Gabriel ou la rosée de la mer
Messire Gabriel et la rosée de la mer
Chapitre 1 : L'enfant recueilli
Dans le comté du Loobon vivait un suzerain loyal envers ses vassaux, durs envers les félons et bons avec les pauvres. Il avait pour nom George de la Roche Blanche. Il portait ce nom car, au centre de la cour de son château se dressait une roche d'une blancheur éclatante. C'est au pied de cette roche qu'il avait prit pour femme Isabelle la Brune, fille du seigneur Richard de Belville, qu'il aimait de fol amour. De leur union naquit un fils qu'ils nommèrent Gabriel.
Alors que Gabriel entrait dans la deuxième année de sa vie, les paysans criaient famine car la neige tombait drue et les grands froids avaient tué les récoltes. Même les loups en pâtissaient. Un matin, les loups entrèrent dans la ville, tuant animaux, femmes et enfants, et blessant les autres. Pour leur échapper, Messire George, accompagné de sa femme, de son fils ainsi que sa nourrice, de son sénéchal et d'un valet, s'échappa. Alors qu'ils tentaient de rejoindre le château d'Yvain de Belville, frère de la belle Isabelle, ils se firent attaquer à l'orée d'une sombre forêt par une meute de loups. Cette meute, composée d'une centaine de loups, tous plus féroces et affamés les uns que les autres, était la plus grande qu'on eut su voir et que jamais on ne verra. Les voyageurs, tant bien que mal, tentèrent de se défendre, mais rien n'y fit. Les loups étaient trop nombreux. Les uns après les autres, le seigneur et son escorte moururent sous les griffes des prédateurs. Bientôt, il ne resta plus en vie que le sénéchal et le bébé. Sachant qu'il ne pourrait survivre face à tant de loups, le sénéchal plaça l'enfant dans sa besace en cuir, qu'il accrocha à la selle du cheval, qu'il lança au galop.
Après avoir galopé trois jours durant, le cheval s'arrêta dans une verte prairie, où il se rassasia. Passant par là, un moine vit le sac d'où dépassait le bras du bébé. Délicatemeent, il le prit dans ses bras et l'emmena au moutier de Saint-Cyr. Comme personne ne vint chercher l'enfant, le religieux l'éduqua comme s'il était un novice déstiné à devenir moine. Le garçon brillait par sa bonté et son esprit, tant que par son agilité physique. Partout dans le comté, on entendait parler de celui que l'on nommait désormais"l'enfant recueilli".
Le jour des sept ans du garçon, le seigneur des alentours lui fit l'honneur d'être présent. En regardant l'enfant, il remarqua une petite cordelette qui pendait autour de son cou. Quand le noble lui demanda de l'enlever pour la lui montrer, le jeune garçon fit non de la têe, expliquant qu'il ne pouvait la retirer. Le seigneur s'agenouilla alors devant l'enfant, et sortit de la pochette accrochée à la corde tressée un caillou d'un blanc plus pur que la neige. Il comprit soudain que ce garçon était Gabriel, son neveu disparu, car cette roche était un bout de la fameuse Roche Blanche. Remerciant le moine pour tout ce qu'il avait accompli, Yvain repartit en son domaine. Il fit de son neveu l'écuyer de son fidèle sénéchal, Louis au Pur-Coeur, et veillait de près à l'éducation de son neveu.
Un jour, alors que Gabriel chassait seule dans une belle forêt, il aperçut deux hommes qui en venaient aux mains. S'approchant d'eux, le jeune écuyer remarqua que l'un deux portait une épée et que l'autre non. Quand il fut près d'eux, il mit pied à terre et attacha son cheval à un arbre. Les hommes, qui jusque là ne l'avaient pas remarqué, dévisagèrent celui qui, depuis quelques temps, observait leur rixe. Quand le neveu d'Yvain leur demanda le motif de cette violente querellle, l'homme armé répondit que l'autre homme, un paysan du nom de Jacques, lui avait volé deux,poules, les plus grasses. Mais le dénommé Jacques jurait par tous les saints qu'il n'avait jamais rien volé, et que jamais il ne volerait. Gabriel, convaincu de la bonne foi de Jacques, sortit de la bourse en cuir qui pendait à sa ceinture deux éus d'or, qu'il donna à l'homme armé, en échange de la liberté de paysan. Gabriel s'en retourna après au château de son oncle, et l'informa de la chose qui venait de se passer. Ce dernier loua sa générosité.
Au terme de ses dix brillantes années d'étude auprès du sénéchal Louis, Messire Gabriel fut en âge de se faire adouber. Son oncle lui fit alors don d'une arlure d'une blancheur très pure, et un destier de semblable couleur. Avec ses deux valets, Gabriel prit la direction de Camelot, pour s'y faire adouber par le roi des deux Bretagnes, le roi Arthur.
Chapitre 2 : Le Dragon D'Atligue
Au terme de deux longues et épuisantes journées de voyage, Gabriel et ses deux valets arrivèrent à Camelot. Le soir venu, le futur chevalier, paré de son armure blanche, s'enferma dans une sombre salle du donjon pour y prier. Au petit matin, Gabriel se para de son blanc manteau à col d'hermine et enfila ses chausses de coton pourpre. Accompagné d'un autre jeune damoiseau, Messire Louis de Lournailles, le chevalier de La Roche Blanche s'agenouilla devant son suzerain, le roi Arthur. Ce dernier sortit de son fourreau d'argent, une épée d'or au pommeau finement ciselé et, prononcant la phrase "Au nom de Saint-Romain, de Saint-Pierre et de Dieu, je vous déclare chevalier", adouba les jeunes garçons.
Durant le festin qui dura deux jours et deux nuits, on servit un mets fort goûteux que le roi nommait : "Broché rôti au romarin". Intrigué, Gabriel demanda :
"Mon bon suzerain, quelle est donc cette chose que vous nommez Romarin ?
- Eh bien, vassal, c'est un plante fort rare que m'avait apportée un mystérieux voyageur, mais ce dernier avait refusé, avant de repartir poursuivre son périple, de me révéler le lieu de culture de cette plante si goûteuse mais si mystérieuse..."
A l'aurore, le chevalier prit la direction de la Plaine D'Or, où se déroulait un célèbre tournoi réservé aux jeunes chevaliers. La célèbre joute se déroulaitsur une lande parsemée de fleurs uniques, au bout desquelles se dressaient des feuilles d'or. Pour son premier combat, le sort avait désigné que Messire Gabriel affronterait Henry d'Orailles. Gabriel enfourcha son destrier et piqua des deux; et son adversaire fit de même, mais son cheval, pris d'une panique, se stoppa devant la souche d'un arbre mort. Profitant de l'inattention de son adversaire, Messire Gabriel fit, d'un puissant coup de lance, chanceler son adversaire. Alors, le chevalier d'Orailles se cramponna de sa dextre à la crinière de son destrier, mais celui-ci, prit d'une grande frayeur, galopa jusqu'à la lisière de la forêt proche. Ne parvenant pas à contrôler sa fougueuse monture, Henry dut se résoudre à l'abandonner. Gabriel, en chevalier d'honneur, descendit donc de son cheval, car il savait que vaincre un adversaire à pied lorsque l'on est à cheval n'apportait que la honte, et le code d'honneur de la Chevalerie ordonnait de redouter la honte plus que la mort. Les deux chevaliers brandirent leurs longues épées de métal. Le soleil se réflechissait sur la surface polie des épées, éclairant le heaume des combattants. Les sabres s'entrechoquèrent dans un fracas si épouvantable, que les combattants réstés au château l'endendirent. Le chevalier Henry fut alors propulsé par le choc sur le sol dur et froid. Tandis que, à cause de sa pesante armure, il peinait à se remettre sur pied, Gabriel vit en cet instant l'occasion de remporter son premier combat. Alors, d'un habile coup d'épée, il trancha le haubert du combattant d'Ornailles. Contraint de rendre les armes, Messire Henry offrit au vainqueur son casque et ses armes. A la tombée de la nuit, Gabriel rentra vainqueur de trois combats au château, où il passa une belle soirée rythmée par les sublimes razos de célèbres troubadours.
Tandis que le soleil pointait au-dessus des arbres, le chevalier de la Roche Blanche chargea son plus fidèle écuyer de porter au château de son oncle les armes et les chevaux remportés durant le tournoi, puis reprit son voyage en quête d'exploits.
Tandis qu'il errait, pensif, dans la sombre montagne d'Atligue, tristement célèbre pour ses profonds abîmes, Gabriel croisa, au détour d'un chmin, un moine qui, à en juger par sa mître était un religieux important. L'évêque semblait faible et malade.
"Mon Seigneur, quel malheur vous attriste à tel point ?
- Hélas mon Fils, une créature de l'Ennemi terrorise les paysans et les bourgeois de nos contrées. Les plus vaillants vassaux de notre bon comte, Messire d'Epibac, y ont laissé leur noble vie. La disette nous guette, car nos terres,, que personne ne soigne, ne produisent plus que des chardons. Les vassaux les plus braves, qui sont restés ne peuvent plus cultiver leurs champs, occupés par le dragon." expliqua l'évêque.
Le preux chevalier partit donc à la recherche de la bête du Malin. Après une harassante journée de recherche dans ces terres devenues hostiles, le chevalier decouvrit une sombre grotte : l'antre du dragon, qui y sommeillait.Sans flancher, le combattant asséna au monstre un coup d'une puissance inouïe, mais l'immonde dragon, protégé par ses écailles de roches, ne sentit du coup qu'une secaousse. Quand il se dressa sur ses pattes massives, Gabriel put l'observer. Son corps imposant semblait grand tel une montagne, et ses yeux d'émeraude glacèrent le sang du jeune chevalier. Mais vaillant, ce dernier ne s'enfuit pas, il entraina le dragon noir sur un plateaux rocheux, car il ne voyait dans l'anttre obscure guère plus loin qu'un pas devant lui. Brandisseant son épée, le preux guerrier s'approcha de la bête des enfers, mais le dragon, d'un coup de patte d'une puissance telle qu'un rocher s'en serait brisé, frappa Messire Gabriel. La puissance du coup envoya l'homme contre un rocher à la pointe aigue, qui trancha la cotte de maille du chevalier de la Roche Blanche et entailla son dos.Blessé, son corps couvert du liquide rouge et poisseux, le chevalier voyait la Mort s'approcher de lui à grands pas. Dans un ultime effort, il se leva, s'approchant pas à pas du Dragon du Diable, il lui trancha l'unique partie sensible du monstre, sa queue. Surpit par cette attaque venant d'un ennemi qu'il croyait mort, l'immonde bête, chancela et tomba dans un profond abîme, en poussant un cri que les habitants du comté entendirent à trois lieux à la ronde. Alors, les moines commencèrent l'ascencion de la montagne pour voir leur héros, celui qui les avait délivré du Mal, et tous les habitants de la région entamèrent les festvités.
Chapitre 3 : Messire Gabriel, Vassal d'Epibac
Gabriel, descendu de la montagne par les moines dans une carriole, fut ammené au château de Messire Guillaume, Comte d'Epibac, où il fut soigné par la fille du comte, Marine d'Epibac. La belle Marine aux yeux azur et aux cheveux d'or était une demoiselle forte belle, et courtisée par les sujets du comte. Gabriel, extenué par son combat, était plongé dans un profond sommeil. Après une longue journée passée dans ce sommeil, le chevalier ouvrit ses yeux d'ébène. Lorsqu'il vit Marine d'Epibac penchée au-dessus de lui, Gabriel ne put empêcher l'Amour de l'approcher, et il vit dans sa torpeur des plants de tulipes rouges pousser autour d'eux. Alors qu'il les observait, émerveillé, la fille du comte approcha ses lèvres de celles du jeune chevalier, et tout deux échangèrent un baiser passionné. Cet amour qui les liait était l'amour le plus pur que jamais on n'avait vu et que jamais on ne verra. Ce sublime baiser ayant guéri Gabriel, ce dernier pu rejoindre Messire Guillaume d'Epibac, qui organisa un grand banquet pour fêter son sauveur. A la fin de la fête, Gabriel mit son armure et, dans la salle principale du donjon, s'agenouilla devant le comte, qui posa ses mains gantées sur les épaules de Gabriel, et lui promit fidélité à jamais. S'en suivit alors une acclamation de la cour en honneur du héros d'Epibac, celui qui avait délivré le comté de la créature de l'Ennemi.
Désireux de retrouver son oncle bien-aimé, le chevalier quitta le château de son suzerain et, enfourchant son destrier, il prit la direction de la contrée de Belville. Tandis qu'il traversait la forêt du Mallieu, son cheval fut la cible de flèches, qui, par leur nombre, le tuèrent. D'un épais talus surgit alors une troupe de brigands armés de haches et d'épées. A coups d'épées, ils frappent le chevalier, qui tente à grand ahan de parer leurs attaques. Son amour pour la belle Marine et l'envie de retrouver son oncle l'encouragèrent à continuer à lutter, malgré les blessures et les assaillants nombreux. Après de longs efforts, il parvint à tuer ou à faire fuir ses ennemis. Il n'en restait plus qu'un, le chef de la bande. Celui ci n'avait pas participé à la bataille. Il cours vers Gabriel, qui, d'un habile coup d'épée, le déstabilise. Voyant que son ennemi n'était pas un chevalier, mais un Jacquot, Gabriel lui asséna un coup d'épée sur l'épaule. Le vil paysan qui ne peut supporter cette immense douleur, tombe inanimé au sol. Le chevalier, pris de pitié pour cet homme miséreux, le mit sur son cheval et le déposa devant la porte du monastère d'une ville en lisière de la forêt. Le soir, arrivé au château de Belville, il s'empressa d'aller retrouver son oncle. Mais dans la salle du trône, il ne vit que le fidèle sénéchal de qui il avait été l'écuyer, Lous au Pur-Coeur, tout vêtu de noir.
" Eh bien, Messire, où est mon oncle ? Serait-il partit guerroyer ?
- Cher Gabriel, Messire Yvain est mort sur le champ de bataille pour défendre sa patrie."
Durant une longue nuit, Gabriel pleura son défunt oncle, maudissant celui qui lui avait asséné la coup fatal.
Au petit matin, le curé de Saint-Cyr, qui, de nombreuses années plutôt avait recueilli Gabriel, lui annonça que Yvain de Belville lui avait légué son titre, ses vassaux et son territoire. Au bout d'une lune, Gabriel avait rétabli l'ordre dans sa seigneurie, confia à son sénéchal la direction du territoire en son absence et put repartir en terre d'Epibac, où il annonça à son homme lige la mésaventure de son oncle. Par ailleurs, le comte annonça à son vassal que Marine avait, en lui, trouvé l'âme soeur, et que s'il l'acceptait aurait lieu leur mariage. Comme il aimait la belle Marine d'un fol amour, Gabriel accepta.
Le lendemain, Messire Gabriel, vêtu d'une blanche tunique de soie, s'avançait dans la grande chapelle du château d'Epibac, suivit par la belle Marine, habillée d'une longue robe de coton, qui avançait au bras de son père. Tandis que l'évêque bénissait les épris, la cour en liesse acclamait ceux qui fêtaient leurs épousailles. Au terme de la bénédiction de l'évêque, les fiancés s'embrasèrent, scellant cet amour éternel.
La vie battait son plein, mais la comtesse d'Epibac, femme de Guillaume, souffra un jour de violentes douleurs à la tête. Les plus fameux médecins ne réussirent à guérir la comtesse. Toutes les drogues des aphoticaires n'y firent rien. Le comte Guillaume, qui ne pouvait quitter son comté, confia au chevalier de la Roche Blanche la quête d'une drogue qui pourrait guérir la comtesse Iseut.
Chapitre 4 : L'ermitte de la Grise Montagne
Après de longues journées d'errance, Gabriel fit halte au pied d'une haute montagne, dont le contour gris se dessinait dans la claire nuit de pleine nuit. Ereinté par ce long voyage, le chevalier descendit de son cheval et il s'assoupit à même le sol. Au petit matin, il se réveilla, à sa grande stupeur, dans une grotte au sol tapissé de mousse. Ouvrant prudemment les yeux, il vit, au coin d'un feu de bois, un vieil homme qui patientait. Pris de panique, Messire Gabriel se leva d'un bond et brandit son épée. Nullement étonné, l'homme s'approcha et, d'une voix claire mais forte, il se présenta.
"Bienvenue dans ma caverne jeune chevalier. Je sais que tu cherches une drogue, et je pourrais te conduire à elle.
- Qui êtes-vous ?
- Mon identité ne t'importe pas. Mais écoute bien ce que je vais te dire, car par ma parole, tu sauras que chercher. La mère de Jésus a donné vie au but de ta quête avec sa cape bleutée. Sur ce, pars, et ne reviens que quand tu auras trouvé."
Gabriel avait foule de questions à poser, mais l'ermitte le chassa de sa caverne. Le combattant monta sur son cheval, et, durant de longues heures, réfléchit aux paroles de l'ermitte, mais ne leur trouva pas de sens intelligible. Alors, il repartit remuer ciel et terre dans l'espoir de trouver le remède qui guérirait de tous ses maux la mère de la belle Marine.
Une nuit, tandis que Gabriel dormait d'un sommeil agité sous un chêne massif, il vit dans son rêve une falaise, blanche comme la roche qu'il portait autour du cou, au pied de laquelle s'écrasait une eau d'azur. A son réveil, fort intrigué, il se rendit au château du Sage Baussonge. Ce dernier était réputé dans tout le royaume de Logres pour son intelligence, sa sagesse et son don de compréhsension. Quand Gabriel eut fini d'expliquer son songe, le prud'homme médita quelques instants, afin de donner la réponse la plus sage possible. Selon lui, le songe représenterait le but de la quête, le lieu de culture du remède. Avant de prendre congé, Gabriel promit au sage d'écouter ses conseils pour trouver la plante, et de lui en ramenner un pied.
Avec pour seul compagnon son destrier, Messire de la Roche Blanche reprit son chemin vers le paysage du songe. Un jour, alors qu'il traversait un village, le chevalier eut la surprise d'apercevoir, à l'entrée du village, une dizaine de paysans munis de torches et de fourches attaquer le curé et les commerçants. Gabriel s'approcha et descendit de son cheval, pour s'intercaler entre les révoltés et leurs cibles. Quand il demanda l'origine du conflit, un échoppier s'approcha du chevalier et s'agenouilla.
"Mon bon Sire, lui dit-il, aidez-nous ! Les vilains nous attaquent et nous détroussent. Ils pillent nos logis et incendient nos réserves.
- Mais, pourquoi donc ?
- Par la faute des impôts, ils ne peuvent plus manger. La disette est là, et la famine les guette."
Pour épargner les vivres des commerçants, le chevalier offrit à chaque paysan deux sous qu'il tira de sa bourse en cuir. Ne pouvant perdre plus temps, Gabriel prit congé des villageois et remonta en selle.
Après un voyage aux quatres coins du royaume de Logres, Gabriel arriva à Portsmouth. Passant près du port, il vit une nef amarée au quai. En haut de son mât flottait un drapeau où figurait une fleur de lys. Gabriel monta à bord et, en échange de dix deniers, le capitaine du voilier lui permit de prendre le départ du royaume de France à bord.
Après un long périple sur une mer déchaînée, le navire accosta en Petite Bretagne. Il se rendit au bourg voisin, où, moyennant cent deniers, Gabriel s'acheta un destrier à la robe noire. Après s'être rassasié dans une auberge, le chevalier prit la direction du Sud du royaume, en quête d'un remède.