DeletedUser13477
Guest
Le sujet évoque la relation entre différence et discrimination. Quand on est différent d'une norme ou du plus grand nombre, on subit souvent l'opprobre. Les minorités et les marginaux sont les plus visés par cette distinction négative. On le constate couramment et c'est une évidence de le dire. Il faut noter que ceux qui sortent du moule ne sont pas les seuls « discriminés ». Dans le cas du sexisme, il ne s'agit pas de discriminer une minorité.
Mais le sujet pose une question plus précise. Qu'est-ce que le droit à la différence ? Plusieurs réponses sont possibles. On peut l'interpréter comme le droit individuel à être différent des autres. En pratique, nous sommes tous différents. Ce droit existerait donc de fait. Parler du droit à la différence dans cette acception revient à parler de différence. Mais le droit à différence est plutôt une revendication. Si on parle du droit individuel à être différent des autres, la revendication serait plutôt celle du droit à l'indifférence. En effet, c'est considérer chacun, et être considéré soi-même, non en fonction de "différences" de type catégorie, mais en fonction de ses caractéristiques propres. Ce qui s'oppose alors à la discrimination, n'est pas le droit à la différence mais celui à l'indifférence.
L'autre acception de l'expression fait également référence à une revendication. Il s'agit alors de questionner le fait que certains mouvements brandissent comme un étendard de leur cause ce qu'ils nomment eux-mêmes "le droit à la différence". D'ailleurs l'auteur du sujet aurait mis l'expression en guillemets. Il ne s'agit pas de questionner le droit effectif de chacun à être différent des autres, mais de questionner la revendication de certains mouvements communautaristes. L'exemple peut-être le plus éloquent est celui de certains mouvements féministes (pas tous !). On a aussi mentionné le CRAN (= Conseil Représentatif des Associations Noires). La différence qu'ils revendiquent est une différence entre groupes. Mais ce qui diffère entre deux groupes n’existe pas au sein de chaque groupe. Quand on parle de différence, voire de "la" différence, il faut se demander de laquelle on parle, parce que la différence individuelle ne coïncide pas avec la différence entre catégories. Ces mouvements luttent contre la discrimination mais réclament que les personnes soient traitées différemment, selon le groupe dans lequel elles sont assignées. Le droit à la différence qu'ils réclament n'induit-il pas la discrimination ? Tout dépend de la définition de discrimination qu'on choisit. Ces mouvements veulent une différence de traitement. On peut dire que c'est de la discrimination. Mais plus souvent on considère comme telle, non un traitement différent, mais un traitement moins favorable d'une personne par rapport à une autre, dans les mêmes conditions. Or les mouvements qui revendiquent "le droit à la différence", veulent l'égalité dans la différence : que les sexes, les couleurs... soit traitées différemment mais sur un pied d'égalité. Mais n'est-ce pas illusoire de chercher à accorder la différence entre les groupes avec la non-discrimination ? Si on établit une différence de traitement, ne conduit-elle pas immanquablement à défavoriser certains selon la situation ? Quand on interdit à une personne de sexe administratif féminin d'épouser une personne de sexe administratif féminin, alors qu'on autorise une personne de sexe administratif masculin à épouser la même personne dans les mêmes conditions, c'est la définition même de la discrimination, ici sexiste.
Bien sure cela il est pas de moi
Mais le sujet pose une question plus précise. Qu'est-ce que le droit à la différence ? Plusieurs réponses sont possibles. On peut l'interpréter comme le droit individuel à être différent des autres. En pratique, nous sommes tous différents. Ce droit existerait donc de fait. Parler du droit à la différence dans cette acception revient à parler de différence. Mais le droit à différence est plutôt une revendication. Si on parle du droit individuel à être différent des autres, la revendication serait plutôt celle du droit à l'indifférence. En effet, c'est considérer chacun, et être considéré soi-même, non en fonction de "différences" de type catégorie, mais en fonction de ses caractéristiques propres. Ce qui s'oppose alors à la discrimination, n'est pas le droit à la différence mais celui à l'indifférence.
L'autre acception de l'expression fait également référence à une revendication. Il s'agit alors de questionner le fait que certains mouvements brandissent comme un étendard de leur cause ce qu'ils nomment eux-mêmes "le droit à la différence". D'ailleurs l'auteur du sujet aurait mis l'expression en guillemets. Il ne s'agit pas de questionner le droit effectif de chacun à être différent des autres, mais de questionner la revendication de certains mouvements communautaristes. L'exemple peut-être le plus éloquent est celui de certains mouvements féministes (pas tous !). On a aussi mentionné le CRAN (= Conseil Représentatif des Associations Noires). La différence qu'ils revendiquent est une différence entre groupes. Mais ce qui diffère entre deux groupes n’existe pas au sein de chaque groupe. Quand on parle de différence, voire de "la" différence, il faut se demander de laquelle on parle, parce que la différence individuelle ne coïncide pas avec la différence entre catégories. Ces mouvements luttent contre la discrimination mais réclament que les personnes soient traitées différemment, selon le groupe dans lequel elles sont assignées. Le droit à la différence qu'ils réclament n'induit-il pas la discrimination ? Tout dépend de la définition de discrimination qu'on choisit. Ces mouvements veulent une différence de traitement. On peut dire que c'est de la discrimination. Mais plus souvent on considère comme telle, non un traitement différent, mais un traitement moins favorable d'une personne par rapport à une autre, dans les mêmes conditions. Or les mouvements qui revendiquent "le droit à la différence", veulent l'égalité dans la différence : que les sexes, les couleurs... soit traitées différemment mais sur un pied d'égalité. Mais n'est-ce pas illusoire de chercher à accorder la différence entre les groupes avec la non-discrimination ? Si on établit une différence de traitement, ne conduit-elle pas immanquablement à défavoriser certains selon la situation ? Quand on interdit à une personne de sexe administratif féminin d'épouser une personne de sexe administratif féminin, alors qu'on autorise une personne de sexe administratif masculin à épouser la même personne dans les mêmes conditions, c'est la définition même de la discrimination, ici sexiste.
Bien sure cela il est pas de moi
