un dessin, j'aurais cependant juré que le cheval ailé représenté sur l'ouvrage était celui que j'avais aperçu en rêve aux cotés de Lauvuelle. J'ouvris délicatement le livre. Il était étrange de voir à quel point la magie avait réussi à le préserver des ravages du temps. Il ne semblait pas abîmé, pas le moins du monde jauni ou décoloré. Il était neuf, comme si une protection l'avait entouré à l'instant même où il fut conçu. Je fus d'autant plus surpris lorsque je m'attardai sur ce qui était écris sur la première page. Les phrases, les mots, les lettres … aucuns de ces symboles ne m'était familier. Mais, par une force que je ne m'expliquais pas, je comprenais leur signification. J'arrivais à lire cette langue sans effort ni réflexion. Les lettres et les mots se transformaient dans mon esprit au fur et à mesure que mes yeux parcouraient le texte. Je fus arraché à ma contemplation et à mon étonnement par l'arrivé de mes compagnons, Erya en tête.

« Alors, tu as trouvé quelque chose sur ce fameux livre ? », Me demanda-t-elle précipitamment et l'air surexcité.

« Doucement Erya, », Intervient Langel. « Laisses nous le temps d'arriver et de nous installer, histoire que tout le monde entende ce que ce livre peut nous apprendre. »

Une fois que tous mes compagnons furent confortablement assis autour de la table présente dans nos quartiers, je pris la parole.

« Tout d'abord, est-ce que quelqu'un sait lire ce langage ? », Leur demandai-je en passant derrière chaque personne pour leur montrer les lignes inscrites sur le livre. Seule Erya et Shaeba semblèrent en reconnaître quelques-uns.

« On dirait un vieux langage, antérieur à la création du royaume de Bordheom. Je crois reconnaître certains symboles, mais je ne saurais pas les traduire. », M'expliqua Shaeba.

« C'est pareil pour moi », Enchaîna Erya, un peu déçu. « Je sais que c'est un ancien dialecte de notre peuple ayant disparu au fil du temps. Je suis souvent tombé sur ce genre d'écrit en faisant des recherches dans la bibliothèque d'Allarion, mais sans quelqu'un pour traduire, je ne m'y suis pas trop intéressée. »

« Tu veux dire qu'aucun d'entre nous ne peut déchiffrer ce manuscrit ? Il peut contenir d'importantes informations. Nous n'allons quand même pas attendre de retourner à Allarion pour que quelqu'un le traduise, n'est-ce pas ? », S'emporta légèrement Vascor.

« Et que voudrais tu faire ? Abandonner Elia, notre quête ainsi que tout espoir de préserver Allarion et son peuple ? Le problème est le même que pour Meïllir. Si nous voulons le protéger ainsi que ce livre et les secrets qu'il contient, nous devons continuer notre chemin vers notre Princesse. », Lui-répondit Lesage.

Alors que je m'amusais à les voir se chamailler, je croisai le regard de Langel. Et je fus quelque peu surpris de voir dans ses yeux la même lueur de joie et de gaieté qui parcouraient les miens. Je voyais bien qu'il était content d'être ici, en notre compagnie, et que pour une fois, nous n'avions ni ennemi, ni monstre à nos trousses, pas de marche forcée ni de course effréné à effectuer. Il était tout simplement heureux … et je me rendis compte rapidement qu'il avait compris mon petit manège.

« Mais si ce n'est pas pour nous apprendre quelque chose d'essentiel, pourquoi est-ce qu'il nous apparaît maintenant, ce bouquin ? », Persista Vascor.

« Je n'en sais rien, mais ce n'est pas une raison pour tout envoyer en l'air et foncer tête baisser jusqu'à la cité. », Continua Lesage.

Alors que les deux inséparables allaient repartir sur une joute verbale devant les regards amusés de leurs compagnons, j'intervins.

« Messieurs, loin de moi l'idée d'interrompre votre discussion endiablée, mais j'ai une solution pour vous. Je pourrais vous lire ce livre. »

Sept paires d'yeux se tournèrent vers moi, seule celle de Langel se sembla pas étonnée.

« Tu … tu peux lire ces symboles? », me demanda Erya, balbutiante.

« Non seulement il n'a plus été parlé ou écrit depuis plusieurs millénaires, mais c'est également un langage qui provient d'une contrée qui t'était encore inconnu il n'y a pas si longtemps. Comment pourrais-tu le comprendre ? », Enchaîna Sheaba.

« Par magie, n'est-ce pas ?», Intervint Langel avant que je ne réponde. « Tout est lié à la magie ces temps-ci. Pourquoi est-ce que cela changerait maintenant ? », ajouta-il en me lançant un clin d’œil.

« Je ne peux l'affirmer, mais c'est effectivement ce que je pense. Je ne connais aucun de ces signes étranges qui sont dessinés sur ce livre, mais je comprends leur signification. »

« Et un pouvoir de plus à ajouter à ta panoplie. Après les soins miraculeux, les combats entourés de flammes bleues, la détection de cheval ailé en détresse et la rénovation express de vieux livres, voilà maintenant que tu possèdes la lecture instantanée d'écriture ancienne. Tes pouvoirs ne cessent de m’impressionner. », Déclara Vascor, faisant sourire toute l'assemblé.

Si la remarque était teintée d'humour, elle ne pouvait cependant pas être plus vraie. Depuis que le médaillon s'était retrouvé en ma possession, je découvrais jour après jour l'étendue de la puissance qu'il recelait et les possibilités qu'il offrait. Et au vu des événements qui s'enchaînait, je ne pouvais m’empêcher de penser qu'il n'y avait pas de hasard dans tout cela, que tout était organisé par quelqu'un ou quelque chose.

« Je pense que nous tous ici aimerions connaître les informations contenues dans ce livre. », dit Baurom de sa voix grave et posée.

Je fus une nouvelle fois le centre d'attention, avec cette fois des regards attentifs et curieux posés sur moi. J'acquiesçai, après avoir parcouru l'assistance de mes yeux. Je m'assis confortablement dans mon fauteuil, et j'ouvris le livre.

« Moi, Lauvuelle d'Allarion, j'écris ces pages afin que la vérité perdure après ma mort, afin que les connaissances, s'érodant et s'effaçant au fil des siècles, renaissent de leurs cendres et afin que les générations suivantes ne fassent pas les mêmes erreurs que moi. Je ferais en sorte que seule une personne de ma lignée, guidée par l'héritage de mes pouvoirs, soit capable de lire cet ouvrage qui relate les causes et conséquences de cette terrible guerre opposant les chevaux ailés, symboles d'Allarion, et les dragons, assaillants avides et cupides. Si cette guerre est aussi atroce et dévastatrice dans les deux camps, il est encore plus terrible de constater que cette guerre du ciel est avant tout une guerre des hommes. ».

« Une personne de ma lignée? Mais alors comment est-ce possible ? », Commença Erya avant de se faire interrompre par Lesage.

« C'est la seul chose qui te choque ? On vient quand même de tomber sur un livre ayant été rédigé selon toute vraisemblance par Lauvuelle en personne. »

« Silence tous les deux ! On débattra après. Laissons le finir ! », Leur asséna Langel avant de me faire signe de reprendre.

« An 20 avant Allarion

C'est à ce moment que tout commença. J'avais récemment fêté mes seize ans et je fus particulièrement heureuse lorsque les premiers signes d'une aptitude magique firent leur apparition. Mes professeurs ayant la même opinion que moi, ils décidèrent de m'envoyer à l'académie de magie pour suivre une formation. C'est ainsi que je quittai l'école classique pour rejoindre des cours spécialisés dans l'art et l'étude de la magie. J'y passais cinq années, durant lesquelles mes pouvoirs et ma capacité à les utiliser grandirent très rapidement. Il n'y avait que très peu de monde, élèves comme professeurs, étant capables de rivaliser avec mes pouvoirs. L'un d'entre eux, Tarïn, était mon concurrent le plus acharné. C'était un jeune garçon, deux ans de moins que moi, toujours habillé comme s'il allait rendre visite au roi et cherchant constamment à montrer qu'il était le meilleur. Si nous étions adversaire en classe, nous n'étions pas pour autant ennemi dans la vie. Disons qu'on ne se côtoyait pas tellement. Cela fut encore plus vrai lorsque nous quittâmes l'académie.

An 15 avant Allarion

Après les cinq années de formation, Tarïn et moi étions devenus des magiciens accomplis. Et comme si, l'un comme l'autre, nous ne voulions plus se retrouver concurrents, nous suivîmes des chemins différents. De mon côté, je m'employai à perfectionner mon art et à découvrir les secrets que recèle la magie. Je passais de longues heures dans la bibliothèque, lisant des manuscrits vieux comme le monde, à la recherche de mystères à éclaircir ou de nouvelles connaissances à étudier. Aux cours de ces années, je m'étais également rendu dans de nombreux lieux magiques, afin de m'imprégner de leur pouvoir, et rencontrer de nombreuses personnes, qui m'apprirent plus que je n'aurais jamais imaginé. Durant ces voyages, je fus former à de très nombreuses facultés, comme le pouvoir de soigner, la maîtrise des éléments, certaines formes de divination ou encore la magie de combat. Cette dernière fut particulièrement longue et compliqué à apprendre, car elle nécessitait de maîtriser également différents arts martiaux, tels que le combat à l'épée, à mains nues ou encore à l'arc. Ma détermination, mes facultés d'apprentissages et mes aptitudes naturelles à la magie m'ont permis d'assimiler ces compétences en à peine une décennie alors que cela aurait nécessité toute une vie pour de nombreuses personnes. Tarïn, quant à lui, entra dans l'armée, mettant ainsi ses pouvoirs au service de la guerre. Il s'y distingua à de nombreuses occasions, notamment lorsque la guerre contre les hommes venus de l'Est, les Méhiïtes, éclata. Il y vit une merveilleuse opportunité pour lui de montrer la puissance de sa magie et d'accéder au rang qu'il mérite. Il déchaîna ses pouvoirs, repoussant presque l'ennemi à lui seul et faisant preuve d'une férocité et d'une combativité à toute épreuve. J'aurais presque été fière de lui, si son but avait été tout autre.

An 10 avant Allarion

Il savait, comme de nombreuses personnes au sein du royaume, que le Roi était malade et mourant depuis quelques temps. N'ayant pas d'héritier, il reviendrait au conseil de débattre et de voter pour désigner un successeur digne de ce nom. Si cela n'est pas spécialement commun, des cas similaires s'étaient déjà déroulés dans notre histoire, et le trône revenait généralement aux personnes les plus influentes, les plus importantes ou ayant accompli de grandes choses pour notre peuple. Sachant cela, Tarïn avait travaillé à se faire des relations avec d'influentes personnes et à renforcer la sécurité de nos frontières après avoir renvoyé les envahisseurs Méhiïtes chez eux. Il s'était fait une grande renommée, il possédait de nombreux alliés politiques et peu de gens doutaient de sa nomination à la régence. Mais ce destin n'était pas pour lui.

Alors que les problèmes de succession agitaient le royaume, mon esprit était occupé à toute autre chose. Après avoir passé six mois à déchiffrer un manuscrit datant de plusieurs milliers d'années avant ma naissance et écrit par l'un des plus sages et des plus respectés magicien de l'époque, Nhimeis le Grand, j'avais pu déterminer le lieu exact d'un ancien site spirituel perdu au cœur de la montagne, dans les cavernes aux cristaux. N'étant qu'à une journée de cheval, je décidai de m'y rendre. Le lieu en question était très connu pour sa composition naturelle de cristaux bleus, mais à part la beauté de cet endroit, ces grottes ne possédaient guère de richesses. J'étais cependant très étonnée qu'il pouvait y avoir là-bas un site magique que personne depuis des années n'avaient été capable de trouver, ni même d'en envisager la possibilité.

Une fois arrivée à l'entrée des cavernes aux cristaux indiquée sur le vieux manuscrit, je ressentis tout de suite une forme de magie présente dans l'air. J'en fus d'autant plus surprise que cette sensation me vint naturellement. Je ne voyais que deux scénarios possibles et tous deux me semblaient très improbables à l'époque. Soit aucune personne sensible à la magie n'était venue en ces lieux, soit cette forme de magie réagissait d'une manière particulière avec moi. Décidant qu'il y avait effectivement matière à étudier cet endroit, je pénétrai dans la grotte, me faufilant à travers les cristaux et laissant mon cheval à l'extérieur. Le moins que je pouvais dire, c'est que l'endroit était merveilleusement beau. La lumière qui se reflétait aux entrées des grottes illuminait les lieux d'une douce lueur bleutée, éclairant suffisamment pour avancer sans encombre.

Malheureusement pour moi, le site spirituel en question n'était pas indiqué avec précision et il me fallait avancer un peu à l'aveugle dans ce labyrinthe de cristaux. Bien que j'aie pris des notes et des repères pour ne pas m'égarer, je me retrouvais vite confuse, à faire des aller-retour sans m'en rendre compte et au bout du compte, me perdre totalement. En temps normal, ma magie aurait dû me permettre de sortir de là facilement, mais pour une raison que j'ignore toujours, elle s'était retrouvée inefficace, comme bloquée ou altérée par la magie qui stagnait dans ces grottes. J'ignore combien de temps j'avais passé à parcourir les cavernes aux cristaux mais cela devait se compter en plusieurs dizaines d'heures. Alors que je commençais à désespérer, mes provisions étant bien diminuées, je reçu de l'aide …

Je m'étais posé par terre, la tête contre la roche, lorsqu'une lumière apparut au fond du tunnel. Une lumière douce, agréable, réconfortante et qui étrangement ne se répercutait pas sur les cristaux qui tapissaient les murs. Je la vis se déplacer lentement vers la gauche et disparaître derrière un pan de roche. Pris d'un regain de vitalité et d'espoir, je courus pour la rattraper. Heureusement pour moi, elle n'avançait pas très vite. Lorsque j'arrivai à sa hauteur, je pus l'admirer de plus près et je compris. La boule de lumière était en fait une Nimude, une jeune femme d'une quinzaine de centimètre qui étincelait à un mètre au-dessus du sol. Émerveillée devant une telle beauté, je ne pus qu'écarquiller les yeux sans prononcer un mot. Devant mon ébahissement, la Nimude eut un petit rire cristallin qui résonna dans la grotte et elle me fit signe de la suivre. J'obtempérai sans poser de question. Nous passâmes une ou deux heures à parcourir les cavernes jusqu'au moment où je vis la Nimude traverser un mur devant moi. Tout d'abord surprise, je compris rapidement que ce pan de mur n'était qu'une illusion. J'avais maintenant la preuve que de la magie était effectivement à l’œuvre en ces lieux. La Nimude était passé tout naturellement à travers ce mur imaginaire, mais ce n'était si évident que cela de s'avancer droit sur un mur en espérant le traverser et sans savoir ce qu'il y avait derrière. En fermant les yeux et en inspirant un grand coup, je me décidai à avancer. Il n'y eu pas de résistance, mais lorsque je rouvris les yeux, je me demandai si je n'étais pas encore dans le mur. L'obscurité autour de moi était totale, en total contradiction avec les précédents tunnels qui rayonnaient de lumière bleue, et la Nimude avait disparu. Ma magie ne fonctionnant toujours pas en ces lieux, me repérer était impossible et j'avançai très lentement, progressant en longeant l'une des parois.

Cela ne dura pas longtemps. La lumière de l'extérieur fit rapidement son apparition, éclairant un escalier qui débouchait sur l'extérieur. Alors que je posais mon pied sur la première marche, j'entendis un terrible rugissement, chargé de rage et de colère, provenant de l'extérieur. Bien qu'au cours de mes voyages, j'avais entendu et étudié de nombreux cris d'animaux, celui-ci m'était étranger. Mais il me semblait évident, à la puissance du hurlement, que la créature devait être particulièrement imposante. Alors que je gravissais l'escalier prudemment, un nouveau cri se fit entendre, moins brutal, plus mélodieux, qui me poussa sans m'en rendre compte à accélérer mon allure. Un hennissement déterminé.

Une fois le haut de l'escalier atteint, je me retrouvai à l'air libre. Le lieu dans lequel je me trouvais était très étonnant et très différent de la caverne aux cristaux. Une immense place se dressait devant moi, entouré de part et d'autre de hautes falaises abruptes. Les murs étaient sculptés à même la roche et les fresques s'étendaient à perte de vue. Il y avait de nombreuses entrées semblables à celles que j'avais utilisées, mais qui ressemblaient plus à des demeures qu'à des passages secrets. De nombreuses statues qui semblaient être faites de glace se trouvaient au milieu de la place, accompagnées ici et là de divers aménagements pratiques tels que des kiosques, des fontaines et des constructions que me faisaient penser à des jeux. Le sol de cet endroit était lui aussi très mystérieux. Entièrement lisse, taillé à certains endroits pour dessiner des formes, le terrain semblait être fait avec une matière cristalline que je ne parvenais pas à identifier. Mais plus que le lieu, c'est l'odeur que je sentis en débouchant ici. Une odeur qui contrastait énormément avec la beauté qui sautait aux yeux. Une forte odeur de soufre planait dans l'air. Et pour un endroit perdu haut dans les montagnes, la chaleur y était anormalement élevée. De nouveaux rugissements se firent entendre ainsi qu'un hennissement ressemblant à de la détresse. Alors que je cherchais la source de ces cris, une forme passa à toute allure au-dessus de moi pour aller s'écraser sur un mur non loin, faisant trembler les lieux et tomber quelques rochers. Si cette créature était allée trop vite pour que je puisse la distinguer, elle m'était à présent parfaitement visible. Il s'agissait d'un cheval ailé, le premier que je voyais. Je fus pour le moins surprise, car ce genre de créature ne se montrait que rarement à l'homme, mais je compris vite que cela n'avait pas été son intention. L'animal qui gisait au pied de la falaise était bien mal en point, possédant de nombreuses traces de combat, visibles et impressionnantes. Des griffures et des plaies recouvraient son flanc et plusieurs traces rouges et noires ressemblant à des brûlures parcouraient son corps. Ce cheval ailé était bien loin de la beauté et de la grâce naturelle qui sied à son espèce.

N'écoutant que mon cœur qui me poussait à lui venir en aide, je me précipitai vers cette créature meurtrie. Un terrible hurlement m'arrêta net. Je me retournai précipitamment pour voir, perché tout en haut de la falaise, le deuxième protagoniste de ce combat.
Il nous fixait le cheval et moi, tel un oiseau de proie.
Il semblait prêt à fondre sur nous.
Une queue fouettant l'air autour de lui.
De solides écailles dorées parcourant tout son corps.
Des flammes s'échappant de sa gueule.
Terrible, imposant … mortel.
Le dragon se laissa tomber de la falaise pour atterrir lourdement devant nous.

Je n'avais jamais vu de dragon auparavant. Mais j'en avais déjà entendu parler à de nombreuses reprises. Ils sont moins farouches que les chevaux ailés et plus aptes à se montrer aux hommes, notamment lorsqu'il s'agit de détruire un village ou de récupérer de quelconques richesses. Celui qui nous faisait face était particulièrement impressionnant, surtout par rapport à la couleur de ses écailles. Je savais que les écailles de dragons pouvaient être colorées de bien des façons, mais jamais encore, je n'avais entendu parler de dragon aux écailles dorées. Ce dernier, bien qu'ayant repéré ma présence, semblait néanmoins plus s'intéresser au cheval qu'à moi. Et bien que n'étant pas une experte sur les expressions des dragons, j'aurais cependant juré qu'il se délectait de voir sa proie si mal en point.

Une voix, masculine, apparut dans ma tête :

« Il va tout détruire. Il a déjà tué plusieurs d'entre nous. Je te supplie, qui que tu sois, de nous venir en aide. »

Suppliante, tremblante, douloureuse, mais également douce et empreinte de sagesse, les qualificatifs me manquaient pour décrire cette voix. Lorsque le dragon prit la parole, le contraste entre les deux tonalités me fit presque sursauté.

« Tu n'as rien à faire en ce lieu, humaine. Et ce combat n'est pas le tien. », Dit le dragon dont le grondement résonna dans mon esprit. « Si tu restes en dehors de mon chemin, je te laisserai en paix. Ce n'est pas toi que je veux. »

Ne me laissant ni le temps de reprendre mes esprits, ni le temps de répliquer, il s'avança vers sa proie qui avait toutes les peines du monde à se relever. Il était clair que si je n'intervenais pas, l'issu du combat tournerait en faveur du dragon. Mais ce ne fut qu'au moment où ce dernier inspira profondément que je me précipitai entre les deux créatures. Une sensation familière apparut dans mon esprit et mon corps. La magie revenait en moi.

Le feu du dragon sorti de sa gueule avec force et fracas, fusant vers sa victime. Mais une bulle d'énergie s'interposa entre eux. Elle partait de mes mains, nous enveloppant le cheval et moi et dissipant les flammes qui nous auraient réduits en cendres. J'avais agis sans vraiment savoir ce que j'allais faire, mais je ne pouvais pas laisser ce cheval ailé seul face à la colère du dragon. Je sentis dans mon esprit que la créature que j'avais sauvé reprenait un peu d'espoir et une forme de gratitude se forma dans ma tête. Lorsque mon nouvel adversaire comprit que son feu serait inefficace, un rugissement de rage se fit entendre, amplifié et allongé par les falaises tout autour de nous.

« Tu as choisi ta mort, humaine », hurla le dragon dans mon esprit.

Crocs et griffes dehors, il se précipita sur moi. J'avais machinalement sorti mon épée, mais même si j'avais su quoi en faire, je n'aurais pas eu le temps de l'utiliser. Il fut sur moi avec une telle rapidité que la seule chose à laquelle je pus penser, et qui me sauva la vie, fut de me jeter par terre. Une griffe passa à quelques centimètres de moi. Le dragon, quand à lui, emporté par son élan vint cogner la paroi rocheuse et se retrouva en lieu et place du cheval ailé, qui s'était envolé. Alors que je me relevai en cherchant un quelconque moyen, magique ou physique, pour affronter un dragon, ce dernier se précipita sur la moi, les yeux remplis de haire et de fureur.
Je n'eus pas le temps d'esquiver.
Il n'eut pas le temps de m’atteindre
Une onde de choc le percuta et l'envoya rouler contre la paroi rocheuse.

« Monte !», Entendis-je intérieurement.

Le cheval ailé m'avait à son tour sauvé la vie. Par une force magique dont j'ignorais tout, il avait réussi à percuter le dragon suffisamment fort pour qu'il dévie de sa trajectoire, me manquant au passage. Mon sauveur avait ensuite atterri derrière moi et m’enjoignais à monter sur son dos. Il n'eut pas d'hésitation de ma part. Bien que voler sur le dos d'une créature ailé pouvait paraître inquiétant, l'urgence de la situation ne me laissait guère le choix. Je m'exécutai donc, même si je ne savais pas très bien comment faire. Si le contact que j'ai ressenti lorsque ma main a pour la première fois touché son pelage était incroyablement puissant et chaleureux, la sensation qui a traversé mon corps au moment où nous avons quitté le sol fut fantastique. Je fus malheureusement rapidement revenus à la réalité en entendant le dragon rugir, battre des ailes avec la puissance d'un ouragan et se précipiter après nous. Il commença à lancer des jets enflammés lorsque nous sortîmes de la vallée. Mais j'étais prête et ses attaques venaient s'écraser contre ma bulle protectrice. En riposte, j'utilisai ma magie pour puiser dans l'air humide et gelé la moindre parcelle d'eau afin de former des pieux de glace que j'envoyai fuser vers mon adversaire. Mais il était bien plus rapide et souple une fois dans les airs que lorsqu'il était à terre, et mes attaques furent complètement inefficaces.

Toute la magie que j'utilisai était inefficace.
J'avais essayé de retourner son feu contre lui, ce qui l'avait fait bien rire.
Mes faibles connaissances en matière de courant aérien ne l'avaient pas fait ralentir.
Il faisait évaporer eau et glace, quelques soit sa forme.
Des projectiles magiques furent balayés d'un coup d'aile.
Je compris vite que la puissance ne servirait à rien dans ce combat.
Il allait falloir me montrer plus rusé que lui.

Je ne savais que peu de choses sur les chevaux ailés, et un moyen pour communiquer avec eux n'en faisait pas partie. Pourtant, et j'ignore toujours pourquoi, cela me vint naturellement.

« Je ne pourrais pas le repousser éternellement. Il nous faut nous cacher dans ces nuages. Il aura plus de mal à nous repérer. », Pensais-je en me concentrant sur ma monture.

La connexion fut instantanée et la réaction, immédiate. Nous accélérâmes le plus possible, et en quelques secondes, nous pénétrâmes dans la couche nuageuse.

« As-tu un plan ? », demanda la voix dans ma tête, après qu'un autre jet de flamme se soit fait dissoudre par ma bulle de protection.

« Peut-être bien. Mais il faut que je sois assez près pour l'atteindre avec mon épée. »

« Ton arme ne servira à rien. Elle ne pourra pas entailler ses écailles. »

« Seul, non. Mais avec un peu de magie, il y a une chance. »

L'esprit du cheval ailé passa du scepticisme à la curiosité. Le mien essayait de se convaincre que cela était une bonne idée, il n'en voyait pas d'autre. La technique de combat que je comptais utiliser reposait sur l'enchantement de mon arme. Une forme de magie qui lui permettrait de passer outre toute forme d'armure et de trancher n'importe quelle matière. Cependant, cette technique était difficile à mettre en place en combat car elle nécessitait une très grande concentration. Et à cheval, dans les airs, entourée de brumes nuageuses, poursuivie par un dragon, je n'étais pas certaine de pouvoir y arriver. Mais c'était le seul plan que j'avais trouvé.
 
Statut
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