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Contes et légendes : la punition de Calicia

  • Auteur de la discussion Membre supprimé 18806
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DeletedUser

Guest
Bonjour à tous

Calicia, c’est mon royaume. Aujourd’hui, c’est l’ère de la Renaissance. Re-naissance, oui, c’est bien cela...Parce que Calicia renait. Parce que Calicia, autrefois, mourut.
Et voici comment

**************************************


Partie I : l’étoffe d’Isaël

« Venez, regardez donc, approchez vous, admirez les magnifiques étoffes nouvellement arrivées ! » harangua un commerçant au détour d’une ruelle.
« Par ici, par ici ! Des milliers d’étoffes pas chères !! » Hurlait- un autre

C’est jour de la célèbre foire aux étoffes aujourd’hui à Calicia. La foule est au rendez-vous, les ruelles sont quasiment impraticables. Tandis que je me promène et jette vaguement un coup d’œil aux étalages des marchands, mon regard est attiré par une magnifique pièce, un tissu d’une rare qualité. Son propriétaire, ayant deviné mon intérêt, sort de derrière son étalage et s’avance vers moi.
« Ma ptite Dame, ça c’est d’la belle, de la pure étoffe de Calicia ! Elle se marira très bien avec votre teint hâlé. Je vous en fais un bon prix ! »
« Dites pour voir ? »
« A peine 5 petits millions caliciens ma belle !! Et puisque vous êtes jolie, je vous la cède à 4.5 millions, mais uniquement pour vous !! »
Je lui souris et fit mine de reprendre ma route
« Attendez ma ptite Dame, 4 millions, mais pas plus bas hein!! »
« Non merci, je n’ai pas les moyens, au revoir Monsieur ! » et je poursuivis ma route

Tout en marchant, je songeais : 4 millions… sale voleur, profiteur, radin… A croire que la leçon ne leur a pas servi…
« Je me souviens des Temps Anciens » avait écrit la Reine du royaume un jour… mais la mémoire collective a disparu depuis fort longtemps. Si ce marchand avait connu la malédiction d’Isaël qui s’était abattue autrefois sur Calica, et la rédemption des commerçants qui s’en suivit, alors son étoffe, il la donnerait…

*******

La malédiction d’Isael

Autrefois, il y a fort longtemps, naquit Isaël, disciple d’un ancien dieu appelé Oroth.

Jeune, courageux, robuste, il vivait isolé avec sa mère dans le dénuement le plus total, quelque part dans l’une des régions récemment conquises du royaume. Pauvres mais heureux, tous deux cultivaient et vendaient de la laine pour subsister. Mais un jour la vieille femme tomba malade et mourut. Isaël se retrouva seul, quitta sa cabane et décida de tenter sa chance en tant que vendeur de laine à Calicia.

Nous nous situons sous une ère prospère pour la grande cité de Calicia, bien avant l’époque des guerres de succession. Les Dieux avaient doté la Cité, dite « la Grande » d’abondantes ressources. L’ordre des Cannes d’Argent venait tout juste d’être crée et y régnait en maître. Des milliers de pauvres pécheurs affluaient à la recherche de poissons rares. Puis ce fut au tour des tailleurs, des boulangers, et en fin de compte, des artisans de toute sorte de venir s’y installer et faire fortune. De somptueux navires venus de Mastredam, de l’île d’Islandis, des ports du monde entier ne manquaient jamais d’accoster ici. Les Dieux favorisaient largement la prospérité de la Grande, mais avaient émis une condition, une seule, aux habitants : que personne, même étranger, ne connaisse la misère.

Seulement voilà… quelques générations plus tard, ce « petit » détail fut oublié.

*****

Après des semaines de marche harassante, Isaël parvint enfin aux portes de la Cité. Empli d’espoir, de courage et de rêves, il espérait bien y faire sa place et fonder une famille. Cependant, il fut rapidement rattrapé par les tristes réalités.
Les Habitants de Calicia étaient obnubilés par le profit et la puissance. L’argent coulait à flots, les conflits faisaient rage, les guerres menaçaient d’éclater à tout moment.

Loin d’être un rêve, la Grande était une prison dorée, repliée sur sa haine, son orgueil et sa soif de pouvoir.

Isaël parvint néanmoins à vendre quelques laines, assez pour prendre un repas quotidien, mais pas suffisamment pour trouver une habitation, même modeste. Il dormait donc le plus souvent sous un vieux pont.

Une année, Calicia connut un hiver particulièrement rigoureux. La neige abondait, et les températures chutaient de manière vertigineuse. La nuit, Isaël affrontait un froid glacial , humide, qui pénétrait la moindre parcelle de son corps et lui coupait le souffle. Le quatrième jour, il tomba gravement malade, prit d’une forte fièvre. Il sentait peu à peu ses dernières forces l’abandonner.
Il était certain de mourir de froid très prochainement. Mais sa volonté de vivre prit l’ascendant. Muni de tout le courage qui lui restait, Isaël décida de demander la charité aux habitants. Il se leva, et se dirigea vers les luxurieuses maisons : « il y aura bien quelqu’un pour m’offrir l’hospitalité, un repas ou ne serait-ce qu’une étoffe pour me tenir chaud » espérait-il . Malgré la honte qui le submergeait, il n’avait pas d’autre choix que de tenter sa chance.

Il tambourina la porte d’une première maison et attendit. La porte s’ouvrit, faisant place à un marchand richement vêtu.

« S’il vous plait, Monsieur, je n’ai rien mangé depuis 2 jours et je ne sais pas où dormir. Si vous pouviez m’offrir un repas, ou ne serait-ce qu’une étoffe pour me réchauffer… il fait si froid, si froid…. »
Isaël s’emmitoufla avec ses quelques loques.
« par pitié », ses lèvres avaient peine à s’entrouvrir « aidez moi »
Le visage du marchand se tordit de rage
« Quelle honte ! Des mendiants à Calicia !! Et l’Ordre des la Canne d’Argent qui ne fait rien ! ». Il claqua la porte.

Déçu, Isaël tenta une seconde fois sa chance. Cette fois, ce fut une jeune femme qui ouvrit. « C ‘est pour quoi ? »
« Je vous en prie , Madame, j’ai tellement froid, je cherche un peu de nourriture, un coin chaud ou une étoffe pour me couvrir »
« Une étoffe, et quoi encore ! Comment osez vous importuner d’honnêtes gens ! Dehors ! » « Oh madame, je vous en …. » La porte se referma violemment.
Isaël poursuivit ses efforts.
« Une étoffe ! lui répondit-on plus loin, vous avez une idée du prix ? Allez donc travailler ! » « Mais je trav… ».
Vlan ! Encore le bruit d’une porte qui se referme…A bout de force, Isaël s’assit un moment.

Il ferma les yeux, et se sentit partir, loin.. loin…. Puis il entendit une voix au plus profond de son âme :
« Par l’avarice des hommes, ton heure est bientôt venue. »
« Dieu Oroth est-ce vous que j’entends ??? Isaël ouvrit les yeux mais ne vit personne. »
« Les Dieux n’ont pas oublié, et par ta voix s’exprimeront Isaël ». « Lève toi, c’est l’heure ! ». « Mais je leur dis quoi ? je n’ai plus de force.. pitié, laissez moi m’en aller.. »
« Lève toi ! » commanda la voix. « Je parlerai à travers toi, debout ! ».
Alors Isaêl se leva, se dirigea vers la place principale, et harangua la foule.

« Je vais mourir de froid ce soir ! N’y a t-il personne pour m’aider ? Vous vendez des milliers d’étoffe et n’avez pas le cœur d’en offrir une seule ? »

Les habitants, intrigués, sortirent de chez eux.
« Qu’on le fasse taire ce mendiant criait l’un ».
« chassez le de la Cité » fit échos un second.

«Vous avez oublié la condition ! Vous trahissez les Dieux qui vous ont couvert de richesses ! »

« La condition ? Un conte pour enfants » hurla une femme. « Vous comptez nous faire peur avec ça ! Pauvre imbécile ».
Puis la foule éclata de rire

Isaël poursuivit : « Marchands sans pitié, vous avez sombré dans l’avarice. Les Dieux ne l’entendent pas ainsi ! Vous ne savez pas ce que c’est d’avoir si froid, ! Oh non vous ne savez pas ! Mais un jour vous apprendrez, ça oui, Oroth vous le dit, vous saurez, vous saurez… »

« Hahaha et toi tu vas savoir ce que c’est que de ternir la réputation de Calicia ! ». La femme qui venait de parler jeta un bout de pain rassis à la tête du jeune homme.

Imperturbable Isaël continua :

« Que le froid recouvre Calicia pour l’éternité ! Que la glace recouvre les maisons, que les habitants restent emprisonnés chez eux ! Que les ponts soient détruits, que la mer aux abords de la Cité soit déchaînée ! Seuls, isolés à jamais vous resterez ! Et priez pour qu’un étranger vous donne une étoffe, car ce jour là, et seulement ce jour là, la malédiction sera levée !

Isaël à bout de force, s’arrêta, tituba un peu, s’écroula et ne se releva jamais plus. Il mourut de froid.

Les Dieux n’oublient jamais.. .
Le lendemain, les marchands étrangers, déjà en route vers la Grande, furent très surpris de devoir traverser des plaines gelées. Malgré tout parvenus jusqu’à la cité, ils ne purent atteindre les lourdes portes. Les ponts avaient disparu. Ils découvrirent un autre spectacle médusés : au loin ils purent apercevoir les toits des maisons recouverts de glace. Et loin d’entendre le brouhaha habituel, un silence assourdissant régnait sur la Cité. Les ruelles étaient recouvertes d’un épais manteau neigeux, la mer aux abords de la grande était en furie. Ils firent demi-tour

La nouvelle se répandit vite et depuis, et même après des dizaines d’année, plus un étranger n’entreprit le voyage vers Calicia.

A suivre… la rédemption des marchands
 

DeletedUser

Guest
c’est long, lisez pas :p
Non sérieux, je tenais à finir le RP de ma Cité. Voilou!

**********************

La rédemption des marchands


« Enyla ! Enyla ma puce ou es-tu ? » appela Ticha
« Ici mamaaaaann, je joue avec Corbi ! » répondit une petite voix
Ticha entra dans la chambre de sa fille. Elle la trouva en plein jeu avec le chaton qu’elle lui avait offert pour son anniversaire. Elle s’approcha de l’enfant
« maman, fit la petite voix , il fait encore froid dehors ? »
« oui ma chérie, souviens toi, je t’ai déjà expliqué qu’il ferait toujours très très froid »
« maman, elle mit les bras autour du cou de Ticha, un jour papa , ben il a dit qu’il faisait froid parce qu’on a été punis, comme quand moi je fais une bêtise. »
« eh oui, comme quand tu fais une bêtise, c’est exactement ça »
« mais c’est papa et toi qui avaient fait quelque chose de mal ? »
« non ma chérie, ce furent tes ancêtres, il y a fort longtemps »
« c’est quoi un ancêtre ? »
« tu vois ta Grand mère ? eh bien imagine les Grands -parents de ta Grand- mère »
« bah alors , si c’est eux qui ont fait une bêtise, pourquoi c’est nous qu’on puni ? »
« parce que ceux qui nous ont puni, ont décidé que nous en subirions les conséquences pendant très longtemps. »
ohhh, la petite fille fut pensive, bah alors ça doit être une très grosse bêtise hein ? »
« oh oui, nous avons été méchants et égoïstes, et aujourd’hui nous le payons »
« toi t’es gentille, maman, je t’aime »
« hoho viens ici ma puce, moi aussi je t’aime mon ange », elle étreignit la petite fille puis la posa à terre. « allez je te laisse jouer, je vais te préparer un bon déjeuner »
« d’accord maman » et Enila reprit son jeu avec le chaton.

Quelques instants plus tard, un oiseau tapa du bec à la vitre. Corbi se mit à grogner, se précipita vers la vitre , et envoya des coups de pattes rageurs.
« tu veux jouer avec l’oiseau Corbi ? ». Le chat d’un ton entendu la regarda, et miaula désespérément. Alors Enila grimpa sur un tabouret, s’approcha de la fenêtre et l’ouvrit. Le vent et le froid la giflèrent douloureusement. Dehors la neige tombait continuellement
La fenêtre à peine entrouverte, l’animal s’échappa, bondit vers l’extérieur et commença à galoper au loin dans les ruelles enneigées
« Non Corbiiii, Corbiiii revient , attend moi!! »hurla la fillette en vain. Alors Enila se vêtit chaudement, se rua sur le rebord de la fenêtre et sauta sans difficulté. Elle se mit à courir après l’animal, en suivant tant bien que mal les traces laissées dans la neige blanche. Cependant, du haut de ses 8 ans, elle n’avais pas anticipé que les traces s’effaceraient et qu’elle serait bientôt égarée. Dans sa course elle arriva en vue du bord de mer. La tempête et les bourrasques faisaient rage encore aujourd’hui, et d’immenses lames de fonds s’échouaient contre les falaises avec fracas.

Enila s’approcha du bord et aperçut le chaton. Corbi était là, devant elle, immobile et tremblant de froid. La petite s’approcha de lui et le prit dans ses bras. « Corbiiii, gronda t-elle, , à cause de toi maman va me punir, j’ai pas le droit de sortir ! méchant chat ! ». Elle se releva, Corbi dans ses bras, tourna le dos à la mer et se dirigea vers le centre de la Cité. Mais à ce moment là, un bruit sourd se fit entendre, un grondement au loin, puis de plus en plus près. Enila se retourna, et eu juste le temps d’apercevoir une énorme vague rugir devant elle.

« Allez maman cette fois je m’en vais » fit la jeune Aewyn en embrassant sa mère en larme. Ne t’inquiète pas maman, tout ira bien. Je reviendrai avec une canne tout neuve, et je pêcherai à nouveau pour toute la famille. »
Tu n’es pas obligée d’y aller, ma fille, on se débrouillera autrement . Je peux travailler moi aussi, je coupais du bois quand j’étais jeune, je peux le refaire !
Touchée par le chagrin de sa mère, Aewyn la pris dans ses bras et lui murmura « n’y pense même pas ma ptite maman. J’irai las bas, et je reviendrai très vite, c’est promis. »
« Calicia est une cité maudite !! Elle est devenue glaciale, inaccessible, tu vas mourir de froid las bas. Les dieux vont te punir aussi et.. »
« mamaaaan, Aewyn déposa un tendre baiser sur la joue de la vieille femme, des contes pour enfants tout ça. Nous n’avons pas le choix, c’est la pêche qui nourrit notre grande famille, et ma canne est cassée. C’est la seule canne de cette valeur, héritée du maître de l’ordre de la canne d’argent de Calicia. Lui seul pourra la réparer, je dois le trouver. En plus songea t-elle, j’ai une mission à accomplir…espérons que cette fois…

Allez, assez parler, j’y vais ».
elle se défit de l’étreinte de sa mère, passa la porte. Elle gratifia sa mère d’un large sourire, et pris la route qui la menait vers la cité.
Son voyage dura quelques semaines, au cours desquelles elle prit le temps de visiter un peu les régions traversées. De port en port, de taverne en taverne, elle aimait écouter les hérauts conter les exploits des preux chevaliers.

Elle parvint finalement aux plaines gelées. Le temps changea subitement, devenant froid et sec. A mesure qu’elle avançait, ce ressenti devenait de plus en plus intense. Elle s’emmitoufla d’une chaude étoffe, accéléra le pas et parvint jusqu’aux murs d’enceintes de la Cité. Une atmosphère pesante et un silence assourdissant transpiraient de Calicia. Aewyn apercevait déjà le lourd manteau neigeux et la glace recouvrant les toitures des luxueuses maisons.
A l’extérieur de la Cité, toutes les routes étaient coupées, et malgré de profondes fissures dans les murs laissant entrevoir la possibilité de s’immiscer à l’intérieur, la mer enragée rendait l’accès aux rivages impossible.

Aewyn était plongée dans ses pensées lorsque soudain, elle entendit une voix appeler au secours. Elle courut dans la direction des cris et vit, de l’autre côté de la rive, une petite forme humaine se débattre dans l’eau glacée et déchaînée. Il ne lui fallut guère de temps pour s’apercevoir qu’il s’agissait d’une fillette.

« mon dieu dans cette eau glaciale, elle ne tiendra que quelques secondes … » De l’autre coté de la ville des habitants, intrigués par le bruit, sortaient de chez eux.
« Si j’y vais je me noie à coup sur, et quand bien même le temps que je traverse , elle sera morte de froid » songea Aewyn. Cependant, inconsciente, elle plongea. Lorsqu’elle pénétra dans l’eau, elle ressentit comme des milliers de piqûres sur sa peau. Elle suffoqua, se débattit, totalement perdue . Elle entendait vaguement le vacarme des habitants qui criaient au secours, mais ne distinguait plus les appels de la fillette. Elle commença à nager la longue distance les séparant. Néanmoins, à peine quelques mètres parcourus, une vague s’abattit sur elle et l’emporta, l’aspirant vers le fond. Elle se sentit secouée dans tous les sens, écartelée par la force du courant. Ses forces l’abandonnaient, sa respiration devenait de plus en plus lente. Elle se retenta de gagner la surface, fit quelques brasses, suivit la lumière du jour qui devenait de plus en plus proche, ne fut qu’à quelques mètres de la surface, de l’air, de la vie… une autre vague déferla sur elle. C’était la fin.

Une lueur, une sensation de chaleur, mais une douleur cuisante aussi… Ce fut la vue qu’Aewyn recouvra en premier. Puis elle prit doucement conscience de ses membres, et de son corps tout entier qui semblait lui parler douloureusement. Elle perçut enfin quelques sons, notamment celui d’une femme près d’elle.

Elle était dans une chambre, allongée dans un lit près d’une cheminée, chaudement emmitouflée dans du linge propre. Elle tourna la tête et vit un autre lit, dans lequel était couchée une fillette, puis aperçut une femme d’un certain age qui lui prodiguait des soins.
Soudain , à l’extérieur , des hurlements désespérés se firent entendre. « Enyla, Enyla « la porte s’ouvrit avec fracas.

Aewyn vit une magnifique jeune femme, grande, élancée, les cheveux blonds et longs entourant son visage défiguré par la peur. « oh mon dieu Enilya » hurlait-elle. La femme se précipita vers l’enfant et la prit dans ses bras. « Enyla mon bébé répond moi » pleurait –elle. « elle va bien Ticha, il faut juste attendre qu’elle se réveille maintenant » rassura la vieille femme en posant une main sur son épaule. « mon dieu que s’est –il passé ? elle jouait dans sa chambre, et tout à coup elle a disparu et j’ai trouvé sa fenêtre ouverte ! je n’y comprend rien, elle a dû sauter ». « c’est un accident, reprit la vielle, Enyla est tombée à l’eau, et on a retrouvé son chaton près du bord. Ce sont les hommes qui l’ont repêchée, ainsi que l’étrangère ».

« L’étrangère » ? Ticha écarquilla les yeux et regarda Aewyn qu’elle remarqua pour la première fois.

L’étrangère a sauté dans l’eau de l’autre coté du rivage pour sauver ta fille, poursuivit la vieille. Mais une vague l’a emportée. Heureusement elle a dévié non loin de Calicia, et des hommes sont allés les repêcher toutes les deux. Tu as eu beaucoup de courage et d’inconscience étrangère » !
« Je m’appelle Aewyn » répondit la femme .
Ticha se releva, s’approcha d’elle, et murmura « merci Aewyn ». Je m’appelle Ticha, et ma fille Enyla. La vielle femme est notre soigneuse. Soit la bienvenue à Calicia».
« merci, comment va Enyla ? »
« elle va bien, elle est choquée mais va s’en sortir. D’ou venez vous et que faites vous ici ? »
Aewyn raconta son histoire et son voyage.
« vous trouverez facilement Gausse, le Grand maître de l’ordre de la Canne d’Argent, près de la maison de la pêche, au cœur de la Cité. Cependant, je dois vous avertir que… »

Elle fut interrompue par le bruit violent d’une porte qui s’ouvrit à tout volée.. Un homme richement vêtu, porteur de l’écusson de l’ordre de la canne, fit son apparition et se dirigea vers Aewyn.

« une étrangère ! mon dieu c’est une étrangère, ici , à Calicia!! hurlait –il un miracle, enfin !! la malédiction enfin, enfin !! ».
Il s’approcha à grands pas vers Aewyn, mais Ticha anticipa ses mouvements et barra le passage. « laisse la tranquille Banach, elle a failli se noyer et vient tout juste de reprendre conscience »
Mais Banach insista désespérément « une étoffe, par pitié, étrangère, donnez nous une étoffe »
« Banach, va t-en ! ». Ticha repoussa l’homme vers l’extérieur de la pièce et claqua la porte.
Réalisant à peine ce qui venait de se produire, Aewyn questionna : « pourquoi m’a t-il demandé un étoffe à tout prix ? pourquoi ma venue serait –elle un miracle, n’y t-il jamais personne ici ? »
« Laisse Aewyn, n’y prête pas attention. Si tu es seule, je te propose de t’héberger en attendant que ta canne soit réparée. »
« oh merci bien, j’accepte avec plaisir, d’autant que je n’ai plus assez d’argent pour me payer l’auberge, et par ce froid, je n’avais guère envie de dormir dehors »
« Oh non crois moi, moi vivante, jamais plus personne ne dormira dans la rue » murmura Ticha pour elle même, de façon inaudible.

Mais Aewyn avait entendu

Quelques heures plus tard, quand Enyla alla mieux, Ticha les emmena toutes les deux chez elle. Aewyn apprécia la chaleur et la douceur du foyer, un confort auquel elle n’avait pas goûté depuis longtemps. Tandis que Ticha se rendait à la cuisine pour préparer un bon repas, la jeune femme s’assit devant la cheminée. Enyla la rejoignit et vint sur ses genoux.
« pourquoi t’es là dis, madame ? »
« Appelle moi Aewyn, répondit l’étrangère en souriant. Hé bien tu vois, j’ai cassé une très belle canne, sur seul le maitre de l’ordre peut réparer ».
« alors tu n’as pas fait la bêtise toi hein ? »
« de quoi me parles- tu Enyla » ?
« ben la bêtise à cause de laquelle il fait très froid ! nous on a été puni pour tout le temps »
« non , je n’ai pas fait de bêtise » elle étreignit la petite et joua avec elle.
Ticha revint et apporta le repas. Toutes 3 se mirent à table.

Ticha, elle est donc vrai cette histoire de malédiction ? » demanda soudainement Aewyn
Ticha s’arrêta net . « oui elle est réelle » répondit-elle.
« Que s’est –il donc passé ici, Calicia n’a pas toujours été comme cela n’est ce pas ? »
« non il y a bien longtemps, Calicia était une Cité éclatante » commença Ticha, puis elle raconta l’histoire d’Isaël .
« Oh mon dieu, mais alors, il suffit que je vous donne une étoffe pour vous sauver ? Mais c’est facile… »

Des bruits sourds se firent entendre à la porte, des coups violents et un brouhaha de plus en plus assourdissant provenait de l’extérieur de la maison. Ticha se leva d’un bon et courut jusqu’à la porte, tandis que la petite Enyla se réfugia auprès d ‘Aewyn
« laisse nous rentrer Ticha, fit un homme à la vois grave lorsque la jeune femme ouvrit la porte, nous devons parler à l’étrangère ».
Sans lui laisser le choix, l’homme s’introduisit dans la pièce, suivit par une poignée d’habitants. Aewyn reconnut Banach dans l’entrebaillement de la porte
« Etrangère, commença Banach, connais-tu l’histoire de notre ville ? »
« Je la lui ai raconté, répondit Ticha , laisse nous tranquille »
« non, non je la laisserai après qu ‘elle nous ait apporté une étoffe, ça fait bien trop longtemps que nous souffrons, que cela cesse ! »
« Que nous souffrons ? et Isaël qu’ils laissèrent mourir de froid, crois –tu que nous souffrons autant que lui ? »
« Nous payons pour une faute que nous n’avons pas commise Ticha, fit un autre habitant. Souhaites-tu voir grandir ta fille dans une ville aussi sinistre ? »
« Je souhaite surtout que ma fille comprenne bien, et contribue à ce que plus jamais cela ne se produise ! c’est une honte que nous devons tous partager ! »
« Tais-toi Ticha ». Banach la bouscula , et s’avança vers Aewyn.
« Ne faites pas de mal à Ticha , je vais vous la donner votre étoffe » et Aewyn se leva, enleva l’étoffe qui lui servait de capeline, et la tendit à Banach
Mais Ticha s’interposa. « non Aewyn , garde ton étoffe, regarde les tous, crois- tu que nous la méritons ? »
Et Ticha se tourna vers la foule :
« Croyez vous vraiment que vous la méritez ? croyiez- vous avoir compris la leçon ? regardez avec quelle agressivité vous vous en prenez à elle ! non pas d’ étoffe pour nous, tant que vous n’aurez pas compris ! »
« Tu nous ennuies à la fin, reste ici si tu le veux, l’étoffe est à nous ! »Banach s’approcha de Ticha et la repoussa.
« Oui l’étoffe, l’étoffe » enchaîna une femme qui se précipita vers Aewyn
« Donne nous l’étoffe, on veut l’étoffe ! » et bientôt les habitants se ruèrent vers l’étrangère. L’un d’eux tenta d’arracher l’étoffe des mains d’Aewyn, qui se débattit tant bien que mal. Bientôt, la dizaine d’habitants présents se précipitèrent vers Aewyn, la bousculèrent, la piétinèrent et se battirent pour récupérer le bout de tissus. Aewyn lâcha l’étoffe et protégea Enila tant bien que mal.


« Cessez donc cette folie, gens de peu de fois !» cette fois, ce fut une voix sourde et grave que les habitants entendirent.

Les habitants stoppèrent net, se tournèrent et restèrent immobiles, ce qui permit à Aewyn de se relever. La jeune femme vit une grande silhouette dans l’embrasure de la porte, et reconnut sur la cape l’insigne de l’Ordre.
« Grand maitre » murmura Ticha
Gausse s’avança et poursuivit : «Ticha a raison, cette étoffe, vous ne la méritez pas ! ». Il se dirigea vers Aewyn qui prit peur et recula. Gausse se pencha, ramassa l’étoffe , et la lui tendit. « vous n’avez rien jeune fille ? »
« non ça va » , murmura Aewyn, choquée.
« Grand Maître, commença l’un des habitants, mais enfin vous êtes comme nous quoi ! nous avons froid depuis si longtemps, l’histoire d’Isaël est horrible, mais ce n’est pas de notre faute ! »
« C’est de notre faute à tous ! Regardez vous misérables, regardez la façon dont vous vous comportez ! Je suis le Grand Maître de l’Ordre, et par Oroth, il n’y aura pas de délivrance pour Calicia tant que vous n’aurez pas compris ! »
Le Grand Maître sourit à Aewyn. « Va, fille de la lignée D’Isaël, retourne d’ou tu viens, il n’y a encore rien de bon ici »
« Vous savez donc qui je suis ? demanda Aewyn. Alors soit, ne cachons pas la vérité plus longtemps. Oui, peuple de Calicia, continua t-elle devant les habitants médusés, je suis la descendante d’Isaël, choisir par le Dieu Oroth en personne pour vous délivrer de votre malédiction. Mais vous ne la méritez pas ! Avares, égoïstes et idiots, tels vous êtes, et tels toujours vous resterez ! Cependant, Aewyn se retourna vers Ticha, toi, jeune fille, tu m’as réchauffée le cœur et redonné l’espoir. Accepte mon aide pour traverser les mers et quitter la Cité. Tu m’as aidée, à mon tour de le faire. Quant à vous autres, réfléchissez à ce qui vient de se passer. Je vous prédis bien des malheurs »
« Attendez, Attendez !! cria Banach ! Oui vous avez raison, nous avons eu tord de nous conduire ainsi. Dame Aewyn, veuillez nous pardonner, nous sommes si nerveux. Pitié, aidez nous »
« Aucune pitié ne vous sera accordée, passez votre chemin. Et souvenez vous de ceci : les Dieux n’oublient jamais…. »



Le lendemain, Aewyn quitta la Cité avec Ticha et sa fille. Ticha s’installa a Islandis, dans une petite cabane modeste, mais confortable, et entama un élevage de chèvres.

Calicia resta couverte de glace pendant longtemps encore. Plus tard, les grandes guerres de successions annoncèrent des hordes de spadassins qui déferlèrent sur la ville et la mirent en feu. C’est à ce moment la que la glace et la neige cessèrent.

Personne n’entendit plus jamais parler d’Aewyn.
 

DeletedUser

Guest
J'aime bien, mais la deuxième partie est pour-pouf.
Surtout les dialoguesau début et à la fin :(
 
Dernière édition par un modérateur :

DeletedUser18242

Guest
Waa j'ai adoré !!!!! j'ai lu tout ce que tu as posté sur le forum je crois, mais mon commentaireest le même pour les trois : pitié continuue !! :p ;) lol sérieusement j'ai beaucoup aimé les 3 (marche à mort, la punition de Calicia, et le troisième dont je ne me rappelle plus du nom ^^) c'est un univers que j'adore !! tu devrais le faire éditer, si ce n'est pas fait :) bravissimo :p ^^
et surtout merci de m'avoir permis de découvrir ton royaume ;) :p
 

DeletedUser15083

Guest
J'adore !!! L'Archère a raison, ton histoire est incroyable !! Continues s'il te plaît !! J'aime énormément, tu es très douée !!
 

DeletedUser

Guest
c’est super gentil, merci :)))
Geogo, je suis d’accord, c’est un peu lourd. Je m’emploie pour le prochain à aérer un peu

Merci pour vos encouragements!
 

DeletedUser13377

Guest
Et bien, je vais me faire l'écho de mes camarades lecteurs, j'ai beaucoup aimé le style et le monde que tu as mis en place. Alterner personnages principaux, style d'écriture et espace temporel autour d'un lieu unique qui revient dans les trois histoires est très intéressant et ce n'est pas donné à tout le monde. Bravo à toi et je suis d'accord, on veut en savoir plus cette Calicia :)
 

DeletedUser

Guest
Une des meilleures plumes que j'ai lue jusqu'à présent ! Bravo
 

DeletedUser20908

Guest
Bonjour,

Je procède à la fermeture et à l'archivage du sujet pour inactivité.
Je reste disponible pour une éventuelle ré-ouverture :)

Bonne journée,
Ange.
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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