C’est pas parce que TF1, Le Figaro et Finkielkraut l’ont dit que c’est vrai… et en l’occurrence, le professeur de mathématiques que je suis peut confirmer qu’on fait toujours du calcul mental à l’école et qu’on en fait pas mal (ce n’est pas pour autant que les élèves y font des efforts, mais ça, c’est une autre question). Si les plus jeunes ont du mal avec le calcul mental, c’est surtout parce qu’il n’y a justement qu’à l’école qu’on leur demande d’en faire : dès qu’ils en sortent, ils ont tous les outils qu’ils veulent pour calculer ; ils ne voient donc pas vraiment l’intérêt de le mettre en pratique en-dehors et ne le font donc pas (c’est humain). Il y a cinquante ans, par contre, en sortant de l’école, les élèves étaient obligés, au moindre calcul à faire, de mettre en pratique ce qu’ils avaient appris en cours et donc ils s’entrainaient plus.
D’un autre côté, on peut aussi se poser la question de l’intérêt du calcul mental pour tout… je préfère que mes élèves sachent quels calculs effectuer pour déterminer une quatrième proportionnelle, pour trouver une longueur avec le théorème de Pythagore ou pour calculer une mesure d’angle d’un triangle avec de la trigonométrie (ça, c’est une réelle activité mathématique), mais recourent à la calculatrice pour la partie calculatoire proprement dite, plutôt que d’avoir face à moi des gens qui perdent tous leurs moyens dès qu’on leur demande de réfléchir et rédiger, mais sauront faire les calculs qu’on leur demande comme des singes savants.