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[Jeu] D'un titre à un autre

  • Auteur de la discussion DeletedUser51867
  • Date de début

Florn

Force de frappe
STRANGE fruit

FRUIT ETRANGE Poème de Abel Meeropol (alias Lewis Allan) en 1937 Chanté par Billie Holiday en 1939

Southern trees bear a strange fruit
Blood on the leaves and blood at the roots
Black bodies swinging in the southern breeze
Strange fruit hanging from the poplar trees

Pastoral scene of the gallant South
The bulging eyes and the twisted mouth
Scent of magnolia sweet and fresh
Then the sudden smell of burning flesh

Here is a fruit for the crows to pluck
For the rain to gather, for the wind to suck
For the sun to rot, for the trees to drop
Here is a strange and bitter crop

Les arbres du Sud portent un étrange fruit
Du sang sur les feuilles et du sang aux racines
Des corps noirs se balancent dans la brise du Sud
Fruit étrange suspendu aux peupliers

Scène pastorale du Sud héroïque
Les yeux révulsés et la bouche déformée
Parfum de magnolia doux et frais
Puis l'odeur soudaine de la chair brûlée

C'est un fruit que les corbeaux picorent
Que la pluie fait enfler, que le vent dessèche
Que le soleil fait pourrir, que l'arbre laisse tomber
C'est là une étrange et amère récolte

 

Lyuba

Conquistador
Le fruit de la pensée.

Le fruit de la pensée est amer pour ma bouche,

Et la cendre en jaillit aussitôt que j'y touche ;

Et cependant ma lèvre, alors qu'elle le fuit,

Sent une ardente soif qui la brûle et l'altère,

Et je reviens encore demander à la terre

L'arbre de la science, et j'en cueille le fruit.


Fruits stériles et morts qui n'avez point de germe,

Œuvres vivant un jour, et que la tombe enferme,

Créations de l'homme où Dieu n'a point de part,

Rêves de vanité, de gloire et de folie,

Sources d'énervement où mon âme s'oublie,

La fortifierez-vous à l'heure du départ ?


Ainsi que le mineur sous la terre inféconde

S'épuise et cherche en vain de l'or ; ainsi le monde

Voit s'épuiser notre âme en efforts de géant ;

L'espérance l'entraîne au sentier qu'elle creuse ;

Elle marche toujours, ardente et courageuse.

Puis se sent défaillir en face du néant.

Du néant des grandeurs et des gloires humaines.

Des sciences, des arts, dont les vastes domaines

Ne lui verseront pas d'ondes pour s'étancher ;

Du néant qui, railleur, l'accable et l'humilie.

En jetant le dégoût comme une amère lie

Au fond de tous les biens que l'orgueil fait chercher.


Que ne puis-je, fuyant le monde qui m'entoure,

Ne plus boire à la coupe où ma lèvre savoure

L'enivrement de l'âme et l'oubli des douleurs ;

Et, portant le fardeau d'une immense tristesse,

Dire à l'humanité, comme la prophétesse.

Des secrets qu'ont ravis la prière et les pleurs.


Louise Colet.

Recueil : Penserosa (1839).
 

BlackKwolph

Biologiste
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c'est pourtant simple : évitez l'intuitif, préférez le rationnel, vous aurez moins d'ennuis.... en 560 pages. et 25 €

Système 1 - Système 2 - Les deux vitesses de la pensée.
 

Florn

Force de frappe
Alors si on parle de rencontre, d'oeil qui fait du coude et de coude qui fait du pied, de temps qui passe sans que les sentiments ne le fassent, laisse moi te conter l'histoire du garçon avec la lune et une étoile sur la tête


The boy with the moon and star on his head.
 

Lyuba

Conquistador
Les étoiles filantes


À qui donc le grand ciel sombre

Jette-t-il ses astres d'or ?

Pluie éclatante de l'ombre,

Ils tombent...? — Encor ! encor !


Encor ! — lueurs éloignées,

Feux purs, pâles orients,

Ils scintillent... — ô poignées

De diamant effrayants !


C'est de la splendeur qui rôde,

Ce sont des points univers,

La foudre dans l'émeraude !

Des bleuets dans des éclairs !


Réalités et chimères

Traversant nos soirs d'été !

Escarboucles éphémères

De l'obscure éternité !


De quelle main sortent-elles ?

Cieux, à qui donc jette-t-on

Ces tourbillons d'étincelles ?

Est-ce à l'âme de Platon ?


Est-ce à l'esprit de Virgile ?

Est-ce aux monts ? est-ce au flot vert ?

Est-ce à l'immense évangile

Que Jésus-Christ tient ouvert ?


Est-ce à la tiare énorme

De quelque Moïse enfant

Dont l'âme a déjà la forme

Du firmament triomphant ?


Ces feux-là vont-ils aux prières ?

À qui l'Inconnu profond

Ajoute-t-il ces lumières,

Vagues flammes de son front ?


Est-ce, dans l'azur superbe,

Aux religions que Dieu,

Pour accentuer son verbe,

Jette ces langues de feu ?


Est-ce au-dessus de la Bible

Que flamboie, éclate et luit

L'éparpillement terrible

Du sombre écrin de la nuit ?


Nos questions en vain pressent

Le ciel, fatal ou béni.

Qui peut dire à qui s'adressent

Ces envois de l'infini ?


Qu'est-ce que c'est que ces chutes

D'éclairs au ciel arrachés ?

Mystère ! Sont-ce des luttes ?

Sont-ce des hymens ? Cherchez.


Sont-ce les anges du soufre ?

Voyons-nous quelque essaim bleu

D'argyraspides du gouffre

Fuir sur des chevaux de feu ?


Est-ce le Dieu des désastres,

Le Sabaoth irrité,

Qui lapide avec des astres

Quelque soleil révolté ?

Victor Hugo. Recueil : Les chansons des rues et des bois (1865).
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BlackKwolph

Biologiste
:) une des chansons que je préfère : Nino Ferrer

en espérant que vous trouviez votre "maison près de la fontaine"...

pardon,je change, elle a été citée déjà 2 fois...


Anna de Noailles

Le jardin et la maison

Voici l'heure où le pré, les arbres et les fleurs
Dans l'air dolent et doux soupirent leurs odeurs.

Les baies du lierre obscur où l'ombre se recueille
Sentant venir le soir se couchent dans leurs feuilles,

Le jet d'eau du jardin, qui monte et redescend,
Fait dans le bassin clair son bruit rafraîchissant ;

La paisible maison respire au jour qui baisse
Les petits orangers fleurissant dans leurs caisses.

Le feuillage qui boit les vapeurs de l'étang
Lassé des feux du jour s'apaise et se détend.

- Peu à peu la maison entr'ouvre ses fenêtres
Où tout le soir vivant et parfumé pénètre,

Et comme elle, penché sur l'horizon, mon coeur
S'emplit d'ombre, de paix, de rêve et de fraîcheur...
 
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