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    Forgiennes et Forgiens,
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[Notations]Première battle

Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

DeletedUser

Guest
Avant de lancer les notes et commentaires, je me permets de rappeler le sujet de cette toute première battle d'écriture :

Vous vous réveillez sur cette plage, face à cette cascade, sur une Île rocailleuse. Vous devrez faire survivre votre personnage, et vous déciderez vous-même de son destin, de l'existence ou non d'une quelconque civilisation ou trace de civilisation sur votre Île. Il ne devra pas y avoir de retour au pays possible, et aucun happy end ne sera accepté.

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Pour noter les textes qui vont suivre, merci de respecter ce code de notation :

HTML :
[B][U]Texte 1[/U][/B]
Note : ** / 20
Commentaire :

[B][U]Texte 2[/U][/B]
Note : ** / 20
Commentaire :

[B][U]Texte 3[/U][/B]
Note : ** / 20
Commentaire :

Maintenant, place aux écrits !

Texte 1
Le Carnet

Il ne sut pas vraiment ce qui, du roulis réguliers des galets sous les vagues ou du grondement interminable de la cascade, le tira des ténèbres. Lorsque Hawk ouvrit les yeux, le jour était levé depuis un moment. Décrochant sa main du morceau de bois qu'il tenait fermement, il se mit sur le dos et inspira lentement. La tête posée sur les pierres polies par l'océan, il pouvait voir au-dessus de lui le ciel bleu à travers les nuages. Il tourna la tête et aperçut la cascade qui se jetait du haut de la falaise, la brume qu'elle projetait s'éparpillant à travers les pins.
Soudain, un affreux sentiment le traversa l'esprit. Se relevant tant bien que mal, il jeta frénétiquement des regards autour de lui et fut bientôt inondé par le soulagement. Anae reposait à un mètre a peine, cramponnée au même morceau d'épave que lui. Se trainant jusqu'à elle, il vérifia son pouls. La vie battait à plein rythme dans ses veines. Et à part quelques égratignures, elle n'avait aucune blessure notoire.
Rassuré, il écarta ses cheveux sombres de son visage et attendit qu'elle se réveille. Ce qui finit par arriver au bout d'un moment.
- Bonjour, lui dit-il simplement.
Elle lui sourit.
- Bonjour. On est encore vivant, on dirait ?
- Oui, et en un seul morceau.
- Qui l'eut cru... Où sont les autres ?
Hawk regarda tout autour. Hormis les oiseaux qui planaient au-dessus de la plage, aucun signe de vie.
- Je ne sais rien. Avec un peu de chance, au fond de l'océan. En tout cas, pas ici. Tu peux te lever ?
- Je crois que oui, fit-elle en s'appuyant sur lui. Et où est le navire ?
- Hmm, tu vois le tas déchiqueté là-bas sur les récifs, et que les vagues finissent de mettre en morceaux ?
- Je vois, oui, soupira-t-elle. Que va-t-on faire maintenant ?
- Continuer la partie.
- Continuer ? Tu penses encore à continuer ? Nous sommes perdus sur une île abandonnée, sans moyen, et tu voudrais continuer ?
- Il n'y a pas d'autres solutions, mon amour, lui dit-il en lui prenant la tête entre ses mains. Ça y est, on y est sur cette fameuse île. On est allé trop loin pour reculer.
Il vit Anae inspirer un grand coup et puis finalement se rendre à son avis.
- D'accord, mais dans ce cas, il ne faut pas rester ici.
Accroché l'un à l'autre, Hawk lui déposa un baiser sur le front et l'entraina hors de la plage, vers la forêt de pins.


Jour : inconnu
Je dois avouer que je n'aurais jamais cru réécrire un jour sur ce journal si je ne l'avais pas trouvé empaqueté dans du cuir dans l'une de mes poches. Depuis la veille de notre arrivée sur l'île, nous ne sommes plus que deux. Le voyage a été catastrophique. Tous nos plans sont à revoir. Ceux qui faisaient cause commune avec nous ont rompu l'accord. Je ne sais pas combien sont encore vivants. Et s'ils en restent... je préfère ne pas y penser pour le moment.
Aujourd'hui, je ne peux compter que sur Anae.
Je remercierai presque les dieux de me l'avoir laissé, saine et sauve, si je ne savais pas le rôle qu'ils tiennent dans cette affaire...

Jour : inconnu + 1
Un jour a passé depuis notre échouage sur la plage à la cascade et nous avançons toujours à tâtons sur cette île. Nous n'avons encore trouvé aucun point de repère qui puisse nous aider. L'aide d'Anae est plus que précieuse. Elle sait comment chasser dans ce genre d'environnement, comment s'y déplacer et comment s'y retrouver. Et sa présence...
C'est assez difficile à décrire avec des mots. J'ai déjà tenté de le faire auparavant. Mais toutes ces phrases me paraissent si vides comparées à ce que je ressens pour elle. Ce que je trouverais au bout de cette quête n'est rien face à elle. Mais si je veux la garder, il me faudra aller jusqu'au bout.


- Attends, souffla Anae en barrant le chemin de son bras.
Hawk s'arrêta aussitôt et l'interrogea du regard. Elle lui montra silencieusement la paire de bottes en cuir grossier qui dépassait des fougères. Ils se regardèrent l'un l'autre avec inquiétude, mais la laissant en arrière il finit par s'approcher doucement.
L'homme était mort depuis quelques heures à peine. Au centre de sa chemise qui recouvrait sa peau livide, un trou avait laissait s'échapper un long filet de sang à travers la plaie carbonisée.
- C'est Svern.
- Svern ne ressemblait pas à ça.
- Non c'est Svern qui l'a tué. Tu vois la brûlure qui encerclait la blessure, comme si on avait utilisé un tison ardent ? Impact de balle de pistolet. Svern et moi étions les seuls à avoir réussi à en produire.
Hawk regarda rapidement autour de lui. Rien dans le sous-bois n'indiquait une autre présence.
- Il est vivant et il est ici. Il faut bouger.

Jour : inconnu + 2
Svern est vivant. J'en ai eu la preuve aujourd'hui.
C'est une nouvelle donne, puisque sa présence est un danger que nous ne pouvons négliger, Anae et moi. Nous avons laissé le corps de sa dernière victime pour rejoindre la cascade en haut de la falaise. C'est un retour en arrière, mais nous pensons que le cours d'eau pourrait nous mener à une piste plus intéressante pour trouver l’entrée. En espérant mettre de la distance avec Svern.
De tous, c'est bien lui que j'aurais voulu éviter. Avoir un ancien coéquipier comme adversaire n'est jamais facile...
Anae et moi avons établi notre second camp à la chute d'eau. Nous pourrons certainement observer le lever du soleil demain matin. En attendant, il faudra nous contenter d'un maigre repas et d'un petit abri sous un pin.
Certaines pierres qui longent le ruisseau semblent taillées par la main de l'homme, je n'en suis pas sûr mais

- Hawk !
Le cri provoqua un dérapage dans le tracé de la plume, qui trancha le reste de la page d'une longue ligne d'encre. Sortant violemment de ses pensées, Hawk releva la tête. Cinq secondes trop tard. Anae était déjà entre les mains d'un homme bourru, les cheveux en bataille et les vêtements déchirés par le naufrage. Il tenait la gorge de la jeune femme prisonnière dans son bras droit, tout en lui enfonçant un pistolet dans les côtes.
- Alors, l'ami ? Toujours à griffonner sur ton maudit carnet ?
Svern.
Comment avait-il pu arriver là ? Aucune idée. Et sur le coup Hawk avait d'autres questions à se poser. Il rangea doucement son carnet dans une poche et se mit debout en levant les mains. La situation était plus que délicate, et c'était en grande partie de sa faute. Aucun geste brusque. Un ton apaisant.
- Tout doux, camarade. Pas la peine de s'énerver.
- "Camarade" ? Attends, on ne doit pas avoir la même notion de ce mot, nous deux...
Plongeant à demi son visage dans la chevelure de sa proie tétanisée, Svern huma son parfum. Hawk dut faire un immense effort sur lui-même pour rester calme. Entre chaque inspiration saccadée, Anae ne le quittait pas de ses yeux affolés.
- Alors elle est toujours accrochée à tes basques, reprit Svern. Et dire que tu as renoncé à un honnête partenariat pour... pour ça. On croirait rêver.
- Laisse-la tranquille, c'est entre toi et moi.
- Il faut dire que les dieux savent y faire, continua l'autre, pour créer du rêve. Je me demande si elle est aussi jolie sous ses affaires...
Cette fois, il ne put se maitriser.
- Arrête ça ! Elle n'a rien à voir avec notre histoire !
Pour toute réaction, Svern cracha par terre.
- Non mais regarde-toi : à trembler pour elle, à trembler pour rien ! Elle n'est rien, Hawk. Juste un ensemble de formes et de courbes qu'on te balance sous les yeux pour mieux t'amadouer. Et tu voudrais te battre pour ça ?
Hawk fit un effort pour ne pas lui sauter à la gorge et tenter de calmer Svern. Dans cette situation, il ne pouvait se permettre aucune erreur.
- Oui, je me bats pour elle. Je me bats pour sauver ce monde d’hommes qui ne voient pas sa vraie valeur. Sa richesse ne réside pas dans le fait d'en prendre le contrôle, Svern.
Menaçant toujours la jeune femme de son arme, l'autre afficha une mine pleine de mépris.
- Alors quelle en serait la valeur selon toi ? hein ? Cette fille vaudrait autant que moi à tes yeux ?
- Bien sûr que oui, s'insurgea Hawk. Bon sang, tu ne comprends toujours pas ce que j'essaye de te dire depuis le début !
Et il sut qu'il avait prononcé la phrase de trop. En face de lui, Svern raffermit la position de son pistolet contre le corps d'Anae.
- Toi non plus tu ne sembles pas avoir tout saisi dans cette partie. Tu oublies d'où tu viens, Hawk. Il est donc temps que tu regardes la réalité en face...
Avant qu'il ait pu esquisser un mouvement, Hawk croisa à nouveau le regard apeuré mais solide d'Anae, alors que celle-ci avait compris déjà ce qui allait suivre. Puis Svern pressa la détente. Les yeux de la jeune femme se révulsèrent et elle mourut avant d'avoir touché le sol. Son meurtrier regarda son corps s'écrouler, un sourire malsain aux lèvres.
- La voilà, la réalité, mon grand. Elle n'existait pas réellement avant, maintenant elle n'existe plus du t...
Le poing qui s'abattit sur sa pommette interrompit violemment sa tirade. Svern tenta de répliquer mais Hawk était déjà sur lui. Malade de colère, celui-ci laissa éclater sa rage. Il n'avait rien d'autre que ces poings, mais il savait s'en servir. Coups au corps pour couper la respiration, coups aux membres pour désarçonner son adversaire, coups à la tête pour l'abrutir. Il s'abattit ainsi sur son ancien coéquipier jusqu'à ce qu'il ne fut plus qu'une masse tremblante et sanguinolente sur le sol. Alors seulement Hawk s'arrêta.
Ces poings ne pouvaient en faire plus. Mais lui en voulait davantage. Alors, tandis que Svern rampait à terre en cherchant son souffle, il ramassa une lourde pierre qu'il souleva au-dessus de sa tête. Svern le voyant revenir vers lui pour l'achever, il s'appuya sur un coude pour mieux l'interpeller.
- T'as toujours rien compris, pas vrai ? Tout ce que tu feras ne changera pas les faits. Elle, elle n'est plus nulle part. Pouf ! Envolée, la belle indigène des îles. Alors que moi, si tu me tue ici, tu ne me ferais que retourner dans une autre vie.
Hawk s'arrêta devant lui, son fardeau toujours levé.
- Non, tu as tort. Elle repose en paix. Toi... toi, tu vas retourner dans l'enfer dont on t'as tiré, pour mieux y crever. Et à ce moment, tu seras comme elle. Plus rien. Tu auras juste souffert une mort affreusement plus longue...
Le visage arrogant de Svern s'effaça d'un coup.
- ...Ce que tu n'auras pas volé !, lui lança Hawk en même temps que le rocher.

Lorsqu'il s'agenouilla près du corps d'Anae, il lui remit d'une main tremblante les cheveux en place et lui ferma les yeux. Ainsi elle avait l'air aussi paisible que pendant son sommeil. Hawk resta longtemps à la contempler. Il se sentait incapable de bouger. Incapable de réfléchir. Il n'en avait plus la force.
Jusqu'à ce qu'il sente une présence familière. Il tourna la tête et vit à travers ses larmes la silhouette fine d'une femme. Femme qu'il reconnut immédiatement. D'abord la colère le reprit, mais elle s'éteignit d'elle-même pour le renvoyer dans sa contemplation de son aimée. Contre cet adversaire-là, il ne pouvait rien. Une réalité qu'il avait appris à accepter.
- Tu as eu ce que tu voulais, déesse. Les dieux doivent se frotter les mains là-haut, devant ce spectacle... Car c'est bien ça que vous voulez, pas vrai ? Du spectacle.
La divine présence ne fit aucun geste. Ne dis aucun mot. Hawk sourit piteusement.
- Vous non plus, vous n'avez pas encore compris, hein ? Qu'être un créateur n'est pas qu'un jeu... Peut-être que ceci vous y aidera, alors.
Il sortit son journal de sa veste et le lança à ses pieds. Puis il se leva et abandonna Anae. Il passa devant ce qui restait de Svern et continua jusqu'à la falaise. Que devait-il faire maintenant ? Rien ne lui venait en tête. On aurait attendu de lui qu'il continue la quête. N'était-ce pas ce qu'il avait dit à Anae, sur la plage ? "Trop loin pour ne pas continuer" ?
Maintenant il comprenait qu'il s'était menti à lui-même. Comment pouvait-il continuer sans elle ? Arrivé au bord de la falaise, là où la cascade lançait son eau à la rencontre du vide, il se retourna vers la déesse qui ne réagissait toujours pas.
- Pour moi, la partie s'arrête ici.
Et il se laissa basculer en arrière.
Anae lui avait dit un jour que tomber dans le vide, c'était comme s'envoler. La destination était simplement plus définitive. La sienne prit la forme d'un rocher sombre émergeant des vagues. Serein, Hawk ferma les yeux et laissa les ténèbres l'envahir. Lui aussi retournait en enfer...

La déesse se baissa et ramassa délicatement l'ouvrage. C’était un petit carnet de voyage à la couverture de cuir et aux pages déjà jaunies. Elle regarda un instant l'espace vide laissé par l'homme, puis Massoree ouvrit l'ouvrage et en lut les premières lignes...

Suite des textes dans le post suivant.
 

DeletedUser

Guest
Voici maintenant le deuxième texte.

Texte 2
Il reçut l’assaut de sensations avec une violence qui aurait pu le déstabiliser s’il n’avait pas été aussi placide de nature. Le confort granuleux et trompeur du sable qui avait imprimé sur son visage une galaxie de crevasses comme autant d’impacts d’artilleries ou de météores, la chaleur pesante du soleil qui lui cuisait l’autre face et laissait sa peau à vif, les morsures pernicieuses des puces des sables qui voyaient déjà éclore quelques boutons sinistres, les courbatures lui tordant les jambes comme si on l’avait assailli avec un marteau-piqueur*; tout cela, sans même tenir compte des gémissements irritants et affreusement aigus des mouettes qui voletaient au dessus de lui tels des corbeaux se préparant à la ripaille, ou le grondement ténu de la cascade, contribuait à ce qu’il ait passé une nuit plutôt désagréable, d’autant plus qu’elle fut glaciale, et un réveil pire encore.

Car au moins, endormi, il ne sentait pas la douleur.

Il n’émit pourtant nulle plainte. Il épousseta sa joue gauche du sable qui y était incrusté, fit de même avec ses cheveux courts, tapota sa joue droite et manqua de s’y bruler le doigt, frotta ses plaies et ecchymoses en espérant que la souffrance disparaitrait par enchantement. Assit misérablement sur la plage, avec toute l’étendue de l’horizon qui s’ouvrait sur un monde infini de bleu où l’océan se confondait avec le ciel jusqu’à ne faire plus qu’un, et face à l’écume des vagues qui grimpait inlassablement à l’attaque de la rive, créature mousseuse obstinée aux rêves de cocotiers, il bailla.

Il bailla et se gratta le menton mal rasé – ou plutôt, pas rasé du tout. Il bailla et regarda autour de lui comme s’il espérait que le paysage depuis son petit somme ait changé. Mais il se trouvait toujours sur une large plage interminable de sable fin qui se transformait en galets et rochers au plus proche du ressac et qui ne s’arrêtait derrière lui que par une large forêt interminable de palmiers et autres végétaux endémiques aux iles perdues dans le Pacifique – pour autant qu’il puisse en juger.

Le bâillement effectué – et avec une application toute particulière, un soin même, qui semblait démontrer une activité d’importance auquel ledit individu tenait visiblement beaucoup, en plus d’une maitrise qu’apporte l’habitude*; pas un simple bâillement donc, vous comprenez, un bâillement d’expert avec grande ouverture de la bouche et dévoilement complet de la dentition parfaite et blanche, accompagné du doux rugissement venu du fond de l’être et qui ressemble vaguement à «*mbwouaaaaaah*» - l’homme tata les poches de son pantalon, se rendit compte qu’il n’en revêtait pas, et fouilla une nouvelle fois la plage du regard à sa recherche.

Un pantalon, bien évidemment, ne s’en allait pas ainsi en balade, de sa propre volonté. Il jeta un coup d’œil accusateur en direction des mouettes, mais aucune ne semblait s’être offerte une moitié de costume Armani. Remarquant qu’il était en sous-vêtements – débardeur blanc froissé et boxer CK en soie blanc – il se rappela avoir soigneusement plié son costume, pantalon et chemise compris, dans sa mallette, laquelle se trouvait inopinément enterrée dans le sable, afin de la protéger des crabes, avec qui il s’était lié d’une franche inimitié depuis qu’ils lui avaient volé une chaussette à laquelle il tenait particulièrement beaucoup*; comprenez, il ne possédait auparavant que deux chaussettes, et il n’était pas seyant de n’en porter qu’une.

Son œil fut attiré par le monticule de sable qui s’élevait avec une fierté pitoyable à quelques pas de lui. Sur une plage à touristes, on aurait pu croire quelque cadavre de château-fort, avec ses ruines de remparts et ses squelettes de donjons. Mais il avait perdu son esprit enfantin depuis bien longtemps déjà, alors qu’il négociait les places assises du fond de la classe au collège contre des bonbons, et ce qu’il avait tenté de bâtir en cristaux de silicium était d’une toute autre nature. C’était de forme carrée ou bien rectangulaire, et on aurait été bien en peine de dire à quoi ça ressemblait*; pour son architecte en revanche, il était évident qu’il s’agissait d’un hôtel quatre étoiles avec suites présidentielles et piscines sur le toit, restaurants exotiques et saunas inclus.

Il se rappela par la même occasion que c’était sous cette maquette de sable qu’il avait dissimulé ses biens précieux et avec un petit pincement au cœur, il entreprit de raser ce que le vent n’avait pas encore élagué, puis de creuser quelques dizaines de centimètres jusqu’à dévoiler un attaché-case noire un peu bosselée, et à l’intérieur, son précieux Graal*; son pantalon.

Il ne le mit pas tout de suite, préférant fouiller ses poches pour en tirer un carnet qui avait visiblement souffert d’intempéries récentes, telles pluies tropicales, chute dans un ravin, grignotage par un lézard à collerette et écrasement par un fessier distrait*; ainsi que d’un crayon qui, lui, se portait plutôt bien, merci. Il tourna soigneusement les pages craquelées et finit par noter quelques mots tout à fait banals, mais rédigés avec une minutie scrupuleuse qui leur conférait la valeur d’un oracle prophétique, une conclusion à une longue réflexion philosophique, œuvre de toute une vie, et dont la révélation si elle avait lieu un jour, bouleverserait le monde tout entier.

Il écrivit*: «*On bronze facilement*».

Ce qui n’était pas tout à fait exact. On attrapait des coups de soleil, extrêmement facilement, avec une aisance telle, à vrai dire, que le soleil semblait en avoir eu assez d’éclairer le monde et avait décidé de prendre des vacances sur cette île précise, de telle sorte que dix minutes sans crème solaire vous transformait en lointain cousin du homard juste avant qu’il soit grillé.

Il n’avait évidemment pas de crème solaire.

Au dessus de cette dernière note figuraient d’autres commentaires, comme «*Plage de sable fin*favorables aux petites siestes» ou «*Cadre de balade agréable*et tranquille», le reste ne pouvant être lu, faute du haut de la page qui semblait avoir été déchiré, ou plutôt, agrippé par un animal farouche doté de solides dents pointues et sauvagement déchiqueté.

Il referma délicatement le carnet et le replaça dans la poche droite du pantalon, qu’il revêtit, s’habilla de sa chemise blanche qu’il avait repassé la veille à l’aide d’un galet plat chauffé au soleil, puis enfin de sa veste de costume léger. Il se désola de ne pouvoir nouer sa cravate – Ralph Laurent, rendez-vous compte –, mais il avait dû s’en servir comme bandage lorsqu’une espèce de ragondin des îles lui avait mordu la jambe en représailles de ce qu’il lui avait innocemment marché dessus. Il avait à cette occasion saisi son carnet pour commenter l’évènement d’un «*Charmantes créatures à poil endémiques*» pragmatique.

Sur le devant du carnet figurait un nom*: A. Manson. Il se plaisait à dire que le A, simple A, énigmatique A, lui conférait une aura de mystère alléchant, que les gens se perdaient en conjonctures quant à sa signification – Alexandre*? Adrien*? Athanase*? Amoudabi*? – mais en réalité les gens se disaient qu’il était Anglais et qu’il devait forcément s’appeler Arthur, ce qui était le cas, et le désolait un peu.

Il s’épousseta, mis un ordre dans ses plis, prit sa mallette et s’engagea dans la forêt.

Compte tenu de ce qu’il avait vécu, on aurait pu croire – et à quel point on aurait eu tort*! – qu’il ressentait une certaine peur, une certaine appréhension, à l’idée de s’enfoncer à nouveau dans cet entrelacs anarchique d’arbres divers et d’une grande majesté de fougères, de serpents acariâtres et de ragondins impolis. Non, cela le contrariait tout au plus. Il avait enduré bien pire*; le métro Londonien par exemple, il y avait perdu sa sœur, qui avait eu le malheur de s’engager dans un de ses boyaux mal éclairés et une semaine de recherche intensive par des équipes expérimentées aidées par des chiens et même des robots, n’y avaient rien pu faire. Sa pauvre sœur avait été avalée par le diabolique métro Londonien. A coté de ses couloirs labyrinthiques et même escheriques, que l’humidité suintant des plafonds bas rendait la traversée dangereusement glissante, que l’obscurité des néons antédiluviens donnait l’impression de nager en plein film d’horreur*; ajoutez à cela le pépiement des rats qui grignotaient sans doute quelques cadavres d’utilisateurs égarés, et pire que tout, les millions d’Anglais exaspérés qui en peuplaient les moindres recoins*; cette jungle n’était guère qu’un moment certes pénible, mais pas cauchemardesque non plus.

Il ne se prit pas une seule fois à éprouver une quelconque nostalgie pour Londres, ou le Royaume-Uni en général. C’était également une île après tout, sauf qu’elle était bien plus grande, qu’il y faisait constamment moche, et qu’elle était peuplée d’Anglais. A propos de peuplade indigène, il allait revoir celle qui habitait cette partie de la forêt.

C’était un grand bosquet de figuiers qui développait sa ramure comme un toit végétal et s’épanouissait d’une explosion de fleurs rouges dévoilant bientôt leur juteuse production de fruits à l’enveloppe souple mais solide, et aux multiples pépins sanguins. C’était surtout le repaire de versions plus petites et poilues qu’Arthur, et qui à vrai dire ne lui ressemblaient pas beaucoup, tant il était grand et glabre, mais ces créatures avaient ma foi deux bras, deux jambes, une tête et des pouces vaguement opposables, ce qui faisaient d’eux des singes, et des interlocuteurs privilégiés pour Arthur qui avait beaucoup entendu parler de l’intelligence de ces bêtes-là et espérait nouer un dialogue constructif à propos de marché de l’immobilier, de contrat d’exploitation à long terme et de centre de confection de colliers à fleurs.

Il ne comprit pas grand-chose aux hurlements excités des singes bonobos – il n’était pas sûr qu’il s’agisse de singes bonobos, mais c’était un mot qui lui plaisait et semblait faire bien dans une revue publicitaire*: «*Partez en voyage sur une île paradisiaque pour rencontrer les fabuleux singes bonobos et d’autres charmantes créatures à poil endémiques, dans un cadre de balade agréable et tranquille, tout en profitant de plages de sable fin où on bronze facilement*»*; il fallait encore travailler un peu ce texte mais ça commençait à bien se profiler – mais réussit tout de même à leur faire signer quelques papiers, notamment sur le transfert de propriété du bosquet de figuiers et sur leur déplacement dans un zoo plus confortable.

Cette tâche effectuée, il repartit en vadrouille, mesura quelques cours d’eau en estimant s’il était possible d’y faire du canoë-kayak, et apprécia de larges espaces herbeux rondelés qui pourraient faire de merveilleux terrains de golf. Il prit attention à ne se nourrir que de fruits qu’il connaissait, ou croyait vaguement reconnaitre, et à ne pas toucher aux autres – une sage précaution qui lui aurait évitée, quelques jours auparavant, une flanquée de gastro – et puis la journée allant sur sa fin, il retourna à la plage, plia soigneusement son costume, le rangea dans sa mallette, l’enterra de nouveau, dessina des plans rêveurs sur le sable, et s’assied, épuisé par sa dure journée de travail, pour contempler le soleil couchant.

Ce n’était pas une île particulièrement paradisiaque. Il y avait le sable, le paysage magnifique, l’eau claire et chaude, les poissons exotiques, un cadre de balade agréable et tranquille ainsi que de charmantes créatures à poil endémiques, mais il manquait quelque chose pour parfaire le tableau, pour faire de cette île un véritable paradis.

Et Arthur savait quoi. Il hochait la tête avec une satisfaction toute personnelle.

De grands hôtels, des digues bétonnées, des transats recouvrant la plage, des piscines géantes, des terrains de tennis, de foot, de golf et de ping-pong, sans compter les bungalows privés et une piste d’atterrissage pour petits avions de plaisance.

En attendant, il devrait survivre au prochain assaut des crabes qui avançaient vers lui en se dandinant d’un air menaçant et en avaient probablement envers sa dernière chaussette.
 

DeletedUser

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Place maintenant au troisième et dernier texte.

Texte 3 - Première partie

Le sable mouillé, y avez-vous déjà goûté*? Sur ses lèvres, cette matière salée, égrainée mais grumeleuse, il la sent doucement l'embaumer. A partir de sa taille, une eau tiède éclaire sa peau alors qu'un soleil baigne son dos de douces ondes dorées. Il est serein, allongé comme un marin qui revoit la terre après des mois de navigation. Il embrasse le sable, l'épouse. On l'eut presque dit heureux.

Une rivière frappe l'océan tout près, sa furieuse retombée danse dans les oreilles du naufragé. Néanmoins un picotement, à sa jambe, doucement croît en douleur*; c'est du plomb qui la veille a fleuri sa chair. A peine y prête-il attention. Pendant quelques secondes, il tente de tourner sa tête, de voir ce qui l'entoure. Sa nuque est engourdie, il force et voilà qu'elle craque. Une épine gigantesque déchiquette ses nerfs, dessine des griffes autour de ses yeux et tord sa bouche. La chaleur monte d'un cran, le brûle maintenant. Le sel lui paraît infâme. Il frappe le sol pour se défaire de ce baiser nauséeux.

Il s'assied face à la colonne d'eau, lui lançant deux yeux coléreux. Son regard se noie au cœur de cette furie. Il prend conscience de sa douleur et vérifie son bandage au tibia, fait mine de se masser et se lève avec prudence. De grands rochers se dressent devant lui, rouges sang, la lumière navigue dans ce vermeil, créant plus d'une ride noire, plus d'une brèche tentaculaire, plus de fissures que de doigts à un hécatonchire.

Il se sent bien, seul, après six mois d'embarquée au milieu de rustres, de sots et d'escrocs. Il ne regrettera pas son navire, ni ses hommes s'ils sont morts.

Sa chair conquise par la fatigue réagit mollement à sa volonté, si bien que ces nerfs pataugent avec leur électrique raideur dans ce pâteux amas d'os et de peau qu'on a voulu appeler homme. La douleur passée lui a laissé une inconfortable couverture de sueurs froides. Elles se rassemblent sur sa colonne vertébrale pour pleurer jusqu'au bassin. Il s'agite pour en accélerer le départ.

Le ciel est bleu, d'un bleu pucelle, celui de la cape de Jeanne d'Arc, d'un bleu fascinant, des tuniques bédouines. Brodés sur ce ciel, de longs nuages étirés dont le voile nacré se perd vers l'horizon. Trois massifs se concurrencent pour faire la cour à cette dame d'azur. L'un tourbillonne, s'élance dans des courbes audacieuses. Il est celui qui va le plus haut. Le second semble un bateau en naufrage, une plaque renversée, oblique. Il est le plus large. Le dernier est une motte, une bosse en terre plus qu'un roc. Il n'arbore pas les mêmes frondaisons verdoyantes que ces frères et y préfère une nudité complète, un désert pour les yeux, un rien à voir absolu. Il est le plus vulgaire. Deux ou trois fumées s'en échappent, vit-il un peuple sur ces terres*?

L'homme jette un coup d’œil sur la forme imprécise qu'il donne à l'eau de lui-même. Ce corps effilé aux épaules basses, au long cou intrigué, cette barbe indécise semée au hasard dans les creux de ce visage et cette masse informe qu'il a nommé autrefois chevelure et qui n'est pas mieux qu'un tas d'algues décomposées aujourd'hui*; il fait un bien piètre homme pour être seul survivant, forcément des meilleurs on survécut. Tout près, ils doivent déjà avoir fait un campement, il suffirait de savoir par où les rejoindre. Peut être que ce sont eux, les fumées.

Dans l'air, le parfum de la forêt progressivement s'élève, couvre ses narines et endort les douleurs. Le zénith exalte les odeurs, la faune accélère son mouvement autour de la flore toute affairée à resplendir. Au pourtour du bois le plus proche, quatre palmiers brillent des grâces ondoyantes de la lumière unie aux motifs des eaux. Ils forment une arche végétale, un de ces signes qui rappellent à l'homme la civilisation tout en le questionnant sur l'étrangeté, voir la beauté surnaturelle du phénomène dont il est témoin.

Cette dense végétation n'est pénétrée d'aucun rayon tant ses frondaisons sont épaisses. Il y règne une obscurité inquiétante dans une humidité étouffante, et les feuilles qui vous y chatouillent les jambes n'ajoutent rien à votre réconfort.

Cet forêt ne lui dit rien qui vaille. Les forêts ne lui ont jamais inspiré confiance, mais celle-ci particulièrement. Ces plantes exotiques, cette humidité qui vous serre comme un étau, ces bêtes, prédateurs ou parasites, probablement innombrables et certainement féroces, voir mortels*; oui, il a peur. Il n'a aucune connaissance du lieu, seulement ses deux yeux pour voir, et encore faut-il les plisser tant le soleil s'arrondit dans le ciel. Il est capitaine du roi, il doit partir à la recherche de ses hommes, construire un campement et tenter de prévenir les autorités à proximité ou de les rejoindre. Ses responsabilités sont lourdes aussi bien que son titre est honorifique, et s'il ne l'a pas souhaité, il ne l'a pas moins. Certes, le royaume se trouve terriblement éloigné de cet endroit inconnu, qu'il n'a point miré sur la carte avant la tempête, si bien qu'il peut éventuellement rompre ses serments, qui dans ce milieu hostile, constitue des entraves. Son sang pour autant ne fléchit pas à cette facilité, et préserve les promesses qui le lie au roi contre la férocité de son angoisse.

Le voilà qui s'y enfonce, dans un élan courageux, sous la chevelure de Gaïa*! Il la pénètre, et tout ce qu'il y a est comme il l'a imaginé, si bien qu'à peine deux pas plus loin il s'étend de tout son long. Une piqûre au creux de son jarret a suffi à l'endormir.

Ses yeux s'ouvrent à nouveau. Il voit un plafond d'osier, tressé de singulière façon. Une soupe aux poissons doit cuire non loin. Jeune, sa préceptrice lui en faisait toute l'année. Ça a fini par le dégoûter, mais en égard pour cette bonne femme, il s'y est remis quelques jours avant le départ. La nostalgie avait rendu son goût à ce plat, ou bien que quelqu'un d'autre la prépare l'ait rendu meilleure, sinon qu'il n'est été qu'un jeune gamin idiot qui voulait blesser une domestique à défaut de pouvoir atteindre un père trop sévère ou trop craint. Une chaleur incroyable l'a empli dans son sommeil, ses yeux fondent comme du caramel. Il tente de bouger mais s'évanouit.

Alors qu'il se réveille pour la seconde fois, il comprend qu'il fait nuit par l'obscurité qui règne désormais. Peut être avait-il rejoint le néant, de même que l'affirmaient les hérétiques de sa ville d'antan, malgré qu'ils brûlaient encore sur la Place de l’Église. Le silence est pourtant brisé, deux chuchotements parviennent à ses oreilles.

«*… il s'est réveillé tout à l'heure, j'en suis sûr, mère. Il est pareil aux hommes aperçus par frère Delmond sur la plage hier, et ne tardera pas à reprendre des forces, il faut qu'on le tue, maintenant*! Alors qu'il est encore faible, sinon ...*», le jeune homme n'a cessé de hausser le ton le long de sa tirade, tant et si bien que «*l'endormi*», pris de peur, se crispe et fait grincer le lit. La phrase du jeune homme, brisée, tombe comme son souffle dans la surprise. Une femme apparemment âgé en profite.

«*Tu ne lui feras rien du tout. Si tu as été un jour mon fils, tu devrais savoir que je n'accepterais pas qu'on tue quelqu'un chez moi, surtout s'il dort et s'il souffre des restes d'une piqûre de Vif-vent.*»

«*Mais, mère*! Niez-vous qu'il est blanc comme les naufragés*? Qu'il a leurs mêmes habits*? S'il n'est pas un des leurs, je me fais chaman*!* Nous nous devons de le tuer pour la protection du village en l'absence des chasseurs … »

«*Je le nie, oui, car je n'ai rien vu de tes «*naufragés*». Et hier matin encore, tu te méfiais de la peau blanche de frère Delmond, aujourd'hui tu lui fais confiance et prends ces dires pour des preuves irréfutables. Tu es bien sot, mon fils. Les hommes, ton père, reviendront, je l'espère, bien assez vite, pour retirer la gestion de ce village à des mômes inconscients et des vieillards séniles. Chaman*? Tu me serais peut être enfin utile à quelque chose, et gagnerais-tu un rien de sagesse, au lieu de fatiguer ta mère avec des bêtises de cette sorte*! Va plutôt me chercher de l'eau, tant que ton idiot de chef ne la rationne pas.*»

Lorsque le fils prépare sa gueule imbécile à vomir de sottes paroles supplémentaires, une violente quinte de toux secoue leur hôte si particulier. Il prend conscience en même temps de la misère de son état, ses membres sont raidis par d'affreuses douleurs et alors qu'il se recroqueville, il sent pencher vers lui le regard sombre et hostile du garçon. Si ce regard eut été un arc, ce n'est pas une flèche, ni un carquois, mais une déluge de traits qui se serait abattu sur l’alité.

La vieille mère se précipite au lit du malade, crie à son fils de lui chercher cette «*foutue eau*» et passe sa main flétrie sur le front plissé de son protégé.

«*Comment t'appelles-tu, étranger*?*»

Il la regarde avec circonspection. Elle a la peau bronzée, tellement qu'il a du mal à voir autre chose que ses deux yeux brillants de vie dans l'obscurité régnante. Il n'avait jamais vu pareille personne. Pour mettre fin à son hésitation, elle lui fiche une claque.

«*Hé*! Je t'ai posé une question, étranger.*»

Après une dizaine de balbutiements exaspérants, il parvient à se faire connaître, lui, sir Archibald Barbacier, fils d'Henri et de Brunelle. Il tourne à nouveau de l’œil, la vieille le prend par le bras d'une main et de l'autre lui inflige un grand soufflet.

«*Si tu t'endors encore, tu meurs*! Nous n'avons pu aspirer tout le poison du Vif-vent, cette guêpe d'argent, silencieuse et rapide, t'a eu par derrière. Tu es bien imprudent ou très loin de tes terres pour t'approcher si près et ne pas avoir vu son nid. Heureusement, mon fils t'a retrouvé alors que je l'avais envoyé cueillir des herbes. Drôle, il t'a ramené et veut maintenant te tuer. Maintenant tu vas souffrir du diable, et si tu résistes à cette saloperie, certainement que mes congénères te démembreront.*»

Archibald pâlit, tressaillit sous ces propos violents, tremblant encore des deux frappes. Pris entre peur et colère, il veut redevenir l'homme violent, vigoureux et invincible qu'il était il n'y a même pas une semaine et non plus être l'esclave de ce corps fébrile, aussi fragile qu'une plume, qu'on lui a par erreur donner. Il se sent tel un noble à qui on aura donner le vêtement d'un mendiant, gêné par cet enveloppe, qui le couvre de honte et le dégrade sensiblement.

S'il doit exaucer un souhait, il choisira une arme pour la planter au travers de cette tête bouffie, ridée et sèche. On peut lui donner une cuiller que sa rage suffira à la planter efficacement entre cette paire d'yeux ricanants. Il suffit hélas à la vieille de souffler pour que le malade s'évanouisse.

Il fera un cauchemar. Une pluie de plomb s'abattra sur de petites masures aux toitures de palmes. Des cris jailliront de la nuit, alors que des colonnes de feu s'élèveront comme des diables en furie. Ils hurleront son nom en se changeant en nuages noirs. Des cerbères en redingote buteront des mômes et des vieilles en pagne, prendront des femmes et les égorgeront, étriperont des nouveaux-nés et feront danser les vieillards avant de leur loger une balle dans la tête. On l'attrapera fermement, on le traînera sur un mile au moins, sur un autre massif, à la pierre plus blessante. Quelle torture ce sera*! Puis on lui enverra un seau d'eau dans la tête pour qu'il daigne se lever. La vieille, elle aura survécu.

«*Alors, on fait le mort*? Frère Delmond est venu te voir … j'imagine qu'entre blancs, vous avez des choses à vous dire, je vous laisse.

Bonsoir, mon prince, dit le moine en question d'une voix grave. Je ne me trompe pas, n'est-ce pas*?*»

Archibald n'en revient pas. Même dans cet état, un homme est encore capable de le reconnaître.

«*A moins que les Barbaciers ne soient plus au pouvoir et que vous soyez à ma façon, exilé. Ce qui serait foutrement drôle, admettez-le*! que vous vous retrouviez de la même condition qu'un de ceux qui fut banni sous votre tyrannie. Quoique je suis sûr que vous vous diriez toujours Prince …

Vous êtes plein de certitudes, pas meilleur que mon père en la sorte*; mais vous riez, ça il ne le faisait pas, s'il était cruel, il n'était pas ridicule.

Vous êtes bien acide, prince. Il me suffirait d'un mot, …

Les menaces sont le dernier recours quand on est pauvre d'esprit, or à en juger par la rapidité de la vôtre, vous êtes mauvais parleur et de mauvaise naissance.

Nous ne naissons pas tous sous la chandelle d'une bibliothèque, la mienne s'est voulue à la porte de l'autel pour survivre à ma famille, grâce en soit rendu à ma mère que je n'ai jamais connu. Destinée qui m'a ensuite conduit à en édifier d'autres, d'autels, et étendre la lumière de Dieu aux populations nouvelles.

On dit que les moines sont moins attirés dans ces pays par la volonté d'étendre la foi que par les cuisses de l'exotique et impudique autochtone.

Vous l'avez vu comme moi, «*l'autochtone*»*! Me donnez-vous donc de ces goûts-là*?*» demanda-t-il d'un rire gras, suivi d'Archibald, trop content de cesser cette joute qu'il n'aurait su tenir plus longtemps.

La soirée déroulera son joyeux tapis de rires, sur lequel marcheront nostalgie et confidences. Alors que les deux hommes sympathisent, la tribu en secret se réorganise à des lieux dans la forêt et fait le triste compte de ses morts. Ils n'existent plus l'un d'eux qui des orteils jusqu'à ces cheveux ne trémule de colère. La vengeance grave dans leur cœur les plus noirs sentiments si bien qu'ils gagnent tous une volonté d'acier. Et ensemble ils construisent une tour de plans sadiques ou pathétiques, qui chacun échoueront, ils le savent déjà, car la colère ne protège pas de la peur des bâtons de feu et de leurs foudres mortelles ni du métal que les gourdins et les flèches n'endommagent jamais. Ils sont prostrés plus que combatifs et se savent assurément morts. Les longues barbes de la tribu préconisent justement qu'ils jouent aux morts et se taisent le temps que les étrangers partent, parce qu'ils le savent, ils partiront. Jusqu'à ce qu'un jeune, maigre et dépossédé de tout charisme, de toute force, à la voix fluette, prenne la parole, seulement alors ils laissent leurs âmes à la noyade dans un discours. Sans se débattre, ils l'écoutent. Il se révèle davantage vindicatif que la majorité d'entre-eux, et plus intelligent. Il a deviné que l'étranger qu'ils hébergent n'est autre que celui que les étrangers cherchent, de sorte qu'il suffirait de leur rendre pour qu'ils renoncent à leur faire la peau. Son idée est reçue avec des acclamations prodigieuses. Tandis qu'ils parlaient, Archibald s'ouvrait au frère Delmond, qui lui même s'était auparavant confié à son nouvel ami sur son expérience de missionnaire, au prix de quelles épreuves il était parvenu à faire apprendre la langue de France aux indigènes et d'autres péripéties, toutes plus sages les unes que les autres.
 

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Texte 3 - Seconde partie

« Une matinée de printemps, couvert d'un dialogue entre la rosée et le soleil, me lançait à travers les terres de mon père. Depuis l'aube, et l'ordre que m'avait donné ce dernier, mon ventre n'avait cessé de se serrer. J'étais ballonné, gonflé de ressentiments. Je sentais la mort me baigner sous cette armure abjecte, suivre le galop de mon cheval et coller mes cheveux. Tandis que les plus vertes étendues s'offraient à ma vision, alors que le soleil caressait les forêts de longues traînes dorées, j'imaginais combien d'hommes étaient déjà morts sur ces terres par le fait de mon paternel. Je les voyais, squelettiques et torturés, dans les écorces des chênes, ou sous la terre, dans quelque cachot d'enfer, écorché par d'autres vieux barbus à couronne de fer. Le joyeux parfum des bois m'était infâme, il m'eût fallu ce jour un régiment de bûcherons, car j'aurais pu déraciner chaque arbre, briser chaque arbuste, brûler chaque fruit du pays tant ces fraîches exhalaisons me rendaient malade. Toutefois, les princes ne peuvent que prendre les armes, sinon leurs pères les renient, et la disgrâce en ces temps incertains, prenait souvent la forme de la mort. Or, j'étais jeune et je voulais vivre vieux dans ces plaines. Je n'étais pas si naïf qu'ils le croyaient sans doute, je comprenais bien que la mission que mon seigneur et père m'avait confié ne consistait pas que dans les recherches d'informations dans ce village frontalier, si ce n'était franchement qu'un prétexte. Nous allions pour massacrer, sinon pourquoi m'avoir adjoint Barnabé et quinze hommes en armes du château ? Pourquoi ces armures, ces épées et ces lances ? Pourquoi ces destriers et non de simples montures ? Peut être pousserions-nous la chose jusqu'à passer la question à quelques malheureux, pour conserver l'apparence légitime, la raison d'état, voyez-vous. Mais plus certainement, ces villageois pour la plupart mourraient promptement dès notre arrivée. Je maudissais Barnabé, je maudissais mon père, et par dessus tout, je maudissais ma naissance! Quel sot j'étais. Un jeune aristocrate dont le corps n'a de force que dans les loisirs, dont l'esprit ne prend de plaisir que dans les courts projets, n'a aucun moyen d'amener sa colère plus loin. Comment pouvais-je comprendre la condition de mon peuple si je n'étais des leurs que lorsque j'accompagnais l'huissier qui prenait leurs biens, que je revenais de la chasse à la suite de gros gibiers, les exhibant sous leur nez, eux autres qui n'avaient plus dans leurs assiettes que quelque brouet de rat ou de corbeau, que fouettais leurs fils pour quelques légumes volés si bien qu'ils périssaient les jours suivants tant leurs forces étaient maigres et leurs plaies profondes ? Je mettais du zèle, ni plus ni moins qu'un autre noble, à creuser des gouffres entre ces pauvres gens et moi, tellement que les astres n'égalaient pas le dixième de cette distance par les leurs avec nous. Me direz-vous, je pourrais ne pas participer à ces exactions, je pourrais m'abstenir. Et mon père, qu'en penserait-il ? Il y aurait plus d'un homme pour le lui répéter tant ils craignaient ce qui adviendraient d'eux s'ils ne disaient la vérité. Ah ! Je connaissais déjà les grandes lignes de l'annonce qu'adresserait Barnabé, quand nous serions arrivés à destination : présence probable d'espions, fouille, questions « de routine », raison d'état, et Justice ! Pourquoi nous en donnions-nous la peine, alors que nous les exterminerons quoiqu'il arrive ? Eh bien il débiterait ça lentement, rajoutant des paragraphes pour fignoler le tout au besoin, avec sa voix puissante de sorte que tout le monde l'entende, si bien que tout les villageois, des bambins aux vieillards, seraient finalement regroupés autour de nous. Ils étaient tous là, à portée d'épées. Nous autres, salauds, n'avions plus qu'à leur arracher la vie. Et nous l'avons fait, et je l'ai fait. Seulement les villageois n'étaient pas tels que nous ne nous y attendions. Se tenaient à leur place un régiment de brigands des forêts, de troubadours désenchantés et de musiciens aux lyres transformées comme arcs. Leurs tenues souvent licencieuses, ils étaient plus des bouffons provocateurs et carnavalesques qu'une insurrection sérieuse. Ils se voulaient de joie dans ce morbide royaume, ils avaient possiblement plus de raison qu'aucun d'entre-nous ne pouvait posséder. Sur le coup, pourtant, ils ne décrochèrent à mes yeux aucune sympathie tant Barnabé m'abreuvait de ses sournoises paroles. Ils étaient folie, ils étaient diablement dangereux ! Ils incarnèrent la confirmation aux paroles de mon père et de ses semblables, soit que je fus convaincu en l'instant par leur pensée et que je me résolus – avec ardeur, ne nous en cachons pas – à massacrer pour la Justice. Celle qui m'apparaissait plus tôt dans toute sa réalité, hideuse et sadique, je la mystifiais et la grandissais par le bout de l'épée. Je faillis, ce jour-ci, basculer dans l'épaisse foule des connards qui dépeuplent cette terre des innocents et des braves et auxquels aucun n'ose porter quelque résistance que ce soit. Mais le meurtre de ces pauvres indignés, drôles de surcroît malgré leur misère, ne me procura pas de joie particulière. J'en eus chagrin des mois durant, à tel point que mon père me hurla plusieurs fois, cela devant la cour (il fallait connaître sa répugnance à la mise en spectacle) que j'étais, je le cite : « la plus grande femmelette du royaume, une chialeuse de première, et qu'un jour il m'enverrait sa garde toute entière me dépuceler. » J'étais à deux doigts de la disgrâce – et de l'exécution de cette menace, du moins je le craignais – quand l'occasion de cette expédition se présenta. Je massacrai donc toutes les côtes dans lesquelles on m'amena, je devins sanguinaire et libidineux devant les hommes de mon père, et chaque nuit je pleurais pour mes victimes, je souffrais de milles rêves terribles où je revoyais le visage de chacun d'entre-eux criait mon nom tels des diables alors que nous les mettions en pièces. Progressivement, je pleurais moins. Puis, il n'y eut plus que les rêves. Je suis aujourd'hui un triste salaud, pour l'amour de mon père qui ne saurait plus être reçu car je mourrais, je le sais, d'ici à demain. J'espère dans la nuit redevenir un homme de bien. »

Une foule s'approche, sa rage retenue n'éclipse pas sa présence tant ses pas sont lourds de sentiments. Un jeune homme survient, accompagné de trois grands guerriers aux regards de bovins. Il est le fils tantôt ennuyé par sa mère dans ses projets d'assassinat.

« Frère Delmond, écartez-vous. Au nom de la tribu, nous amenons ce singe-là à ces rustres d'en bas. Ainsi, nous serons saufs.

Je ne suis pas sot, diable sauvage, tu vas me tuer comme tu le projetais tantôt !

Et alors ? Nous survivrons en tout cas, et personne ne le saura. Les étrangers périront dans la forêt, notre île est telle que nous, elle ne désire pas d'eux, de leur souillure qui à chaque pas pollue notre sol et nos cœurs. S'il meurt, tant mieux, qui s'en soucie ?

Moi ! fit Delmond, révolté.

Vous n'êtes rien, se prit à cracher l'impulsif imbécile en lui plantant une hache d'ivoire à travers la bedaine.

Le religieux roule des yeux, titubant, interrogeant du regard les éléments de son environnement pour comprendre ce qui exactement lui arrive. Il a sans doute cru que sa foi le protégera de sa mort, le moment venu. Il extirpe de ses tripes, alors qu'elles débordent dans ses mains, quatre mots peignant sa surprise : « Qu'as-tu fait ? »

Le sauvage est choqué lui aussi, il fuit des yeux et des nasaux. Archibald a honte pour lui et se sert de ce temps suspendu pour lui sauter au cou et lui briser la nuque. Le bruit sourd de la cassure effraie les trois guerriers. Terrorisés par la mort de leur père spirituel, puis par celle de leur meilleur orateur, tournent les talons. Le prince souffle, ils étaient de taille à ne faire de lui qu'une bouchée.

Il se rend compte, maintenant debout, que s'il s'était imaginé nu, il a en fait le même pagne que ces indigènes. Il a froid à partir des pieds, eux sont au chaud, baignés dans les entrailles de Delmond. C'est à cet instant précis que la vieille, inquiète, revient ! Surprenant l'étranger au dessus du cadavre de son fils, elle sort un couteau long comme un avant-bras – mais d'où sort-elle ce couteau ? – et fonce sur lui. Elle pleure et crie, elle lui fait peur. Il n'a jamais affronté que ce soit les mères, les épouses ou les filles de ses victimes. Il a toujours eu affaire aux hommes. Il ne sait quoi faire et retient par réflexe son bras sans pour autant la combattre, la bloquant simplement, non pour qu'elle recule mais pour qu'elle n'avance plus.

Archibald perçoit une trompette, la force de la mère s'arrête. Il en profite, encore une fois par réflexe, pour retourner l'arme contre elle et partir. Il ne l'aimait pas, de toute façon. Ses hommes l'ont retrouvé. Sa poitrine se soulève de milles espoirs. Ses pas sont jetés par le bonheur et martèlent la terre. Il tient à embrasser ces cuistres et ces pourris ! Il court ! Furieusement libéré de cette succession d'angoisses ! Il espère la protection ! Il sort de sa cachette, leur crie qu'il est là, à ce moment-là sa voix déraille, il ne peut élever de son pareil, sa gorge est meurtrie, son souffle faible. Ils ne l'entendent pas, voient un homme en pagne, barbu, aux cheveux gras, crasseux et par l’œuvre du soleil, bronzé presque à la manière des sauvages, et ils tirent.

Le plomb baigné de votre propre sang, y avez-vous déjà goutté ?
 

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Hello,

Serait-il possible de rajouter le nom des participants, éventuellement ? Il me semble qu'un s'est perdu en route...

Texte 1
Note : 14 / 20
Commentaire : Spotted. Par la forme des paragraphes. Un bon vieux récit de pirates, un peu rapide du fait de son manque de longueur, je trouve. La fin est quelque peu précipitée ; et c'est au final ce qui te coûte le plus de points (même si je sais à quel point tu as galéré). Je note l'absence totale d'happy end (pour le coup, ouaip, tu t'es surpassé xD). J'ai un peu de mal avec les transitions entre le carnet et la narration en elle-même ; une mise en valeur de ces passages aurait été appréciée. Les dialogues sont assez longs, et je sais pas trop si je ressens ça à cause de leur longueur ou bien parce qu'il n'y pas le saut de ligne entre chaque réplique. J'attends de voir où tu comptes placer ce texte dans ton cycle :P

Texte 2
Note : 16 / 20
Commentaire : Spotted, par déduction logique des deux autres =D. M'enfin, à défaut de rire franchement, j'ai souris plusieurs fois à certains passages du texte. Belle maîtrise de la langue, La mise en scène agréable, mais au final je ne comprends toujours pas comment Arthur est arrivé là (le pourquoi, ça oui). Le principal problème que je pourrais relever, c'est l'opposition permanente entre un semblant de sérieux, et une franche tendance à l'humour, et j'ai l'impression de jongler tout au long entre les deux. J'aime le cadre temporel choisit, même si quelques tendances au fantastique persistent. Par contre, la fin se place plus du côté de l'happy end (certes, il n'a pas eu beaucoup d'enfant).

Texte 3
Note : 14 / 20
Commentaire : Spotted, pour avoir eu l'immense honneur d'apercevoir le bleu pucelle précédemment. Quelle taille, finalement ? C'est le plus gros des trois, du moins. Et niveau taille de paragraphe, tu te surpasses. Il est affreusement long à lire celui-là. Cette France nouvelle offre un cadre sympa et bien travaillé, avec un p'tit mix de ton humour habituel. Malgré ça, c'est plus basique que ce que tu m'as habitué à lire, et j'accroche un peu moins. Jolie fin, un peu rapide, mais propre (contraste avec la mort de frère Delmond).


Pas mal d'erreur de mise en page, que je devine pour la plupart n'étant pas du ressort des participants. Agréable battle dans l'ensemble.
 

DeletedUser

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Du fait de l'impossibilité de livrer de gros textes (plus de 10 000 caractères) par messagerie privée, il fallait envoyer par mail. Or, l'ajout des BBcodes n'étaient alors pas faciles. Et ce n'était pas à Heroe de faire la mise en page pour nous n_n
Dommage que le passage d'open office au format du forum soit toujours aussi laborieux. Tant pis.

Félicitations aux deux autres participants ;)
 

DeletedUser329

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Mes commentaires ne seront pas à la hauteur de ceux de Nyctal mais je vote quand même :o

Texte numéro 1
Note : 19/20
Commentaires : J'ai "vécu" l'histoire du début à la fin... J'adore !!!!!

Texte numéro 2
Note : 15/20
Commentaires : Très bien écrit avec une pincée d'humour mais je n'ai pas réussi à m'y projetée, je suis peut-être trop romantique ^^ désolée...

Texte numéro 3
Note : 16/20
Commentaires : J'aime bien le thème malgré quelques longueurs ;-)

Malgré mes p'tites préférences, je tiens vraiment à vous féliciter tous les 3 pour votre travail parce que moi j'en serais incapable, je ne suis pas littéraire pour un sou :p
 

DeletedUser2317

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Bonjour,

voici ma notation:

Texte 1
Note : 11,5/ 20
Commentaire : l'idée est appréciable, néanmoins la fin me semble beaucoup trop précipitée.

Texte 2
Note : 08,5/ 20
Commentaire : Bien que l'histoire soit originale et qu'elle soit très bien écrite, je n'ai pas accroché avec. Sa fin me laisse d'ailleurs sur ma faim.

Texte 3
Note : 14,5/ 20
Commentaire : C'est le plus long des récits proposés pour cette battle, et c'est aussi celui qui paru le plus intéressant. J'ai beaucoup apprécié sa fin.



Remarque générale: je tenais vraiment à féliciter tous les participants pour leur travail, car je suis conscient qu'écrire de tels récits n'est pas une mince affaire, et ce, même si ma notation peut paraître assez sévère.
 

DeletedUser

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Je ne trouve pas que des notes aussi basses, notamment pour le texte 2, soient bien appropriées o_O
 

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Je ne trouve pas que des notes aussi basses, notamment pour le texte 2, soient bien appropriées o_O

Oui ! Très bon travail à tous. Perso je n'avais pas le temps de m'en occuper (vive les exams !).
Je ne vais pas donner de notes car je ne suis pas apte à le faire à mon avis. Je ne suis pas assez fort et bon "écrivain" pour pouvoir critiquer les écrits. Enfin bon bravo à tous !
 

DeletedUser

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Texte 1
Note : 14 / 20
Commentaire : un bon moment de lecture même si l'histoire reste assez classique. Les dialogues permettent un exposé rythmé et synthétique de l'essentiel, ça me parait bien adapté au format.

Texte 2
Note : 17 / 20
Commentaire : le seul qui m'ait vraiment surpris. Avec son humour qui hésite entre décalage et pince-sans-rire, il a la bonne idée de finalement poser plus de questions qu'il n'offre de réponses. Et j'aime qu'on fasse appel à mon imagination.

Texte 3
Note : 13 / 20
Commentaire : pénalisé par sa relative longueur comparé aux deux autres qui me l'a fait trouvé moins accessible. C'est plus fouillé, plus travaillé mais peut-être trop ambitieux pour le format demandé, le sujet relativement classique et déjà exploré demandant un approfondissement peu compatible avec un format court.
 

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Texte 1
Note : 18 / 20
Commentaire : Texte très agréable à lire. Les passages entre le carnet et la narration classique sont à revoir, ça ne m'a pas gêner plus que ça mais ça gâche quelque peu la fluidité du reste. Ta fin je l'adore, à fond dans le sujet, elle est très belle. La rapidité est du aux contraintes de caractères je suppose. Ce passage-ci «Anae lui avait dit un jour que tomber dans le vide, c'était comme s'envoler. La destination était simplement plus définitive.» est mon passage coup de cœur de cette battle. Par contre je n'ai pas bien compris l'intérêt d'une intervention divine, tu as voulu intégrer trop d'éléments pour un texte aussi court, tu aurais dû t'attarder davantage sur d'autres aspects à la place.
Bref, un bon petit récit, au plaisir de te relire qui que tu sois.

Texte 2
Note : 14 / 20
Commentaire : Joliment écrit, avec un vocabulaire bien riche, peut être parfois trop riche ce qui alourdit le texte. Une histoire un peu vide, sans véritable fond, mais le style et les petites histoires qui s'entremêlent sont tout de même amusantes et vivantes. De plus c'est parfait pour une île déserte où finalement tu décris l'inaction et l'ennui qui en résulte. J'ai bien aimé la fin et le contraste avec la société civilisé qu'il regrette, donc pas de happy end. Si j'ai bien compris le personnage est mal barré mais préfère rire de la situation, un humour quelque peu cynique.

Texte 3
Note : 16 / 20
Commentaire : Belle forme et jolie fond, vénérable alchimie^^ Certains passages sont toutefois un peu longuet, tu aurais gagner à délayer ta pensée. Sinon le fond avec les conquêtes et les autochtones m'a vraiment beaucoup plu. Même si je n'ai pas compris la mort de Delmond, je le pensais bien acceuillis^^
Que dire^^ Beau boulot^^
 

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Je me répète, mais il nous manque des votes :D

Ps : ceci n'est pas un double post mais un UP espacé de plus de 24h du dernier post.
 

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Texte 1
Note : 14 / 20
Commentaire : J'aime le style "Carnet de voyage"..

Texte 2
Note : 16 / 20
Commentaire : Je n'ai pas bien comprit dans les débuts, mais après, c'est une bonne lecture.

Texte 3
Note : 15 / 20
Commentaire : Je ne suis pas un "bon noteur", mais j'ai aimé ce texte :)
 

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Bonjour,

Je tiens à re féliciter les participants. On m'a finalement convaincu de voter ce que je n'apprécie pas faire mais bon :/


Texte 1
Note : 15 / 20
Commentaire : J'ai bien aimé l'histoire mais l'apparution de la déesse me laisse perplexe. Il est dangereux de mélanger les genres. L'apparution de dieux est souvent lié à la fantasy ...
Autre détail tu écris "Jour inconnu", "Jour inconnu + 1" : c'est peu réaliste ... Ce que tu as écris équivaut presque a : je ne sais pas quel jour on est ... Je ne sais pas quel jour on est + 1. Ca ne veut rien dire même si j'ai compris ce que tu as tenté de faire.

Il aurait mieux fallu faire : "Premier jour sur l'île" par exemple.

Texte 2
Note : 16.5 / 20
Commentaire : Une bonne histoire et de l'humour.

Texte 3
Note : 15.5 / 20
Commentaire : J'ai bien aimé cette histoire également mais un peu trop longue. Il aurait fallu selon moi la condenser mais sinon c'est vraiment très bien :p

Voilà !

Bonne journée !
 

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De rien :p Par contre je ne pense pas qu'il y aura d'autres votants. Peut-être faudrait t-il conclure cette battle et élire le vainqueur :)
 

Wakiza

Roi des Arts
Texte 1
Note : 15,5/ 20
Commentaire : J'aime bien, agréable à lire

Texte 2
Note : 11,5 / 20
Commentaire : trop de phrases trop longues avec donc trop de virgules. Dommage...

Texte 3
Note : 13 / 20
Commentaire : là aussi vraiment dommage, à ne pas lire vite fait car un peu trop long pour moi à lire sur un forum...

Félicitation quand même au trois, vous avez bien travaillé ^^
 
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