• Événement Historique 2024

    Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passerait si des personnages historiques de différentes époques et origines pouvaient se rencontrer ? Dommage si c'est le cas, car nous ne savons pas non plus ! Mais ... c'est cette idée qui nous a inspiré pour créer l'Événement Historique !

    Notre événement historique se déroulera du 6 au 27 mai ! Pour plus de détails, vous pouvez cliquer ici !
  • Événement Mai 2024 - Le coup de crayon !

    Forgiennes et Forgiens,
    Il est l'heure de participer à notre tout nouvel événement forum : Le coup de crayon !
    Pour en savoir plus, vous pouvez cliquer ici.
  • Mise à jour 1.282

    La mise à jour 1.282 aura lieu le mercredi 08 Mai ! Comme d'habitude, il y aura une courte interruption des serveurs pendant la mise à jour et nous vous prions de nous excuser pour ce petit désagrément.
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Tout pour elle...

  • Auteur de la discussion Membre supprimé 18806
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DeletedUser

Guest
Ca ne durera pas, je sais que ça ne durera pas, je l’ai toujours su.
C’est d’ailleurs probablement grâce à cette intuition que je tiens le coup encore, et encore et encore..

Mais plus pour longtemps


Elle a tout, uniquement parce qu’elle est née une année avant moi.
Elle a été décrétée Reine uniquement parce qu’elle est née une année avant moi
Elle est dispensée de tout travail, uniquement parce qu’elle est née une année avant moi
On lui cherche un mari fortuné, possédant des titres et des terres, un Prince, un Duc, et moi rien, rien...uniquement parce qu’elle est née avant moi
Elle me regarde, toujours avec on petit air sardonique, uniquement parce qu’elle est née une année avant moi

Je vis encore avec eux, avec cette "famille".
Ce mot "famille" me fait vomir. Ce mot "famille" ne m’inspire qu’horreur et dégout.

Ils auront beau me faire traire les chèvres, ramasser les fruits, courir à la forge, nettoyer la merde des écuries, tisser, tailler le marbre, fondre le fer...
J’ai toujours un peu de temps pour mes projets.

Mes projets...toujours un peu de temps pour eux, pour les mettre en œuvre, pour les écrire, les voir et revoir, ne rien omettre, chaque détail minutieusement planifié

C’est en route.

Il ne doit en rester qu’une.
Une seule Reine pour Calicia

Et ce ne sera peut-être pas celle qu’on croit...
 

Loup Tenace

Empereur
hello,
justement toute l'attention qui est porté sur elle par qu'elle est née un année avant toi ,
te permet de façon plus discrète (et puis personne te prête attention) à élaborer ton grand projet.
Celui d'être Reine à la place de la Reine :D ou mieux encore d'être la Reine des Reines.
 

DeletedUser

Guest
[au final, ce personnage ne me plait pas tant que ça, je préfère lui inventer une autre histoire à ma petite Calice. Merci Loup :)]

*******

**La pièce dans laquelle se trouvait Calice était sombre et ruisselante d’humidité.
La jeune femme l’avait décorée sommairement de quelques portraits lui rappelant sa famille. Le sourire de son mari était ainsi figé au mur. Cette pièce était un lieu sécurisant pour Calice, un lieu dans lequel finalement elle ne se sentait pas si mal.
La pièce était sombre…
Perdu dans ses pensées, Calice était assise dans son lit.
Elle prit un cahier et se mit à écrire.
Elle réfléchit un grand moment, forma quelques lettres, ratura, puis se lança d’une seule traite.

« J’avais envie d’écrire mon histoire, un jour ou j’aurais un peu de temps libre »…commença t-elle
**


Le chemin de la rédemption


J’avais envie d’écrire mon histoire, un jour ou j’aurais un peu de temps libre.

Je m’appelle Calice, 2eme du nom, et je suis née au sein de la famille Royale. La chance hein?
Plutôt solitaire, introvertie, j’aime faire de longues ballades au bord de la mer, et me sentir seul avec mes pensées.
J’ai des amis, peu nombreux mais loyaux et fidèles. Je ne vis plus au Château, j’habite pour le moment une petite maison, plutôt sombre, d’où personne ne me voit, et cela me convient bien.
J’ai toujours été persuadée que je finirai ma vie comme je l’ai commencé : c'est-à-dire seule.

J’ai pourtant une famille, mais que je ne vois plus.
La vie solitaire m’apaise, me donne un sentiment de liberté. Parfois j’ai un peu de nostalgie, lorsque je vois des couples déambuler main dans la main, jouant avec leurs enfants. Mais ce sentiment qui peut me traverser l’esprit quelques secondes s’estompe aussitôt.

Quand je rentre chez moi le soir, il m’arrive de rester perdu dans mes pensées pendant longtemps, et ça fait passer le temps. Pour conclure, rien de bien glorieux, ni de mauvais, je passe le temps et le temps passe, et cela aurait pu durer toute une vie.

Mais un soir, Arkhan est venue frapper à ma porte. Je me remémore ce jour là, je me rappelle de chaque détail, de chaque moment, de chaque seconde. Il était sous la pluie, seul et grelotant, fiévreux, visiblement affamé et épuisé. Ma petite maison était la seule qu’il avait rencontrée sur son chemin. Ses vêtements sommaires, tâchés de sang, trahissaient une bataille récente.

Il a frappé à ma porte.

Quand j’ai entendu frapper, je me suis d’abord demandé quel était l’intrus qui venait rompre ma bienaimée solitude.
Mais bien sur, j’ai ouvert.

Arkhan était brun, cheveux mi longs tombant en cascade sur ses épaules. Mince, trappu, de taille moyenne, il avait de grands yeux noirs qui plongeaient dans les vôtres et lisaient en vous, comme s’ils violaient vos pensées les plus intimes.

Il m’a demandé de l’héberger pour la nuit. Il marcherait jusqu’au village le lendemain.
J’étais seule moi ici, devant un inconnu, costaud de surcroit. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que les sales histoires n’arrivaient pas qu’aux autres...

Mais tant pis. Il faut aussi apprendre à faire confiance

Alors je l’ai invité à entrer. Je lui ai tendu une part de mon repas que j’étais en train de préparer, des couvertures, et je lui ai préparé une pièce.

Puis nous avons commencé à discuter. Je lui ai posé des tas de questions sur lui, ses origines, son voyage et son but. Lui aussi s’était montré curieux. Nous avons bavardé pendant des heures, malgré sa fatigue. L’aube pointait déjà son nez à l’horizon, et nous discutions encore.
Finalement, nous avons fini par nous endormir, las de nos joutes oratoires.

Nous nous sommes réveillés, moi la première, ce qui m’a donné l’occasion de lui préparer un copieux déjeuner. Nous avons mangé, nous avons rit, avons fait ensuite un tour le long d’un petit sentier qui traversait mon jardin.

Le soir il est resté.
Il n’est plus jamais reparti.

**De sa petite fenêtre, elle pouvait également voir l’aube pointer au loin. Elle se leva un moment, marcha un peu pour se dégourdir les jambes et replongea dans ses pensées. Arkhan…elle se rappelait son rire franc, les mouvements de sa main qui dégageait une mèche rebelle de ses cheveux, sa façon de faire la moue quand quelque chose le tracassait…
Arkhan.
**

**La pièce dans laquelle elle se trouvait était sombre et humide…**


J’ai passé 4 années de ma vie formidables.
4 années inoubliables avec Arkhan, 4 années de fous rire, de pleurs, de disputes aussi parfois, de longues promenades en forêt.

Ce que nous aimions faire par-dessus tout était de nous allonger dan l’herbe, main dans main, et de regarder le ciel.
Moi je ne disais rien, mais il ne tarissait pas d’histoires fantastiques, de légendes, de hauts faits d’arme de ces héros lointains qu’on voyait dans le ciel sous forme d’étoile.

Quand il rentrait le soir de la traite ou du travail dans les exploitations, j’avais l’habitude d’entrouvrir la porte de la maison pour essayer de le surprendre. Mais je me faisais presque toujours devancer, et souvent ses éclats de rire accompagnaient un bon verre d’eau qu’il me lançait à la figure.
Il était taquin, c’était sa façon à lui de faire attention à moi.

Nous nous sommes mariés, mais n’avons pas eu d’enfants. Nous étions bien tout les deux, j’ai toujours pensé qu’un enfant aurait quelque peu mis à mal notre harmonie.

Parfois, lorsqu’il me laissait seule à la maison, je m’asseyais et songeais à la vie « d’avant ».
Je ne me croyais pas si mal, en compagnie de ma solitude.
Je les aimais pourtant mes habitudes.
Parce que je ne savais pas. Oh non, je ne savais pas ce que c’est que d’aimer, d’être aimé, de redouter l’absence, de souffrir pour quelqu’un, d’angoisser pour quelqu’un.

Je n’avais jamais vraiment vécu jusque là, c'est aussi simple que ça.

Je me souviens un après-midi, nous étions allongés dans l’herbe et nous nous étions endormis tous les deux. C’était un violent orage qui nous avait réveillés. Nous étions trempés, glacés jusqu’aux os. Et Arkhan s’était mis à danser sous la pluie. Il dansait, dansait, tournait, tourbillonnait, riant et pleurant à la fois. Ses longs cheveux bruns en mouvement formaient un ballet de gouttelettes de pluie. Je la regardais, la tête légèrement penchée, le sourire aux lèvres. Et il dansait, dansait, dansait…


**Calice leva sa plume un moment. Quelques gouttes d’encre s’écrasaient lourdement sur la feuille de parchemin.
Il n’y avait pas un bruit autour d’elle, tout était calme, plat, froid.

Et la pièce dans laquelle elle se trouvait était sombre et humide, d’une humidité pensante, envahissante…
Elle avala une grande bouffée d’air et poursuivi
**



Dans toutes les histoires ou tout va bien, ou les héros sont fous amoureux, il y a toujours quelque part une petite phrase qui arrive au détour d’un paragraphe et qui commence par « mais un jour, tout bascula ».
On s’y attend, puisqu’on parle de l’histoire du héros à l’imparfait. Et puis admettons le, sans drame pas d’histoire…

Alors oui on s’y attend, mais elle est toujours aussi assassine, cette petite phrase, elle fait toujours aussi mal…

Et je n’échappe pas à la règle…




Mais un jour tout bascula…

En tout cas pour moi, ce fut à partir de ce jour là que les choses commencèrent, le jour où je reçu la lettre de ma sœur ainée, Alyane, 1ère du nom, Reine de notre territoire.

Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas eu de ses nouvelles. On s’était toujours très bien entendues, on avait été très complices étant gamines. Toujours liguées pour trouver un mauvais coup à faire à nos parents. On n’était pas méchantes, loin de là, mais on avait expérimenté beaucoup de choses, qui au final s’étaient souvent transformées en bêtises et en bonnes engueulades. Je ne vous raconterai pas le jour où nos parents ont découvert leur troupeau de chèvres les queues attachées les unes aux autres.

**Calice esquissa un léger sourire en se rappelant les monstrueuses fessées qu’avait distribué le Père ce jour-là. **

Voila pas méchantes, très taquines, mais finalement ni plus ni moins que beaucoup d’enfants de notre âge

Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas revue. Je savais qu’elle poursuivait ses études au centre de commandement, elle se devait d’en apprendre toutes les ficèles avant de devenir Reine et de prendre la succession de nos parents. Elle vivait toujours au Château.
Je n’avais pas entendu parler d’hommes dans sa vie, mais peut-être avais-je un peu de retard. Cependant, étant destinée à régner, rien ne se ferait au hasard. Un mariage probablement arrangé, nous étions cernés par ns voisins qui convoitaient nos ressources de gemmes et de calcaires. On avait peu de légions, alors une bonne dote, un bon mariage saurait nous assurer la défense que l’on cherchait..

Et ce jour-là, j’ai reçu une lettre d’elle.
C’est étrange, maintenant que je m’en rappelle, je me souviens d’avoir eu un mauvais pressentiment en me levant le matin même.

En tout cas, rien ne m’avait préparée à ce qui allait suivre.

Non , je n’étais pas prête… et je n’ai rien vu
Et je n’ai rien compris...

**« Et je crois que même maintenant, je ne comprends toujours pas » songea Calice.
Elle leva la plume un instant. Elle commençait à avoir faim. Un bout de pain presque rassis était posé près d’elle. N’ayant pas le courage de se concocter quelque chose de potable, elle le croqua. Elle s’enveloppa à nouveau dans une épaisse couverture.
Elle ferma les yeux un instant, fit quelques mouvements de poignet pour soulager une crampe naissante, et continua…
**


Ma soeur m’annonçait l’accident qui avait eu lieu chez nos parents.
Les circonstances de leur mort étaient curieuses. La milice avait enquêté, mais les conclusions s’étaient soldées par un compte rendu tout à fait banal.
L’enquête n’avait relevé aucune trace d’effraction. On savait bien que les voisins cherchaient à destituer notre famille, mais on a jamais rien pu prouver. Pas même le meurtre.
La conclusion de l’accident était évidente. De toute façon, à quoi bon en savoir plus…

A la fin de sa lettre, Alyane me demandait si elle pouvait passer quelques temps chez nous. Elle n’avait pas envie de rester seule dans un Château qui sentait le cadavre.

**Bien sur qu’elle pouvait, je n’allais pas la laisser seule las bas pensa Calice. C’était ma sœur, on allait partager ensemble cette galère, comme on partageait nos peines autrefois…**

Je me souviens de ma réaction lorsque j’ai lu la lettre. Je me souviens surtout de ce grand vide. Je n’ai pensé à rien. Je n’ai pas pleuré. Je n’ai pas bougé. Je n’ai pas parlé.
J’avais le sentiment d’un poids qui m’empêchait de respirer. Mes parents et ma soeur avaient été pendant longtemps ma seule famille.

Puis Arkhan est rentré.
Quand il m’a vu, il a de suite compris qu’il y avait un problème. Il s’est saisi de la lettre, et l’a lue.

Il y a eu un grand silence, un long moment. De longues secondes. Peut-être même de longues minutes, à vrai dire je ne me rappelle plus. Aucun de nous ne bougeait.
Ce fut lui qui me sortit de ma torpeur.
Il s’est approché de moi et m’a pris la tête entre ses deux mains.
Sans rien dire, il l’a posée contre sa solide poitrine.
Et je me suis mis à pleurer comme une enfant. Je riais, je pleurais à la fois, je ne savais plus, j’étais perdue.




La disparition de mes parents avait été un choc pour moi. Je suis restée longtemps taciturne et prostrée.
L’arrivée de ma sœur allait cependant me faire du bien. M’occuper d’elle me sera d’un grand réconfort.

**L’humidité environnante glaça le sang de Calice. Elle fit une pause, s’emmitoufla dans sa couverture **

Ca se passait bien à la maison. On passait tous les trois de longs moments à discuter de tout et de rien. Arkhan et Alyane s’entendaient à merveille, à mon grand soulagement. Alyane était une belle femme, mais curieusement, ne paraissait pas vraiment s’intéresser aux hommes. Aux femmes non plus d’ailleurs. Elle passait son temps à perfectionner son maniement des armes. Plusieurs fois je lui parlais d’hommes que je trouvais séduisants, mais ça se soldait systématiquement par un changement de conversation.

Finalement, j’ai décidé de la laisser tranquille sur ce sujet. Après tout, le jour elle rencontrerait l’homme de sa vie, et tout comme moi finirait par voir le monde différemment.

Les mois passaient. La peine, toujours présente, commençait à s’enfouir doucement.

Le rythme de nos vies aurait pu continuer longtemps comme ça. Alyane devait repartir au Château, et ne pas laisser le trône vide, à la merci des prédateurs. Mais elle ne pouvait pas, la blessure n’était pas encore refermée. Et moi j’aimais sa présence, c’était ma seule famille.

Mais quelque chose tracassait de plus en plus Arkhan.

Arkhan était nerveux, soucieux, souvent agacé, irrité même. Le problème est que ce comportement, il ne l’avait qu’avec moi. Avec les voisins ou Alyane par exemple, il était parfaitement « normal », riant et insouciant.
Je le voyais bien, mais ne lui disait rien. J’attendais qu’il vienne me parler. Du coup je réfléchissais à tout ce que j’avais bien pu lui dire ou faire de mal, mais je ne voyais rien. Rien qui puisse la mettre dans cet état.
Et au-delà de la froideur qu’il affichait en ma présence, le vide s’était installé physiquement entre nous. Je ne pouvais plus le toucher, nous ne faisions même plus l’amour.
Le contact de sa peau me manquait. Son sourire me manquait. Sa bonne humeur me manquait. Lui, tout simplement LUI, me manquait. Et j’ai toujours trouvé curieux la vitesse à laquelle les vieux démons reviennent planer autour de vous, comme des corbeaux affamés.
Je me sentais à nouveau seule. Je voyais pourtant Arkhan et Alyane tous les jours, je partageai leur vie, mais je me sentais seule. C’était aussi simple que cela. J’étais à nouveau seule. Seule sans but, sans rien à partager. Avec cette boule au fonds de la gorge, toujours ces gestes de la vie quotidienne effectués machinalement.

Mais je tenais bon, je faisais bonne figure. Je souriais, riais même aux blagues d’Alyane, sortais avec eux.

**Le vide. Toujours ce vide. **

Quelque chose n’allait pas. Je n’arrivais pas à mettre la main dessus, mais quelque chose n’allait pas. Quelque chose « clochait ». Mais quoi bon sang, quoi ?

**Le vide. Encore ce vide.
**
La réponse est vite arrivée.

Enfin au moins j’étais fixée. Fixée sur l’avenir, fixée sur notre destin à tous les trois.

Quand je repense à la suite, tout se déroule comme dans une mauvaise histoire que vous feriez défiler à toute vitesse. Même encore aujourd’hui, j’ai du mal à en parler, du mal à comprendre.

Curieux comme le Destin semble être écrit : et si ce jour là je n’étais pas rentrée plus tôt, et si ce jour là j’avais ouvert la porte d’entrée de la maison à toute volée comme j’avais la détestable habitude de faire…

Mais je suis rentrée plus tôt et sans bruit. Pourquoi ? Je ne sais pas.

Mais le fait est que je suis rentrée plus tôt et sans bruit.

Ce jour-là, dans le salon Arkahn et Alyane étaient enlacés et s’embrassaient avec fougue.
Mais vous vous en doutiez depuis longtemps n’est-ce pas?

Voila, encore une de ces banales histoires de couple qui se solde par un échec. Des milliers de gens l’avaient vécu et le vivraient encore. On s’aime, on croit à l’amour fou, on rêve et on tombe. Mais on se relève aussi, ça prend le temps qu’il faut, mais ça finit toujours par faire de moins en moins mal.

Mais moi, je ne me suis pas laissée le temps de le perdre, je ne me suis pas laissée la chance de guérir de la séparation qui allait inéluctablement suivre.

Le Destin encore une fois n’était pas loin. Loin de moi vouloir nier les faits ou me considérer comme une victime, j’ai malgré tout toujours pensé que le Destin m’avait choisi pour accomplir cette tâche. Car sans le Destin, mon épée parfaitement aiguisée ne se serait pas trouvé posé sur la table du salon près d’eux. Jamais elle ne trainait hors de son fourreau, sauf ce jour-là
Sans Lui, je n’aurais pas pu la brandir sur Arkhan et lui porter un coup fatal.
Sans Lui, je n’aurais pas pu porter les mains autour du cou d’Alyane et serrer… serrer… serrer…

Arkhan...Je me remémore son regard. Peur, folie mélangées, fatalité, le destin d’un homme venant frapper à ma porte un soir de pluie.

J’ai écrit ce récit de prison. Un jugement sans appel, et pourtant clément. Cela fait maintenant 20 ans que je suis enfermée et ma peine s’achève. Ma peine physique tout du moins. Seulement 20 ans, ils ont été cléments, ils m’ont jugé « folle ». Folle de douleur, folle d’amour, folle d’incertitudes aussi.

**La pièce dans laquelle se trouvait Calice était sombre et humide. Petite cellule éclairé par une lucarne, elle était sommairement décorée avec un portrait d’Arkhan. 20 ans et cette cellule comme seul cadre de vie. 20 ans à regarder son sourire. **

Je suis sortie ce matin. Je n’ai plus aucun repère, plus aucun but, aucun endroit où aller. Je ne connais rien de ce monde. Durant ces 20 ans, j’ai imaginé ce que pourrait être ma vie. J’ai tout à reconstruire. Réapprendre à vivre en communauté. Réapprendre les valeurs familiales. Cela fait maintenant 20 ans que je m’y prépare. J’ai peur. Mais j’ai hâte aussi de renaitre.

J’ai été invitée dans une guilde unie, soudée, j’y trouverai peut-être une aide pour me retrouver. Une aide pour l’oublier, des soirées en folle compagnie pour réapprendre à sourire, des combats pour ne plus vomir sur ma main qui a autrefois tenue l’épée qui l’a frappé. Je sais que vous n’avez probablement pas besoin de quelqu’un d’aussi inexpérimentée que moi, mais moi j’ai besoin de vous.
"Friends" est ma guilde. Un nom probablement prédestiné pour une âme si seule. Un jour, il faudra que je leur avoue tout...vont -ils accepter?

Quant à Arkahn…
**Jamais plus je n’aurai d’homme**
 
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DeletedUser15083

Guest
Je ne trouve pas les mots pour décrire ce texte. Il est fluide, très agréable à lire, on ne peut le quitter des yeux durant sa lecture, tant l'histoire est passionnante. Tes descriptions sont détaillées, (malgré la répétition de l'humidité régnant dans la cellule) les personnages attachants (enfin, surtout Calice), bien sûr, on se doutait que Arkhan allait retourner sa veste, mais malgré cela, tu as réussi à nous faire suivre cette histoire comme si l'on ressentait les émotions de Calice. C'est du moins ce qui s'est passé avec moi.

Tu as beaucoup de talent, c'est indéniable.

J'ai hâte de voir tes autres textes !! :)

Bravo :)
 
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