DeletedUser
Guest
Me voici sur ce nouveau forum pour partager avec vous quelques écrits. Pour ceux venant de Grepolis rien de nouveau mais je posterais un peu plus tard une histoire inédite. Il s'agit pour le moment de deux petites nouvelles écrites il y a déjà quelques temps. N'hésitez pas à commenter par la suite et à faire jouer vos avis critiques. (sinon, c'est où pour justifier ici ?^^)
Et voici la deuxième histoire, sans aucun lien avec la première.
Un vieillard était assis dans un coin reculé de la taverne de Troie. En ces temps troublés il venait d'enterrer son fils qui était désormais entre les mains d'Hadès. Il aurait voulu noyer son chagrin en paix en buvant quelques boissons jusqu'au petit matin. Il aurait écouté les conteurs de tous bords narrer leurs épopées, ou entendu des poètes déclamés leurs vers mais il n'en fut rien.
A la place d'un flot de beauté, d'arts et de connaissances il n'entendait jacassé qu'un jeune idiot de la table d'à côté qui se voyait refaire le monde. Il s'imaginait d'ors et déjà à la place de Priam, organisant les Troyens et terrassant les grecs. D'abord agacé le vieillard fut ensuite amusé et même touché par les rêves du petit soldat.
_Connais tu l'histoire du soldat Nathanaël ? demanda le vieillard.
_Non. Répondit le jeune homme.
_Nathanaël était un novice, un soldat fraîchement promu qui vivait alors sa première bataille. Il vivait loin d'ici, plus loin encore que Sparte ou Athènes, au delà de la Méditerrané et plus loin encore. Mais bien que son monde soit lointain il était soumis aux mêmes règles qu'ici: la guerre, la désolation, la mort.
Mais Nathanaël était un idéaliste. Il pensait pouvoir changer le monde, il pensait pouvoir instaurer une paix durable entre les hommes. Pour ce faire il rêvait de lever une armée plus puissante qu'aucune autre. Une armée qu'aucun roi n'oserait défier. Et la crainte de cette armée assurerait, selon lui, une paix durable et inébranlable.
Cette homme était un optimiste, désireux d'aventure il enverrait ses armés explorer les terres inconnus. Il découvrirait alors mille richesses et nouveaux produits. Toutes les armées se rendraient devant la sienne, mais une fois leur rédition accepté il ne rendrait pas esclave le peuple que l'armée protégeait. Non, il assimilerait ce peuple conquis à son propre peuple. Il irait alors encore plus loin, et plus loin encore. Il voulait envoyer ses troupes jusqu'au bout du monde. Dans le but ultime et solennelle d'unifier le monde en une seule nation. Il n'y aurait plus de Grecs ou de Troyens, non, il ne resterait plus que des Hommes. Des Hommes unis dans un même royaume, des Hommes ayant des intérêts communs, une langue commune, une monnaie commune.
Nathanaël, comme tant d'autres, voulait créer un monde unis, regroupant tous les Hommes sous une seule bannière, en une seule nation: celle de l'Humanité.
Mais pour ce faire il devait d'abord prouver sa valeur, à lui même et à son roi de l'époque. Il devait vaincre les ennemis de son royaume. De fiers guerriers obéissants à leur roi cupide, des pères et des fils, des frères et des cousins. Il devait écraser les bannières et les royaumes. Pour qu'enfin ses idéaux se réalisent il devait verser le sang.
Et c'est avec honneur et conviction qu'il s'élança vers les rangs ennemis. C'était pour lui la première étape de son rêve. La première pierre qui bâtirait son Idylle. Au choc, son rêve commencerait. Et au choc... sa tête rêveuse roula par terre.
Tous les Hommes veulent sauver le monde jeune coq, mais à la guerre la seule réalité existante est celle de la mort. Ce n'est pas l'encre des poètes qui coulera demain, mais bien le sang des soldats. Tu ne changeras pas le monde petit, beaucoup ont déjà essayés sans y parvenir. Mais tu peux ouvrir les yeux et voir la réalité en face, la seule vérité que les soldats doivent connaître est la suivante: Nathanaël est mort, mais dans 2000 ans la chimère d'Hommes unis ensemble sous une même nation, l'idylle selon laquelle tous les Hommes pourraient se considérer comme frères, ce rêve là de tous les temps un homme au moins l'aura. Les hommes sont des mortels jeune coq, mais les idées, elles, ne meurent jamais !
Sur un banc.
J'étais assis sur un banc public, le même banc sur lequel je m'asseyais chaque jour. Et comme à l’accoutumé j'observais la vie qui se déroulait tout autour de moi.
Deux oiseaux piaillaient ensemble, ils semblaient danser, semblaient s'amuser. L'un était un mâle, l'autre une femelle. Ils semblaient s'être parfaitement trouvés, se rendre heureux. Décidant d'aller plus loin dans leur relation les deux oiseaux se rapprochèrent. Je les délaissa alors du regard pour leur laisser une intimité relative.
Non loin, deux enfants jouaient dans ce même parc. Surveillés par leur parent, ils semblaient, eux aussi, être épanouis. Là encore, l'un était un garçon et l'autre une petite fille. Se rapprochant à leur tour ils s'embrassèrent, un petit bisous des plus mignons sous le regard moqueur de leur parent respectif.
Non loin un homme embrassait une dame ayant la cinquantaine. Je ne connaissais pas le monsieur, mais je connaissais la dame. C'était Brigitte, la femme de mon patron Hector.
Je venais chaque jour dans ce même parc, assis sur ce même banc, en regardant les mêmes scènes qui se déroulaient tous les jours en effectuant un roulement de protagonistes des plus intéressant.
Et pourtant, personne ne semblait pouvoir me voir. J'étais invisible pour eux, juste deux yeux qui les épiaient chaque jour que Dieu fait. Beaucoup passaient sans même un regard pour le vieillard que je suis. Certains, poliment, sans jamais vraiment vouloir ce qu'il me disait m'adressait un vague «bonne journée monsieur».
Mais un jour quelqu'un s'assit sur mon banc. C'était une jeune femme aux courbes affinées, joliment habillée et d'une beauté éblouissante.
Des larmes naissaient dans ses yeux, roulaient sur ses joues roses et venaient mourir sur sa bouche voluptueuse.
Des larmes qui ne semblaient pas être de joie. Puis elle se pencha et posa sa tête sur mon épaule. Je me sentais si bien assis sur mon banc avec elle. Pour une fois, quelqu'un m'avait regardé, quelqu'un m'avait vu ou du mois aperçu. L'espace d'un moment j'ai existé.
La jeune femme ferma les yeux. J'aurais voulu que ce moment ne passe jamais, que l'éternité l'attrape et le garde prisonnier.
Mon cœur battait plus fort, je pouvais le sentir. A cet instant je me sentis comme un arbre sur lequel reposait une fleur, un arbre fort et plein de vitalité au pied duquel naissait une fleur douce et délicate.
Oh comme cette image me fut agréable. Alors pour que le moment dur toujours je ferma les yeux à mon tour et je m'endormis d'un sommeil emplit de rêves...
A mon réveil elle était partis, la douce fleur s'était déjà envolée pour qu'il ne resta que l'arbre seul au milieu du parc. Cette jeune femme je l'avais reconnu, mais elle, ne me connaissait pas. C'était Océane, la fille de Brigitte et de mon patron Hector.
Deux oiseaux piaillaient ensemble, ils semblaient danser, semblaient s'amuser. L'un était un mâle, l'autre une femelle. Ils semblaient s'être parfaitement trouvés, se rendre heureux. Décidant d'aller plus loin dans leur relation les deux oiseaux se rapprochèrent. Je les délaissa alors du regard pour leur laisser une intimité relative.
Non loin, deux enfants jouaient dans ce même parc. Surveillés par leur parent, ils semblaient, eux aussi, être épanouis. Là encore, l'un était un garçon et l'autre une petite fille. Se rapprochant à leur tour ils s'embrassèrent, un petit bisous des plus mignons sous le regard moqueur de leur parent respectif.
Non loin un homme embrassait une dame ayant la cinquantaine. Je ne connaissais pas le monsieur, mais je connaissais la dame. C'était Brigitte, la femme de mon patron Hector.
Je venais chaque jour dans ce même parc, assis sur ce même banc, en regardant les mêmes scènes qui se déroulaient tous les jours en effectuant un roulement de protagonistes des plus intéressant.
Et pourtant, personne ne semblait pouvoir me voir. J'étais invisible pour eux, juste deux yeux qui les épiaient chaque jour que Dieu fait. Beaucoup passaient sans même un regard pour le vieillard que je suis. Certains, poliment, sans jamais vraiment vouloir ce qu'il me disait m'adressait un vague «bonne journée monsieur».
Mais un jour quelqu'un s'assit sur mon banc. C'était une jeune femme aux courbes affinées, joliment habillée et d'une beauté éblouissante.
Des larmes naissaient dans ses yeux, roulaient sur ses joues roses et venaient mourir sur sa bouche voluptueuse.
Des larmes qui ne semblaient pas être de joie. Puis elle se pencha et posa sa tête sur mon épaule. Je me sentais si bien assis sur mon banc avec elle. Pour une fois, quelqu'un m'avait regardé, quelqu'un m'avait vu ou du mois aperçu. L'espace d'un moment j'ai existé.
La jeune femme ferma les yeux. J'aurais voulu que ce moment ne passe jamais, que l'éternité l'attrape et le garde prisonnier.
Mon cœur battait plus fort, je pouvais le sentir. A cet instant je me sentis comme un arbre sur lequel reposait une fleur, un arbre fort et plein de vitalité au pied duquel naissait une fleur douce et délicate.
Oh comme cette image me fut agréable. Alors pour que le moment dur toujours je ferma les yeux à mon tour et je m'endormis d'un sommeil emplit de rêves...
A mon réveil elle était partis, la douce fleur s'était déjà envolée pour qu'il ne resta que l'arbre seul au milieu du parc. Cette jeune femme je l'avais reconnu, mais elle, ne me connaissait pas. C'était Océane, la fille de Brigitte et de mon patron Hector.
Et voici la deuxième histoire, sans aucun lien avec la première.
Nathanaël
Un vieillard était assis dans un coin reculé de la taverne de Troie. En ces temps troublés il venait d'enterrer son fils qui était désormais entre les mains d'Hadès. Il aurait voulu noyer son chagrin en paix en buvant quelques boissons jusqu'au petit matin. Il aurait écouté les conteurs de tous bords narrer leurs épopées, ou entendu des poètes déclamés leurs vers mais il n'en fut rien.
A la place d'un flot de beauté, d'arts et de connaissances il n'entendait jacassé qu'un jeune idiot de la table d'à côté qui se voyait refaire le monde. Il s'imaginait d'ors et déjà à la place de Priam, organisant les Troyens et terrassant les grecs. D'abord agacé le vieillard fut ensuite amusé et même touché par les rêves du petit soldat.
_Connais tu l'histoire du soldat Nathanaël ? demanda le vieillard.
_Non. Répondit le jeune homme.
_Nathanaël était un novice, un soldat fraîchement promu qui vivait alors sa première bataille. Il vivait loin d'ici, plus loin encore que Sparte ou Athènes, au delà de la Méditerrané et plus loin encore. Mais bien que son monde soit lointain il était soumis aux mêmes règles qu'ici: la guerre, la désolation, la mort.
Mais Nathanaël était un idéaliste. Il pensait pouvoir changer le monde, il pensait pouvoir instaurer une paix durable entre les hommes. Pour ce faire il rêvait de lever une armée plus puissante qu'aucune autre. Une armée qu'aucun roi n'oserait défier. Et la crainte de cette armée assurerait, selon lui, une paix durable et inébranlable.
Cette homme était un optimiste, désireux d'aventure il enverrait ses armés explorer les terres inconnus. Il découvrirait alors mille richesses et nouveaux produits. Toutes les armées se rendraient devant la sienne, mais une fois leur rédition accepté il ne rendrait pas esclave le peuple que l'armée protégeait. Non, il assimilerait ce peuple conquis à son propre peuple. Il irait alors encore plus loin, et plus loin encore. Il voulait envoyer ses troupes jusqu'au bout du monde. Dans le but ultime et solennelle d'unifier le monde en une seule nation. Il n'y aurait plus de Grecs ou de Troyens, non, il ne resterait plus que des Hommes. Des Hommes unis dans un même royaume, des Hommes ayant des intérêts communs, une langue commune, une monnaie commune.
Nathanaël, comme tant d'autres, voulait créer un monde unis, regroupant tous les Hommes sous une seule bannière, en une seule nation: celle de l'Humanité.
Mais pour ce faire il devait d'abord prouver sa valeur, à lui même et à son roi de l'époque. Il devait vaincre les ennemis de son royaume. De fiers guerriers obéissants à leur roi cupide, des pères et des fils, des frères et des cousins. Il devait écraser les bannières et les royaumes. Pour qu'enfin ses idéaux se réalisent il devait verser le sang.
Et c'est avec honneur et conviction qu'il s'élança vers les rangs ennemis. C'était pour lui la première étape de son rêve. La première pierre qui bâtirait son Idylle. Au choc, son rêve commencerait. Et au choc... sa tête rêveuse roula par terre.
Tous les Hommes veulent sauver le monde jeune coq, mais à la guerre la seule réalité existante est celle de la mort. Ce n'est pas l'encre des poètes qui coulera demain, mais bien le sang des soldats. Tu ne changeras pas le monde petit, beaucoup ont déjà essayés sans y parvenir. Mais tu peux ouvrir les yeux et voir la réalité en face, la seule vérité que les soldats doivent connaître est la suivante: Nathanaël est mort, mais dans 2000 ans la chimère d'Hommes unis ensemble sous une même nation, l'idylle selon laquelle tous les Hommes pourraient se considérer comme frères, ce rêve là de tous les temps un homme au moins l'aura. Les hommes sont des mortels jeune coq, mais les idées, elles, ne meurent jamais !