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    L'événement débute le 2 Avril et se poursuivra jusqu'au 23 ! Pour plus de détails, vous pouvez cliquer ici !
  • Événement Mars 2024 - La chasse aux voyous

    Forgiennes et Forgiens,
    Il est l'heure de participer à notre tout nouvel événement forum : La chasse aux voyous !
    Pour en savoir plus, vous pouvez cliquer ici.
  • Mise à jour 1.279

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Engagé Guignol au rapport !

Statut
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Izygomatique

Mathématicien
Bonjour, 2ème tentative d'ouverture de galerie, cette fois-ci j'y crois à mort

Pour commencer, mes vaines tentatives pour faire preuve d'esprit littéraire.

Pour commencer, 2 épisodes de la vie de Manny, un drôle de garçon...
Ici
Je m'appelle Manny. Dix ans. Bientôt dix ans que je travaille dans ce petit bistrot de quartier. Ce qui n'était qu'un boulot d'étudiant est rapidement devenu une passion, comme le fruit. Ma spécialité ? Mon spécial thé, comme j'aime à dire.
Tout à commencé un soir de septembre, un mardi, il pleuvait, avec un vent d'Ouest. C'était une belle journée. En fait pas du tout, je me morfondais dans mon amphi, écoutant d'un œil le cours. Mais revenons si vous le permettez sur ce fameux soir.
Me voilà dans le bar, mon premier soir de labeur. Première commande. Un thé. Je m'active, et hop j'appelle le serveur.
Tout à coup, une voix domine le tumulte du brouhaha ambiant...
- QUI A FAIT CE THÉ ?!
Et le serveur, tout penaud, de répondre : "Manny fait ce thé..."
Quant à moi, pas le temps de manifester ma crainte ou quelque état d'âme. Je le vois fondre à travers la foule des clients en direction des cuisines... de ma cuisine... Le voilà qui rentre...
- QUI EST MANNY ?
- Moi, réponds-je m'épongeant la tête
- Je tenais à vous féliciter pour votre dais, c'était une expérience incroyable !
- Pour mon ?
- Et bien, votre thé mon garçon, ouvrez les écoutilles un peu ! Je suis un expert en thé, ça fait maintenant 3 mois que je viens...
Mais je ne l'écoutais déjà plus, ses gesticulations assourdissantes n'aidant en rien. Il faisait là beaucoup de bruit pour un simple thé. Que diable n'avait-il pas commandé une bière, comme tous les autres badauds du coin !
Il resta là, planté devant moi, à me tenir la jambe, presque littéralement, pendant le reste de la soirée. M'attendant à subir les foudres de mon supérieur pour le peu de productivité du nouveau que j'étais pour son premier soir une fois le molosse parti, je fût surpris d'être félicité pour mon bon travail, augmenté et tutti quanti.

Et maintenant, 10 ans plus tard, toujours là, dans ce petit bistrot de quartier. Et maintenant que j'y repense... qu'avait-il de si particulier ce thé ? Cela ne m'avait jamais traversé l'esprit... Qu'avait-il de si spécial ? Voilà 10 ans qu'il est en vedette sur ma carte, il ne m'est jamais venu à l'esprit de le goûter. C'est décider, ce soir je m'y colle. Et après, je me la colle ! Je suis pas un buveur de thé moi...

Fait assez cocasse, j'habite toujours dans mon logement d'étudiant, ce petit deux pièces qui me suffit largement, bien que j'ai depuis longtemps arrêté mes études. Je remplis et j'allume la bouilloire, et dans le même temps je prépare, fébrilement, les feuilles de thé ? Pourquoi tremble-je ? Bientôt 10 ans que je fais ce geste 57 fois par jour, tous les jours sans exception...

C'est parti, la bouilloire, siffle, je me sers ce spécial thé. Première gorgée, je me brûle, langue, joue, gorge, et à peu près tout le reste de la sphère ORL. Erreur de débutant, je me reprends. J'attends un peu, deuxième gorgée, troisième... Rien d'extravagant. Non, ce thé est pire que classique ! Il est scandaleux ! Tout à coup une coupure de courant.. qui a éteint la lumière ???

J'ouvre les yeux doucement, je ne me rappelle pas les avoir fermé. Je suis encore un peu étourdi. Je me suis fait agresser ? On m'a cambriolé ? Où suis-je ? Où cours-je... Non trop classique... Depuis combien de temps suis-je assommé ? Le carré de l’hypoténuse est-il réellement égal à la somme du carré des deux autres côtés ? Izygomatique est-il vraiment humain ? Tellement de question se bousculent dans ma tête...

J'arrive enfin à entrouvrir les paupières quand j'aperçois une statue fantomatique. Non, c'est simplement ma vue qui est troublée. Je me redresse un peu, je suis donc allongé dans un lit, très confortable au demeurant. Il semblerait que j'ai été recueilli, mais par qui ? encore une question qui vient s'ajouter à ma liste. Laissons un peu retomber l'exaltation pour faire le bilan, calmement, en se remémorant chaque instant...

Face aux demandes, une suite c'est imposée

Après quelques minutes de flou non artistique, je parviens enfin à remettre mes idées comme ma vue en place. Il fait très sombre dans cette pièce, et la lumière, très faible, qui me parvient de ce qui s'apparente à un soupirail me laisse pense que je me trouve dans une cave. Mes yeux s'habituant peu à peu à la lumière, je distingue de mieux en mieux l'environnement qui m'entoure.
Ce que j'ai pris en premier lieu pour une statue n'est autre qu'un valet sur lequel se trouvent des vêtements. Mes vêtements ! Je suis complètement nu dans ma couche ! Et d'ailleurs parlons-en de cette couche, ce que je trouvais confortable il y a quelques instants est un bloc de pierre sur lequel repose un peu de paille. Mon hôte a eu la bienveillance de m'offrir un oreiller. Oreille que je tends pour écouter les bruits environnants.

Je crois déceler, au loin, des sons de batterie. Les roulements, charleston et autres break endiablés envahissent ma tête. Je reconnais même de ci de là des fla, ce que je différencie aisément des ra de 3, pourtant si bien effectués, de par mon passé mélomane. Mais je m'égare, et recentrant un petit peu mes pensées vagabondes, ce que j'ai pris pour de la batterie n'est que le fruit de mon imagination, constatant avec effarement que la pulsation colle avec celle de mon cœur qui tambourine avec force dans ma tête.

Passant ma main dans mes cheveux, je sens une bosse douloureuse à l'arrière de mon crâne, j'ai donc été agressé ? ou alors ne s'agit-il que d'une conséquence de ma chute ? Encore un point à éclaircir...

Une porte s'ouvre, grinçant terriblement. De la poussière s'échappe des différents murs quand l'individu à l'allure flasque claque la porte, plongeant de nouveau la pièce, ma geôle, dans l'obscurité. S'asseyant à mes côtés, j'essaie de distinguer un visage derrière l'ombre de sa capuche. Malgré les heures passées dans le noir, mes yeux ne distinguent aucun trait dans la pénombre de son visage. Décroisant les bras, il sort d'une de ses manches une mystérieuse flasque. L'ouvrant avec précaution, il me la tend.

Face à mon absence de réaction, il murmure dans un souffle à peine perceptible : "Bois".
Je lui demande son prénom, aucune réponse. Simplement ce "Bois" qui résonne dans ma tête, à défaut de me raisonner. Je me décide à tendre la main vers cette personne et sa flasque, celle-là même qui pourrait mettre fin à toutes mes interrogations. Mais au moment de l'atteindre, mon poignet et retenu par un bracelet, lui-même retenu par une chaîne attachée au mur dans mon dos. Je n'ai pas assez d'allonge pour attraper la flasque. L'inconnu en bure referme le flacon, et s'en va. Je crois deviner un sourire sur son visage...

L'intriguant personnage repasse régulièrement, pas ses chemises, mais dans ce que j'appelle désormais ma chambre. Non plus pour me proposer à boire, mais comme pour s'assurer que je suis toujours en vie. A la luminosité qui me parvient du soupirail, j'ai l'impression qu'il vient essentiellement la nuit. De taille moyenne, il semble peiner à marche, et ce toujours très courbé. J'ai également été frappé par la forme très particulière de ses mains. Comme celles, cela va vous surprendre, d'un tapir...

Après un certain temps, voire un temps incertain, que j'approximatiserais à 2 semaines. Un nouvel individu vint me rendre visite. Habillé très sobrement avec un costume taillé sur mesure, avec en lieu et place de cravate un joli pendentif symbolisant un quart de lune. Son visage était cependant caché derrière un masque n'affichant aucun visage. Ses mots, les premiers que j'entendais depuis le murmure du Tapir, me firent sursauter. Une voix étrangement féminine, mélodieuse, et surtout réconfortante. Je suis sûr que cette voix aurait eu le pouvoir de guérir la peste, voire le cancer...
Cependant ses mots n'avaient rien de réconfortant, elle m'avouait que j'allais être jugé. Elle refusa cependant de me confier le motif de ce jugement. Elle m'appris malgré tout le prénom de mon geôlier-tapir, Rick.

La nuit qui suivi fut terrible pour moi. Je n'arrivais pas à dormir, m'imaginant dans le prétoire, devant une assemblée de sans-visage, tapir et autres monstruosités. Des êtres que je n'aurais jusque là jamais pu imaginer en concevoir ne serait-ce que l'embryon d'une idée envahissaient mes pensées. Sûrement un effet de l'isolement, la faim et la fatigue, qui me faisait peu à peu délirer et sombrer dans la folie.
On m'avait depuis longtemps libérer de mes chaînes, mais j'étais toujours limité à ma seule pièce de vie. J'avais maintes et maintes fois essayé d'ouvrir la porte, me tapir dans l'ombre pour sortir avec fugacité lors de mes visites ou escalader le mur lisse pour sortir par la fenêtre, en vain.
Je ne savais plus quel chemin suivre, en tout cas c'est la voie qui m'était destinée. Casser la voix, ça aussi, à force d'hurler à la lune que je ne pouvais plus voir.

Puis vint le jour du jugement, 2 armoires à glace était là pour m'accompagner vers mon funeste destin. Ils ne m'avaient pas lié les mains, loin de là. J'étais simplement enrouler dans un tapis, telle une caille dans sa barde... Curieuse coutume venant s'ajouter au reste.

Arrivé au tribunal... rien. Enfin, rien de surprenant. Seulement une armée de Rick avec, au centre, celle que je prenais pour mon ange lunaire masquée. Je reconnu le vrai Rick à mes côtés. Juste avant que ma fête commence :

- Que voulais tu me faire boire le premier jour ? Tu voulais m'empoisonner ??? lui demandais-je
- Non, ce n'était que de l'eau, nie Rick

Et là, trou noir.
Je me réveille, en sueur, dans mon lit. Ma chambre est nickel chrome, comme je l'avais laissé avant de boire ce fameux thé. Ce n'était donc qu'un rêve ? Je passe ma main dans mes cheveux humides de transpiration. Une bosse...

Il m'a ensuite fallu tenter de nouvelles aventures, sortir du cadre de ce premier récit...
Où je m'essaie à de la science-fiction sans en avoir l'air...

Alors que je me promenais vers la sortie du métro, je fus frappé de stupéfaction et par un gorille. De deux choses l'une, que fait un gorille sur la ligne 14 du métro, et pourquoi vient-il de me frapper ? Pourquoi moi, parmi la foule de badauds ? J'ai sait que j'ai une carrure de colossale, mis de là à me prendre pour un ennemi je ne comprends pas.
C'est alors que j'aperçois mon reflet dans la vitre du métro. Je porte donc un costume de banane, ceci pouvant expliquer cela. Les souvenir émergeant dans la brume de mon esprit manquent de me faire chavirer. Je me rappelle comment j'ai pu en arriver dans cette situation quelque peu ubuesque. Pendant que je réfléchis, voilà que la garde montée déboule, et capture le gorille pour le ramener dans son zoo, usant pour cela d'un astucieux stratagème à base de cordages solides, réalisant un saucissonnage qui ferait pâlir les puristes.
Laissons donc le gorille pour en revenir à nos moutons. Je fouille dans mes poches à la recherche d'un indice sur ma soirée d'hier. Voilà ! Un papier... un carton plutôt, plié en deux... je l'ouvre. Zut ! Flûte ! Le bon pour retirer ma bague de fiançailles chez l'orfèvre. Et moi qui devait retrouver ma chère et tendre dans... il y a deux heures. Je suis mal barré.
Je commence à me rappeler, la soirée se passait à merveille, tous mes potes étaient réunis pour l'occasion, profiter une dernière fois tous ensembles. C'est donc au très grand nombre de 3 que nous marchions de bars en tavernes ou l'inverse. Ou l'ivresse. Soit. L'un de mes compagnons nous indiqua une ruelle pour rentrer plus vite à la maison. C'est alors que des chevaliers de l'Ordre Teutonique nous embarquèrent chez eux. Enfin je me souviens de tout ! Quand je raconterais ça à ma concierge, ou à mon épouse à défaut, elle sera toute émoustillée pour sûr, et me pardonnera sans broncher.
En attendant il me faut vite la retrouver. Je sors enfin de la station de métro, enfin l'air libre des rues de Paris, quel bonheur !
Surprenant, pas un chat dans la rue. Mais pas le temps de m'inquiéter, il y a déjà bien trop d'animaux depuis le début de cette histoire. J'embarque donc dans une charrue, ou comme on disait au 21ème siècle dans un taxi. J'indique au chauffeur ma destination et c'est parti. Nous filons à une vitesse subsonique à travers (pas de porc) la ville.
En passant devant une des rares églises ayant subsisté au Grand Conflit, la chapelle qui portait le nom de Notre Dame si mes souvenirs sont bons; je suis surpris de voir un thuriféraire psalmodier ses mantras en effectuant une danse assez folklorique. Quelque peu étonné de ces pratiques interdites, révolues et tellement anciennes, je n'ai cependant pas le temps de m'attarder sur cela car me voilà déjà arrivé à destination. Je paie le chauffeur d'un câlin et 3 sourires pour la course... oui, la notion de monnaie et d'argent serait dans notre société un anachronisme du même genre que les combats de gladiateurs au 23ème siècle. Une hérésie. Bref je m'égare.
Me voilà justement arrivé devant l'ancienne gare du Nord, à deux pas de mon petit appartement où je vais enfin pouvoir m'habiller convenablement. Je retire donc cet horrible costume bananier pour enfiler celui beaucoup plus respectable de lapin. Une chance que peu de monde m'ait vu ainsi. Cela aurait fait jaser, et ma réputation en aurait pris un coup (du lapin).
Je descend les escaliers afin de rejoindre ma belle qui m'attend depuis maintenant bien trop longtemps, quand, dans le même temps, un homme habillé en chasseur passe en courant dans la rue. La concomitance de ces deux faits est assez troublante...

D'un tout autre genre, se mettre dans la peau d'un dyslexique...
J'aime beaucoup jouer, surtout avec les mots

La dure vie d'un dyslexique

"Mon dieu, fêtes que j'ai une bonne note à la dictée de demain", murmurait le petit Louis avant de s'endormir.
Le petit Louis n'avait pas de chance, il n'avait jamais été très doué pour les dictées, et pour l'écriture en général. Pendant que ses parents faisaient la manchot magasin, il trimait dur à l'école pour espérer un avenir meilleur. Il s'endormit donc, avec une pointe d'appréhension qui cependant ne nuit pas à sa nuit.

6h30, le réveil sonne. Louis se traineau rez-de-chaussée, jusqu'à la cuisine pour préparer et manger son petit déjeuner. Ses parents sont déjà partis. Repas finis, il file s'habiller pour partir à l'école. Il prends son sac cadeaux préparé la veille avec ses fournitures scolaires.
Pour lui, l'école c'est la reine. Les autres écoliers des gladiateurs, aucun allié, c'est du chacun pour soi. Quant à son instituteur, il neige en ti avec personne, même, ou surtout, avec sa propre progéniture. C'est donc une journée de plus pour Louis, à se battre, plutôt avec (ou contre) soi-même que ses camarades.

Il faudra être fort, sa condition n'est pas facile. Mais il se souvient tous les jours du témoignage de celui qui s'est rapproché le plus de ce qu'on appelle couramment un ami. Ce gros tas, libéré actionnaire avait connu un enseignement très strict quand il était au Sénégal.
Cela fait relativiser sur sa situation, et Louis se nourris de cela pour continuer, jour après jour, à avancer.

C'est maintenant l'heure de la dictée. Le moment tant redouté. Courbé sur sa chaise, enchaîné certainement en hêtre, il gratte le papier de sa plume maladroite. Aujourd'hui, l'instituteur a choisi un extrait du fameux blanc chênaie, jeu des sept nains.

Le calvaire démarre, les secondes s'allongent et l'issue semble inévitablement mauvaise.

Dernière œuvre en date dans cette section, un étrange effet papillon
Je fais feu de tout bois

C'est par une froide nuit d'hiver, comme seul le Grand Nord peut nous offrir, que l'incident démarra.
De prime abord, rien ne laissait présager de l'horrible tournure que prirent les choses. Nous vivions en paix, tant avec nous-même qu'avec les animaux, plantes, et tout ce que la Nature avaient le loisir de nous offrir. Tout ce petit monde, ivre mort et de bonheur, car ne nous le cachons pas, la vie tait tellement belle que l'alcool coulait à flot, tout ce petit monde donc coulait des jours heureux.
C'est donc cette froide nuit que tout chavira. Nul n'était préparé à cela. Rendez vous compte ! D'autant plus que l'événement qui se produit était des plus banal, et si nous avions pu présager de ses conséquences, peut-être, sûrement aurions nous agi.

Par cette froide nuit (vous ai-je déjà dit que cette nuit était froide ?), tous regroupés à l'abri, la chaleur naturelle des animaux, ici les vaches, là les moutons, emplissant la pièce ne suffisait malheureusement pas à réchauffer l'atmosphère. Et ce malgré la bonne humeur ambiante. C'est alors qu'un de nos compagnons, un hirsute gaillard, bien bâti mais peu malin, se mit, pou je ne sais quelle obscure raison à taper entre eux des silex. Chose doublement étrange que ces cailloux tranchants, donc dangereux n'avaient guère d'utilité depuis des années, la violence n'ayant as sa place dans notre communauté. Nous préférions largement les galet pour faire des ricochets, ou les pierre imposante pour bâtir de solides constructions.
Je ne peux, encore aujourd'hui, concevoir ce qu'il s'est passé dans l'imaginaire de ce bonhomme quand il entrepris la chose.

Toujours est-il que l'incroyable se produisit. Et quand je parle d'incroyable, sachez que je peine encore aujourd'hui à y croire. L'étincelle qui s'échappa des pierres nous stupéfia, littéralement. Personne n'osait bouger. Le temps semblait s'être arrêter. Les animaux se turent. Silence.
Lorsqu'il repris de plus belle, l'étincelle qui s'en suivi embrasa la paille qui recouvrait le sol. Après un moment d'incompréhension, nous avons rassemblé cette paille pour éviter à ce que l'on appelle aujourd'hui le feu de se répandre dans notre grotte.
Tous rassemblés autour de cette source de chaleur vivifiante, la liesse qui s'empara de nous fût indescriptible. Une fois l'euphorie passée, nous sommes restés en contemplation devant la danse de cette flamme, toujours changeante et tellement hypnotisante. Quand la fatigue s'empara enfin de nos corps, nous nous rendîmes compte que les animaux nous avaient quittés. Là où nous étions tous emballés par le feu, les bestiaux semblaient s'en méfier et le fuir. Tant pis, s'ils préfèrent se geler au dehors, c'est leur choix.

Toujours est-il que la tempête et le froid ne faiblissait pas, et la faim se fît sentir. Nos compagnons nourriciers, qui d'habitude nous partageaient lait très volontiers, et dont nous mangions les cadavres, nous avaient quittés. Une escapade fut donc programmée pour aller les rechercher et les ramener à la grotte. Grâce aux traces dans la neige, les retrouver fut chose aisée. Les faire rentrer en fut une autre. Nous avons donc essayé, en vain, de traire les vaches. Dans un élan de rage, la gaillard qui avait gardé ses silex bienfaiteurs tua les animaux avec une rage toute nouvelle qui nous surpris. Il ramena la barbaque dans la grotte et la fit chauffer.
Je ne m'attendais à autant me régaler en manger nos anciens compagnons.

Les bêtes sauvages qui nous attaquaient par moment n'approchaient plus, et ce grâce à la toute puissance du feu. Le tout nouveau sentiment de sûreté qui nous envahis était impressionnant.
Tout semblait aller pour le mieux, alors comment aurions nous pu augurer de la tournure des choses;
La violence s'empara de certains d'entre nous, puis la colère, la haine, et inévitablement... la souffrance, puisque les premiers crimes firent leur apparition.

Si j'avais pu vendre cette découverte si versatile contre n'importe qu'elle autre, je l'aurais, car elle est à la source de tous nos malheurs.

Je me suis ensuite aventuré dans les mots qui peuvent en cacher d'autres, pas une mince affaire...

Ici
Programmé pour réussir
Rien ne saurait l'arrêter
Oubliant ses peurs et ses craintes
Gaillard qu'il est il s'avance
Reculer ? Uniquement pour mieux sauter
Aujourd'hui il va se révéler
Mieux, se réveiller
Menacé par son inéluctable destinée
Exerçant son incroyable pression
Saura-t-il s'en sortir indemne ?

Remarquez comme personne ne voulait travailler sur ma proposition...(pourtant pas indécente...)
Nul ne sait ce qu'il se trame dans sa caboche
Obligé de se justifier devant ses pairs
Ne rêvant à ce moment que d'une brioche
Organisant les arguments qu'il déblatère
Bienvenue dans mon univers fantastique !
S'exclame-t-il du haut de sa chaire établie
Toutes vos envies même les plus lubriques
À la condition d'être tous les jours gentils
Nous nous réjouirons de bien les satisfaire
Taverne ouverte pour tous les gros pépères !

Certains ont surement abusé du champagne
Réaction
Étonnante,
Visiblement
Énervée,
Inattendue,
Lâche
Lassant
Obnubilée
Négatif
Surprenant

J'ai enfin atterri dans les gages. Bah si je m'étais attendu à ça. Des personnes sans pitiés, me gageant sans relâche. Alors moi je m'exécute, je fais au mieux, et apparemment ça plaît.
Alors rebelote, re gage, 10 de der et ptit au bout.
Je ne vais pas dire que j'aime bien ça, sinon ils vont arrêter de me donner des gages :rolleyes:

Je vais décliner tout ça en poème et textes bruts de pommes.

Demande de @fée clochette88 : un poème en alexandrin avec un vers correspondant à chacun des membres de la Dream Team du gage (geoline, Rob, Gasper, Foegames, Brief, Ryu, Killer, Princesse, Loup, Krissou, moi et toi)
J'ai triché, j'ai fait 2 vers pour chaque membre...

Brave idole dans un monde en déperdition
Nous offrant ses avis tranchés et incisifs
Frêle créature ailée me laissant pensif
Je reste coi à toutes ses apparitions

Fanfaron joueur au pseudonyme étrange
Nous propose des édito de type oiseau
Grappillant à droite à gauche nombre d'infos
Sur son site il nous les partage quel ange

Géraldine comme dirait le templier
Mystérieuse je ne la connais pas encore
Kidnappant mes pensées elle m'a mystifié
Ses multiples talents émoustillent mon corps

L'oisiveté lui est vraiment étrangère
Sans relâche il traque ses proies réfractaires
Princesse attentionnée et tendre avec les gens
Souriante malgré tous ses accablements

Ronronnant chaton demandant de l'affection
Toujours avec son gros bonnet sur la tête
Regard ne laissant paraître aucune émotion
N'en a pas encore pris plein les mirettes

Terrifiant bonhomme jamais sans son fouet
Étant un breton, il n'est vraiment pas gâté

Il ne reste plus qu'un larron à décrire
Mais de parler sur son cas je vais m'abstenir

Suivie de l'explication de texte, toujours pour @fée clochette88
Brave idole dans un monde en déperdition

L'auteur nous montre ici, de par l'opposition brave idole / monde en déperdition, toute la dualité et la complexité du personnage décrit. A la fois brave et idole, ce qui lui donne une certaine valeur mais ceci dans un monde en déperdition. Quel crédit peut-on donc apporter à un tel personnage ?

Nous offrant ses avis tranchés et incisifs

Bien malin, il nous apporte la réponse dans la strophe suivante, bien qu'idole (et brave au demeurant rappelons le) dans un monde naze (Rugnir fallut-il encore le préciser), ce personnage a des points de vue fermes, tranchés, mais ne nous précise pas s'ils sont intéressants, laissant au lecteur le luxe de se forger sa propre opinion.

Vous aurez donc bien sûr reconnu @brief, et remarquer avec quel subtilité sa description commence par "br-" et finis
par -if". Chapeau l'artiste, comme j'aimerais connaître l'auteur de ces magnifiques vers qui décrivent à merveille le personnage.

Frêle créature ailée me laissant pensif

Tout d'abord il convient d'admirer la belle allitération en "é" qui nous est proposé ici.
L'auteur a sans doute voulu retranscrire la beauté de sa belle à travers ce style épuré mais raffiné.
Encore une fois, commencer son vers par un "f-" suivi de cette allitération en "é" nous laisse deviner l'identité de la personne décrite.
Enfin, il nous dit qu'elle le "laisse pensif". Ce qui est écrit (le fond), colle parfaitement avec comment c'est écrit (la forme) avec cette répétition incessante du son "é", comme un écho dans ses pensées.

Je reste coi à toutes ses apparitions

Nous avons ici l'affirmation de notre analyse précédente. "Toutes ses apparitions" nous renvois à cet échos, ce va-et-viens dans les pensées de l'auteur.
En parlant de va-et-viens, l'utilisation du mot coi pour décrire son état, très proche du mot "coït" n'est pas, je pense, un hasard.

Vous aurez tous reconnue la virevoltante @fée clochette88

Fanfaron joueur au pseudonyme étrange

Pour parler d'un joueur étrange, quoi de mieux que d'employer des termes eux-mêmes étranges ?
L'auteur l'a bien compris avec cette expression du 18è siècle : fanfaron. Ce vers nous apporte très peu de renseignements sur la personne décrite, comme pour continuer à laisser planer le mystère et l'étrangeté du personnage.
Ce vers est construit en totale opposition : le petit "au" marquant la délimitation.
En effet, le "fanfaron joueur" (aspect positif, joyeux...) est opposé à son "pseudonyme étrange" (mystère, inquiétant...)
Mais dans cette opposition, on retrouve également du lien. Le personnage en question comportant "Games" dans son pseudo, les termes "joueur" et "pseudonyme" viennent s'entremêler, comme franchissant la frontière formée par le "au".

Nous propose des édito de type oiseau

Nous avons cette fois-ci droit à une allitération en "o", car comme les oiseau, les "o" se déplacent en nombre, surtout en période migratoire. Cette répétition, et surtout la sonorité "o" qui n'est pas choisi au hasard, n'est pas sans nous rappeler les cris, ou plutôt chant, des oiseau qui se répondent sans cesse.
Enfin, ce passage nous éclairci un peu le personnage jusque là très mystérieux, le rendant ma foi fort sympathique de par son association avec les oiseaux.
La multiplicité du son "o" vient également en opposition avec le 1 du pseudo de la personne décrite, mais rappelle le O majuscule que celui-ci contient.

Il s'agit bien sûr de @FOEGames1

Grappillant à droite à gauche nombre d'infos


Tout n'est que paradoxe dans ce vers.
Le terme "grappillant" nous laisse entendre une tâche facile, et on s'imagine aisément quelqu'un avec un petit panier allant cueillir des mûres, groseilles ou encore cerises.
Puis vient "à droite à gauche", complexifiant un peu la chose, car il ne faut plus se rendre à un endroit précis mais à plusieurs, fureter, sans savoir si nous sommes au bon endroit, parfois, SOUVENT, s'égarer dans les méandres de recherches.
Enfin, "nombre d'infos" nous indique clairement une tâche difficile, harassante, dans laquelle les plus faibles crouleraient sous le poids des responsabilités.
L'association de ces 3 termes nous montrent clairement la force du bonhomme, qui continue sans relâche là où bon nombre abandonneraient; qui "grappille" quand certains chercheraient sans fin.

Sur son site il nous les partage quel ange


Peu de chose à die là-dessus, juste une exposition des faits avec un peu de flatterie. Sûrement fatigué par la complexité des vers précédents, petit coup de mou de la part de l'auteur, pour repartir de plus belle nous l'espérons tous.

C'était donc le petit @-Gasper2011

Géraldine comme dirait le templier

Alors là le monsieur fait très fort. Très très fort même, puisqu'il intègre un nouveau personnage pour en décrire un autre.
Parler du Templier pour nous évoquer @OR73, facile mais néanmoins jolie périphrase pour nous rappeler le vieil homme.
D'autant plus que le terme de "Géraldine", fort prisé par le bonhomme nous indique indirectement le sexe/genre de la personne décrite.
Utiliser une personne pour en décrire une autre, procédé peu courant, un coup de génie de l'auteur je dirais, qui révolutionne le genre.

Mystérieuse je ne la connais pas encore

Contrairement à ce qu'il nous avait habitué, l'auteur qui était jusque là dans la rupture, avec des constructions en miroir, des oppositions constantes presque oxymorienne, dans la nouveauté quasi-dérangeante, retourne dans le classicisme le plus classique.
En effet ici, point de surprise, il décrit la demoiselle comme "Mystérieuse", et, preuve s'il en est de ce mystère, il ne la "connait pas encore". Rien d'étonnant.
Mais si je viens de dire que nous n'avions point de surprise, au contraire, c'est ce retour inattendu au classique qui amène de la surprise. Ce mélange des genres invraisemblable constitue selon la force de ce texte et de la plume de l'auteur.

C'était donc @geoline la mystérieuse

Kidnappant mes pensées elle m'a mystifié

Que dire. Que dire sinon la violence de cette phase.
Dès le début, le son "K", violent, percutant, cassant. On ne va pas faire dans la dentelle. C'est annoncé !
Kidnappant. L'auteur parle ici d'un kidnapping, avec tout ce que cela implique. L'objet de ce kidnapping ? Ses pensées.
L'auteur qui semblait jusque là maître de la situation change du tout au tout. Ici il subit. Seul, face à elle.
Preuve en est : jusque là, l'auteur utilisait majoritairement la première personne ("je reste coi" - "je ne la connais")
et quand un personnage décrit effectuait une action, c'était à la collectivité ("nous offrant" - "nous propose" - "nous les partage")
Ici on a l'utilisation de la 3ème personne du singulier "elle" qui exerce un verbe d'action direct sur l'auteur seul "m'a mystifié". Jusque là inclus dans un tout, l'auteur se retrouve isolé, presque impuissant.
Et parlons un peu de l'emploi du terme "mystifié". Quel puissance dans ce terme. Elle ne l'a pas ensorcelé, elle l'a mystifié, s'il vous plaît.
On sent bien que pour la première fois, l'auteur fait face à plus fort que lui, dans une relation très forte, presque violente.
Mais nous n'avons encore aucune idée de la nature de cette relation.

Ses multiples talents émoustillent mon corps

La suite est sans appel.
Tout d'abord : "ses multiples talents". Ce personnage que l'on devinait plus fort que l'auteur (et Dieu sait qu'il est fort) a, en plus, de nombreux talents, ce qui ne laisse présager que le pire. Cette première moitié de vers vient confirmer la toute puissance de la dame, annoncée précédemment.
La deuxième partie "émoustillent mon corps" vient finaliser cette puissante description. nous entrons enfin dans le concret.
Jusque là, l'utilisation d'un champ lexical du mystique, de l'abstrait (pensées - mystifié - talents) nous laissait dans
le flou. Peut-être la personne en question n'était qu'irréelle, idéalisée dans l'esprit de l'auteur.
Mais l'utilisation du terme "corps", d'autant plus celui de l'auteur, vient apporter le concret, le dur, le palpable qui manquait.
Pour terminer, savoir que cela émoustille son corps, nous indique de la teneur de leur relation : violente, presque passionnelle,
avec un des deux protagoniste à vif devant celle qui pourrait presque jouer avec lui, ou se jouer de lui.

C'était donc l'impressionnante @Kristillera

L'oisiveté lui est vraiment étrangère

Oisiveté, très proche du terme oiseau, nous amène directement dans un univers animalier, presque bestial.
C'est également un terme peu usité de nos jours. Que cette oisiveté soit "étrangère" nous donne une double confirmation.
Tout d'abord, l'essence même de ce mot est étrangère à de nombreuse personnes, mais, pour la personne décrite elle est étrangère à ses habitudes. J'espère ne pas vous avoir perdu, mais ce vers est plus complexe qu'il n'y paraît.
Complexité et sophistication des termes de ce vers correspondant au personnage décrit, en plus de la bestialité

Sans relâche il traque ses proies réfractaires


Sans relâche confirme ici l'absence d'oisiveté du gars. Dans un degrés supérieur. Car si on peut ne pas être oisif, rien n'oblige à être acharné. Lui l'est.
Proie et traque renvois à la bestialité, l'animosité du personnage. Le fait qu'elles soient réfractaires nous indique la pugnacité du bonhomme, qui est, si j'ose dire, tenace.
La répétition du son "a" n'est pas sans nous rappeler les cris de terreur de ses pauvres victimes.

@Loup Tenace

Princesse attentionnée et tendre avec les gens


Dès le premier mot la couleur est annoncé, nous voilà face à une princesse. Et l'on sait à quoi s'attendre avec elles : caprices, envies irréalisables, snobisme et j'en passe.
Sauf que là pas du tout. La princesse est attentionnée. On frise l'oxymore, et le génie, toujours dans la surprise.
En plus d'être attentionnée, elle est tendre, et nous parlons bien d'une personne, pas d'un steak, pour ceux qui ne suivent pas.
Cette princesse surprenante pourrait l'être uniquement avec les personnes de son rang, de son standing. Mais que nenni, elle l'est avec "les gens". Pas de distinction de sexe, d'âge, de taille ou même de poids.
Nous sommes donc face à l'altruisme incarné, pas comme les ongles attention, chez une princesse chez qui nous n'attendons pas cette qualité première.

Souriante malgré tous ses accablements


Princesse souriante, rien de nouveau chez une personne de ce rang, la fonction imposant presque le sourire.
Mais, contrairement à ce que l'on peut penser de prime abord, la vie de princesse n'est pas chose aisée. En effet, elle subis des "accablements", terme fort s'il en est pour décrire de tels tracas. On ne parle plus de petits soucis du quotidien. Non, nous sommes bien au dessus de cela.
Et l'emploi de malgré. MALGRÉ tous ses accablements. Cela renvoie bien évidemment à l'expression bon gré mal gré, insistant bien que si elle avait eu le choix, il aurait certainement été autre.
Cependant, l'utilisation du possessif, "SES accablements", nous montre son appropriation de tous ce qui lui arrive. Elle ne veut en aucun cas envahir les gens, elle préfère faire front, garder la face, seule, mais toujours soutenue, ce qui, je peux l'admettre, peut sembler paradoxal, mais ne vous y méprenez pas, ne l'est pas du tout.

Belle description de la vaillante princesse @pn1908

Ronronnant chaton demandant de l'affection

Alors là. Alors là ! Nous sommes au paroxysme de la mignonitude. Et je pèse mes mots ! (je pèse aussi mais aliments depuis quand m'a dit que j'étais gras, mais j'aime le beurre que voulez vous).
Si l'on cherche sur n'importe quel moteur de recherche "chose la plus mignonne sur Terre", je peux vous assurer que c'est cette phrase et rien d'autre qui sort.
C'est en plus, avec une allitération (ou consonance qui sait ?) en "-on" que l'auteur nous renvoie directement au son du ronron évoqué en début de vers.
Nous sommes enrobés, enveloppés, presque envahis par la mignonitude de la chose.

Toujours avec son gros bonnet sur la tête


Référence à peine cachée au bonnet carré, à quatre cornes, que portaient les docteurs, les ecclésiastiques, les juges etc. dont le charmant et imposant chapeau indiquait un rôle majeur, important, presque vital.
Peut-être est-ce pour nous indiquer que la mignonitudinette apportée par cet individu a cette valeur dans le forum.
Ou alors est-ce tout simplement un message direct pour lui dire D'ENLEVER CE BONNET DE NOËL DE SA TÊTE.
Nous ne pouvons savoir, tout n'est que sujet à interprétation, et, faut-il le préciser, ma parole bien qu'extrêmement convaincante ne fait pas loi.

C'était donc le matou @rob22

Regard ne laissant paraître aucune émotion

Le regard, qui est le reflet de l'âme comme le dit le poète (non pas l'auteur de ce poème, un autre, bien moins connu) est souvent source précieuse d'information sur le propriétaire de ce regard. Cependant dans le cas présent, le regard vide ne laisse rien paraître. Cela nous laisse deux options.
Soit le personnage est dénué d'intelligence, aucun soupçon de vie, d'émotion, d'intelligence ne transparaît dans son regard.
Le-dit bonhomme pourrait très bien n'avoir aucun œil, ni même aucun yeux, que cela ne changerait rien. On en vient à se demander s'il n'est pas aveugle, tant son regard est dénué d'intérêt.
C'est, je pense, l'option la plus plausible.
Je vais malgré tout vous exposer la deuxième théorie.
C'est un surhomme, capable de contrôler toutes ses émotions, jusqu'à son regard. Et ça, c'est fort. Je dirais même, c'est balèze. Oui, parce que balèze c'est mieux que fort. Mais c'est inconcevable.
En écrivant ces lignes, une troisième hypothèse me vient à l'esprit. Comme quoi les fulgurances d'un génie sont inarrêtables.
Donc, à défaut d'être balèze, le type est peut-être tout simplement blazé. Les mêmes lettres, mais dans un autres ordre. Oui, tout simplement blazé du monde, des gens qui l'entourent, si bien qu'il n'éprouve plus aucune émotion. Sa vie comme son regard, est vide de sens et de goût.
Oui, ça me semble une possibilité envisageable.

Il n'en a pas déjà pris plein les mirettes


Phrase bizarrement tournée, on se demande même si elle est grammaticalement correcte. Elle est un peu bancale, comme le personnage qu'elle décrit en somme.
Cependant elle a la particularité de nous éclairer un peu sur la situation, contrairement au regard décrit.
S'il n'en n'a jamais pris plein les mirettes, on peut douter qu'il soit blazé. En effet, pour être blazé, il faut avoir tout vu, tout vécu, tout connu. Cela semble dans un premier temps écarter cette hypothèse.
De même, cela infirme la possibilité d'un pouvoir surhumain de contrôle total des émotions. Car même si son regard est vide, cela n'empêche pas d'en prendre pleins les mirettes pour autant.
La débilité profonde, empêchant de prendre conscience de la beauté e ce qui l'entoure, peut expliquer qu'il n'en n'ai jamais pris pleins les mirettes.
Cela semble une explication satisfaisante. Cependant, un peu trop simpliste pour l'auteur que nous avons en face de nous.
Si l'on creuse un peu plus la piste de la blazerie, à défaut de trouver du pétrole, nous atteindront peut-être une explication plus plaisante.
Il n'en n'a jamais pris plein les mirettes, mais est quand même blazé. Pourquoi ? Je vous le demande.
Dans mon infinie bonté je vais vous apporter la réponse. Cet homme avait placé un trop grand espoir en l'humanité.
La déception que la réalité lui a apporté était telle, que perdant tout espoir, plus rien ne l'étonne, comme dirait le grand savant Orelsan.
Personnage complexe s'il en est, et le construction de ce vers nous le confirme.

Vous avez tous reconnu l'étonnant, le stupéfiant, l'intrigant @Ryuzaki

Terrifiant bonhomme jamais sans son fouet

L'utilisation du mot "bonhomme" pour décrire le type nous indique très clairement qu'il ne sera pas aimable. Et c'est confirmé, puisqu'il est terrifiant. On s'imagine donc, en deux mots, un personnage hirsute, à l'air hagard, et surtout méchant.
On apprend juste après qu'il ne se sépare jamais de son fouet. Jamais ! Imaginez un peu : sous la douche (si tant est qu'il en prend)
le fouet, aux toilettes, le fouet, en dormant, le fouet, partout, tout le temps, le fouet.
Retour au début du vers. Terrifiant. On commence directement par un "T" claquant, imposant, comme le type, et surtout comme son fouet.

Étant un breton, il n'est vraiment pas gâté


On en apprend un peu plus sur ses origines. Bretonnes. Si l'on reprend le terme "Terrifiant" précédent, on s'imagine aisément le bruit d'un orage breton.
Et commencer la description par terre, alors que nous savons tous que le Finistère, on est devant du très gros niveau.
Apprenant qu'il n'est pas très gâté, en plus d'être breton, on peut comprendre sa frustration et son amour du fouet.

Le cinglant @thekillerbreton en prend pour son grade.

Il ne reste plus qu'un larron à décrire
Mais de parler sur son cas je vais m'abstenir

Les deux derniers vers sont d'un intérêt assez pauvre, et ne méritent pas d'analyse plus poussée.

Poème Romantique demandé par @fée clochette88
Petit poème romantique à toi mon adorée
Pour te prouver à quel point je peux aimer
Même si je ne t'offre pas de perles de pluies
Je veux que tu vois un nouveau Izy

Sache que je t'aime plus qu'un cookie
Je ferais tout pour assurer ton bonheur
pour toi je ferais pause dans ma partie
Je t'offrirais des milliers de fleurs

Ah mince, tu es allergique au pollen
Tant pis pour les fleurs, on fera sans
Je commencerais enfin à me brosser les dents
J'espère vraiment que tu apprécieras mon haleine

On fera plein de voyages à travers le monde
Vesoul, Nancy, Mulhouse, le rêve d'une vie
Et une visite à Fessenheim, je suis si gentil
Et pour finir un ptit plat au micro-onde

On passera nos week-ends à la mer
Tu verras on sera bien accueilli
On mangera d'excellents ravioli
Tu adoreras ces séjours chez ma mère.

Je te ferais toujours passer avant mes potos
Car tu représentes tout pour moi, ma mie
Enfin, sauf si la France en finale se qualifie
On les invite à la maison ya pas photo
À la demande de @fée clochette88 : écrire quelques lignes sur une rencontre du troisième type, entre toi et ET, sur ce forum à l'occasion d'une question existentielle, sur la fonction "supprimer" un ami :confused:

Nuit noire, comme le bon café, dans une chambre d'enfant, bruit dans le placard.
Le courageux et téméraire Izygomatique se lève alors pour aller voir.
- Qui est là ?
- ET téléphone maison
- Vous êtes un pédophile ?? Que voulez vous faire avec votre doigt ?? Lumineux en plus, pour mieux voir mes orif..
- ET téléphone maison
- Ok tiens, prends mon portable, c'est un Nokia 3310, par contre appelle pas trop longtemps j'ai plus beaucoup de forfait c'est la fin du mois
- Merci mon ami, tu es fort sympathique
- Hey oh je suis pas ton pote tu me prends pour qui ? Je sais même pas comment tu t'appelles...
- ET, ET est ton ami
- Bon ok mon pote, en parlant d'ami justement, tu pourras peut-être m'aider. J'ai un ami sur FOE qui ne me POMO jamais, il ne passe pas non plus dans ma taverne, bref il ne me sert à rien. Je pense que je vais le supprimer
- Et jm'en ballek frère moi je veux appeler ma famille passe ton portable mek
- Et tu parles meilleur ET, déjà t'as un nom pourri alors tu descends d'un étage
- On est au Rez de Chaussée pôv naze
- Bon t'as tout gagné je te passe plus mon portable.
- D'accord. Je vais donc te présenter mon avis, comme il se doit en 3 parties comprenant chacune 3 sous-parties.
Tout d'abord pourquoi le terme de supprimer son ami ? Tu veux l'éradiquer de la surface de cette belle planète ?
- Euh non, seulement de ma liste d'ami.
- Très bien donc pour toi les amis se prennent et se jettent comme ça, par simple pression sur un bouton ?
- Pff tu sais quoi vas y tu me soule, prend mon tél et casse toi

PS : l'histoire ne raconte pas si l'ami a finalement été supprimé ou non

Qui n'aime pas les débat ? Pas @fée clochette88 en tout cas qui a voulu assister à un mini débat : moustache vs barbe en quelques lignes ;-)

Alors que nous accueillons désormais sur notre plateau monsieur Stache et monsieur Beubar venu dans ce débat d'idée.
Bonjour messieurs, je vous laisse vous présenter.
- Monsieur Stache, président d'Honneur depuis 16 ans du Comité de Défense et de Promotion de la Moustache, triple champion du Monde consécutif du concours de la plus belle moustache édition 1974-1975-1976. Je suis égalem...
- Sacré Palmarès, et vous monsieur Beubar ?
- Monsieur Beubar, diplômé et major de promotion 2015 de la prestigieuse Université de la Sainte Barbe de Milan, j'ai rapidement enchaîné sur un Master 2 puis un doctorat en Sciences du Poil et de la Barbe en cursus accéléré de 2 ans.
- Très bien, deux grandes pointures donc, qui annonce je le sens, un débat au poil si vous me permettez *mouarf mouarf mouarf*
Donc monsieur Stache à vous l'honneur, pourquoi la moustache est meilleure que la barbe.
- Très bien merci : tout d'abord, la moustache est un atout esthétique non négligeable. Les plus grands portent la moustache. Citez moi un seul influent de ce monde avec une barbe ! La moustache s'acclimate avec tout, et qui se respecte un minimum adoptera la moustache sans tarder.
De plus, celle-ci cache cet horrible espace sus-labiale, et protège les narines de l'air froid.
J'entends déjà les personnes me rétorquer qu'il sera alors difficile d'embrasser un homme moustachu. QUE NENNI ! Tout d'abord, la moustache a l'énorme avantage de ne point piquer, et une moustache bien tailler ne dérange point.
- Et bien monsieur Stache, belle prose, place au Sieur Beubar
- Si je peux me permettre, je t'ai toujours trouvé un peu mou Stache ! huéhéuhué vous l'avez ?
- Ahahah toujours dans l'humour monsieur Beubar
- Comme sa barbe, une vaste blague
- Enfin messieurs, un peu de tenu, donc reprenez
- La barbe, c'est la version masculine de la moustache. Oui monsieur, je n'ai pas peur de le dire, les hommes les vrais ont de la barbe, une barbe rudoyante et pimpante, dans laquelle on glisse nos doigts ou qui sert également de garde-manger par temps durs. Les viking, les nains ou les sauvageons. Bref, les hommes les vrais ont de la barbe. Regardez dans le Seigneur des anneaux, qu'aurait fait Gimli sans sa superbe barbe ? Et Tormund dans Game of Thrones ? Je vous le demande !
Une belle barbe est un signe de bonne vitalité, de testostérone et la raser serait un crime.
Et puis, qu'on se le dise, les moustachus ne le sont que car ils sont imberbe du reste du visage...

Et voilà, déjà la fin de ce débat particulièrement animé, on se retrouve très vite pour le prochain épisode, pour savoir qui du rhinocéros ou de l'éléphant est le plus fort...

Mystérieuse histoire qu'est celle de l'Ordre du 29... (by @Kristillera, fortement influencée par moi :rolleyes:)
Disclaimer : afin de ne pas attenter à la sécurité des protagonistes, toutes les identités ont été modifiées. Toute ressemblance avec des personnes existantes n'est pas fortuites, car cette histoire est réelle. Cependant, merci de garder le silence si vous reconnaissez quelqu'un. Pour lui, mais surtout pour vous...

Né le 29 février 1989 à 20h09, à Landerneau, le petit Laurent Winiosky, second et dernier enfant d'une petite famille, entouré de 9 chats est très vite repéré par l'Ordre du 29 par ses capacités incroyables d'être là au bon moment.
Il a pourtant la chance de vivre une enfance très heureuse, entouré de parents aimants, de chats câlinant et d'une grande sœur très attentionnée. Ce qu'il ne sait pas, c'est que l'Ordre du 29 le surveille nuit et jour.
C'est d'ailleurs cette surveillance qui a permis, sans qu'il ne le sache jamais, au petit Laurent d'éviter la mort à de nombreuses occasions. Cette surveillance et protection constante lui ont même fait croire en l'existence d'un ange gardien bienfaiteur, l'auréolant de sa bienveillance. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il intégra les rangs dès ses 12 ans.

C'est à ce moment que l'Ordre faillit le perdre de vue. L'Église étant très stricte, et ce, malgré la toute puissance de l'Ordre, le petit Kévin qui avait lié des liens d'amitiés avec Laurent à l'école , sous la direction de l'Ordre bien sûr, ne pu le rejoindre. Heureusement, l'Ordre possédait, déjà à cette époque, de nombreux agents infiltrés un peu partout. Et même si l'infiltré dans le monastère de Laurent fut difficile à retrouver (10 ans qu'il était en poste), le contact fut néanmoins établi.

Roger, l'agent infiltré, devint donc rapidement le mentor de Laurent, lui distillant au compte-goutte l'éducation des préceptes de l'Ordre. Laurent se montra extrêmement réceptif, et surpris plus d'une fois son maître. Tant et si bien qu'en à peine 6 mois, son enseignement était terminé.

C'était trop tôt, beaucoup trop tôt.
La panique s'installa, pour la première fois depuis plus de 2 millénaires, dans l'organisation de l'Ordre.
Cependant, l'improvisation n'était-elle pas ce qui avait fait la renommée de cette association ancestrale et mondiale ?
Au sein de la tête pensante, les cinq vénérables ne paniquent guère. Les aléas font partie du boulot. Et, la pratique l'a toujours confirmé, plus il y a d'aléas, plus la situation est intéressante d'une part, et sur la bonne voie d'autre part.
C'est donc très sereinement que les Vénérables observent la situation, sur les différents écrans de contrôle. Tout cela vient confirmer tous les espoirs placés en Laurent et surtout justifier tous les efforts entrepris pour en arriver là.
De mémoire d'agent, jamais un tel dispositif n'avait été mis en place. Cependant, dans la mémoire collective des Vénérables, partagées avec leur nombreux prédécesseurs, cela n'était pas une première. Cependant, cet événement n'en demeurait pas moins exceptionnel. Mais c'est à chaque fois grandi qu'en est sorti l'Ordre.

La formation de Laurent s'était déroulée beaucoup trop rapidement ? Il fallait encore attendre 17 ans pour lui faire intégrer l'Ordre ? Soit, et alors ? Est-ce une mauvaise chose ? Non bien sûr.
Nous lui avons appris tout ce que nous savions. Mieux, il a intégré nos savoirs avec une facilité déconcertante. Nul doute qu'il va maintenant digérer ce savoir, et je peux vous garantir que ce qu'il va en découler sera loin d'être fécal. Il va sublimer notre Savoir, et il n'a pas besoin de nous intégrer pour ça. Nous ne ferions que le ralentir. Au mieux nous pouvons passer par
Roger pour lui apporter les ouvrages et autres écrits dont il aura besoin. Il nous transmettra également toutes ses avancées.

Comme prévu par les Vénérables, Laurent sublima, révolutionna même, sans le savoir, toutes les croyances et connaissances de l'Ordre.
Nul doute que l'avenir de Laurent, et mieux encore, celui de l'Ordre, ne pouvait être que radieux.
Ce qui avait semblé en premier lieu un obstacle de taille s'était vite révéler un excellent catalyseur et stimulateur.
En effet, l'Ordre avait dès le début coupé les ponts avec toute religion. L'intégration de Laurent dans l'Église lui avait amener nombre de concepts et théories nouveaux. Car si Roger avait dans un premier temps assuré son enseignement occulte, Laurent a vite ressenti le besoin d'aller voir ailleurs.
Du haut de ses 13 ans, il était encore trop jeune pour connaître la Vérité. Roger le laissa aller, conscient du bien que cela aller lui apporter.
Et même s'il ne lui avait pas dit que son enseignement n'était pas religieux, il savait qu'il pouvait faire confiance dans ce brave bambin pour ne rien révéler de la teneur de son éducation.
Laurent devint vite la coqueluche de tous les maîtres du monastère. Même dans un lieu si pieux, où les sentiments sont au maximum dissimulés, nul ne pouvait s'empêcher d’apprécier ce petit bout d'homme. Partout où il passait, il entraînait l'affection.

Mais dans les hautes sphères, il dérangeait. Il était trop brillant, trop vif, trop... tout. La dernière personne du genre en date était... Jésus. Forcément, cela entraîne des méfiances... On dépêcha rapidement une délégation pour étudier le phénomène.
Mais depuis les évènements comme Lourdes ou Fatima, l'Église est très méfiante avec les enfants étonnants.
Le Pape en personne se déplaça, c'est dire si Laurent faisait parler de lui.
Sentant que la situation échappait à son contrôle, l'Ordre se devait d'agir. Les 5 Vénérables, toujours silencieux, ne perdaient pas la face. Ils avaient tous un sourire en coin, comme s'ils s'attendaient à tout cela, que c'était prévu. Ils refusaient toujours de répondre aux sollicitations de leurs membres.

Une exfiltration d'urgence fut organisée. Laurent fut kidnappé, drogué, et placé en foyer pour orphelin sous contrôle de l'Ordre.
Les puissants narcotiques qu'on lui avait injecté allaient permettre de modeler sa mémoire. On allait lui faire croire qu'il était orphelin de naissance, et saper de sa mémoire son épisode religieux. L'avantage de cette méthode est que l'on pouvait réveiller à tout moment les vrais souvenirs de l'intéressé par un procédé assez facile.
Laurent a donc, pour sa sécurité, aucun souvenir de son passé. Mieux, il sera convaincu d'avoir toujours vécu dans cet orphelinat, puisque tous le monde, des membres du personnel aux enfants, sont dans la confidence. Pour garder une attache avec son véritable passé, l'Ordre a même retrouvé Kévin, qui, trop content de retrouver son meilleur ami, a accepté de suite d'être transféré.

Du côté de l'Église, c'est l'incompréhension totale. Le Pape s'est déplacé pour un enfant qui n'existe pas. Nul trace de lui nul part, un véritable fantôme. Preuve de l'excellent travail de l'Ordre, car pour échapper à leur filet, il faut se lever de bonne heure.
Roger, qui depuis toujours a pris Laurent sous son aile, fut le premier à subir des interrogatoires dignes de l'Inquisition.
Mais l'excellente formation de l'Ordre lui permis de s'en sortir sans trop d'encombre, mieux, l'Église y vu une dévotion sans faille à la Cause.

Laurent repris donc une vie un peu plus normale pour un enfant de son âge, ponctuée par l'école, ses loisirs et surtout la joie de retrouver des enfants de son âge. Cependant, l'euphorie qui l'habita dans les premières semaines se transforma bien vite en lassitude, car la compagnie des adultes parmi les plus érudits du monde lui manquait (inconsciemment, puisqu'il n'en gardait
aucun souvenir). Et l'innocence, et l'immaturité de ses contemporains le fatiguaient.
Mais, comme toujours, Laurent su trouver bénéfice à cette situation qui lui semblait défavorable.
Le contact avec les enfants lui permis d'étoffer son savoir et ses connaissances. Tous les plans de l'Ordre se déroulaient pour le mieux.

L'avenir semble radieux pour l'Ordre et pour Laurent. Seule ombre au tableau, la milice religieuse qui recherche sans relâche notre petit prodige. Et Dieu sait que quand ils y mettent les moyens, ils peuvent rivaliser avec l'Ordre en terme d'efficacité.
Il ne faut surtout pas que l'Église découvre l’existence de l'Ordre, sans quoi l'équilibre du monde en serait compromis.
Mais tous les espoirs résident désormais en Laurent, et l'attitude des Vénérables semble confirmer cette impression.
Quelque chose de grand se profile.

Le réveil sonne. Les yeux me piquent. Lundi. Une nouvelle semaine qui commence. Je veux me rendormir. Mes collègues de chambre sont déjà debout. Comment font-ils ? Je me retourne pour ne pas être ébloui par la lumière malgré mes paupières. 6h du matin. Je peux facilement pousser un quart d’heure. Il faudra que je fasse vite, mais j’ai l’habitude. Je n’aurais pas dû me coucher aussi tard hier soir. Je le sais pourtant que je le paye au réveil. Mais c’est plus fort que moi. Il y a tant de choses à faire. Les journées sont trop courtes. 6h05. Tant de choses à accomplir, à découvrir, à apprendre. Tant d’expériences à réaliser. Et si peu de temps. 24h au total, moins les 8 de sommeil. C’est trop peu. 6h10. L’échéance approche. Je ne dors déjà que 4h par nuit. Mais ce n’est pas suffisant pour faire tout ce que j’aimerais. Et je fatigue. Je ne tiendrais pas le rythme bien longtemps. 6h13. Sans parler de mes rêves. De plus en plus bizarres, étranges, réels, presque palpable. 6h15, plus le choix, je dois me lever. Je saute du lit. Dans ces moments, faut pas tergiverser, tu te lèves d’un coup ou tu ne te lèves pas. Ça ne pardonne pas.

J’attrape les premiers vêtements qui traînent dans mon armoire et direction la salle de bain. La douche déjà occupée. Ça fait bientôt 20 minutes que le breton est sous la douche. Le breton ? C’est Loïc, mais tout le monde l’appelle le breton. Je tape à la porte.

Tant pis, je m’habille en speed et direction le réfectoire pour le petit déjeuner. En passant devant une porte entrouverte, j’entends Norbert et Robert qui se disputent pour savoir qui de PNL, Booba ou Kaaris est le meilleur rappeur. Ils sont toujours à fond ces deux-là, dès le matin. Je continue ma route et arrive enfin à ma destination. Je prends un plateau et récupère, presque machinalement tous les éléments de mon petit-déjeuner : pain, confiture, céréales et mon unique verre de jus d’orange. Pas de double ration, attention !

Je vais m’installer à une table, seul. Je n’aime pas le matin. Installées sur la première table, Kristine et Clothilde sont déjà à table. Quand je passe à côté d’elles, je les entends murmurer. Je sais qu’elle parle de moi. Elles ne peuvent pas s’empêcher de tout commenter, et d’avoir un avis sur tout. Ce n’est pas pour rien qu’elles sont toujours les premières installées, à une position idéale pour avoir une vision globale de la situation. Mais ce matin j’ai l’esprit trop embrumé pour relever leur regard plein de jugement. Je vais m’assoir dans un coin, espérant que personne ne viendra me déranger pour que je puisse émerger tranquillement.

Les autres pensionnaires arrivent tous ensembles, en même temps, et c’est inévitablement la cohue. Gaspard essaye encore et toujours de négocier son deuxième verre de jus d’orange, Robert et Norbert se battent pour récupérer le dernier Nutella, et Line va s’assoir tranquillement avec ses 2 amies. J’aperçois tout de même Loïc qui arrive, bon dernier, mais tout propre. Heureusement pour moi, personne ne semble m’avoir remarqué. Je peux donc tranquillement finir ma nuit et mon petit déjeuner, tel un zombie.

C’était sans compter sur Lucius, le surveillant, qui vient m’aboyer dessus parce que je n’ai pas pris ma douche. Soit, je lui grommelle que j’ai le temps de la prendre après manger, puisque j’ai déjà finis. Ais il ne veut pas me lâcher la grappe. Il insiste sur le règlement, la douche avant le petit-déj, respect des autres… J’acquiesce en silence, ne voulant pas rentrer dans un débat inutile avec lui. Lorsqu’il se décide enfin à me laisser, je me hâte de débarrasser mon plateau et ma place pour aller prendre cette fameuse douche.

La douche est le meilleur moment de la journée. Seul avec moi-même, cela me laisse tout le loisir de la réflexion. Mes parents sont décédés dans un accident de voiture quand j’avais 2 ans, et depuis ce jour je suis dans cet orphelinat. Aucune famille proche n’a voulu de moi. Cela fait maintenant 12 ans que je vis ici, entouré de jeunes, orphelins comme moi. Je n’ai aucun souvenir de mes parents, et mes jeunes années me semble très flou. C’est comme si j’avais dormi pendant tout ce temps. Le réveil fût difficile. On m’a dit que j’avais fait une chute d’un arbre, en jouant avec le breton. Qu’en me réveillant de mon petit KO, j’vais subi une amnésie rétrograde. Les jours passant, les entendre évoquer des souvenirs dont je ne me rappelais pas était un peu déroutant. Mais au fur à mesure, ma mémoire revenait.

Je débouche le shampoing et me fait mousser la tête. J’ai malgré tout l’impression d’être en décalage avec les autres. Ils ne pensent qu’à jouer, s’amuser. Aucun n’est intéressé par l’école, et encore moins pour le monde qui les entoure. Ça me dépasse. Comment peut-on ignorer cette beauté ? C’est pour ça que je suis très actif. Hop on rince, attention les yeux. Surtout que j’ai l’impression d’avoir dormi trop longtemps pendant toutes ces années. Tellement de temps perdu, avec tant de choses à accomplir.

Je me savonne rapidement, sinon je vais être en retard au collège. Je m’habille, prends mon sac et direction le minibus pour aller en cours.

Je suis assis entre Loïc et Gaspard. Il pleut. D’un côté, Loïc est parti pour me raconter sa vie en Bretagne, quand il était tout bambin, ses balades en forêt de Paimpont, ses virées au large dans le bateau de ses parents. Il m’assure que la pluie bretonne n’a rien à voir avec la pluie que nous subissons actuellement, et que qui n’a jamais vécu en Bretagne ne peut pas dire qu’il a connu la pluie. J’hoche docilement la tête. C’est un breton, il ne faut pas le brusquer. Et lui a au moins la chance d’avoir des souvenirs de vie avec ses parents.

De l’autre côté Gaspard chantonne une chanson que je ne reconnais pas. Au moins il a la gentillesse de ne pas m’adresser la parole…

Le trajet se passe sans encombre, je me suis réfugié dans mes pensées, écoutant d’une oreille inattentive Loïc. Lucius, qui nous a conduits, nous aboie de nous dépêcher, qu’il n’a pas que cela à faire. Bref, du Lucius tout craché, de mauvais poil…



Le lundi n’est pas totalement une mauvaise chose. S’il marque le début d’une nouvelle longue semaine, il a l’avantage de débuter par 2 heures de français. Pas que j’aime le français non, mais mon professeur est … indescriptible. Enfin si, il arbore une belle moustache sous un nez proéminant. Il a comme, c’est assez difficile à dire, un magnétisme naturel. Il attire la sympathie. Ce n’est rien de physique, il n’est pas particulièrement beau, ni de verbiage, ce n’est pas le meilleur orateur, mais c’est. Simplement, il est comme ça. Monsieur Isidore est un être à part, en dehors du temps. Sans rien faire de particulier, il marque tous les lieux dans lesquels il passe de son empreinte. Bref, il ne laisse personne indifférent.



C’est la première personne que j’ai croisé au collège après mon amnésie. Il m’a tout de suite inspiré confiance. Il joue peut-être le rôle de père que je n’ai plus. Dans tous les cas, commencer la semaine avec lui est une bonne chose. 8h29, il arrive, comme à son habitude, une minute avant la sonnerie pour nous ouvrir la porte de la classe. C’est partie pour 2 heures de bonheur total.

À 10h29 pétantes, il nous libère, pour la récréation. Comme souvent, je reste après la classe pour lui évoquer mon ressenti. Mon décalage avec les autres, mon amnésie, et le sujet qui me préoccupe le plus en ce moment, mes rêves.

Alors que je m’apprête à parler, il m’interrompt pour aller fermer la porte. À peine se lève-t-il de sa chaise que j’aperçois Kristine et Clothilde qui détalent en pouffant de leur cachette. De vraies commères elles !



- Toujours pas de souvenir d’avant ton accident ? me demande mon professeur

- Non, c’est toujours le gros trouble. Quand mes amis évoquent des événements d’avant ma chute, il faut vraiment que je me concentre pour visualiser ce dont ils parlent. Les rares fois où cela marche, j’ai l’impression que le souvenir est artificiel, à force d’auto persuasion…

- Je vois, mais parle moi un peu plus de tes rêves, rétorque-t-il

- Et bien cette nuit, j’ai rêvé que j’étais attaché sur une chaise, au centre d’une pièce, lui réponds-je fébrilement. Au début, des masses informes se rassemblaient autour de moi pour m’observer, comme un animal. Puis en me concentrant, je distinguais qu’il s’agissait d’évêques et de prêtres. Tous étaient là pour moi, pour me juger. J’entendais une voix dans ma tête qui répétait : « J’ai confiance en toi, ton destin est gravé » en boucle. Puis je me suis réveiller, et j’ai passé le reste de la nuit sans rêve.

- Je vois, ça devait être impressionnant, mais ce n’est qu’un rêve après tout. Écoute, je te propose que l’on se voit après les cours pour continuer à parler de ça, si tu veux bien sûr. Me proposa-t-il.

- Oh j’adorerais, lui dis-je, si j’arrive à m’échapper de l’orphelinat…

- Ne t’inquiète pas, je suis sûr que tu y arriveras. Rendez-vous ce soir, 29 avenue du Finistère, à 18h29, en attendant, la récréation est bientôt terminée, file !

Me dépêchant de rejoindre mes camarades, j’aperçus dans un dernier coup d’œil un petit tatouage que je ne pus distinguer sur son avant-bras pour la première fois découvert. En courant dans le couloir, je faillis rentrer dans le Principal, monsieur Brief, qui marchait d’un pas décidé, l’œil sévère, en direction de la classe de monsieur Isidore…

Liberté totale sur un seul sujet : les fuites (by @fée clochette88)

8h58, quelque part en France :
- Hey psss
- Quoi ?
- Hey pss t’as vu ?
- Vu quoi ?
- Bah hier, sur Internet..
- Mais vas-y accouche
- Donc t’as pas vu ? Ahah pas de chance
- Mais vu quoi, dis moi !
- Moi :p
- Mesdames et messieurs, un peu de silence s’il vous plaît, l’épreuve de mathématiques du baccalauréat 2017 peut commencer

18h, ce même jour
- Et on nous confirme à l’instant même que l’exercice 4 du sujet de baccalauréat série S de mathématiques a bel et bien fuité sur le Net la veille de l’épreuve. L’exercice est donc annulé et le barème sera révisé.
- Fuites donc, puisque cela semble de saison, explosion dans un immeuble du 18ème, il semblerait qu’une fuite de gaz soit en cause, retrouvez notre reportage sur le terrain dans une dizaine de minutes…

Super gage de @Lord Wild me demandant une histoire avec toutes les ressources du jeu...
Aujourd’hui je reçois la visite de Pierre. Il est fantastique, à chacune de nos discussions, je bois ses paroles. Mais il est très conservateur, et malgré mes avances, il reste toujours de marbre… Mais aujourd’hui je compte bien le surprendre !

Tout d’abord je me suis fait une toute nouvelle teinture, un masque aux algues et un chouilla de fond de teint : « La Poudre à canon, pour être vraiment canon ! ».

J’ai également passé ma journée d’hier aux fourneaux, les plats cuisinés ? Poulet au miel, et un tiramisu, au café bien entendu, pour réveiller un peu la bête qui sommeille en lui. Les arômes remplissent la cuisine, ça sera délicieux ! J’ai également sorti le service en porcelaine offert par maman, pris mes plus beaux verres en cristal épargnés par le calcaire, toujours présent dans l’eau purifiée par l’adoucisseur… Encore une arnaque. Après quelques recherches en nutrition et surtout en œnologie, j’ai choisi un des meilleurs vins pour accompagner mon repas. Tout sera parfait.

Côté vestimentaire, j’ai mis le paquet. Pour le textile, je suis la reine. Juste ce qu’il faut de tissu, pas trop ni pas assez : ma plus belle robe en soie rouge. J’ai également sorti mes bijoux : une bague en or, et un magnifique collier plongeant en laiton brillant.

Je le reçois pour la première fois dans ma petite maison à colombages en bois d’ébène, sur la côte d’albâtre. Le Soleil couchant a des teintes cuivre, quand j’entends le bruit du moteur de sa vieille voiture à essence, reconnaissable entre mille. Cet accroc de mécanique a monté sa voiture, récupérant des pièces détachées un peu partout dans le pays. J’ai d’ailleurs appelé sa voiture IKEA, vous comprenez pourquoi. Tout à coup je réalise qu’il risque de l’abimer, puisqu’il n’y a pas de goudron sur la route qui arrive jusque chez moi. Mais après tout, ce n’est pas bien grave, il ne s’agit que d’une vieille voiture, loin des produits de luxe de l’époque.

Le temps qu’il arrive, j’allume un feu dans ma cheminée en briques pour réchauffer un peu l’atmosphère. Je jette vieux journaux et papier, gratte une allumette et c’est parti, les bûches s’enflamment, comme nous dans la soirée je l’espère.

Il arrive enfin, étincelant, brillant, resplendissant, comme à son habitude. Nous nous installons à table sans plus tarder, je lui demande s’il préfère du sel ou des herbes séchées pour accompagner son plat, puis la discussion peut enfin démarrer.

Il entame directement d’un ton explosif, sur un nouvel engrais révolutionnaire à base d’huile de baleine, écoresponsable et au rendement 100 fois supérieur. Les données biochimiques et bioniques sont formelles, l’avenir de l’agriculture passera par là ! Je lui demande s’il ne s’enflamme pas un peu, et qu’il ne faut pas être un peu prudent sur les effets sur la santé, me rappelant le scandale de l’amiante. Mais il ne me laisse même pas le temps de finir, qu’il repart sur un autre sujet. On le croirait sous coke. Il enchaîne donc sur la folle évolution des matériaux, notamment le béton armé qui deviendra béton translucide, le plastique et son avenir dans le bioplastique etc.

De fil en aiguille, après avoir parlé de naonotechnologies comme les nanocâbles ou les nanoparticules, (d’ailleurs j’espère que tout n’est pas nano chez lui…), des semi-conducteurs aux supraconducteurs, du papier liant aux piles en papier, j’étais un peu dans les cordes.

Face à mon incompréhension totale, je sentais qu’il y avait de l’eau dans le gaz. Son énervement visible me perturbait. Nous qui étions si proche, tels des électro-aimants, j’y croyais dur comme fer à notre histoire… Mais tout cela était cousu de fil blanc, ou de fer blanc si je peux me permettre. C’était un matériau intelligent, trop intelligent pour moi l’ignorante. Je le voyais tellement parfait, un robot capable d’ingurgiter une quantité phénoménale d’informations. Mais il en possède également les mauvais côté, comme l’absence totale d’émotion…

La soirée se termine donc piteusement, lui me parlant vainement de gaz transester, données d’IA, données génétiques ou que sais-je encore…

Serait-ce trop demander que d’attendre un peu d’amour, ou même d’affection ? Non, tout ce qui l’intéresse concerne les ressources renouvelables, les filtres industriels… Rien de bien romantique.

Son cœur d’acier semble intouchable, alors, dans un désespoir total, je verse un peu de poudre à talquer dans son tiramisu. Il meurt sur le coup. C’est comme ça, quand mon cœur pleure je ne me contrôle plus. J’utilise des vieux draps en guise d’emballage pour son corps, et je m’attelle à lui creuser une tombe. Mais le sol est plein de basalte et de granite, la tâche n’est pas aisée.

Mon forfait finalement accomplis, j’ai les bras en caoutchouc, mais pas le temps à la réflexion, demain j’accueille Thibaut, j’espère qu’il me fera rêver…
 
Dernière édition :

Kristillera

Forgeur d'Or
Je ne dirai que 3 choses :
1 - tu as très bien fait de réunir sur ce "site" tes écrits, parce qu'ils valent le détour :up:
2 - tu pourrais presque mettre les birds très réussis o_O
3 - ha ben il n'y pas de 3 finalement :confused:
 

Izygomatique

Mathématicien
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L'entrée dans la galerie est gratuite namého !
 

Izygomatique

Mathématicien
gage pour @Izygomatique une petite histoire en 10 lignes en partant des persos de la signature de Féfée

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Il est là, assis sur un banc, mystérieux avec sa capuche sur la tête. De trop grosses responsabilités reposent sur ses pourtant solides épaules.
Mais il n'a vécu que pour ce moment, ce n'est pas maintenant qu'il faut flancher.
Les trompettes résonnent, à défaut de raisonner notre homme, quand le grand vizir et toute sa cour entrent dans la ville.
Sa destinée est toute tracée, son objectif il le connait, son plan est bien ficelé, toute la procédure est bien ficelée, il connaît son métier.
Alors qu'il s'apprête à entrer en action, une vision furtive trouble ses pensées. Elle est là, et elle l'observe. Il ne la voit pas, mais il le sait. Elle est toujours là. Il aimerait qu'elle comprenne, cela ne dépend pas de lui, il ne fait qu'obéir aux ordres d'une engeance beaucoup trop imposante et intouchable. Il aimerait qu'elle conçoive qu'il n'est qu'un outil, utilisé pour un dessein qui les dépasse tous.
Il aimerait qu'elle voit à travers son masque, et que malgré l'horreur de ses actes, elle admire dans ses yeux la beauté de son âme. Mais s'il sait qu'elle est toujours là, et qu'elle l'observe, le regard lourd de sens, il n'a jamais pu lui adresser la parole. Il ne sait rien de cette inconnue, sinon qu'il l'aime et qu'il aimerait prendre sa tête entre ses mains, plonger son regard dans le sien, et tendrement fusionner avec elle dans un charnel baisé.
Mais pour l'instant, il a un homme à tuer, et les lames à son poignet ont soif de sang
, alors qu'il s'élance dans l'ascension de la façade de l'auberge, la voilà qui apparaît devant lui...
 
Dernière édition :

Izygomatique

Mathématicien
Bonjour,
Texte du mois de mars, inspiré du graphe de @Kristillera. Heureusement que la jolie image rattrape le mauvais pavé :confused:

D’aussi loin que je me souvienne, jamais le Prince Willy n’avait daigné m’accorder un regard. Nous avions pourtant grandi ensemble, dans la cour du château de son père. Mais n’étant pas de noble naissance pour ma part, et accaparé par ses servantes, domestiques et autres gouvernantes pour la sienne, capter son attention fût difficile.
Pendant qu’il passait ses journées à apprendre à manier l’épée et l’arc, mais également la diplomatie et les manières qui incombent à son rang, je passais les miennes à apprendre les détails de son visage et ses expressions, mais également à coudre et cuisiner…
D’un naturel timide, j’avais pourtant tout fait pour essayer de capter son attention, mais le destin en avait semble-t-il choisi autrement. Tous les plans que je mettais en œuvre pour qu’il me voit étaient toujours tombés à l’eau.
Je ne compte plus les heures passées, dans l’ombre, à sa contemplation. Ses cheveux rebelles, malgré le travail de sa coiffeuse personnelle, son regard toujours bienveillant, mais pourtant très dur quand il est seul à observer dans le vague. Son sourire réconfortant, qui ferait oublier aux plus malheureux toutes leurs peines.
Je n’en pouvais plus de vivre dans cette indifférence totale, d’autant plus qu’il ne semblait pas heureux, malgré toute l’attention qu’on lui portait. Je suis persuadée d’être celle qui peut lui apporter cette joie qui lui fait défaut.

Cela fait plusieurs mois que je l’observe pendant ses parties de chasse. Il part systématiquement accompagné de sa garde rapprochée, ainsi que trois de ses meilleurs compagnons, de haut rang, comme lui. Les premières filatures furent très laborieuses, n’ayant pas le luxe de monter un étalon, et c’est bien souvent que je me voyais rentrer bien rapidement au château, après avoir perdu leur trace. Mais, petit à petit, je me débrouillais de mieux en mieux, si bien que je connais désormais le tracé exact qu’ils font (toujours le même), et le temps qu’ils mettent. Cela m’a également permis de découvrir que Willy fait toujours une pause, seul, au même endroit. Juste à côté d’un arbre majestueux, sur les berges d’un petit lac, il dépose les armes et un genou à terre, et prends un temps plus ou moins long pour se recueillir. C’est toujours à ce moment, gênée de pénétrer ainsi son intimité, que je m’en retourne discrètement au château, guettant son retour avec appréhension.

Il rentre toujours, en queue de peloton, seul, le regard dans le vide, mais avec l’air apaisé. Je ne sais la raison de cette retraite, ni pourquoi il en ressort dans un tel état de bien-être apparent. Mais il faut reconnaitre que ce petit coin de forêt a un côté mystique, presque féérique. Le Soleil filtrant difficilement à travers les branches et feuillages des arbres, le rouge chatoyant des fleurs printanières qui réchauffe l’atmosphère et la légère fraîcheur ambiante font planer le mystère de ce lieu, et contribuent à renforcer son côté intimiste.

Il est temps pour moi de sortir de l’ombre dans laquelle je me terre depuis de trop nombreuses années. Cela n’a eu rien de bon, ni pour lui et encore moins pour moi. L’isolement social dans lequel je me suis embarquée ne peut plus durer. J’ai tout prévu, dans les moindres détails.

Pour commencer,adieu ma tenue paysanne, et bonjour ma belle robe blanche, légèrement transparente, accompagnée d’une petite chaîne en or qui couvrira ma taille et mes hanches. Un collier plongeant, ainsi que le saphir de ma mère, habilement placé pour attirer son regard. J’ai longtemps coiffé et lissé mes longs cheveux blonds qui me descendent pour l’occasion jusqu’au bas de mon dos.

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Je me regarde une dernière fois dans la glace avant de partir, et je peine à me reconnaître… Je suis resplendissante, et je dois bien admettre que cela me trouble un peu. J’essaie de conserver le peu de confiance en moi qu’il me reste, respire et grand coup, et quitte le château au petit matin, afin de n’être vue de personne. Je sais que, comme toujours, mon absence passera inaperçue.

Je suis partie beaucoup plus tôt que d’habitude, et vais devoir attendre un moment que mon prince arrive. Mais ce n’est pas grave. Marcher dans la forêt dans une telle tenue n’est pas chose aisée. J’aurais dû y penser, mais il est désormais trop tard pour reculer. Le bas de ma robe est ruiné, je m’accroche aux branches et ronces, mais j’avance,décidée . Je manque de justesse de m’écorcher le bras, mais cela ne fait que renforcer ma détermination. Aujourd’hui est enfin mon jour. Comme d’habitude, les éléments semblent déchaînés contre moi, comme une malédiction planant au-dessus de ma tête. La forêt que j’avais, après si longtemps, apprivoisée, semble se retourner contre moi.

J’arrive enfin sur le lieu de réflexion de mon Valentin. Pour une fois, je ne me cache pas, je me pose en plein milieu, sous un des rares rayons de lumière qui a réussi a filtré.
Il ne me reste plus qu’à attendre son arrivée.

Comment va-t-il réagir en me voyant ? Sait-il même que j’existe ? Vais-je lui plaire ? Ma tenue a-t-elle tenu bon suite à mon périple forestier ? Suis-je bien coiffée ? Tellement de questions m’assaillent et tente de me faire flancher, douter de moi-même, mais je tiens bon.

Lorsque tout à coup, un bruissement dans les fourrées, est-ce lui qui arrive ?...
 

Izygomatique

Mathématicien
Petit instant confession, lisez pas ça va être chiant je vous préviens.

Il faut savoir que je suis assez (très/trop ?) critique avec le travail que je réalise, et que par conséquent, je suis rarement pleinement satisfait de ce que j'écris. Je ne trouve pas que cela casse trois pattes à un canard (sacrée expression), sans trouver ça nul pour autant. C'est correct mais ça ne me transcende pas. Si bien que j'ai un peu (beaucoup) de mal avec les réactions que cela suscite.

Je n'aime pas trop être mis en avant grâce à ce travail car je ne pense pas le mériter... À la réflexion (et certains vont certainement y voir de la prétention...) c'est peut-être à cause (ou grâce) à la certaine 'facilité' avec laquelle j'écris. Le procédé d'écriture me réclamant peu d'efforts, je juge disproportionnés les lauriers que j'en reçois.

Brrrreeeef, toute cette autopsychanalyse très ennuyante pour vous dire que, sur ce texte, il y a UN court passage que j'aime vraiment beaucoup, et c'est ...
il dépose les armes et un genou à terre
Voilà, quand ça m'est venu j'étais satisfait et heureux d'avoir fait un zeugma sans y penser, signe de progression parce que jusque là ça venait pas comme ça.

Merci de m'avoir lu, Amen, et bonne soirée/nuit/année/appétit

-----------------------------------------
et le vice versa :confused::confused::-p
Je n'ai aucun vice :rolleyes:
 

Kristillera

Forgeur d'Or
Petit instant confession, lisez pas ça va être chiant je vous préviens.

Il faut savoir que je suis assez (très/trop ?) critique avec le travail que je réalise, et que par conséquent, je suis rarement pleinement satisfait de ce que j'écris. Je ne trouve pas que cela casse trois pattes à un canard (sacrée expression), sans trouver ça nul pour autant. C'est correct mais ça ne me transcende pas. Si bien que j'ai un peu (beaucoup) de mal avec les réactions que cela suscite.

Je n'aime pas trop être mis en avant grâce à ce travail car je ne pense pas le mériter... À la réflexion (et certains vont certainement y voir de la prétention...) c'est peut-être à cause (ou grâce) à la certaine 'facilité' avec laquelle j'écris. Le procédé d'écriture me réclamant peu d'efforts, je juge disproportionnés les lauriers que j'en reçois.

Brrrreeeef, toute cette autopsychanalyse très ennuyante pour vous dire que, sur ce texte, il y a UN court passage que j'aime vraiment beaucoup, et c'est ...

Voilà, quand ça m'est venu j'étais satisfait et heureux d'avoir fait un zeugma sans y penser, signe de progression parce que jusque là ça venait pas comme ça.

Merci de m'avoir lu, Amen, et bonne soirée/nuit/année/appétit

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Je n'ai aucun vice :rolleyes:

Flûte.. j'ai tout de suite accro sur le "Il rentre toujours, en queue de peloton" :confused::confused: comme quoi... :rolleyes:
 

DeletedUser16895

Guest
Pas mal du tout, le zeugma. En revanche, j'ai trouvé la phrase "je me pose en plein milieu" pas très gracieuse pour une demoiselle :-)
 

Izygomatique

Mathématicien
*ouvre difficilement la porte*

Pouah, ça pue le renfermé ici ! C'est quoi cet endroit pourri ?! Ah une araignée ! Mais a régné sur quoi ? Sur cette petite pièce peut-être, elle a tissé sa toile partout. D'ailleurs en parlant de toile, y'en a qui ont l'air pas mal ici. Enfin, elles ont l'air pas mal derrière leur épais manteau de poussière. Il faudrait être fou pour se risquer ici. L'endroit est lugubre, mal éclairé, étroit, insalubre, et ferait passer un T1 parisien pour Versailles. À ce sujet, on est où ici ? Et que je ne vous surprenne pas à me dire vers Sailles ! Comment je suis arrivé là au fait ? Sûrement par erreur, comme tout le monde. Mais non par la porte, t'as vraiment la mémoire courte. Cours te cacher, quelqu'un arrive ! Mais non c'est simplement toi qui fait grincer les lames de parquet. Les lames de parquet et les miroirs, mais nous ne sommes pas là pour parler de moi. Plutôt parler de toi, comme me disait si souvent mon ami couvreur. Feu mon ami couvreur, qu'une couverture de survie n'aura pas suffit à maintenir au chaud, ce qui est quand même, notez le, doublement cocasse. Et puis même si vous ne le notez pas, après tout je ne suis pas votre maître. Mais trêve de plaisanteries, il me faut continuer l'exploration de cette pièce, malheureusement pas de théâtre, sinon tout le monde aurait déjà quitté la représentation. Bref je m'égare, je ne sais plus ce que j'étais en train de faire. À me repasser le fil (bien que je ne porte pas de string) des évènements, je retrouve enfin mes esprits, certainement parti en club Pierre et vacances pendant tout ce temps, et sans m'inviter les cochons. Il me faut une lampe, car n'étant ni Superman, ni un chat, nyctalope, je ne distingue pas vraiment les objets qui m'entourent (sauf l'araignée du début, si vous suivez toujours). En trouvant une dans ma poche, grâce à un flou scénaristique me permettant de faire le point sur la situation, j'éclaire alors les murs de mes lumières, sans pour autant en être une. Je découvre alors de nombreux écrits : des textes poétiques, des textes au stérone et des textes à pile. C'est bien écrit, je me demande qui peut bien en être l'auteur. Je distingue une horloge au plafond, qui me permet de lire la haute heure, même si cela ne sert pas à grand chose dans le cas présent, si ce n'est pour apposer ici un mauvais calembour. Et si c'est également ton cas, rappelle moi de ne jamais monter en voiture avec toi.
Dans tous les cas, la visite de ce lieu étrange ne m'a rien apporté de bon, j'espère que personne ne suivra mes pas.

*referme la porte l'air de rien*
 

Izygomatique

Mathématicien
Allez pour la peine je ressors une archive du placard

Dans la tribu des Pyaî Nû, on enseigne à tous les enfants, dès leur plus jeune âge, l'incroyable légende des chaussettes d'or.
Ces chaussettes dit-on, ont été cousu, non pas de fil blanc, mais de fil d'or. C'est la grande déesse Lissande Halle en personne qui les avait tricoté, il y a plusieurs millions d'années, afin de permettre aux hommes forts et courageux d'accomplir de grands exploits.
Mais en l'an de disgrâce 486 de l'ère du Pulsur Lézèpol, la fameuse relique avait tout bonnement disparu, un soir d'été, alors que toute la tribu faisait la fête du GlyBerrh Mû Dã'.
Une grande enquête fut menée pour trouver le félon responsable d'un tel acte, mais aucun indice, aucune trace ne permettait d'identifier un responsable. On fit venir les plus grands enquêteur du continent sur l'affaire, même des mentalistes ou des hypnotiseurs pour interroger les membres de la tribu, personne n'a rien vu ni entendu.

Plusieurs centaines d'années plus tard, même si les chaussettes d'or demeurent dans la mémoire collective, c'est plutôt en tant que conte pour enfant que prophétie divine et sacrée. Les gens ne croient plus en la grande Lissande Halle, et se sont tournés vers le culte des terrifiants Wimo Ka Cein et autres Pitcho Surba Th'ô.

Cependant, à l'abri du regard des Hommes, Lissande veille, et elle semble avoir trouvé celui, ou celle, qui sera digne de porter à nouveau les chaussettes d'or et ramener son peuple à la raison...
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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