DeletedUser8786
Guest
Tiens, un vieux trux qui a déjà 30 ans ^^
Dialogue.
"- Saurais-je vous décrire, ô, cruelle Ninon
Comme il m’est douloureux de partir certains soirs
Lorsque vous refermez derrière moi, vos salons
En me disant : "Petit, vas t-en, il se fait tard."
.
Alors que tant de gens restent chez vous encor
Vautrés sur vos coussins, surveillant mon départ
Ponctuant mes soupirs de leurs rires sonores
Me prenant pour objet de stupides histoires.
.
Faut-il vraiment, madame, que vous me détestiez
Pour oser, si souvent, me faire un tel affront.
Je n’ai pas dix-huit ans, je suis jeune il est vrai
Mais pourtant je vous aime à perdre la raison
.
A vouloir tout, pour vous, construire ou consumer
A vivre à vos genoux, a baiser vos souliers
A vouloir être esprit, pur et désincarné
Pour ne pas profaner l’air que vous respirez.
J’aime votre appétit des sciences et des lettres
Votre âme émerveillée ouverte à tous les arts
Votre conjugaison discrète du verbe être
Et la tendre caresse, sur moi, de vos regards
J’aime en vous l’héroïsme de votre humilité
La grâce naturelle de votre politesse
Qui ne trahit jamais un esprit libéré.
Et les ans, qui, pour vous, redeviennent jeunesse.
.
Oui, Madame, je vous aime de l’amour le plus pur
Et je nous voies, parfois, comme deux entités
Qui découvrent affranchies dans un coin de l’azur
Un Eden où n’existe ni serpent ni pommier.
.
Comprenez-vous, Madame, combien je suis perdu
Lorsque nous nous quittons et qu’alors, je retombe
Pareil à un pantin brisé dans cette rue
Sorti de votre vie pour entrer dans ma tombe
Car je me meurs, Madame, à peser votre abscence."
.
…"-Eh bien, mourrez, Jeune homme, mais le faites en silence !
On peut être naïf, oui, mais là, c’en est trop.
.
Que vous soyez poète, j’avoue, cela me plait
Et que vous soyez jeune vous rend encore plus beau
Mais, à ce point goujat, là, vous en rajoutez !
.
Et vous dites m’aimez, quel amour inhumain.
Depuis bientôt six mois que nous nous connaissons
Vous n’osâtes jamais, même, effleurer ma main !
Bien sur…Les entités n’ont pas de ces pulsions.
.
Avant, je vous croyais novice et très discret
N’ayant jamais surpris sur mon anatomie
Un seul de vos regards un peu trop appuyé.
.
J’en comprends la raison seulement aujourd’hui.
Je me suis libérée et enfin j’ai une âme
Puisqu’avant je n’étais qu’un animal plaisant.
Mais apprenez, jeune-homme, car c’est là tout le drame
Que j’ai aussi un corps fait de chair et de sang
Et j’apprécie assez que certains le désirent.
.
Le corps et puis l’esprit font un tout, mon ami,
L’un sans l’autre ils ne sont que barques qui chavirent
Tantôt dans la bêtise et tantôt dans l’ennui.
.
Bien sur, je suis friande de vos récitations
Mais je dois avouer, sans vouloir vous choquer,
Que je peux m’écrier en d’autres occasions :
"Oh, Dieu le joli vers, ferait-il douze pieds ?"
Dialogue.
"- Saurais-je vous décrire, ô, cruelle Ninon
Comme il m’est douloureux de partir certains soirs
Lorsque vous refermez derrière moi, vos salons
En me disant : "Petit, vas t-en, il se fait tard."
.
Alors que tant de gens restent chez vous encor
Vautrés sur vos coussins, surveillant mon départ
Ponctuant mes soupirs de leurs rires sonores
Me prenant pour objet de stupides histoires.
.
Faut-il vraiment, madame, que vous me détestiez
Pour oser, si souvent, me faire un tel affront.
Je n’ai pas dix-huit ans, je suis jeune il est vrai
Mais pourtant je vous aime à perdre la raison
.
A vouloir tout, pour vous, construire ou consumer
A vivre à vos genoux, a baiser vos souliers
A vouloir être esprit, pur et désincarné
Pour ne pas profaner l’air que vous respirez.
J’aime votre appétit des sciences et des lettres
Votre âme émerveillée ouverte à tous les arts
Votre conjugaison discrète du verbe être
Et la tendre caresse, sur moi, de vos regards
J’aime en vous l’héroïsme de votre humilité
La grâce naturelle de votre politesse
Qui ne trahit jamais un esprit libéré.
Et les ans, qui, pour vous, redeviennent jeunesse.
.
Oui, Madame, je vous aime de l’amour le plus pur
Et je nous voies, parfois, comme deux entités
Qui découvrent affranchies dans un coin de l’azur
Un Eden où n’existe ni serpent ni pommier.
.
Comprenez-vous, Madame, combien je suis perdu
Lorsque nous nous quittons et qu’alors, je retombe
Pareil à un pantin brisé dans cette rue
Sorti de votre vie pour entrer dans ma tombe
Car je me meurs, Madame, à peser votre abscence."
.
…"-Eh bien, mourrez, Jeune homme, mais le faites en silence !
On peut être naïf, oui, mais là, c’en est trop.
.
Que vous soyez poète, j’avoue, cela me plait
Et que vous soyez jeune vous rend encore plus beau
Mais, à ce point goujat, là, vous en rajoutez !
.
Et vous dites m’aimez, quel amour inhumain.
Depuis bientôt six mois que nous nous connaissons
Vous n’osâtes jamais, même, effleurer ma main !
Bien sur…Les entités n’ont pas de ces pulsions.
.
Avant, je vous croyais novice et très discret
N’ayant jamais surpris sur mon anatomie
Un seul de vos regards un peu trop appuyé.
.
J’en comprends la raison seulement aujourd’hui.
Je me suis libérée et enfin j’ai une âme
Puisqu’avant je n’étais qu’un animal plaisant.
Mais apprenez, jeune-homme, car c’est là tout le drame
Que j’ai aussi un corps fait de chair et de sang
Et j’apprécie assez que certains le désirent.
.
Le corps et puis l’esprit font un tout, mon ami,
L’un sans l’autre ils ne sont que barques qui chavirent
Tantôt dans la bêtise et tantôt dans l’ennui.
.
Bien sur, je suis friande de vos récitations
Mais je dois avouer, sans vouloir vous choquer,
Que je peux m’écrier en d’autres occasions :
"Oh, Dieu le joli vers, ferait-il douze pieds ?"