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[Jeu] D'un titre à un autre

  • Auteur de la discussion DeletedUser51867
  • Date de début

Lyuba

Conquistador
Les PÊCHEURS de perles - Bizet -

Extrait: Acte 1, La romance de Nadir "je crois entendre encore".

:up::up::up:

Perle(s)

La perle.

Jadis des célestes lambris
Tombée à la vague profonde,
Entre les joyaux de ce monde
Brille une perle de grand prix.

C'est la plus belle et la plus rare
Qui jamais éblouit les yeux ;
Mais, hélas ! un destin bizarre
S'attache au bijou précieux.

D'une passion immortelle
Pour elle tout cœur est épris ;
Dans tout ce qu'il aime, c'est elle,
C'est toi qu'il veut, perle de prix.

Et, de ce côté de la vie
Tant qu'il respire et vit d'espoir,
Perle dont son âme est ravie,
Partout l'homme aussi croit te voir.

Mais, tel que ces preux d'un autre âge
En quête d'un vase enchanté,
Il ne conquiert que ton image
Et jamais ta réalité.

Rêve trompeur, comme un nuage
Doré des feux de son amour,
Tu fuis, il vole et le mirage
Expire et renaît chaque jour.

Cette illusion décevante
Tient fasciné tout œil humain ;
Chaque matin le jour se vante,
Mais pour pleurer le lendemain.

N'importe ! sur toutes les routes,
Sur tous chemins, sur tous sentiers,
Malgré mille échecs, cent déroutes,
Toujours courent les chevaliers.

Par les routes de la richesse
Ou par les chemins du plaisir,
Par les sentiers de la sagesse,
Ils vont, ils vont pour te saisir.

Toujours plus ardents à poursuivre.
La perle rare et de grand prix,
La plupart, en cessant de vivre,
Pensent encor l'avoir surpris.

Insensés ! fouillez bien la terre,
La perle était dans votre cœur ?
Trésor qu'entoure un saint mystère,
Perle, qu’es-tu donc ?... Le BONHEUR.

Pour le mortel comme pour l'ange,
Soit dans ce monde soit aux cieux,
Le bonheur est toujours étrange,
C'est son signe mystérieux.

Dans sa lumière Dieu se voile,
L'allégresse étourdit le cœur ;
Il faut la nuit pour voir l'étoile,
Les larmes pour voir le bonheur.

Le vrai bonheur est le martyre
De tout bonheur frivole et vain ;
Il nous effraie, il nous attire,
Il est terrible, il est divin.

L'oiseau sent frissonner son aile
Sur les bords de l'immensité ;
Le temps, à la fuite éternelle,
Frémit devant l'éternité.

Rien ne veut mourir. Tourmentée
Par l'angoisse de l'infini,
Quand il s'entr'ouvre, épouvantée,
L'âme a tremblé... peur de banni !

Va, ne crains point un maléfice !
Ce qui te fait peur, c'est ton bien.
Dans la flamme du sacrifice
Dieu réside ; enfant, ne crains rien !

Le vrai bonheur est un abîme,
Un héroïsme douloureux ;
Et s'il ne te rend pas sublime,
C'est qu'il ne te rend pas heureux.

Henri-Frédéric Amiel.
 

BlackKwolph

Biologiste
Le jeu des PERLEs de verre - Hermann Hesse

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Lyuba

Conquistador
Le verre

Madame, on m'a dit l'autre jour
Que j'imitais... qui donc ? devine ;
Que j'imitais Musset : le tour
N'en est pas nouveau, j'imagine.

Musset a répondu pour nous :
« C'est imiter quelqu'un, que diantre !
Écrit-il, que planter des choux
En terre... ou des enfants... en ventre. »

Et craquez, corsets de satin !
Quant à moi, s'il me faut tout dire,
J'imite quelqu'un, c'est certain,
Quelqu'un du poétique empire.

Je m'élance sur son chemin
Avec la foi bénédictine ;
Cherchez dans tout le genre humain.
Eh ! bien... c'est elle, Valentine.

On ne peut copier son air,
Ses propos et son moindre geste,
Mais son cœur ! mais son esprit fier !
Je peux attendre pour le reste.

Ça me conduira qui sait où ?
Je crois être elle, ma parole !
Au lieu de dire : je suis fou,
L'autre jour j'ai dit : je suis folle !

Ma personnalité, ma foi !
S'est envolée ; et ceci même,
Mes vers sont d'elle et non de moi,
Si toutefois elle les aime ;

Ce serait par trop hasardeux
Que de mettre tout un volume
Sur son dos ; si nous sommes deux,
Je suis seul à tenir la plume !

Oh ! bien seul ! ne confondons pas,
Je suis parfaitement le maître ;
Car des fautes ou de faux pas
Elle ne saurait en commettre.

Vous voyez, c'est bien différent
De ce que racontait l'histoire.
Ah ! Si son verre était moins grand,
J'aurais voulu peut-être y boire...

Il est bien grand, en vérité !
Ne croyez pas que je badine ;
Je boirai donc à sa santé,
Dans le Verre de Valentine.

Germain Nouveau.


vous me prévenez, s'il y a redite, je ne regarde plus, si c'est déjà posté :whistle:
 

Lyuba

Conquistador
Chef, un p'tit verre, on a soif !

avec modération et sous spoiler :hmph:
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;-)


Notre chef-d'œuvre.

Ce qu'on rêva toute sa vie
Rarement on peut l'accomplir ;
Ta meilleure et plus haute envie,
Dans l'ombre du cœur doit vieillir :

Travaille, attends, combats, espère,
Avant qu'ait pris forme sur terre
Ton plus beau songe, il faut mourir.

Henri-Frédéric Amiel.
 

Lyuba

Conquistador
PATER NOSTER (Notre Père)

Notre Père qui êtes au cieux

Restez-y

Et nous nous resterons sur la terre

Qui est quelquefois si jolie

Avec ses mystères de New York

Et puis ses mystères de Paris

Qui valent bien celui de la Trinité

Avec son petit canal de l'Ourcq

Sa grande muraille de Chine

Sa rivière de Morlaix

Ses bêtises de Cambrai

Avec son océan Pacifique

Et ses deux bassins aux Tuileries

Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets

Avec toutes les merveilles du monde

Qui sont là

Simplement sur la terre

Offertes à tout le monde

Éparpillées

Émerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles

Et qui n'osent se l'avouer

Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer

Avec les épouvantables malheurs du monde

Qui sont légion

Avec leurs légionnaires

Avec leurs tortionnaires

Avec les maîtres de ce monde

Jacques Prévert
 

Lyuba

Conquistador
The smell of your skin - L’odeur de ta peau

It is five hours too early this morning,
Slowly I let my hand,
Running on the sheets
In search of your body, from your arms.
I remember the smell of your skin
The sweetness of your words.

I indulge in the sweetness of my dreams
I feel again this fever
These wonderful moments of tenderness
That plunge us into a deep joy.
The smell of your perfume to your skin, which revives all my senses
Your breath on my face that reassured me of your presence.

In the sweetness of our kisses,
Our bodies to each other are linked.
We get carried away beyond the borders
Well below the imaginary
Carried away on the ocean of our passion
At the top of the surging wave, full of emotions.

I slowly come out of the night
I delicately extirpate from my bed
I return in this world of silence
To suffer yet of your absence.
I will wish to can wake up next to you
And simply, contemplate you.

Gyslaine LE GAL


Il est cinq heures et bien trop tôt ce matin,
Doucement je laisse ma main,
Courir sur les draps
A la recherche de ton corps, de tes bras.
Je me rappelle l’odeur de ta peau
La douceur de tes mots.

Je me laisse aller dans la douceur de mes rêves
Je ressens à nouveau cette fièvre,
Ces merveilleux moments de tendresse
Qui nous plongent dans une profonde allégresse.
L’odeur de ton parfum, de ta peau, qui ravive tous mes sens
Ton souffle sur mon visage qui me rassure de ta présence.

Dans la douceur de nos baisers,
Nos corps l’un à l’autre sont liés.
Nous nous laissons emporter au-delà des frontières
Bien en deçà de l’imaginaire
Emportés sur l’océan de notre passion
Au sommet de la vague houleuse emplie de nos émotions.

Je sors doucement de la nuit
M’extirpe délicatement de mon lit.
Je retourne dans ce monde de silence
Pour souffrir encore de ton absence.
J’aimerais pouvoir me réveiller à tes côtés
Et simplement te contempler.
 

Lyuba

Conquistador
L'Ours et l'Amateur des Jardins

Certain Ours montagnard, Ours à demi léché,
Confiné par le sort dans un bois solitaire,
Nouveau Bellérophon vivait seul et caché :
Il fût devenu fou ; la raison d'ordinaire
N'habite pas longtemps chez les gens séquestrés :
Il est bon de parler, et meilleur de se taire,
Mais tous deux sont mauvais alors qu'ils sont outrés.
Nul animal n'avait affaire
Dans les lieux que l'Ours habitait ;
Si bien que tout Ours qu'il était
Il vint à s'ennuyer de cette triste vie.
Pendant qu'il se livrait à la mélancolie,
Non loin de là certain vieillard
S'ennuyait aussi de sa part.
Il aimait les jardins, était Prêtre de Flore,
Il l'était de Pomone encore :
Ces deux emplois sont beaux : Mais je voudrais parmi
Quelque doux et discret ami.
Les jardins parlent peu ; si ce n'est dans mon livre ;
De façon que, lassé de vivre
Avec des gens muets notre homme un beau matin
Va chercher compagnie, et se met en campagne.
L'Ours porté d'un même dessein
Venait de quitter sa montagne :
Tous deux, par un cas surprenant
Se rencontrent en un tournant.
L'homme eut peur : mais comment esquiver ; et que faire ?
Se tirer en Gascon d'une semblable affaire
Est le mieux : il sut donc dissimuler sa peur.
L'Ours très mauvais complimenteur,
Lui dit : Viens-t'en me voir. L'autre reprit : Seigneur,
Vous voyez mon logis ; si vous me vouliez faire
Tant d'honneur que d'y prendre un champêtre repas,
J'ai des fruits, j'ai du lait : Ce n'est peut-être pas
De Nos seigneurs les Ours le manger ordinaire ;
Mais j'offre ce que j'ai. L'Ours l'accepte ; et d'aller.
Les voilà bons amis avant que d'arriver.
Arrivés, les voilà se trouvant bien ensemble ;
Et bien qu'on soit à ce qu'il semble
Beaucoup mieux seul qu'avec des sots,
Comme l'Ours en un jour ne disait pas deux mots
L'Homme pouvait sans bruit vaquer à son ouvrage.
L'Ours allait à la chasse, apportait du gibier,
Faisait son principal métier
D'être bon émoucheur, écartait du visage
De son ami dormant, ce parasite ailé,
Que nous avons mouche appelé.
Un jour que le vieillard dormait d'un profond somme,
Sur le bout de son nez une allant se placer
Mit l'Ours au désespoir, il eut beau la chasser.
Je t'attraperai bien, dit-il. Et voici comme.
Aussitôt fait que dit ; le fidèle émoucheur
Vous empoigne un pavé, le lance avec roideur,
Casse la tête à l'homme en écrasant la mouche,
Et non moins bon archer que mauvais raisonneur :
Roide mort étendu sur la place il le couche.
Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami ;
Mieux vaudrait un sage ennemi.

Jean de la Fontaine


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Lyuba

Conquistador
Dans le jardin
Jeanne et Georges sont là. Le noir ciel orageux
Devient rose, et répand l'aurore sur leurs jeux ;
Ô beaux jours ! Le printemps auprès de moi s'empresse ;
Tout verdit ; la forêt est une enchanteresse ;
L'horizon change, ainsi qu'un décor d'opéra ;
Appelez ce doux mois du nom qu'il vous plaira,
C'est mai, c'est floréal ; c'est l'hyménée auguste
De la chose tremblante et de la chose juste,
Du nid et de l'azur, du brin d'herbe et du ciel ;
C'est l'heure où tout se sent vaguement éternel ;
C'est l'éblouissement, c'est l'espoir, c'est l'ivresse ;
La plante est une femme, et mon vers la caresse ;
C'est, grâce aux frais glaïeuls, grâce aux purs liserons,
La vengeance que nous poètes nous tirons
De cet affreux janvier, si laid ; c'est la revanche
Qu'avril contre l'hiver prend avec la pervenche ;
Courage, avril ! Courage, ô mois de mai ! Ciel bleu,
Réchauffe, resplendis, sois beau ! Bravo, bon Dieu !
Ah ! jamais la saison ne nous fait banqueroute.
L'aube passe en semant des roses sur sa route.
Flamme ! ombre ! tout est plein de ténèbres et d'yeux ;
Tout est mystérieux et tout est radieux ;
Qu'est-ce que l'alcyon cherche dans les tempêtes ?
L'amour ; l'antre et le nid ayant les mêmes fêtes,
Je ne vois pas pourquoi l'homme serait honteux
De ce que les lions pensifs ont devant eux,
De l'amour, de l'hymen sacré, de toi, nature !
Tout cachot aboutit à la même ouverture,
La vie ; et toute chaîne, à travers nos douleurs,
Commence par l'airain et finit par les fleurs.
C'est pourquoi nous avons d'abord la haine infâme,
La guerre, les tourments, les fléaux, puis la femme,
La nuit n'ayant pour but que d'amener le jour.
Dieu n'a fait l'univers que pour faire l'amour.
Toujours, comme un poète aime, comme les sages
N'ont pas deux vérités et n'ont pas deux visages,
J'ai laissé la beauté, fier et suprême attrait,
Vaincre, et faire de moi tout ce qu'elle voudrait ;
Je n'ai pas plus caché devant la femme nue
Mes transports, que devant l'étoile sous la nue
Et devant la blancheur du cygne sur les eaux.
Car dans l'azur sans fond les plus profonds oiseaux
Chantent le même chant, et ce chant, c'est la vie.
Sois puissant, je te plains ; sois aimé, je t'envie.
Victor HUGO
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